Méditer pour mieux guérir (Mindfulness ou méditation de pleine conscience)
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Méditer pour mieux guérir (Mindfulness ou méditation de pleine conscience)
La méditation en pleine conscience, un exercice anti-stress
Stéphane Roy, psychologue, vous propose un petit exercice qui vous permettra de goûter aux bienfaits de la méditation.
Cette pratique de présence à soi et à ses pensées a montré ses bienfaits dans la gestion du stress, en particulier dans un contexte professionnel.
Installez-vous et observez vos pensées sans les juger ou les influencer
Observez votre corps respirer
Observez votre corps de l'intérieur
Étendez votre conscience autour de vous
Installez-vous et observez vos pensées sans les juger ou les influencer
Installez-vous confortablement, assis(e) ou couché(e).
Sentez-vous à l'aise et fermez les yeux.
Prenez quelques respirations profondes et observez ce qui se passe au niveau des pensées.
Regardez vos pensées comme s'il s'agissait d'un film.
N'analysez pas ces pensées, ne les jugez pas non plus, regardez-les simplement et laissez-les être là.
Observez s'il y a une agitation ou si le mental est calme.
Observez comme les pensées apparaissent d'elles-mêmes.
Une pensée apparaît et elle en entraîne une autre à sa suite. Cela forme comme des chaînes de pensées et parfois elles vous embarquent.
Il se peut qu'à ce moment-là vous oubliiez totalement que vous êtes là.
Cela n'est pas grave, dès que vous le remarquez, redevenez observateur.
N'essayez pas de contrôler ou de chasser les pensées.
Ne leur donnez pas suite volontairement.
Ne les nourrissez pas non plus.
Laissez-les simplement être et observez. Faites cela pendant le temps que vous souhaitez. Ne forcez rien.
Observez votre corps respirer
Maintenant, prenez contact avec votre respiration en focalisant votre attention sur elle.
Laissez-la simplement aller.
N'essayez pas de la contrôler ou de la diriger.
Sentez l'air entrer en vous et ressentez par où il passe et comment il passe.
Sentez l'air ressortir après avoir circulé en vous.
Si des pensées viennent, n'essayez pas de les chasser, laissez-les être là et reportez simplement votre attention sur la respiration.
Accueillez tout ce qui vient, picotements, peurs, rires, larmes, joie, bien-être, calme, agitation, impatience ou toute autre chose.
Accueillez tout ce qui vient et observez, puis reportez votre attention sur votre respiration.
Ressentez.
À chaque inspiration, soyez conscient(e) que vous inspirez.
À chaque expiration, soyez conscient(e) que vous expirez.
N'imaginez rien, ne faites pas de visualisation.
Laissez-vous seulement être un avec votre respiration.
Laissez votre respiration respirer d'elle-même.
Installez-vous et observez vos pensées sans les juger ou les influencer
Observez votre corps respirer
Observez votre corps de l'intérieur
Étendez votre conscience autour de vous
Observez votre corps de l'intérieur
Détendez-vous quelques instants en respirant profondément.
Focalisez ensuite votre attention sur vos pieds.
Ressentez les sensations, les picotements, les fourmillements.
Ressentez la vie dans vos pieds.
Faites cela pendant quelques secondes. Puis, faites la même chose sur chaque partie de votre corps en remontant jusqu'au sommet du crâne.
Ensuite, ressentez votre corps dans son ensemble.
Ressentez la vie qui l'anime et l'énergie qui circule.
Étendez votre conscience autour de vous
Maintenant, repoussez les limites de l'espace que vous croyez occuper ou de la définition que vous considérez comme étant vous.
Ressentez l'espace que vous occupez.
En faisant le moins d'effort possible, étendez votre conscience dans toutes les directions.
Incluez tous les êtres et toutes les choses.
Ressentez maintenant que vous contenez l'espace que vous venez de créer.
Ressentez ce que vous êtes.
Laissez voguer vos pensées.
Pendant cet exercice, de nombreuses pensées vont danser dans tous les sens et se bousculer.
Ne vous en occupez pas.
N'essayez pas de les chasser, ne luttez pas contre elles, regardez-les passer sans vous y attacher, sans les nourrir et acceptez les tout simplement.
Dès que vous prenez conscience d'un enchaînement de pensées, félicitez-vous de l'avoir remarqué et revenez à votre respiration ou vers vos sensations physiques.
Si vous n'êtes pas en silence ou que vous êtes agité(e), acceptez le, il n'y a rien à réussir!
Mis à jour par Dr Catherine Solano le 09/04/2013
http://www.e-sante.be/
Invité- Invité
Méditer pour mieux guérir (Mindfulness ou méditation de pleine conscience)
Méditer pour mieux guérir
propos recueillis par Anne-Laure Filhol
Créé le 21/08/2013 / modifié le 21/08/2013 à 17h16
© zanzo / flickr
Le corps et l’esprit ne font qu’un. Frédéric Rosenfeld*, psychiatre, en est certain. Ainsi, désamorcer les pensées négatives, serait une arme précieuse contre la maladie.
La mindfulness ou « méditation de pleine conscience », est désormais reconnue pour ses pouvoirs vertueux sur le stress, l’anxiété, certaines maladies chroniques et la gestion de la douleur. Frédéric Rosenfeld, praticien dans une clinique psychiatrique de la région lyonnaise et auteur de Méditer, c’est se soigner (éditions Les Arènes, 2007), nous éclaire sur cette approche thérapeutique de plus en plus développée en France.
Quelle définition peut-on donner de la méditation de pleine conscience ?
Le fondateur de cette approche méditative, Jon Kabat-Zinn, l’a définie par cette simple phrase : « Prêter attention aux phénomènes de manière intentionnelle, sur le moment présent, et sans porter de jugement. » En quelque sorte, cet outil thérapeutique propose aux patients soumis au stress d’appréhender, via des exercices pratiques, leurs pensées, leurs ressentis ou l’environnement (un paysage, un son, une odeur, etc.) qui les entoure en tentant d’être le plus dégagé possible du flux d’émotions (la colère, la tristesse, le désespoir…) ou de réflexions difficiles qu’ils peuvent expérimenter sur le moment.
Un moyen d’éviter les moments difficiles ?
Bien au contraire ! C’est une thérapie non de l’évitement, mais de l’acceptation : la mindfulness offre de traverser la tourmente en évitant qu’elle altère celui qui l’endure. Prenons l’exemple d’une personne souffrant d’un mal de dos ; si elle adopte l’attitude occidentale, elle peut opter pour la prise d’un anti-inflammatoire. Le problème sera réglé… sur le moment. Si elle choisit la mindfulness, elle apprendra à se focaliser sur cette douleur de manière dépassionnée ; en prenant un certain recul, si vous voulez. Par étapes, cette personne parviendra à éviter d’être envahie par des émotions négatives découlant de sa détresse physique, ou par des pensées toxiques comme « C’est atroce ce que ça me fait mal… C’est injuste… Ça ne finira jamais… ». Certes, la douleur sera semblable, mais la conscience de notre personne en souffrance n’aura pas embrayé sur de telles ruminations, si toxiques. Il s’agit donc d’apprivoiser sa souffrance. En cela, la mindfulness agit sur le corps et l’esprit.
Quelles pathologies traite-t-elle précisément ?
Née en 1979 aux États-Unis, la mindfulness traite les expressions variées du stress. Il s’agit d’un programme de « réduction du stress basé sur la pleine conscience » (traduction française de Mindfulness Based Stress Reduction, MBSR) qui se déroule selon un programme de huit semaines, à raison de deux heures d’enseignement par jour par un thérapeute agréé. À cela, il faut ajouter 45 minutes de pratique quotidienne à faire chez soi. Parmi les pathologies liées au stress qui se sont avérées sensibles à la MBSR, on retrouve certaines maladies de peau, comme le psoriasis ; dans cette affection, si l’on associe des traitements de la médecine moderne à la méditation de pleine conscience, les poussées guérissent plus rapidement. Les bénéfices sur le bien-être sont également constatés dans certaines maladies chroniques comme les douleurs rhumatismales, dans les céphalées, dans les acouphènes ou bourdonnements d’oreille. D’autres affections tirent bénéfice de la méditation de pleine conscience, comme les dépendances. Et puis, la pleine conscience a démontré qu’elle améliorait les défenses immunitaires. Et encore, elle permet d’apaiser les souffrances et d’améliorer la qualité de vie de personnes souffrant de cancer. Bien que fort variés, ces maux présentent un élément de stress en tant qu’agent déclencheur, ou en tant que conséquence.
Puis, dans les années 1990, des thérapeutes anglo-saxons, Zindel Segal, John Teasdale et Mark Williams, ont associé la méditation de la pleine conscience aux thérapies comportementales pour créer un nouvel outil thérapeutique : la MBCT ou Mindfulness Based Cognitive Therapy (en français, « thérapie cognitive basée sur la pleine conscience »), destinée à prévenir efficacement les rechutes dépressives.
Vous avez justement développé la MBCT à la clinique où vous travaillez, dès 2008. En quoi ce programme consiste-t-il ?
Tout comme la MBSR, le programme de la MBCT se déploie sur huit semaines et demande le même nombre d’heures de pratique pendant les cours et chez soi. Il s’adresse aux personnes présentant sur le moment un bon moral, mais ayant connu au moins trois épisodes dépressifs dans leur vie. Pour participer à la MBCT, il est capital que la démarche vienne du patient lui-même, en accord avec son médecin. Passée cette période de huit semaines, il est recommandé aux patients de poursuivre les exercices. Et l’heureux résultat, c’est qu’un art de vivre s’épanouit et que le patient aura appris à cultiver dans son quotidien une mindful attitude.
En quoi la MBCT prévient-elle la rechute dépressive ?
Entre autres, son efficacité tient à ceci : la rechute dépressive est précédée par un cortège de symptômes préalables à son surgissement, tels des nuages noirs à l’horizon, annonciateurs d’un prochain orage. Mais ces symptômes sont subtils ou banals, et l’individu ne va pas les percevoir ou n’y portera pas la vigilance qu’ils méritent pourtant. Presque impalpables, ils peuvent se nicher dans des sensations sourdes (désagréments physiques légers, crispations diverses, tensions musculaires banales…) ou des pensées négatives récurrentes si quelconques ou si familières qu’il n’y fait pas forcément attention (« Je suis nul ; à quoi bon ; je ne vais pas y arriver ; de toute façon, c’est toujours comme ça… »). La MBCT enseigne au patient à prendre conscience de ces symptômes pour les voir arriver à temps. Ensuite, il apprendra à adopter une attitude mindful face à ces symptômes, avant qu’ils n’opèrent leur action nocive sur le moral. Cette attitude à contre-courant, c’est ce que l’on nomme l’équanimité.
Dans l’exemple des pensées négatives, plus j’apprends à les observer en pleine conscience, plus j’en désamorce la force de conviction néfaste. Perdant en puissance, le sort de ces pensées toxiques sera soit d’apparaître insignifiantes au pratiquant en MBCT, soit de se manifester moins fréquemment, soit encore de devenir évanescentes… alors qu’on n’avait même pas tenté de les chasser !
Le patient se rendrait alors compte que ses pensées négatives ne le constituent pas profondément ?
Absolument. Par exemple, ne dit-on pas « J’ai un rhume » plutôt que « Je suis un enrhumé » ? Nous ne nous assimilons pas au rhume qui nous atteint. Eh bien, c’est la même chose pour la pensée « Je suis nul », hélas si fréquente dans la dépression : par la mindfulness, nous observons cette pensée surgir, mais nous cessons de nous assimiler à ce qu’elle énonce. Tout comme dans notre exemple du rhume, nous pouvons alors dire : « J’ai la pensée “je suis nul” … mais je ne suis pas ce que prétend cette pensée ». C’est par ces mécanismes thérapeutiques et bien d’autres que les études sur la MBCT révèlent que cette technique amoindrit quasiment de moitié le risque de rechute dépressive.
Peut-on considérer la méditation de pleine conscience comme un moyen de guérison ?
Tout dépend du genre de la pathologie. Dans certains cas de stress récurrent par exemple, oui elle peut apaiser de manière définitive. Je pense qu’on peut donc parler là de guérison. Tout comme pour nombre d’addictions (toxicomanie, alcoolisme...) où les recherches ont montré de bons résultats à long terme.
Qu’a-t-elle de plus à côté d’autres méthodes de relaxation comme la sophrologie ou la méthode Vittoz ?
Je ne peux prétendre qu’elle soit mieux que les autres : la mindfulness n’est pas la meilleure technique, elle est simplement différente d’une autre ! Je lui vois tout de même différents atouts : elle permet à la personne de gagner en autonomie. Et dans certains cas, de se soigner sans médicaments. Par rapport à la relaxation simple, la MBSR et la MBCT initient le patient à isoler précisément l’élément stressant : s’agit-il d’une pensée négative répétitive ? D’une sensation pénible dans le corps ? Comme bien des affections sont liées au stress, le fait de moduler celui-ci par l’action de la pleine conscience permet d’améliorer l’existence, voire d’amener à la guérison.
Dans le monde médical occidental influencé par la pensée cartésienne, qu’avons-nous à apprendre de la mindfulness ?
Que corps et esprit ne font qu’un et qu’il est bon de se dégager de cette pensée stipulant le contraire ! Comme l’a dit l’érudit chinois Gao Panlong, au XVIe siècle : « C’est le corps tout entier qui est l’esprit. » Dans la même sensibilité, Satya Narayan Goenka, un enseignant indo-birman en Vipassana, une méditation bouddhiste, a dit : « Si vous ne portez pas votre attention sur vos sensations, vous passez à côté de la partie la plus profonde de votre esprit. » Qui, du corps et de l’esprit, engendre ou inspire l’autre ? Je l’ignore. En effet, en usant du corps on peut avoir des bénéfices sur l’esprit… et bien sûr l’inverse est vrai.
* Frédéric Rosenfeld est médecin psychiatre, il est diplômé en neurosciences, et en thérapies comportementales et cognitives.[/color]
►www.lavie.fr
propos recueillis par Anne-Laure Filhol
Créé le 21/08/2013 / modifié le 21/08/2013 à 17h16
© zanzo / flickr
Le corps et l’esprit ne font qu’un. Frédéric Rosenfeld*, psychiatre, en est certain. Ainsi, désamorcer les pensées négatives, serait une arme précieuse contre la maladie.
La mindfulness ou « méditation de pleine conscience », est désormais reconnue pour ses pouvoirs vertueux sur le stress, l’anxiété, certaines maladies chroniques et la gestion de la douleur. Frédéric Rosenfeld, praticien dans une clinique psychiatrique de la région lyonnaise et auteur de Méditer, c’est se soigner (éditions Les Arènes, 2007), nous éclaire sur cette approche thérapeutique de plus en plus développée en France.
Quelle définition peut-on donner de la méditation de pleine conscience ?
Le fondateur de cette approche méditative, Jon Kabat-Zinn, l’a définie par cette simple phrase : « Prêter attention aux phénomènes de manière intentionnelle, sur le moment présent, et sans porter de jugement. » En quelque sorte, cet outil thérapeutique propose aux patients soumis au stress d’appréhender, via des exercices pratiques, leurs pensées, leurs ressentis ou l’environnement (un paysage, un son, une odeur, etc.) qui les entoure en tentant d’être le plus dégagé possible du flux d’émotions (la colère, la tristesse, le désespoir…) ou de réflexions difficiles qu’ils peuvent expérimenter sur le moment.
Un moyen d’éviter les moments difficiles ?
Bien au contraire ! C’est une thérapie non de l’évitement, mais de l’acceptation : la mindfulness offre de traverser la tourmente en évitant qu’elle altère celui qui l’endure. Prenons l’exemple d’une personne souffrant d’un mal de dos ; si elle adopte l’attitude occidentale, elle peut opter pour la prise d’un anti-inflammatoire. Le problème sera réglé… sur le moment. Si elle choisit la mindfulness, elle apprendra à se focaliser sur cette douleur de manière dépassionnée ; en prenant un certain recul, si vous voulez. Par étapes, cette personne parviendra à éviter d’être envahie par des émotions négatives découlant de sa détresse physique, ou par des pensées toxiques comme « C’est atroce ce que ça me fait mal… C’est injuste… Ça ne finira jamais… ». Certes, la douleur sera semblable, mais la conscience de notre personne en souffrance n’aura pas embrayé sur de telles ruminations, si toxiques. Il s’agit donc d’apprivoiser sa souffrance. En cela, la mindfulness agit sur le corps et l’esprit.
Quelles pathologies traite-t-elle précisément ?
Née en 1979 aux États-Unis, la mindfulness traite les expressions variées du stress. Il s’agit d’un programme de « réduction du stress basé sur la pleine conscience » (traduction française de Mindfulness Based Stress Reduction, MBSR) qui se déroule selon un programme de huit semaines, à raison de deux heures d’enseignement par jour par un thérapeute agréé. À cela, il faut ajouter 45 minutes de pratique quotidienne à faire chez soi. Parmi les pathologies liées au stress qui se sont avérées sensibles à la MBSR, on retrouve certaines maladies de peau, comme le psoriasis ; dans cette affection, si l’on associe des traitements de la médecine moderne à la méditation de pleine conscience, les poussées guérissent plus rapidement. Les bénéfices sur le bien-être sont également constatés dans certaines maladies chroniques comme les douleurs rhumatismales, dans les céphalées, dans les acouphènes ou bourdonnements d’oreille. D’autres affections tirent bénéfice de la méditation de pleine conscience, comme les dépendances. Et puis, la pleine conscience a démontré qu’elle améliorait les défenses immunitaires. Et encore, elle permet d’apaiser les souffrances et d’améliorer la qualité de vie de personnes souffrant de cancer. Bien que fort variés, ces maux présentent un élément de stress en tant qu’agent déclencheur, ou en tant que conséquence.
Puis, dans les années 1990, des thérapeutes anglo-saxons, Zindel Segal, John Teasdale et Mark Williams, ont associé la méditation de la pleine conscience aux thérapies comportementales pour créer un nouvel outil thérapeutique : la MBCT ou Mindfulness Based Cognitive Therapy (en français, « thérapie cognitive basée sur la pleine conscience »), destinée à prévenir efficacement les rechutes dépressives.
Vous avez justement développé la MBCT à la clinique où vous travaillez, dès 2008. En quoi ce programme consiste-t-il ?
Tout comme la MBSR, le programme de la MBCT se déploie sur huit semaines et demande le même nombre d’heures de pratique pendant les cours et chez soi. Il s’adresse aux personnes présentant sur le moment un bon moral, mais ayant connu au moins trois épisodes dépressifs dans leur vie. Pour participer à la MBCT, il est capital que la démarche vienne du patient lui-même, en accord avec son médecin. Passée cette période de huit semaines, il est recommandé aux patients de poursuivre les exercices. Et l’heureux résultat, c’est qu’un art de vivre s’épanouit et que le patient aura appris à cultiver dans son quotidien une mindful attitude.
En quoi la MBCT prévient-elle la rechute dépressive ?
Entre autres, son efficacité tient à ceci : la rechute dépressive est précédée par un cortège de symptômes préalables à son surgissement, tels des nuages noirs à l’horizon, annonciateurs d’un prochain orage. Mais ces symptômes sont subtils ou banals, et l’individu ne va pas les percevoir ou n’y portera pas la vigilance qu’ils méritent pourtant. Presque impalpables, ils peuvent se nicher dans des sensations sourdes (désagréments physiques légers, crispations diverses, tensions musculaires banales…) ou des pensées négatives récurrentes si quelconques ou si familières qu’il n’y fait pas forcément attention (« Je suis nul ; à quoi bon ; je ne vais pas y arriver ; de toute façon, c’est toujours comme ça… »). La MBCT enseigne au patient à prendre conscience de ces symptômes pour les voir arriver à temps. Ensuite, il apprendra à adopter une attitude mindful face à ces symptômes, avant qu’ils n’opèrent leur action nocive sur le moral. Cette attitude à contre-courant, c’est ce que l’on nomme l’équanimité.
Dans l’exemple des pensées négatives, plus j’apprends à les observer en pleine conscience, plus j’en désamorce la force de conviction néfaste. Perdant en puissance, le sort de ces pensées toxiques sera soit d’apparaître insignifiantes au pratiquant en MBCT, soit de se manifester moins fréquemment, soit encore de devenir évanescentes… alors qu’on n’avait même pas tenté de les chasser !
Le patient se rendrait alors compte que ses pensées négatives ne le constituent pas profondément ?
Absolument. Par exemple, ne dit-on pas « J’ai un rhume » plutôt que « Je suis un enrhumé » ? Nous ne nous assimilons pas au rhume qui nous atteint. Eh bien, c’est la même chose pour la pensée « Je suis nul », hélas si fréquente dans la dépression : par la mindfulness, nous observons cette pensée surgir, mais nous cessons de nous assimiler à ce qu’elle énonce. Tout comme dans notre exemple du rhume, nous pouvons alors dire : « J’ai la pensée “je suis nul” … mais je ne suis pas ce que prétend cette pensée ». C’est par ces mécanismes thérapeutiques et bien d’autres que les études sur la MBCT révèlent que cette technique amoindrit quasiment de moitié le risque de rechute dépressive.
Peut-on considérer la méditation de pleine conscience comme un moyen de guérison ?
Tout dépend du genre de la pathologie. Dans certains cas de stress récurrent par exemple, oui elle peut apaiser de manière définitive. Je pense qu’on peut donc parler là de guérison. Tout comme pour nombre d’addictions (toxicomanie, alcoolisme...) où les recherches ont montré de bons résultats à long terme.
Qu’a-t-elle de plus à côté d’autres méthodes de relaxation comme la sophrologie ou la méthode Vittoz ?
Je ne peux prétendre qu’elle soit mieux que les autres : la mindfulness n’est pas la meilleure technique, elle est simplement différente d’une autre ! Je lui vois tout de même différents atouts : elle permet à la personne de gagner en autonomie. Et dans certains cas, de se soigner sans médicaments. Par rapport à la relaxation simple, la MBSR et la MBCT initient le patient à isoler précisément l’élément stressant : s’agit-il d’une pensée négative répétitive ? D’une sensation pénible dans le corps ? Comme bien des affections sont liées au stress, le fait de moduler celui-ci par l’action de la pleine conscience permet d’améliorer l’existence, voire d’amener à la guérison.
Dans le monde médical occidental influencé par la pensée cartésienne, qu’avons-nous à apprendre de la mindfulness ?
Que corps et esprit ne font qu’un et qu’il est bon de se dégager de cette pensée stipulant le contraire ! Comme l’a dit l’érudit chinois Gao Panlong, au XVIe siècle : « C’est le corps tout entier qui est l’esprit. » Dans la même sensibilité, Satya Narayan Goenka, un enseignant indo-birman en Vipassana, une méditation bouddhiste, a dit : « Si vous ne portez pas votre attention sur vos sensations, vous passez à côté de la partie la plus profonde de votre esprit. » Qui, du corps et de l’esprit, engendre ou inspire l’autre ? Je l’ignore. En effet, en usant du corps on peut avoir des bénéfices sur l’esprit… et bien sûr l’inverse est vrai.
* Frédéric Rosenfeld est médecin psychiatre, il est diplômé en neurosciences, et en thérapies comportementales et cognitives.[/color]
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Invité- Invité
Re: Méditer pour mieux guérir (Mindfulness ou méditation de pleine conscience)
Je médite oui mais apres un temps cela devient le passé et toutes les misères je ne veux plus méditer de trop!!!cela me fait du mal suis pas doué je prefère l'exercice ou ecrire ou sortir quand je peus
j'ai une tendinites revenu suite a une contracture du mollet pas échauffé! et en plus une entorse a la cheville droite le genou gauche tendinite et cheville droite entorse mais pas trop douloureuse alors sortir pour aller chez la kiné oui jjjjjjjjjjj'en aie marre
j'ai une tendinites revenu suite a une contracture du mollet pas échauffé! et en plus une entorse a la cheville droite le genou gauche tendinite et cheville droite entorse mais pas trop douloureuse alors sortir pour aller chez la kiné oui jjjjjjjjjjj'en aie marre
melody- Nombre de messages : 933
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yoyo- Nombre de messages : 348
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Mindfullness ou Pleine conscience
Bghk
Dernière édition par c*rail le Sam 25 Juil 2015 - 23:08, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Méditer pour mieux guérir (Mindfulness ou méditation de pleine conscience)
Bonjour,
La méditation est une technique qu'on ne maitrise pas du jour au lendemain, il faut de la patience et beaucoup de maitrise de soi pour y arriver. D'ailleurs les effets de la méditation diffèrent d'une personne à une autre car c'est une technique vraiment personnelle.
La méditation est une technique qu'on ne maitrise pas du jour au lendemain, il faut de la patience et beaucoup de maitrise de soi pour y arriver. D'ailleurs les effets de la méditation diffèrent d'une personne à une autre car c'est une technique vraiment personnelle.
emmad0387- Nombre de messages : 6
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Re: Méditer pour mieux guérir (Mindfulness ou méditation de pleine conscience)
oh chispa pourquoi tu es parti ?
Invité- Invité
Re: Méditer pour mieux guérir (Mindfulness ou méditation de pleine conscience)
Je ne suis pas partie...
J'ai terminé le cycle et essaye de continuer l'exercice régulier de la PC, mais j'ai très difficile à m'organiser, et des fois je n'ai pas de volonté pour autre chose que l'indispensable pour éviter une catastrophe, alors la discipline d'une pratique régulière, ça va toucher du miracle. Mais, en règle général, les jours où j'arrive à faire mes 40 minutes de méditation de PC, ça se passe mieux que d'autres jours.
Maintenant est-ce que c'est parce que je vais mieux que j'arrive à faire ma méditation, ou est ce que je vais mieux parce que je la fais? En tout cas, quand j'y arrive, je suis fière de moi.
J'ai terminé le cycle et essaye de continuer l'exercice régulier de la PC, mais j'ai très difficile à m'organiser, et des fois je n'ai pas de volonté pour autre chose que l'indispensable pour éviter une catastrophe, alors la discipline d'une pratique régulière, ça va toucher du miracle. Mais, en règle général, les jours où j'arrive à faire mes 40 minutes de méditation de PC, ça se passe mieux que d'autres jours.
Maintenant est-ce que c'est parce que je vais mieux que j'arrive à faire ma méditation, ou est ce que je vais mieux parce que je la fais? En tout cas, quand j'y arrive, je suis fière de moi.
Re: Méditer pour mieux guérir (Mindfulness ou méditation de pleine conscience)
Bonjour chispachispa a écrit:Je ne suis pas partie...
Je te présente mes excuses , j'ai confondu ce fil avec celui que tu avait ouvert pour partager ton expérience avec la pratique de la méditation en plein conscience
en tout cas je suis contente de savoir que tu es toujours parmi nous
Accroche toi comme tu l'a toujours fait , tu es une vrai militante et tu gagne tout les défit en principe même celui de l'amour impossible
Bon dimanche
Invité- Invité
Association pour le Développement de la Mindfulness : www.association-mindfulness.org/mbct.php
Association pour le Développement de la Mindfulness
Définition de la Mindfulness
La MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy) ou Thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la prévention des rechutes dépressives est un protocole de 8 séances de 2 heures chacune dont l’intérêt a été validé pour la prévention des rechutes dépressives chez des personnes ayant connu au moins trois épisodes dépressifs. On a montré un taux de rechute diminué de 50% et une durée entre les rechutes significativement allongé (Bondolfi et al, 2009).
Il s’agit d’une thérapie de groupe basée sur le programme MBSR (Mindfulness Based Stress reduction program) de Jon Kabat Zinn et qui intègre des éléments de thérapie cognitive et comportementale pour la dépression.
Les cognitivistes qui ont élaboré ce programme (Zindel Segal, John Teasdale et Mark williams) ont montré qu’il existait une réactivité cognitive accrue chez les personnes dépressives, expliquant les rechutes de plus en plus fréquentes après chaque épisode. Ils se sont donc intéressés à la méditation telle qu’elle était enseignée dans la MBSR comme moyen de se distancier des pensées et stopper le processus des ruminations.
C’est ainsi qu’est née la MBCT où l’instructeur enseigne progressivement ce type de méditation aux participants. Il explicite ensuite de manière pédagogique ce que sont les ruminations dépressives et les signes cliniques de cette maladie, leur apprend à utiliser la pleine conscience au quotidien comme « baromètre » de l’humeur et des pensées pour adopter des stratégies plus efficaces avant que la dépression ne s’installe.
Même si les indications de ce programme sont en train de s’élargir (application aux addictions par exemple ou aux troubles alimentaires), il n’a pour l’instant été validé que pour la prévention des rechutes dépressives. Par ailleurs les patients qui font ce programme doivent être en période de rémission car il est très difficile de faire ce programme dans un état dépressif majeur (difficulté de concentration, ruminations trop importantes).
L’enseignement de la méditation est un point essentiel du programme et les instructeurs ont eux-mêmes une pratique régulière afin d’avoir une connaissance réelle du fonctionnement de l’esprit et également une attitude d’accueil indispensable pour incarner le message fondamental de la MBCT : l’acceptation inconditionnelle de ce qui est.
En effet, un autre élément crucial pour expliquer l’intérêt de cette thérapie, c’est que les auteurs ont montré que les ruminations dépressives étaient liées à la non acceptation des états émotionnels douloureux et la mise en place de stratégies de lutte et de résolution de problème pour quitter ces états douloureux. Ces stratégies inefficaces conduisent à l’épuisement et au sentiment d’échec qui accompagne la dépression.
Ainsi ce programme allie une vraie pédagogie sur ce qu’est la dépression et ses causes, la pratique de la méditation, l’acceptation inconditionnelle de soi et du monde tel qu’il est et la mise en place de stratégies concrètes lorsque la dépression menace.
Il est recommandé d’avoir un suivi spécialisé par un professionnel de la dépression pour bien poser l’indication de cette thérapie et pouvoir évaluer avec lui les risques de rechute car comme nous l’avons souligné, il persiste un risque de rechute. Par ailleurs il y a parfois des comorbidités associées à la dépression qui peuvent nécessiter d’autres types de traitements.
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Définition de la Mindfulness
- MBSR
- MBCT
La MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy) ou Thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la prévention des rechutes dépressives est un protocole de 8 séances de 2 heures chacune dont l’intérêt a été validé pour la prévention des rechutes dépressives chez des personnes ayant connu au moins trois épisodes dépressifs. On a montré un taux de rechute diminué de 50% et une durée entre les rechutes significativement allongé (Bondolfi et al, 2009).
Il s’agit d’une thérapie de groupe basée sur le programme MBSR (Mindfulness Based Stress reduction program) de Jon Kabat Zinn et qui intègre des éléments de thérapie cognitive et comportementale pour la dépression.
Les cognitivistes qui ont élaboré ce programme (Zindel Segal, John Teasdale et Mark williams) ont montré qu’il existait une réactivité cognitive accrue chez les personnes dépressives, expliquant les rechutes de plus en plus fréquentes après chaque épisode. Ils se sont donc intéressés à la méditation telle qu’elle était enseignée dans la MBSR comme moyen de se distancier des pensées et stopper le processus des ruminations.
C’est ainsi qu’est née la MBCT où l’instructeur enseigne progressivement ce type de méditation aux participants. Il explicite ensuite de manière pédagogique ce que sont les ruminations dépressives et les signes cliniques de cette maladie, leur apprend à utiliser la pleine conscience au quotidien comme « baromètre » de l’humeur et des pensées pour adopter des stratégies plus efficaces avant que la dépression ne s’installe.
Même si les indications de ce programme sont en train de s’élargir (application aux addictions par exemple ou aux troubles alimentaires), il n’a pour l’instant été validé que pour la prévention des rechutes dépressives. Par ailleurs les patients qui font ce programme doivent être en période de rémission car il est très difficile de faire ce programme dans un état dépressif majeur (difficulté de concentration, ruminations trop importantes).
L’enseignement de la méditation est un point essentiel du programme et les instructeurs ont eux-mêmes une pratique régulière afin d’avoir une connaissance réelle du fonctionnement de l’esprit et également une attitude d’accueil indispensable pour incarner le message fondamental de la MBCT : l’acceptation inconditionnelle de ce qui est.
En effet, un autre élément crucial pour expliquer l’intérêt de cette thérapie, c’est que les auteurs ont montré que les ruminations dépressives étaient liées à la non acceptation des états émotionnels douloureux et la mise en place de stratégies de lutte et de résolution de problème pour quitter ces états douloureux. Ces stratégies inefficaces conduisent à l’épuisement et au sentiment d’échec qui accompagne la dépression.
Ainsi ce programme allie une vraie pédagogie sur ce qu’est la dépression et ses causes, la pratique de la méditation, l’acceptation inconditionnelle de soi et du monde tel qu’il est et la mise en place de stratégies concrètes lorsque la dépression menace.
Il est recommandé d’avoir un suivi spécialisé par un professionnel de la dépression pour bien poser l’indication de cette thérapie et pouvoir évaluer avec lui les risques de rechute car comme nous l’avons souligné, il persiste un risque de rechute. Par ailleurs il y a parfois des comorbidités associées à la dépression qui peuvent nécessiter d’autres types de traitements.
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yoyo- Nombre de messages : 348
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@ Yoyo
Bonjour, yoyo !
Merci pour cette nouvelle association qui, comme Bipo Bulle 72, a été ajoutée à la page :
https://bipolairemd2008.forum-actif.eu/t3-associations-specialistes-centres-experts
Bonne journée. Bisous . Jacques
Merci pour cette nouvelle association qui, comme Bipo Bulle 72, a été ajoutée à la page :
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Bonne journée. Bisous . Jacques
Re: Méditer pour mieux guérir (Mindfulness ou méditation de pleine conscience)
Bonjour,
je suis d'accord avec la mcdf enfin pleine consciense
pas si facile que ça mais je comprend le processus , toute seule on peut y arriver?
ça me plairait d'explorer cette méthode ,accepter son mal le voir en face sauf pour les cas trèes douloureux ou là il faut des médicaments dire que non alors je quitte cette méthode de suite cela est alors du charlatanisme !!!! mais pour le reste le stress etc oui
je suis d'accord avec la mcdf enfin pleine consciense
pas si facile que ça mais je comprend le processus , toute seule on peut y arriver?
ça me plairait d'explorer cette méthode ,accepter son mal le voir en face sauf pour les cas trèes douloureux ou là il faut des médicaments dire que non alors je quitte cette méthode de suite cela est alors du charlatanisme !!!! mais pour le reste le stress etc oui
melody- Nombre de messages : 933
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Emploi / Statut : fille de bipo o soeur de bipo et bipo moi même
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Jon Kabat-Zinn: "Il faut accepter l'anxiété
TOUS LES JOURS, TOUTE L’INFO
Jon Kabat-Zinn: "Il faut accepter l'anxiété"
Par Philippe Coste, publié le 23/05/2013 à 21:08
Ce professeur de médecine à Boston place la méditation au centre de ses thérapies. En exclusivité, il livre les secrets d'une sérénité accessible à l'homme occidental.
Considérez-vous l'anxiété comme le mal du siècle?
Pour moi, elle appartient à la nature humaine et défie les époques. Sous l'Occupation, les Français n'étaient-ils pas anxieux? Mais il est vrai que les modes de vie ont beaucoup évolué avec la modernité. La mondialisation fait disparaître des sociétés traditionnelles ou indigènes dont les croyances et les structures familiales offraient un réconfort simple, tout en donnant un sens à l'existence. Aujourd'hui, notre monde change à toute vitesse. Nous sommes contraints de prendre en permanence une multitude de décisions personnelles sans comprendre réellement les mécanismes de notre environnement. Pour arranger le tout, nous portons dans nos poches des superordinateurs qui, en fait, nous dirigent. Ils nous imposent une surinformation constante et une obligation de connexion permanente qui contribuent au stress.
>>> A lire aussi: L'anxiété, comment s'en sortir?
L'anxiété aurait-elle ses vertus, en permettant l'adaptation à un monde changeant?
Elle est nécessaire à la survie, mais quand on ne peut trouver une échappatoire aux dangers qu'elle signale, on se retrouve "désarmé". Les souris de laboratoire, lorsqu'elles ne peuvent éviter des chocs électriques, tombent vite dans une sorte d'état végétatif. Les humains aussi sombrent dans le désespoir s'ils réalisent qu'ils ne peuvent pas améliorer leur situation.
Faut-il chercher, alors, à dominer l'anxiété?
Non, au contraire! Il faut plutôt lui dérouler le tapis rouge, en acceptant d'en ressentir les sensations physiques tout en prenant soin de déconnecter celles-ci du raisonnement intellectuel. C'est la pensée qui rend fou, car le mental ne peut rivaliser, en puissance, avec l'anxiété. L'esprit devient alors une prison qui accentue la souffrance. Il vient légitimer l'anxiété en ressassant le sentiment d'impuissance.
L'écrivain Mark Twain a eu ce mot amusant: "Ma vie a été remplie de tragédies dont certaines ont vraiment eu lieu." Si vous croyez ce que vous dit votre esprit, vous risquez de couler. Celui-ci se projette volontiers dans l'avenir en s'inquiétant à l'avance pour des événements qui ne se sont pas encore produits, ou alors il rumine sur le passé. Pendant ce temps, vous passez à côté de l'instant présent, qui est le seul moment que vous ayez pour apprécier la vie.
La pleine conscience, une pratique d'origine bouddhiste, consiste justement à concentrer son attention sur les sensations qui se présentent sur le moment. Dans mon centre, la clinique de Réduction du stress, nous aidons les patients à réaliser que l'humain n'est pas qu'une machine à penser. Comme le disait le philosophe Pascal: "Le coeur a ses raisons que la raison ignore."
Quels résultats obtenez-vous avec votre thérapie?
J'ai mis au point mon programme de réduction du stress par la pleine conscience en 1979. Il a légèrement évolué depuis, puisqu'il se déroule désormais sur huit semaines, au lieu de dix initialement. Je vois de nettes et rapides améliorations dans des maladies comme le trouble anxieux généralisé et la dépression, mais aussi dans les douleurs chroniques. L'effet sur le psoriasis, une maladie de peau d'origine mystérieuse, est spectaculaire.
La France découvre seulement vos travaux. Un peu tard?
Je connais bien la France, car j'ai fait ma classe de seconde au lycée Henri-IV, à Paris, quand mon père, qui était immunologiste, travaillait à l'Institut Pasteur. Descartes y a fait beaucoup de dégâts... Les Français se disent rationnels. Pour eux, la séparation du corps et de l'esprit est aussi évidente que celle de l'Eglise et de l'Etat. Il faudrait qu'ils reviennent enfin sur ce dogme qui conditionne énormément la psychologie et, je crois, la médecine dans ce pays. Jusqu'en 2008, mes livres avaient été publiés partout en Europe, sauf en France. Cela m'a surpris, alors que la culture française est synonyme d'art de vivre dans le monde entier. Les Français ne voudraient-ils pas être heureux ?
Mais vous faites école dans d'autres pays...
Cet été, j'ai rencontré le ministre de la Santé écossais, Harry Burns, qui est en butte à l'un des taux de mortalité les plus élevés d'Europe. Il entend maintenant utiliser des programmes de pleine conscience pour "réveiller sa population", transformer sa relation au travail, à l'alcool, à la violence, surtout conjugale, qui atteint des niveaux pathologiques.
Au mois d'avril, j'étais à Londres, où j'ai été reçu au 10 Downing Street par un conseiller du Premier ministre. La veille, j'avais passé dix heures avec des lords et des membres de la Chambre des communes, dont certains revenaient d'un de nos séminaires de formation. Il y a encore cinq ans, tout cela aurait été impensable.
La Sécurité sociale britannique, la NHS, prescrit déjà la méditation en pleine conscience pour le traitement de la dépression chronique. D'ailleurs, cette maladie touche des personnes de plus en plus jeunes. Au début du siècle dernier, c'était essentiellement un problème de vieux. Aujourd'hui, ce sont surtout les jeunes de 12 à 15 ans qui sont concernés.
Comment expliquez-vous l'anxiété de la jeune génération?
On en revient à Jean-Paul Sartre, à l'idée d'aliénation existentielle. Comment un enfant pourrait-il s'intégrer à une société où, de son point de vue, les adultes sont devenus fous? L'année dernière, j'étais assis avec ma femme à une terrasse de café à Strasbourg, et j'ai vu une jeune mère, à une autre table, pendue à son téléphone pendant une heure et demie tandis que son enfant de 3 ou 4 ans tentait en vain d'attirer son attention. On parle beaucoup de trouble du déficit de l'attention [l'hyperactivité] à propos des enfants, mais c'est celle des parents, distraits par la technologie, qui laisse à désirer !
Comment pourrait-on venir à bout des phobies scolaires?
En Grande-Bretagne, je travaille à un projet avec le ministère de l'Education pour adapter la pleine conscience au milieu scolaire. Plutôt que de hurler sur les gosses, pourquoi ne pas leur apprendre à prêter attention? Comme un musicien accorde au préalable son instrument, les élèves doivent apprendre à apprendre, à revenir d'abord dans leur corps, à calmer leurs esprits anxieux pour être capables de recevoir une nouvelle connaissance.
Vous arrive-t-il d'éprouver de l'anxiété?
Parfois. J'ai beau me soustraire à 99% des sollicitations, le 1% restant est souvent trop pour le temps qui m'est imparti. Je médite, bien sûr. Ensuite, je tente de cultiver un équilibre dynamique dans ma vie, qui consiste à passer d'un déséquilibre à l'autre. Je reviens de Grande-Bretagne, auparavant j'étais en Corée et au Japon. Je vais partir dix jours en Israël. Mais je ménage des plages de temps pour ma vie personnelle, pour me ressourcer, ou encore rendre visite pendant une semaine à mes petits-enfants, en Californie.
Le nouveau maître de la sérénité
Pour saisir la personnalité singulière de Jon Kabat-Zinn, il faut s'imaginer le dalaï-lama qui aurait soutenu sa thèse de biologie moléculaire au MIT, la plus prestigieuse des universités américaines. Ses travaux résultent du mélange détonant de la science et de la spiritualité, et font école dans le monde entier. Les résultats de sa thérapie de "réduction du stress fondée sur la pleine conscience" sont si probants, dans l'anxiété et la dépression, que la Sécurité sociale britannique la prend désormais en charge.
Son dernier livre: A chaque jour ses prodiges. Etre parent en pleine conscience (Les Arènes, 2012). Ses deux ouvrages de référence: Où tu vas, tu es. Apprendre à méditer pour se libérer du stress et des tensions profondes (J'ai lu, 2005); Au coeur de la tourmente, la pleine conscience (De Boeck, 2009).
http://www.lexpress.fr/styles/ps
Jon Kabat-Zinn: "Il faut accepter l'anxiété"
Par Philippe Coste, publié le 23/05/2013 à 21:08
Ce professeur de médecine à Boston place la méditation au centre de ses thérapies. En exclusivité, il livre les secrets d'une sérénité accessible à l'homme occidental.
Considérez-vous l'anxiété comme le mal du siècle?
Pour moi, elle appartient à la nature humaine et défie les époques. Sous l'Occupation, les Français n'étaient-ils pas anxieux? Mais il est vrai que les modes de vie ont beaucoup évolué avec la modernité. La mondialisation fait disparaître des sociétés traditionnelles ou indigènes dont les croyances et les structures familiales offraient un réconfort simple, tout en donnant un sens à l'existence. Aujourd'hui, notre monde change à toute vitesse. Nous sommes contraints de prendre en permanence une multitude de décisions personnelles sans comprendre réellement les mécanismes de notre environnement. Pour arranger le tout, nous portons dans nos poches des superordinateurs qui, en fait, nous dirigent. Ils nous imposent une surinformation constante et une obligation de connexion permanente qui contribuent au stress.
>>> A lire aussi: L'anxiété, comment s'en sortir?
L'anxiété aurait-elle ses vertus, en permettant l'adaptation à un monde changeant?
Elle est nécessaire à la survie, mais quand on ne peut trouver une échappatoire aux dangers qu'elle signale, on se retrouve "désarmé". Les souris de laboratoire, lorsqu'elles ne peuvent éviter des chocs électriques, tombent vite dans une sorte d'état végétatif. Les humains aussi sombrent dans le désespoir s'ils réalisent qu'ils ne peuvent pas améliorer leur situation.
Faut-il chercher, alors, à dominer l'anxiété?
Non, au contraire! Il faut plutôt lui dérouler le tapis rouge, en acceptant d'en ressentir les sensations physiques tout en prenant soin de déconnecter celles-ci du raisonnement intellectuel. C'est la pensée qui rend fou, car le mental ne peut rivaliser, en puissance, avec l'anxiété. L'esprit devient alors une prison qui accentue la souffrance. Il vient légitimer l'anxiété en ressassant le sentiment d'impuissance.
L'écrivain Mark Twain a eu ce mot amusant: "Ma vie a été remplie de tragédies dont certaines ont vraiment eu lieu." Si vous croyez ce que vous dit votre esprit, vous risquez de couler. Celui-ci se projette volontiers dans l'avenir en s'inquiétant à l'avance pour des événements qui ne se sont pas encore produits, ou alors il rumine sur le passé. Pendant ce temps, vous passez à côté de l'instant présent, qui est le seul moment que vous ayez pour apprécier la vie.
La pleine conscience, une pratique d'origine bouddhiste, consiste justement à concentrer son attention sur les sensations qui se présentent sur le moment. Dans mon centre, la clinique de Réduction du stress, nous aidons les patients à réaliser que l'humain n'est pas qu'une machine à penser. Comme le disait le philosophe Pascal: "Le coeur a ses raisons que la raison ignore."
Quels résultats obtenez-vous avec votre thérapie?
J'ai mis au point mon programme de réduction du stress par la pleine conscience en 1979. Il a légèrement évolué depuis, puisqu'il se déroule désormais sur huit semaines, au lieu de dix initialement. Je vois de nettes et rapides améliorations dans des maladies comme le trouble anxieux généralisé et la dépression, mais aussi dans les douleurs chroniques. L'effet sur le psoriasis, une maladie de peau d'origine mystérieuse, est spectaculaire.
La France découvre seulement vos travaux. Un peu tard?
Je connais bien la France, car j'ai fait ma classe de seconde au lycée Henri-IV, à Paris, quand mon père, qui était immunologiste, travaillait à l'Institut Pasteur. Descartes y a fait beaucoup de dégâts... Les Français se disent rationnels. Pour eux, la séparation du corps et de l'esprit est aussi évidente que celle de l'Eglise et de l'Etat. Il faudrait qu'ils reviennent enfin sur ce dogme qui conditionne énormément la psychologie et, je crois, la médecine dans ce pays. Jusqu'en 2008, mes livres avaient été publiés partout en Europe, sauf en France. Cela m'a surpris, alors que la culture française est synonyme d'art de vivre dans le monde entier. Les Français ne voudraient-ils pas être heureux ?
Mais vous faites école dans d'autres pays...
Cet été, j'ai rencontré le ministre de la Santé écossais, Harry Burns, qui est en butte à l'un des taux de mortalité les plus élevés d'Europe. Il entend maintenant utiliser des programmes de pleine conscience pour "réveiller sa population", transformer sa relation au travail, à l'alcool, à la violence, surtout conjugale, qui atteint des niveaux pathologiques.
Au mois d'avril, j'étais à Londres, où j'ai été reçu au 10 Downing Street par un conseiller du Premier ministre. La veille, j'avais passé dix heures avec des lords et des membres de la Chambre des communes, dont certains revenaient d'un de nos séminaires de formation. Il y a encore cinq ans, tout cela aurait été impensable.
La Sécurité sociale britannique, la NHS, prescrit déjà la méditation en pleine conscience pour le traitement de la dépression chronique. D'ailleurs, cette maladie touche des personnes de plus en plus jeunes. Au début du siècle dernier, c'était essentiellement un problème de vieux. Aujourd'hui, ce sont surtout les jeunes de 12 à 15 ans qui sont concernés.
Comment expliquez-vous l'anxiété de la jeune génération?
On en revient à Jean-Paul Sartre, à l'idée d'aliénation existentielle. Comment un enfant pourrait-il s'intégrer à une société où, de son point de vue, les adultes sont devenus fous? L'année dernière, j'étais assis avec ma femme à une terrasse de café à Strasbourg, et j'ai vu une jeune mère, à une autre table, pendue à son téléphone pendant une heure et demie tandis que son enfant de 3 ou 4 ans tentait en vain d'attirer son attention. On parle beaucoup de trouble du déficit de l'attention [l'hyperactivité] à propos des enfants, mais c'est celle des parents, distraits par la technologie, qui laisse à désirer !
Comment pourrait-on venir à bout des phobies scolaires?
En Grande-Bretagne, je travaille à un projet avec le ministère de l'Education pour adapter la pleine conscience au milieu scolaire. Plutôt que de hurler sur les gosses, pourquoi ne pas leur apprendre à prêter attention? Comme un musicien accorde au préalable son instrument, les élèves doivent apprendre à apprendre, à revenir d'abord dans leur corps, à calmer leurs esprits anxieux pour être capables de recevoir une nouvelle connaissance.
Vous arrive-t-il d'éprouver de l'anxiété?
Parfois. J'ai beau me soustraire à 99% des sollicitations, le 1% restant est souvent trop pour le temps qui m'est imparti. Je médite, bien sûr. Ensuite, je tente de cultiver un équilibre dynamique dans ma vie, qui consiste à passer d'un déséquilibre à l'autre. Je reviens de Grande-Bretagne, auparavant j'étais en Corée et au Japon. Je vais partir dix jours en Israël. Mais je ménage des plages de temps pour ma vie personnelle, pour me ressourcer, ou encore rendre visite pendant une semaine à mes petits-enfants, en Californie.
Le nouveau maître de la sérénité
Pour saisir la personnalité singulière de Jon Kabat-Zinn, il faut s'imaginer le dalaï-lama qui aurait soutenu sa thèse de biologie moléculaire au MIT, la plus prestigieuse des universités américaines. Ses travaux résultent du mélange détonant de la science et de la spiritualité, et font école dans le monde entier. Les résultats de sa thérapie de "réduction du stress fondée sur la pleine conscience" sont si probants, dans l'anxiété et la dépression, que la Sécurité sociale britannique la prend désormais en charge.
Son dernier livre: A chaque jour ses prodiges. Etre parent en pleine conscience (Les Arènes, 2012). Ses deux ouvrages de référence: Où tu vas, tu es. Apprendre à méditer pour se libérer du stress et des tensions profondes (J'ai lu, 2005); Au coeur de la tourmente, la pleine conscience (De Boeck, 2009).
http://www.lexpress.fr/styles/ps
yoyo- Nombre de messages : 348
Age : 63
Type troubles : TB1-Mixtes
Emploi / Statut : Inv. 2 (ex cadre commercial)
Date d'inscription : 01/10/2013
A quoi sert la pleine conscience ?
A quoi sert la pleine conscience ?
Par Caroline Franc Desages, publié le 17/01/2014 à 12:14
La pleine conscience fait actuellement l'objet d'un véritable engouement, auprès des soignants et du grand public. Phénomène de mode ou révolution thérapeutique ?
Lire http://www.lexpress.fr/styles/psycho/meditation-a-quoi-sert-la-pleine-conscience_1314661.html
Par Caroline Franc Desages, publié le 17/01/2014 à 12:14
La pleine conscience fait actuellement l'objet d'un véritable engouement, auprès des soignants et du grand public. Phénomène de mode ou révolution thérapeutique ?
Lire http://www.lexpress.fr/styles/psycho/meditation-a-quoi-sert-la-pleine-conscience_1314661.html
yoyo- Nombre de messages : 348
Age : 63
Type troubles : TB1-Mixtes
Emploi / Statut : Inv. 2 (ex cadre commercial)
Date d'inscription : 01/10/2013
«Méditer pour mieux vivre»
Bonjour !
Lu sur PASSEPORTSANTE.NET
««« Méditer pour mieux vivre — Par Lucie Dumoulin
Peu à peu, la méditation entre dans nos moeurs. Si la popularité ne sera jamais une raison de s'adonner à quelque activité que ce soit, on doit reconnaître que la méditation contribue à l'épanouissement de nombreuses personnes dynamiques et engagées. Ça vaut donc la peine d'y regarder de plus près.
http://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/ArticleInteret.aspx?doc=meditation_dumoulin_l_2001_th
»»»
Bonne journée. Bisous . Jacques
Lu sur PASSEPORTSANTE.NET
««« Méditer pour mieux vivre — Par Lucie Dumoulin
Peu à peu, la méditation entre dans nos moeurs. Si la popularité ne sera jamais une raison de s'adonner à quelque activité que ce soit, on doit reconnaître que la méditation contribue à l'épanouissement de nombreuses personnes dynamiques et engagées. Ça vaut donc la peine d'y regarder de plus près.
http://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/ArticleInteret.aspx?doc=meditation_dumoulin_l_2001_th
»»»
Bonne journée. Bisous . Jacques
Dernière édition par Jacques le Dim 27 Nov 2016 - 15:34, édité 1 fois
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