Trouble bipolaire — Maniaco-dépression
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La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ?

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La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ? Empty La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ?

Message  Invité Lun 3 Sep 2012 - 9:01

La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ? Logo novembre 2011

La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ?

Ces dernières années, la psychiatrie biologique a pris un grand ascendant sur le traitement des troubles mentaux ; or, après des années d’annonces prometteuses, le bilan apparaît limité et discutable. Un retour s’impose donc sur la biologisation de la santé mentale, non seulement du côté de la prise en charge des patients mais aussi en ce qui concerne les critiques qui avaient été formulées à l’encontre des autres méthodes psychiatriques.

lire l'article, (pdf de 20 pages) Arrow http://esprit.presse.fr/archive/review/rt_download.php?code=36379

Bonjour,

Ma nuit a été trop courte pour que j'aie suffisamment de concentration pour lire cet article ; si vous le lisez, pourrez-vous nous dire ce que vous avez retenu ou pensé de l'article ?

Merci d'avance.
star

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La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ? Empty Re: La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ?

Message  Invité Lun 3 Sep 2012 - 20:33

Salut Kairos,

J'ai lu l'article.

je l'ai trouvé très intéressant.

On remet en cause le tout biologique pour revenir vers l'environnemental.

Pour ma part, je trouve ça très bien. Même si l'approche biologique de la psychiatrie est insuffisante car elle n'est pas holistique.

J'ai des troubles mentaux donc ça vient forcément de mon cerveau. La médecine occidentale n'arrive décidément pas à faire le lien avec le reste du corps.

Après, mois aussi je suis un partisan de la résilience et de la capacité du malade à s'auto-guérir .

Par contre revenir au tout environnemental serait une hérésie et un retour en arrière.

les meilleurs thérapies sont celles qui allient le corps à l'esprit.

en tout cas, merci beaucoup Kairos pour tes articles qui sont très intéressants.

Very Happy

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La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ? Empty extraits de l'article sus-cité

Message  Invité Mar 4 Sep 2012 - 6:35

La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ?
LE discours de la psychiatrie biologique affirme que tous les troubles mentaux peuvent et doivent être compris comme des maladies du cerveau. Il y a bien évidemment des cas où des symptômes d’apparence psychiatrique ont des causes cérébrales identifiables et traitables. Par exemple, une tumeur hypophysaire peut entraîner les symptômes d’une dépression bipolaire. Les progrès de la neurobiologie, de l’imagerie cérébrale et de la neurochirurgie permettent de traiter ces cas qui semblaient relever de la psychiatrie et apparaissent maintenant relever de la neurologie. Peut-on en déduire que, dans un futur proche, tous les troubles psychiatriques pourront être décrits en termes neurologiques puis soignés sur les bases de ces nouvelles connaissances ?
Les interrogations de la psychiatrie biologique

De l’espoir au doute
La classification des maladies mentales proposées par l’American Psychiatric Association (APA) en 1980 dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-3) était en rupture avec les précédentes classifications car elle se voulait a-théorique afin d’améliorer la fiabilité et la validité des diagnostics. Il s’agissait aussi de faciliter les recherches biologiques et cliniques en définissant des groupes de patients homogènes. Le but était de faire entrer la psychiatrie dans le champ de la médecine scientifique en élaborant une neuropathologie liant causalement des dysfonctionnements neurobiologiques à des troubles mentaux.
Trente ans plus tard, l’espoir fait place au doute. Dans un article publié le 12 février 2010 par la très célèbre revue Science, deux rédacteurs écrivent : «Quand la première conférence de préparation du DSM-5 s’est tenue en 1999, les participants étaient convaincus qu’il serait bientôt possible d’étayer le diagnostic de nombreux troubles mentaux par des indicateurs biologiques tels que tests génétiques ou observations par imagerie cérébrale. Maintenant que la rédaction du DSM-5 est en cours, les responsables de l’APA reconnaissent qu’aucun indicateur biologique n’est suffisamment fiable pour mériter de figurer dans cette nouvelle version4. »
Les avancées en matière de médicaments psychotropes ont été tout aussi décevantes. Dans le numéro d’octobre 2010 de la revue Nature Neuroscience, Steven Hyman et Eric Nestler, un autre grand nom de la psychiatrie américaine, écrivent : « Les cibles moléculaires des principales classes de médicaments psychotropes actuellement disponibles ont été définies à partir de médicaments découverts dans les années 1960 à la suite d’observations cliniques6. » Le constat actuel est donc clair : les recherches en neurosciences n’ont abouti ni à la mise au point d’indicateurs biologiques pour le diagnostic des maladies psychiatriques ni à de nouvelles classes de médicaments psychotropes.
Les incertitudes de la génétique
Actuellement, le développement rapide des technologies génétiques et l’enrôlement de milliers de patients aboutissent au constat inverse : les effets génétiques apparaissent de plus en plus faibles. Comme le dit Sonuga-Barke, l’un des leaders de la pédopsychiatrie anglaise, «même les défenseurs les plus acharnés d’une vision génétique déterministe revoient leurs conceptions et acceptent un rôle central de l’environnement dans le développement des troubles mentaux 8 ».

Au total, la génétique n’a identifié que quelques anomalies génétiques dont les altérations n’expliquent qu’un très petit pourcentage de cas et uniquement pour les troubles psychiatriques les plus sévères : autisme, schizophrénie, retard mental et trouble bipolaire de type I (c’est-à-dire avec épisode maniaque nécessitant une hospitalisation). De fait, le pourcentage de cas expliqués par des anomalies génétiques est le plus élevé pour l’autisme et il n’est que de 5%. En dehors de ces rares cas de lien causal, la génétique n’a identifié que des facteurs de risque qui sont toujours faibles. La portée de ces observations, tant du point de vue du diagnostic que de la recherche de nouveaux traitements, est donc limitée 9.

Certaines de ces études génétiques récentes ont été publiées dans des revues scientifiques très renommées. Les médias les ont donc présentées comme des découvertes de premier plan. Il est alors piquant de constater que ces fameuses études s’appuient souvent sur de plus anciennes montrant que le trouble psychiatrique en question est fortement héritable. Il est évident depuis longtemps que les troubles psychiatriques sont plus fréquents dans certaines familles. Les études comparant les vrais et les faux jumeaux permettent de mesurer l’héritabilité d’un trouble. Selon la plupart de ces études, l’héritabilité semble souvent assez forte en psychiatrie : de 35% pour la dépression unipolaire, jusqu’à 70-90% pour l’autisme et la schizophrénie 10. Pourtant, une héritabilité élevée n’implique pas nécessairement une cause génétique. En effet, les études d’héritabilité ne peuvent pas distinguer entre purs effets de gènes et interactions entre gènes et environnement, ce qui explique que de nombreuses maladies microbiennes comme la tuberculose présentent également une héritabilité de 70 à 80% 11.
Pour une hiérarchisation des troubles mentaux
Les maladies mentales très invalidantes (autisme, schizophrénie, retard mental) n’affectent, chacune, que moins de 1% de la population sans différence majeure d’une culture à l’autre 12. Leur héritabilité est forte, des défauts génétiques expliquent déjà certains cas et les mutations de novo jouent un rôle puisque leur prévalence augmente avec l’âge du père. Il est donc probable que la contribution de défauts génétiques à leur étiologie est substantielle. À l’inverse, la prévalence des troubles les plus fréquents varie suivant les cultures. Par exemple, les troubles de l’humeur semblent deux à trois fois plus fréquents en France et aux États-Unis qu’en Italie ou au Japon 13.
.../...
Les facteurs environnementaux influencent fortement la survenue de ces troubles. Par exemple, la dépression comme les troubles anxieux sont plus fréquents dans les familles à bas revenu. Les gènes ne contribuent éventuellement à leur étiologie qu’en interaction avec l’environnement 14.
Pour les maladies psychiatriques sévères, les médicaments psychotropes découverts dans les années 1950 et 1960 ont représenté un progrès majeur. En revanche, les traitements médicamenteux sont peu efficaces à long terme pour les troubles fréquents. Par exemple, les psychostimulants sont efficaces à court terme pour alléger les symptômes de l’hyperactivité (TDAH), mais ils ne protègent pas contre les risques accrus de délinquance, de toxicomanie et d’échec scolaire qui sont plus élevés (deux à quatre fois) chez les enfants souffrant du TDAH16. De même, après un traitement par antidépresseurs, le taux de rechute est de l’ordre de 70%17 et la différence avec un traitement placebo n’est faiblement significative que dans les dépressions les plus sévères18. Par contre, les psychothérapies sont considérées comme efficaces aux États-Unis19, y compris celles se référant à la psychanalyse20.

titres et sous-titres des parties suivantes
Les progrès de l’épigénétique
Les promesses de la psychiatrie biologique : tentative d’évaluation
Le discours de la psychiatrie biologique et ses conséquences
La déformation des conclusions dans la littérature scientifique
Les biais de publication
Un vocabulaire qui prête à confusion
Les conséquences sociales de la distorsion du discours
La psychiatrie biologique dans le contexte nord-américain
La santé mentale des Américains est-elle réellement plus mauvaise que celle des Européens?
La souffrance psychique est-elle plus largement médicalisée aux États-Unis?
La psychiatrie biologique face aux défis de la société américaine
 star
Les causes des troubles mentaux peuvent être appréhendées de plusieurs points de vue qui ne sont pas mutuellement exclusifs et possèdent chacun leur pertinence : neurobiologique, psychologique et sociologique. Toute maladie, même la plus somatique, affecte le patient de manière unique. A fortiori la souffrance psychique ne peut trouver son sens et son dépassement que dans l’histoire singulière de la personne. Comme le disait le neurobiologiste Marc Jeannerod, « le paradoxe est que l’identité personnelle, bien qu’elle se trouve clairement dans le domaine de la physique et de la biologie, appartient à une catégorie de faits qui échappent à la description objective et qui apparaissent alors exclus d’une approche scientifique. Il n’est pas vrai qu’il est impossible de comprendre comment le sens est enraciné dans le biologique. Mais le fait de savoir qu’il y trouve ses racines ne garantit pas qu’on puisse y accéder77 ».
Santé mentale et modèle démocratique
Pour réaliser l’idéal d’égalité des citoyens, les démocraties peuvent favoriser soit l’égalité des chances soit l’égalité des places. Comme l’a montré François Dubet, chaque option a ses avantages et ses inconvénients. Cependant, pour que ce choix puisse être assumé en connaissance de cause, il importe d’en mesurer les coûts à long terme. Il me semble que l’option « égalité des chances » est plus pathogène du point de vue de la santé mentale. De plus, les troubles mentaux ayant tendance à se transmettre d’une génération à l’autre, un écart minime dans le caractère pathogénique d’une société peut avoir des effets à longs termes considérables. On ne peut donc que souhaiter que le lien entre santé mentale et système démocratique fasse l’objet d’études systématiques. En tout cas, mon point de vue rajoute un argument au plaidoyer de François Dubet en faveur du modèle démocratique favorisant l’égalité des places. En effet, puisque « l’égalité, c’est la santé », une politique qui limite l’ampleur des inégalités sociales pourrait bien être à long terme « la meilleure manière de réaliser l’égalité des chances79 ».
Pour l’indépendance de la psychiatrie vis-à-vis de la neurologie
Pour Jacques Hochmann, la spécificité du psychiatre réside en ce qu’il doit affronter au quotidien trois paradoxes. Premièrement, bien que formé à la médecine somatique – et cette formation est nécessaire –, la neurobiologie actuelle ne le guide guère dans sa démarche. Deuxièmement, alors que pour la médecine somatique la frontière entre le malade et le bien portant est nette, chez le patient en psychiatrie, même le plus fou, il y a toujours une partie saine, une conscience au moins partielle de sa folie. Enfin, troisièmement, dans ses décisions thérapeutiques, le psychiatre doit préserver non seulement les intérêts du patient, mais aussi ceux de son entourage et de la société. Cette spécificité de la psychiatrie justifie sa séparation d’avec la neurologie et ne devrait pas être remise en cause tant que le premier paradoxe ne sera pas résolu. Or rien n’annonce de progrès majeurs en psychiatrie biologique pour les prochaines décennies.

Je plaide donc pour une recherche en neurosciences dont la créativité ne serait pas bridée par des objectifs thérapeutiques à court terme, pour une pratique psychiatrique nourrie par la recherche clinique et pour une démédicalisation de la souffrance psychique. Il me semble que, plus que les États-Unis, les pays européens ont su préserver les compétences nécessaires à ces deux derniers objectifs. C’est une telle voie que nous devrions continuer à explorer.

François Gonon

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Message  Invité Lun 10 Juin 2013 - 16:20

Bonjour,

C'est un article technique qui en gros dit que la part biologique des troubles bipolaires "semble" fondée mais ...
qu'il faudra plus de recherche pour connaître sur quoi... Wink
star
jim.fr
Publié le 07/06/2013

La quête de biomarqueurs dans les troubles bipolaires

Bien que l’étiologie précise des troubles bipolaires demeure encore incertaine, les chercheurs s’efforcent de proposer des marqueurs objectifs, susceptibles d’aider au diagnostic de cette affection.

Par exemple, les études de neuro-imagerie ont montré une perte fréquente de matière grise et ont fourni « d’importantes informations sur les processus physiopathologiques sous-tendant les troubles bipolaires » écrivent les auteurs d’une publication sur ce thème (comportant des participants de plusieurs pays, et notamment l’équipe française du Pr. Marion Leboyer[1] exerçant à Créteil).

On a aussi observé dans la maladie bipolaire, en réponse à des stimuli émotionnels, une « activation altérée » de certaines parties du cerveau (régions sous-corticales, antéro-temporales, et ventro-préfrontales). Et d’autre part, les études de génétique ont identifié « plusieurs gènes, candidats potentiels » associés à un accroissement du risque de troubles bipolaires, dans un contexte biologique impliquant à la fois « les rythmes circadiens, le développement neuronal, et le métabolisme du calcium. »

Enfin, plusieurs chercheurs ont remarqué une « réduction du niveau des facteurs neurotrophiques » et, à l’inverse, une « augmentation des cytokines pro-inflammatoires et des marqueurs du stress oxydatif[2]. »

Pour les auteurs, la conjonction de ces données constitue une « base pour l’identification de biomarqueurs potentiels » afin de repérer la vulnérabilité à cette maladie, son expression clinique, et d’« aider à comprendre l’évolution des troubles et la réponse au traitement. » Mais des études de grande ampleur sont requises pour valider l’intérêt de ces biomarqueurs putatifs, avant de les proposer concrètement à des fins cliniques. - Dr Alain Cohen

[1] http://www.ecnp.eu/~/media/Files/congress/Press/Press%20releases/topics/CV%20Prof%20Leboyer%20ECNP%202011.pdf
[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/Stress_oxydant

Frey BN et coll.: Biomarkers in bipolar disorder: a positional paper from the International Society for bipolar disorders biomarkers task force. Aust N Z J Psychiatry,2013; 47: 321–332. doi: 10.1177/0004867413478217.


Pour poursuivre, la recherche avancée sur Angie avec 'génétique épigénétique' donne les résultats suivants
Arrow http://www.google.com/search?hl=fr&as_q=&as_oq=g%E9n%E9tique+%E9pig%E9n%E9tique&as_sitesearch=bipolairemd2008.forum-actif.eu

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