Bipolaires au travail
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Bipolaires au travail
Bonjour
Lu ce matin lors de ma revue de presse sur
http://rue89.nouvelobs.com/2014/06/17/bipolaire-travail-tant-pis-ceux-prennent-debile-252871
"« Tant pis pour ceux qui me prennent pour une débile »
Les troubles mentaux font peur aux employeurs. Aux collègues aussi. Pour un bipolaire, s’insérer professionnellement est compliqué. En plus de la pathologie, il faut gérer le stress, l’ignorance, les clichés.
Florence, 44 ans, est agent municipal en région parisienne et s’occupe d’un cimetière. Au départ, ça lui a fait bizarre. Il y a quelques années, pendant l’une de ses phases dépressives, elle a eu des pensées suicidaires : « J’ai une relation particulière avec la mort, mais il faut savoir s’adapter. »
Si elle a dépassé ça, elle appréhende toujours ces moments où elle peut flancher. Douter, déprimer et n’avoir envie de rien. Ces fois où, à l’inverse, elle peut être hyperactive et ressentir la force de « déplacer des montagnes » et d’enchaîner les heures de travail sans s’arrêter.
Dans sa forme la plus aiguë, la bipolarité – appelée il y a encore quelques années « trouble maniaco-dépressif » – touche 1 à 2% de la population française – environ 6% si l’on ajoute certaines maladies mentales qui lui sont apparentées.
Elle se caractérise par des troubles de l’humeur. Tantôt des phases dépressives, tantôt des phases dites « maniaques » – toujours dans l’excès – qui entraînent des troubles de la pensée, des émotions et des comportements.
Un diagnostic tardif
Au Nouvel Observateur, Christian Gay, psychiatre à la clinique de Garches, explique :
« Plus la prise en charge est rapide, plus le patient a de chance de bien répondre au traitement. En général, on prescrit un régulateur d’humeur type lithium. Malheureusement, les premiers symptômes de la maladie passent souvent inaperçus. Et les diagnostics sont tardifs. Dix ans de retard en moyenne [...]. Si elle est prise en charge tôt et bien suivie, une personne atteinte de trouble bipolaire peut tout à fait avoir une vie normale. »
Florence est bipolaire. Quand elle évoque ses troubles psychiques, elle ne se plaint pas, préférant s’épancher sur la manière dont elle réussit à vivre avec son handicap. Et quand elle parle de son boulot, elle répète que celui-ci est primordial, parce qu’il lui permet aujourd’hui d’avoir un équilibre :
« J’ai été engagée à la mairie il y a quinze ans. Depuis, je n’ai pas mis les pieds dans un hôpital psychiatrique. Je suis consciente de la chance que j’ai. »
Moins de la moitié des bipolaires travaille. Pas de chiffres précis pour la France, mais une certitude : leur insertion dans le monde du travail est très compliquée car les maladies mentales font peur.
Ainsi, Florence répète qu’elle est une privilégiée, même si, au moment de s’insérer professionnellement, dans les années 90, elle n’a pas vraiment eu le choix malgré un Deug (diplôme d’études universitaires générales) d’histoire.
Après avoir intégré des organismes spécialisés dans le handicap mental, on lui a proposé du jardinage ou de la cuisine. Elle a préféré la première option.
Avant le cimetière, il y a eu les espaces verts. Après, il y aura peut-être autre chose parce qu’elle envisage de passer des concours pour évoluer en interne. « Je suis déjà un peu une référente auprès de mes collègues, ce qui est vraiment valorisant ».
Des SMS à son médecin pour la « rebooster ».Elle explique :
« Au boulot, je dois prouver plus que les autres car je n’ai pas le droit à l’erreur. Je dois aussi mettre beaucoup plus d’énergie pour maîtriser mes émotions dans les situations stressantes et conflictuelles. Cela marche plutôt bien.
Je ne dis pas que c’est toujours facile, mais ma hiérarchie me fait confiance et me traite comme les autres. »
Lorsqu’elle sent que la « cocotte minute » est prête à exploser, elle prend parfois son portable et échange avec son médecin, toujours disponible. « Il me suffit parfois d’un SMS pour me rebooster. » Elle glisse :
« J’ai un fils de 7 ans. Je ne peux pas lui dire d’aller à l’école et moi, abandonner mon travail. Il y a des matins où je n’ai qu’une envie, rester chez moi. Alors j’appelle le boulot pour dire que je serai absente. Mais une demi-heure plus tard, je suis là parce que je n’ai pas le droit de lâcher. »
En entreprise, éviter le stress
Licencié en 2001 de l’entreprise qu’il avait lui-même créée, Christophe Docet sombre dans la dépression avant d’être diagnostiqué bipolaire. Il décide alors de lancer une association, Bipol Entreprises, qui œuvre pour le maintien et le retour au travail des personnes qui souffrent du même mal que lui.
Pour lui, l’important est de trouver le bon traitement pour stabiliser l’humeur, chose qui prend du temps et qui, en attendant le bon diagnostic, laisse la maladie ravager tout ce qu’elle peut. Elle désocialise, isole et, parfois, conduit au suicide. Christophe analyse :
« Le marché de l’emploi est catastrophique pour tout le monde. Forcément, cela ne facilite pas la tâche des personnes qui souffrent de troubles psychiques. A Rennes, on estime que 10 à 15% des personnes bipolaires travaillent. »
Il hésite à reprendre un job avec des responsabilités. « Cela lui manque » et il se sent parfaitement capable :
« Dans ses phases “hautes”, un bipolaire peut être très productif et très créatif. Mais forcément, il doit choisir une entreprise avec moins de stress parce que celui-ci est un élément déclencheur de troubles. Et comme tout est dans l’excès....
Le problème est que, dans le monde de l’entreprise, il y a énormément de méconnaissance. »
Claude Deutsch, docteur en psychologie et ex-président de Santé mentale Europe, étaye :
« L’idée n’est pas d’être dans le déni et de dire à un employeur qu’il n’y a pas de problème. Oui, il y a déficience mentale. Mais celle-ci ne veut pas dire qu’une personne qui en souffre est incapable de travailler, loin de là.
Il faut simplement mettre des moyens pour l’accompagner. Néanmoins, les entreprises sont beaucoup plus tournées vers la performance que vers l’humain. »
« On m’a déjà traitée de mongolienne »
« Cliché. » C’est le mot qui revient dans la bouche des personnes bipolaires que nous avons sollicitées pour le sujet. Au-delà des employeurs, elles évoquent aussi les collègues. Leur ignorance. La facilité à juger. Certaines ne disent rien sur leur état de santé, même quand tout le monde se doute que quelque chose ne va pas.
Nathalie, 47 ans, employée à La Poste dans la région Centre :
« C’est compliqué de masquer ses phases maniaques. A l’époque, je courais partout. Je redemandais à chaque fois du travail, tout ça en ne dormant que deux, trois heures par nuit. »
En 2010, elle craque. Enorme burn-out. Un médecin lui annonce qu’elle est bipolaire. « Avant ça, je pensais que la dépression n’existait pas ».
Quand on l’a contactée, elle devrait reprendre le travail dans quelques jours, après avoir été arrêtée quatre ans. Un temps partiel thérapeutique, adapté à son état et un suivi médical régulier.
Elle a changé de lieu de travail et ne dira rien sur sa maladie à ses nouveaux collègues. Non pas parce qu’elle a honte – « j’ai dépassé ce stade » –, plutôt parce qu’elle aspire à mener une vie ordinaire.
Autrefois, les relations avec ses collègues étaient toujours compliquées :
« On ressent un mal-être tel qu’on se dit que personne ne peut nous comprendre. On est aussi hypersensible. Quand ça va bien dans une relation, on cherche le mal. Et vice-versa. »
A la mairie, certains collègues de Florence sont au courant :
« Il y a ceux avec qui ça se passe bien. Et d’autres à qui il arrive d’être blessants parce qu’ils sont ignorants. On m’a déjà traitée de mongolienne et de choses pires encore. »
Marie, un pseudo, la quarantaine passée, bosse dans le milieu de l’édition. Elle a choisi de travailler à son compte, en partie pour éviter le stress du bureau :
« A la maison, je peux aménager mes horaires en fonction de mon état de forme et éviter les situations conflictuelles avec les collègues. »
Elle a découvert qu’elle était bipolaire à la fin des années 90 – « Dix ans après les premiers symptômes ». Avant d’être hospitalisée, elle avait « pété un plomb » au bureau. D’abord une crise soudaine, que personne n’avait comprise. Puis une période « maniaque », où « elle a foutu le bordel et agissait de manière complètement anarchique » :
« Plus d’horaires, plus de délais, plus de limites. Moi-même, je ne comprenais pas. »
Son image auprès des autres en prend alors un coup. Quand elle revient d’arrêt maladie, tout le monde est persuadé qu’elle est dépressive. Elle ne dit rien et pour supporter sa souffrance, tourne aux antidépresseurs. A l’époque, elle est dans le déni. Et souffre.
« Est-ce qu’ils m’auraient engagée ? »
Elle décide de s’en aller pour tout recommencer. Après une parenthèse « dans le Web », elle est revenue dans le milieu de l’édition :
« Intellectuellement, le boulot me stimule. Jamais je n’ai pensé à arrêter. Néanmoins, j’estime que mon parcours professionnel est chaotique. Si mon mari ne gagnait pas bien sa vie, je n’aurais pas pu me mettre en freelance. »
Elle a écrit un bouquin sous le pseudo de Marie Alvéry – « J’ai choisi la vie » – pour raconter tout ça. Ça lui a fait du bien. Elle s’assume :
« Tant pis pour ceux qui me prennent pour une débile. »
Dans la foulée de la promo, elle a avoué à deux de ses chefs – et seulement à eux dans l’entreprise – qu’elle était bipolaire.
« Ils ont bien réagi, peut-être parce qu’ils avaient appris à me connaître avant que je leur dise. Est-ce qu’ils m’auraient engagée s’ils avaient su avant ? Je ne sais pas. »
Que cette nouvelle journée vous apporte de nombreuses satisfactions.
Lu ce matin lors de ma revue de presse sur
http://rue89.nouvelobs.com/2014/06/17/bipolaire-travail-tant-pis-ceux-prennent-debile-252871
"« Tant pis pour ceux qui me prennent pour une débile »
Les troubles mentaux font peur aux employeurs. Aux collègues aussi. Pour un bipolaire, s’insérer professionnellement est compliqué. En plus de la pathologie, il faut gérer le stress, l’ignorance, les clichés.
Florence, 44 ans, est agent municipal en région parisienne et s’occupe d’un cimetière. Au départ, ça lui a fait bizarre. Il y a quelques années, pendant l’une de ses phases dépressives, elle a eu des pensées suicidaires : « J’ai une relation particulière avec la mort, mais il faut savoir s’adapter. »
Si elle a dépassé ça, elle appréhende toujours ces moments où elle peut flancher. Douter, déprimer et n’avoir envie de rien. Ces fois où, à l’inverse, elle peut être hyperactive et ressentir la force de « déplacer des montagnes » et d’enchaîner les heures de travail sans s’arrêter.
Dans sa forme la plus aiguë, la bipolarité – appelée il y a encore quelques années « trouble maniaco-dépressif » – touche 1 à 2% de la population française – environ 6% si l’on ajoute certaines maladies mentales qui lui sont apparentées.
Elle se caractérise par des troubles de l’humeur. Tantôt des phases dépressives, tantôt des phases dites « maniaques » – toujours dans l’excès – qui entraînent des troubles de la pensée, des émotions et des comportements.
Un diagnostic tardif
Au Nouvel Observateur, Christian Gay, psychiatre à la clinique de Garches, explique :
« Plus la prise en charge est rapide, plus le patient a de chance de bien répondre au traitement. En général, on prescrit un régulateur d’humeur type lithium. Malheureusement, les premiers symptômes de la maladie passent souvent inaperçus. Et les diagnostics sont tardifs. Dix ans de retard en moyenne [...]. Si elle est prise en charge tôt et bien suivie, une personne atteinte de trouble bipolaire peut tout à fait avoir une vie normale. »
Florence est bipolaire. Quand elle évoque ses troubles psychiques, elle ne se plaint pas, préférant s’épancher sur la manière dont elle réussit à vivre avec son handicap. Et quand elle parle de son boulot, elle répète que celui-ci est primordial, parce qu’il lui permet aujourd’hui d’avoir un équilibre :
« J’ai été engagée à la mairie il y a quinze ans. Depuis, je n’ai pas mis les pieds dans un hôpital psychiatrique. Je suis consciente de la chance que j’ai. »
Moins de la moitié des bipolaires travaille. Pas de chiffres précis pour la France, mais une certitude : leur insertion dans le monde du travail est très compliquée car les maladies mentales font peur.
Ainsi, Florence répète qu’elle est une privilégiée, même si, au moment de s’insérer professionnellement, dans les années 90, elle n’a pas vraiment eu le choix malgré un Deug (diplôme d’études universitaires générales) d’histoire.
Après avoir intégré des organismes spécialisés dans le handicap mental, on lui a proposé du jardinage ou de la cuisine. Elle a préféré la première option.
Avant le cimetière, il y a eu les espaces verts. Après, il y aura peut-être autre chose parce qu’elle envisage de passer des concours pour évoluer en interne. « Je suis déjà un peu une référente auprès de mes collègues, ce qui est vraiment valorisant ».
Des SMS à son médecin pour la « rebooster ».Elle explique :
« Au boulot, je dois prouver plus que les autres car je n’ai pas le droit à l’erreur. Je dois aussi mettre beaucoup plus d’énergie pour maîtriser mes émotions dans les situations stressantes et conflictuelles. Cela marche plutôt bien.
Je ne dis pas que c’est toujours facile, mais ma hiérarchie me fait confiance et me traite comme les autres. »
Lorsqu’elle sent que la « cocotte minute » est prête à exploser, elle prend parfois son portable et échange avec son médecin, toujours disponible. « Il me suffit parfois d’un SMS pour me rebooster. » Elle glisse :
« J’ai un fils de 7 ans. Je ne peux pas lui dire d’aller à l’école et moi, abandonner mon travail. Il y a des matins où je n’ai qu’une envie, rester chez moi. Alors j’appelle le boulot pour dire que je serai absente. Mais une demi-heure plus tard, je suis là parce que je n’ai pas le droit de lâcher. »
En entreprise, éviter le stress
Licencié en 2001 de l’entreprise qu’il avait lui-même créée, Christophe Docet sombre dans la dépression avant d’être diagnostiqué bipolaire. Il décide alors de lancer une association, Bipol Entreprises, qui œuvre pour le maintien et le retour au travail des personnes qui souffrent du même mal que lui.
Pour lui, l’important est de trouver le bon traitement pour stabiliser l’humeur, chose qui prend du temps et qui, en attendant le bon diagnostic, laisse la maladie ravager tout ce qu’elle peut. Elle désocialise, isole et, parfois, conduit au suicide. Christophe analyse :
« Le marché de l’emploi est catastrophique pour tout le monde. Forcément, cela ne facilite pas la tâche des personnes qui souffrent de troubles psychiques. A Rennes, on estime que 10 à 15% des personnes bipolaires travaillent. »
Il hésite à reprendre un job avec des responsabilités. « Cela lui manque » et il se sent parfaitement capable :
« Dans ses phases “hautes”, un bipolaire peut être très productif et très créatif. Mais forcément, il doit choisir une entreprise avec moins de stress parce que celui-ci est un élément déclencheur de troubles. Et comme tout est dans l’excès....
Le problème est que, dans le monde de l’entreprise, il y a énormément de méconnaissance. »
Claude Deutsch, docteur en psychologie et ex-président de Santé mentale Europe, étaye :
« L’idée n’est pas d’être dans le déni et de dire à un employeur qu’il n’y a pas de problème. Oui, il y a déficience mentale. Mais celle-ci ne veut pas dire qu’une personne qui en souffre est incapable de travailler, loin de là.
Il faut simplement mettre des moyens pour l’accompagner. Néanmoins, les entreprises sont beaucoup plus tournées vers la performance que vers l’humain. »
« On m’a déjà traitée de mongolienne »
« Cliché. » C’est le mot qui revient dans la bouche des personnes bipolaires que nous avons sollicitées pour le sujet. Au-delà des employeurs, elles évoquent aussi les collègues. Leur ignorance. La facilité à juger. Certaines ne disent rien sur leur état de santé, même quand tout le monde se doute que quelque chose ne va pas.
Nathalie, 47 ans, employée à La Poste dans la région Centre :
« C’est compliqué de masquer ses phases maniaques. A l’époque, je courais partout. Je redemandais à chaque fois du travail, tout ça en ne dormant que deux, trois heures par nuit. »
En 2010, elle craque. Enorme burn-out. Un médecin lui annonce qu’elle est bipolaire. « Avant ça, je pensais que la dépression n’existait pas ».
Quand on l’a contactée, elle devrait reprendre le travail dans quelques jours, après avoir été arrêtée quatre ans. Un temps partiel thérapeutique, adapté à son état et un suivi médical régulier.
Elle a changé de lieu de travail et ne dira rien sur sa maladie à ses nouveaux collègues. Non pas parce qu’elle a honte – « j’ai dépassé ce stade » –, plutôt parce qu’elle aspire à mener une vie ordinaire.
Autrefois, les relations avec ses collègues étaient toujours compliquées :
« On ressent un mal-être tel qu’on se dit que personne ne peut nous comprendre. On est aussi hypersensible. Quand ça va bien dans une relation, on cherche le mal. Et vice-versa. »
A la mairie, certains collègues de Florence sont au courant :
« Il y a ceux avec qui ça se passe bien. Et d’autres à qui il arrive d’être blessants parce qu’ils sont ignorants. On m’a déjà traitée de mongolienne et de choses pires encore. »
Marie, un pseudo, la quarantaine passée, bosse dans le milieu de l’édition. Elle a choisi de travailler à son compte, en partie pour éviter le stress du bureau :
« A la maison, je peux aménager mes horaires en fonction de mon état de forme et éviter les situations conflictuelles avec les collègues. »
Elle a découvert qu’elle était bipolaire à la fin des années 90 – « Dix ans après les premiers symptômes ». Avant d’être hospitalisée, elle avait « pété un plomb » au bureau. D’abord une crise soudaine, que personne n’avait comprise. Puis une période « maniaque », où « elle a foutu le bordel et agissait de manière complètement anarchique » :
« Plus d’horaires, plus de délais, plus de limites. Moi-même, je ne comprenais pas. »
Son image auprès des autres en prend alors un coup. Quand elle revient d’arrêt maladie, tout le monde est persuadé qu’elle est dépressive. Elle ne dit rien et pour supporter sa souffrance, tourne aux antidépresseurs. A l’époque, elle est dans le déni. Et souffre.
« Est-ce qu’ils m’auraient engagée ? »
Elle décide de s’en aller pour tout recommencer. Après une parenthèse « dans le Web », elle est revenue dans le milieu de l’édition :
« Intellectuellement, le boulot me stimule. Jamais je n’ai pensé à arrêter. Néanmoins, j’estime que mon parcours professionnel est chaotique. Si mon mari ne gagnait pas bien sa vie, je n’aurais pas pu me mettre en freelance. »
Elle a écrit un bouquin sous le pseudo de Marie Alvéry – « J’ai choisi la vie » – pour raconter tout ça. Ça lui a fait du bien. Elle s’assume :
« Tant pis pour ceux qui me prennent pour une débile. »
Dans la foulée de la promo, elle a avoué à deux de ses chefs – et seulement à eux dans l’entreprise – qu’elle était bipolaire.
« Ils ont bien réagi, peut-être parce qu’ils avaient appris à me connaître avant que je leur dise. Est-ce qu’ils m’auraient engagée s’ils avaient su avant ? Je ne sais pas. »
Que cette nouvelle journée vous apporte de nombreuses satisfactions.
Orphée- Nombre de messages : 243
Date d'inscription : 21/01/2013
Re: Bipolaires au travail
Merci ker!!
Comme je l'ai déjà dit,je préfère passer pour une"originale"et ne surtout ne pas dire que je suis malade psychique...
Le contrôle de soi n'est pas toujours évident,malgré tout...
Comme je l'ai déjà dit,je préfère passer pour une"originale"et ne surtout ne pas dire que je suis malade psychique...
Le contrôle de soi n'est pas toujours évident,malgré tout...
Invité- Invité
Re: Bipolaires au travail
Bonjour Pommec.
Je pense que tu a fais le bon choix.
De mon coté, au travail, je devais passer auprès des collègues pour un Râleur, Dépressif, Hyper-actif mais Sympathique.
Mais bien sûr pas question non plus de leur parler de troubles psy
Je pense que tu a fais le bon choix.
De mon coté, au travail, je devais passer auprès des collègues pour un Râleur, Dépressif, Hyper-actif mais Sympathique.
Mais bien sûr pas question non plus de leur parler de troubles psy
Dernière édition par Kerphil le Ven 20 Juin 2014 - 12:53, édité 1 fois
Orphée- Nombre de messages : 243
Date d'inscription : 21/01/2013
Re: Bipolaires au travail
alors je dois être une râleuse ,solitaire mais conviviale , plutôt speed ,et originale!
Invité- Invité
Re: Bipolaires au travail
j'avais lu cet article et l'ai même affiché sur ma page Facebook ....
j'ai eu beaucoup de mal au debut de la maladie de ma fille à lui faire comprendre qu'il était préférable qu'elle taise
sa maladie surtout au boulot ...
elle a toujours assez bien assumé sa bipolarité et fut même un temps ou elle en était "fière"..je crois qu'elle assume surtout sa "différence"...
mais quand même le jour ou elle a compté ses "pilules" elle a eu un choc et a même arrété son traitement ce qui l'a conduit aux urgences psychiatriques ...
eh puis maintenant si on tape son nom sur Google avec le bouquin que nous avons ecrit elle ne peut plus le cacher ...
alors disons qu'elle a adapté sa vie professionnelle pour ne pas être pénalisée par sa pathologie ...
je suis sur qu'un jour viendra ou vous n'aurez plus besoin de cacher la maladie ....elle sera comprise et acceptée comme tout autre handicap .....
c'est mon vœux le plus cher ..................
mimi
j'ai eu beaucoup de mal au debut de la maladie de ma fille à lui faire comprendre qu'il était préférable qu'elle taise
sa maladie surtout au boulot ...
elle a toujours assez bien assumé sa bipolarité et fut même un temps ou elle en était "fière"..je crois qu'elle assume surtout sa "différence"...
mais quand même le jour ou elle a compté ses "pilules" elle a eu un choc et a même arrété son traitement ce qui l'a conduit aux urgences psychiatriques ...
eh puis maintenant si on tape son nom sur Google avec le bouquin que nous avons ecrit elle ne peut plus le cacher ...
alors disons qu'elle a adapté sa vie professionnelle pour ne pas être pénalisée par sa pathologie ...
je suis sur qu'un jour viendra ou vous n'aurez plus besoin de cacher la maladie ....elle sera comprise et acceptée comme tout autre handicap .....
c'est mon vœux le plus cher ..................
mimi
mireille- Nombre de messages : 9254
Age : 78
Date d'inscription : 02/08/2008
Re: Bipolaires au travail
" par mireille le Ven 20 Juin - 14:01
j'avais lu cet article et l'ai même affiché sur ma page Facebook .... "
Bonjour Mireille.
Souhaites-tu que je retire ce post ou préfères-tu indiquer ta page facebook?
N'étant pas sur les réseaux sociaux je ne souhaite ni faire doublon, ni te doubler ;-) dans la transmission d'infos.
Cordialement.
j'avais lu cet article et l'ai même affiché sur ma page Facebook .... "
Bonjour Mireille.
Souhaites-tu que je retire ce post ou préfères-tu indiquer ta page facebook?
N'étant pas sur les réseaux sociaux je ne souhaite ni faire doublon, ni te doubler ;-) dans la transmission d'infos.
Cordialement.
Orphée- Nombre de messages : 243
Date d'inscription : 21/01/2013
Re: Bipolaires au travail
non non Kerphil ...
j'avais même hésité a le mettre sur le forum ....c'est tres bien que tu l'aies fait !!
tout le monde ne va pas sur Facebook ...et cet article est interessant je trouve ...
c'est la photo de l'héroine d'Homeland qui m'avait interpelé ...je me suis passionnée pour cette serie !!!
gros bisous a toi
Mireille
j'avais même hésité a le mettre sur le forum ....c'est tres bien que tu l'aies fait !!
tout le monde ne va pas sur Facebook ...et cet article est interessant je trouve ...
c'est la photo de l'héroine d'Homeland qui m'avait interpelé ...je me suis passionnée pour cette serie !!!
gros bisous a toi
Mireille
mireille- Nombre de messages : 9254
Age : 78
Date d'inscription : 02/08/2008
Re: Bipolaires au travail
Cet article me parle et répond à beaucoup de mes interrogations, trouver un emploi, c'est difficile pour beaucoup aujourd'hui, et la pression qu'on met sur les conseillers à pôle emploi déstabilise plutôt qu'autre chose, ça ressemble à une machine qui broie les gens , ce qui est un peu dingue (rires) c'est qu'à la suite d'une hospitalisation pour petage de plomb, l'arrêt de travail me permette de rechercher à mon rythme un travail, en relation avec une assos d'un village voisin, j'ai proposé des ateliers créatifs pour les enfants, du coup , ça a permis une relation avec la municipalité pour faire des temps d'activité auprès des écoles à la rentrée soit 3 h par semaines, c'est peu d'heures mais quand j'ai reçu la lettre pour un poste de surveillante en lycée agricole , j'ai été comme soulagée.. Je craignais de ne pas réussir dur la durée à tenir , pour la gestion de la fatigue et l'équilibre de la vie de famille. C'est aussi bien de commencer tout doux. Le fait de participer à la vie collective est important. Rester seule à la maison, rend dingue. Faire ce qu'on peut comme on peut en acceptant qu'on trébuche ça paraît simple a dire mais c'est pas si facile, tant l'énergie nous pousse parfois à prendre des décisions ambitieuses. C'est dur de rester dans une mesure. Et la bienveillance des gens n'est pas égale partout. Je comprends que je puisse déstabiliser mais au-de-la de ces états qui oscillent , on ne quitte pas de vue les objectifs. Je peux dire cela ce soir car ce fut une belle journée, ils sont d'autres jours ou c'est impossible d'exprimer cela. J'en veux trop souvent aux autres de ne pas comprendre et il me faut travailler dessus.
icarielle- Nombre de messages : 30
Date d'inscription : 01/07/2014
Re: Bipolaires au travail
bonjour Icarielle
tout d'abord s'il te plait peux tu aérer tes posts ce qui en facilitera la lecture ..
ça facilite la compréhension aussi...
je comprends tout ce que tu décris car ma fille l'a vécu et le vit encore niveau boulot..
la maladie fait des ravages a tous les niveaux ..
tout est remis en questions apres un diagnostic et il faut du temps pour retrouver une vie a peu pres normale..
c'est plus facile pour certains car personne ne le vit de la meme manière ..seules les souffrances sont communes a tous .
c'est bien que tu arrives a nous parler et petit a petit le forum deviendra comme il l'est pour nous tous une seconde famille ..
je t'embrasse
Mireille
tout d'abord s'il te plait peux tu aérer tes posts ce qui en facilitera la lecture ..
ça facilite la compréhension aussi...
je comprends tout ce que tu décris car ma fille l'a vécu et le vit encore niveau boulot..
la maladie fait des ravages a tous les niveaux ..
tout est remis en questions apres un diagnostic et il faut du temps pour retrouver une vie a peu pres normale..
c'est plus facile pour certains car personne ne le vit de la meme manière ..seules les souffrances sont communes a tous .
c'est bien que tu arrives a nous parler et petit a petit le forum deviendra comme il l'est pour nous tous une seconde famille ..
je t'embrasse
Mireille
mireille- Nombre de messages : 9254
Age : 78
Date d'inscription : 02/08/2008
Re: Bipolaires au travail
Bonjour Mireille, j'écris à partir d'un téléphone et je ne sais pas comment passer à la ligne, je reconnais que les messages sont compacts, je vais faire plus court.. j'imagine que ce fut pour toi, difficile - toutes les mamans n'accompagnent pas leur enfant dans le soin. Ça me touche , ta présence sur ce forum. Y'a de la magie même sur la toile. Cela est un soutien certain quand les proches, les parents comprennent. Bonne soirée à toi :-)
icarielle- Nombre de messages : 30
Date d'inscription : 01/07/2014
Re: Bipolaires au travail
Bonsoir Icarielle.
Sois la bienvenue ici car de la multiplicité des échanges peuvent (re)naitre des réappropriations constructives tant au domaine professionnel que social (notamment).
A bientôt le plaisir de partager avec toi nos vécus et/ou nos émotions.
Sois la bienvenue ici car de la multiplicité des échanges peuvent (re)naitre des réappropriations constructives tant au domaine professionnel que social (notamment).
A bientôt le plaisir de partager avec toi nos vécus et/ou nos émotions.
Orphée- Nombre de messages : 243
Date d'inscription : 21/01/2013
Re: Bipolaires au travail
Enchantée Kerphil :-)
icarielle- Nombre de messages : 30
Date d'inscription : 01/07/2014
claudypleine d energie
coucou à toutes
ma fille de 36 ans a ete embauchée ,il y a 2 mois son psy lui a dit de ne surtout pas parler de sa maladie
car les employeurs ne sont pas encore prés a faire confiance a des bipos
il vaut mieux qu elle passe pour une originale avec des sautes d humeur
elle est trés perfectionniste dans son job et son patron est trés satisfait de cela
pourvu qu elle tienne le coup en se donnant si à coeur
biz a tous et toutes claudy
ma fille de 36 ans a ete embauchée ,il y a 2 mois son psy lui a dit de ne surtout pas parler de sa maladie
car les employeurs ne sont pas encore prés a faire confiance a des bipos
il vaut mieux qu elle passe pour une originale avec des sautes d humeur
elle est trés perfectionniste dans son job et son patron est trés satisfait de cela
pourvu qu elle tienne le coup en se donnant si à coeur
biz a tous et toutes claudy
claudy++- Nombre de messages : 4839
Age : 67
Type troubles : bipolaire fille de bipolaire
Emploi / Statut : 60 ans mere de famille - ancienne prof d'histoire
Date d'inscription : 14/02/2012
Re: Bipolaires au travail
Oui,
c'est préférable avec beaucoup de ne rien dire, le partage avec ceux qui le peuvent permet de supporter ces instants de bizarreries avec ceux sont pas dans la compréhension. Sortir de l'isolement par un taf, c'est vraiment ce que je nous souhaite à tous. Bravo à ta fille, et comme pour Mireille, une maman bienveillante, ça me touche toujours beaucoup au point que les larmes arrivent. C'est si important pour vos enfants, si vous saviez, cet amour.
c'est préférable avec beaucoup de ne rien dire, le partage avec ceux qui le peuvent permet de supporter ces instants de bizarreries avec ceux sont pas dans la compréhension. Sortir de l'isolement par un taf, c'est vraiment ce que je nous souhaite à tous. Bravo à ta fille, et comme pour Mireille, une maman bienveillante, ça me touche toujours beaucoup au point que les larmes arrivent. C'est si important pour vos enfants, si vous saviez, cet amour.
icarielle- Nombre de messages : 30
Date d'inscription : 01/07/2014
Re: Bipolaires au travail
bonjour Icarielle
pas grave pour les posts si tu ne peux pas faire mieux ..
je te lis malgré tout avec plaisir
comme je l'ai tres souvent répété ..j'ai la chance d'avoir de suite accepté la maladie de ma fille.
je me suis beaucoup culpabilisée de n'avoir pas compris sa souffrance bien avant qu'elle soit diagnostiquée
on est resté quelques années (surtout a l'adolescence) ..dans une incomprehension mutuelle
mais des que j'ai compris la pathologie je me suis entiérement consacrée a elle ..et nous avons retrouvé une complicité qui me comble de joie ..
je suis triste de savoir que beaucoup d'entre vous n'ont pas la chance d'être aussi bien entourée qu'elle .
aussi quand je peux vous donner un peu de mon amour je le fais avec plaisir ...
Mélina est une fille gentille et reconnaissante de tout ce qu'on fait pour elle ...c'est tres encourageant
bonne fin de week end
mireille
pas grave pour les posts si tu ne peux pas faire mieux ..
je te lis malgré tout avec plaisir
comme je l'ai tres souvent répété ..j'ai la chance d'avoir de suite accepté la maladie de ma fille.
je me suis beaucoup culpabilisée de n'avoir pas compris sa souffrance bien avant qu'elle soit diagnostiquée
on est resté quelques années (surtout a l'adolescence) ..dans une incomprehension mutuelle
mais des que j'ai compris la pathologie je me suis entiérement consacrée a elle ..et nous avons retrouvé une complicité qui me comble de joie ..
je suis triste de savoir que beaucoup d'entre vous n'ont pas la chance d'être aussi bien entourée qu'elle .
aussi quand je peux vous donner un peu de mon amour je le fais avec plaisir ...
Mélina est une fille gentille et reconnaissante de tout ce qu'on fait pour elle ...c'est tres encourageant
bonne fin de week end
mireille
mireille- Nombre de messages : 9254
Age : 78
Date d'inscription : 02/08/2008
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