Et l'amour dans tout ça ?
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Et l'amour dans tout ça ?
Bonjour,
Ce n'est pas parce qu'on a un trouble bipolaire que l'on n'a pas le droit d'avoir une vie amoureuse ! Je serais même tentée de dire "une vie" tout court...
Et pourtant, avec l'expérience, on remarque souvent à quel point il est difficile de concilier les élans de notre coeur avec ceux de notre maladie. Entre les épisodes dépressifs qui nous privent du contact des autres et les épisodes maniaques ou hypomaniaques qui montrent un jour de nous-mêmes qui n'est pas vraiment nous, on ne peut pas dire qu'il soit facile d'être "sexy" aux yeux de nos amours... Nous les malmenons, ils/elles nous malmènent : c'est dans la logique des choses !
Alors, que faire pour ne pas décevoir ni être déçu ? Rester seul ? Par essence, notre maladie nous laisse déjà dans une solitude permanente. Car quel que soit le degré de compréhension de notre entourage, il sera toujours trop compliqué de faire comprendre avec des mots les ressentis dus à une maladie psychique. Les mots nous feront toujours perdre en cours d'explication une partie de la véritable nature de nos affects. Que voulez-vous, l'être humain n'est pas qu'un être verbal, c'est aussi et surtout un être sensible !
Non, rester seul serait décidément comme une "clochardisation sentimentale" . Nous avons le droit de connaitre la passion amoureuse. Mais c'est bien là que les choses se compliquent. En effet, aimer des gens comme nous, cela signifie aimer la personne et la maladie qui va avec ! Nous sommes un package ! On ne peut pas nous prendre et laisser la maladie (comme ce serait bien !). Commencer une relation avec l'être aimé revient pourtant bien à l'embrigader dans la maladie.
D'où ma question, peut-être un peu hardie : est-ce égoïste de notre part de tomber amoureux ? Pouvons-nous décemment imposer le pire de nous-mêmes à la personne pour laquelle nous voulons le meilleur ? Notre compagne/compagnon regrette-elle/il de nous avoir connu ? Un amour bipolaire fait-il plus mal ? Est-il plus intense ? Vaut-il le coup de se battre ?
Finalement, si nous devions tous être des moines et des nones, ce serait plus simple . Mais même là, je ne suis pas sûre que notre nature passionnée de bipolaires ne nous ferait pas follement aimer la mère supérieure !
Ah, que l'amour est compliqué...
Ce n'est pas parce qu'on a un trouble bipolaire que l'on n'a pas le droit d'avoir une vie amoureuse ! Je serais même tentée de dire "une vie" tout court...
Et pourtant, avec l'expérience, on remarque souvent à quel point il est difficile de concilier les élans de notre coeur avec ceux de notre maladie. Entre les épisodes dépressifs qui nous privent du contact des autres et les épisodes maniaques ou hypomaniaques qui montrent un jour de nous-mêmes qui n'est pas vraiment nous, on ne peut pas dire qu'il soit facile d'être "sexy" aux yeux de nos amours... Nous les malmenons, ils/elles nous malmènent : c'est dans la logique des choses !
Alors, que faire pour ne pas décevoir ni être déçu ? Rester seul ? Par essence, notre maladie nous laisse déjà dans une solitude permanente. Car quel que soit le degré de compréhension de notre entourage, il sera toujours trop compliqué de faire comprendre avec des mots les ressentis dus à une maladie psychique. Les mots nous feront toujours perdre en cours d'explication une partie de la véritable nature de nos affects. Que voulez-vous, l'être humain n'est pas qu'un être verbal, c'est aussi et surtout un être sensible !
Non, rester seul serait décidément comme une "clochardisation sentimentale" . Nous avons le droit de connaitre la passion amoureuse. Mais c'est bien là que les choses se compliquent. En effet, aimer des gens comme nous, cela signifie aimer la personne et la maladie qui va avec ! Nous sommes un package ! On ne peut pas nous prendre et laisser la maladie (comme ce serait bien !). Commencer une relation avec l'être aimé revient pourtant bien à l'embrigader dans la maladie.
D'où ma question, peut-être un peu hardie : est-ce égoïste de notre part de tomber amoureux ? Pouvons-nous décemment imposer le pire de nous-mêmes à la personne pour laquelle nous voulons le meilleur ? Notre compagne/compagnon regrette-elle/il de nous avoir connu ? Un amour bipolaire fait-il plus mal ? Est-il plus intense ? Vaut-il le coup de se battre ?
Finalement, si nous devions tous être des moines et des nones, ce serait plus simple . Mais même là, je ne suis pas sûre que notre nature passionnée de bipolaires ne nous ferait pas follement aimer la mère supérieure !
Ah, que l'amour est compliqué...
Dernière édition par GrandeOrion le Sam 2 Avr 2011 - 17:51, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Bonjour Go
Vite fait entre le jardinage et ma douche, en lisant ton post, un mot me vient à l'esprit :
Et l'amour, avec la maladie, ne s'apprivoise-t-il pas .... ? ! (réf. fil anniversaire Zoé, s'apprivoiser).
Joha
Vite fait entre le jardinage et ma douche, en lisant ton post, un mot me vient à l'esprit :
Et l'amour, avec la maladie, ne s'apprivoise-t-il pas .... ? ! (réf. fil anniversaire Zoé, s'apprivoiser).
Joha
Joha- Nombre de messages : 4786
Type troubles : Etoilés & Mutants : depuis toujours. .................................................................................... Trouble de l'humeur réactionnel (en comorbidité), hyperesthésie et sensitivité majeure. .................................................................................. Déficit Attentionnel. ................................................................................... Syndrome d'Asperger (faisant partie des Troubles du Spectre de l'Autisme). ................................................................................... Antécédents de Dépersonnalisation lors de l'enfance et adolescence. ...................................................................................
Date d'inscription : 25/07/2009
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Mmmmmmh...
J'adore ce mot, Joha : apprivoiser . Avant de lire Le Petit Prince, ce n'était qu'un mot de plus pour moi. Depuis, il m'a permis de comprendre beaucoup mieux l'interaction que je voyais entre certaines personnes (voire entre une personne et un animal ) et que je ne comprenais pas... Pour moi, il contient l'idée de respect mutuel, de tolérance aussi, qui, lorsqu'ils sont poussés à l'extrême, conduisent à l'amour.
Je ne résiste pas à l'envie de vous faire relire (ou découvrir !) le passage du Petit Prince auquel je fais référence :
Chapitre XXI
C'est alors qu'apparut le renard :
"Bonjour, dit le renard.
- Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
- Je suis là, dit la voix, sous le pommier...
- Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...
- Je suis un renard, dit le renard.
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
- Ah ! pardon", fit le petit prince.
Mais après réflexion, il ajouta :
"Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu ?
- Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. c'est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. c'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
- Non, dit le petit prince. je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie "créer des liens...".
- Créer des liens ?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. je serai pour toi unique au monde...
- Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
- C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses...
- Oh ! ce n'est pas sur la Terre", dit le petit prince.
Le renard parut très intrigué :
"Sur une autre planète ?
- Oui.
- Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?
- Non.
- Ca, c'est intéressant ! Et des poules ?
- Non.
- Rien n'est parfait", soupira le renard.
Mais le renard revint à son idée :
"Ma vie est monotone. je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaitrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé est popur moi inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé..."
(Source : Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince, Folio Junior, Edition spéciale, Gallimard, 1946 pour le texte et les illustrations, 1999 pour la présente édition)
A la lumière de cette petite merveille, je pense, en effet, que l'amour signifie aussi apprivoiser l'autre dans toute sa complexité, même la moins "glamour"...
Toutefois, je me souviens que le petit prince finit par s'en aller à la fin du livre et que cela rend le renard (et l'aviateur) très triste. Je me demande si le renard n'aurait pas préféré ne jamais connaître le petit prince, s'il avait su qu'il lui briserait le coeur...
Et si le petit prince avait eu un trouble bipolaire, le renard aurait-il réussi à l'apprivoiser tout de même ? Ses jolis cheveux dorés lui auraient-ils paru aussi jolis aux bout de X manies et Y dépressions ? Le renard n'aurait-il pas fini par avoir envie de hurler chaque fois qu'il aurait regardé un champ de blé ?
J'adore ce mot, Joha : apprivoiser . Avant de lire Le Petit Prince, ce n'était qu'un mot de plus pour moi. Depuis, il m'a permis de comprendre beaucoup mieux l'interaction que je voyais entre certaines personnes (voire entre une personne et un animal ) et que je ne comprenais pas... Pour moi, il contient l'idée de respect mutuel, de tolérance aussi, qui, lorsqu'ils sont poussés à l'extrême, conduisent à l'amour.
Je ne résiste pas à l'envie de vous faire relire (ou découvrir !) le passage du Petit Prince auquel je fais référence :
Chapitre XXI
C'est alors qu'apparut le renard :
"Bonjour, dit le renard.
- Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
- Je suis là, dit la voix, sous le pommier...
- Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...
- Je suis un renard, dit le renard.
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
- Ah ! pardon", fit le petit prince.
Mais après réflexion, il ajouta :
"Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu ?
- Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. c'est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. c'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
- Non, dit le petit prince. je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie "créer des liens...".
- Créer des liens ?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. je serai pour toi unique au monde...
- Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
- C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses...
- Oh ! ce n'est pas sur la Terre", dit le petit prince.
Le renard parut très intrigué :
"Sur une autre planète ?
- Oui.
- Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?
- Non.
- Ca, c'est intéressant ! Et des poules ?
- Non.
- Rien n'est parfait", soupira le renard.
Mais le renard revint à son idée :
"Ma vie est monotone. je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaitrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé est popur moi inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé..."
(Source : Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince, Folio Junior, Edition spéciale, Gallimard, 1946 pour le texte et les illustrations, 1999 pour la présente édition)
A la lumière de cette petite merveille, je pense, en effet, que l'amour signifie aussi apprivoiser l'autre dans toute sa complexité, même la moins "glamour"...
Toutefois, je me souviens que le petit prince finit par s'en aller à la fin du livre et que cela rend le renard (et l'aviateur) très triste. Je me demande si le renard n'aurait pas préféré ne jamais connaître le petit prince, s'il avait su qu'il lui briserait le coeur...
Et si le petit prince avait eu un trouble bipolaire, le renard aurait-il réussi à l'apprivoiser tout de même ? Ses jolis cheveux dorés lui auraient-ils paru aussi jolis aux bout de X manies et Y dépressions ? Le renard n'aurait-il pas fini par avoir envie de hurler chaque fois qu'il aurait regardé un champ de blé ?
Dernière édition par GrandeOrion le Sam 2 Avr 2011 - 22:29, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Et ton chat Zoé Grande Orion, ne vous êtes vous pas apprivoisés, avec chacun votre trouble bipolaire .... ?
Joha- Nombre de messages : 4786
Type troubles : Etoilés & Mutants : depuis toujours. .................................................................................... Trouble de l'humeur réactionnel (en comorbidité), hyperesthésie et sensitivité majeure. .................................................................................. Déficit Attentionnel. ................................................................................... Syndrome d'Asperger (faisant partie des Troubles du Spectre de l'Autisme). ................................................................................... Antécédents de Dépersonnalisation lors de l'enfance et adolescence. ...................................................................................
Date d'inscription : 25/07/2009
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Non, il n'y a que moi qui suis affublée d'un trouble bipolaire !
Zoé , pour sa part, a été dotée de maîtres destructeurs avant que je ne l'adopte. Ou du moins, avant que nous nous adoptions mutuellement.
Toutefois, c'est bien de l'amour entre les êtres humains que je parle . Et les questions que j'ai précédemment posées sont de vraies interrogations.
Je trouve qu'elles ont toute leur place, ici, pour être discutées...
Zoé , pour sa part, a été dotée de maîtres destructeurs avant que je ne l'adopte. Ou du moins, avant que nous nous adoptions mutuellement.
Toutefois, c'est bien de l'amour entre les êtres humains que je parle . Et les questions que j'ai précédemment posées sont de vraies interrogations.
Je trouve qu'elles ont toute leur place, ici, pour être discutées...
Dernière édition par GrandeOrion le Sam 2 Avr 2011 - 22:27, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Mais mes réponses (ou questions), étaient de vraies réponses Grande Orion.
Joha- Nombre de messages : 4786
Type troubles : Etoilés & Mutants : depuis toujours. .................................................................................... Trouble de l'humeur réactionnel (en comorbidité), hyperesthésie et sensitivité majeure. .................................................................................. Déficit Attentionnel. ................................................................................... Syndrome d'Asperger (faisant partie des Troubles du Spectre de l'Autisme). ................................................................................... Antécédents de Dépersonnalisation lors de l'enfance et adolescence. ...................................................................................
Date d'inscription : 25/07/2009
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Bonsoir GO
Il y a plusieurs membres du forum, qui vivent en couple et certains depuis une longue durée. J'ai lu dans le livre du Dr Gay que vivre en couple est un des facteurs de stabilité pour une personne bipolaire. (Il précise d'ailleurs que pour les femmes, c'est la qualité de la relation qui compte) Mon premier psychiatre m'a encouragé à trouver une relation stable, tout en travaillant en thérapie la gestion de l'instabilité due au TB. Donc même si c'est compliqué, c'est possible. J'y crois, alors malgré de nombreux échecs, je cherche...
Il y a plusieurs membres du forum, qui vivent en couple et certains depuis une longue durée. J'ai lu dans le livre du Dr Gay que vivre en couple est un des facteurs de stabilité pour une personne bipolaire. (Il précise d'ailleurs que pour les femmes, c'est la qualité de la relation qui compte) Mon premier psychiatre m'a encouragé à trouver une relation stable, tout en travaillant en thérapie la gestion de l'instabilité due au TB. Donc même si c'est compliqué, c'est possible. J'y crois, alors malgré de nombreux échecs, je cherche...
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Coucou Chispa ,
Je veux bien te croire lorsque tu dis que les relations amoureuses contribuent à notre stabilisation. Mais gare aux déconvenues pour notre partenaire !
Je m'explique. Il y a quelques mois, j'ai fait la connaissance d'une personne merveilleuse en tous points. Nous avons noué des liens fusionnels. Au bout d'un moment, je me suis sentie suffisamment en confiance pour lui parler du trouble bipolaire. Nous avons eu une longue conversation. Cette personne m'a expliqué qu'elle ne se sentait pas "les épaules" pour vivre cela. J'ai bien sûr tenté de lui faire comprendre que je ne cherchais pas de garde-malade. Mais elle m'a laissé entendre que vivre avec moi, ce serait comme vivre avec ma maladie et qu'elle n'aurait pas le courage de supporter de me voir mal.
C'est pourquoi je m'interroge, aujourd'hui . Avions-nous une chance de former un couple heureux ? Ou bien cette personne n'a-t-elle finalement pas rompu les liens avant que les choses ne se dégradent ? Le couple, déjà soumis aux aléas quotidiens, peut-il réellement supporter cette difficulté supplémentaire ?
Et puis, comme je le disais plus haut, n'aurait-ce pas été de toute manière égoïste de ma part d'embarquer cette personne à laquelle je tenais dans les remous de ma maladie ?
J'espère bien que les gens de ce forum qui vivent en couple (et les autres aussi, bien sûr !) pourront éclairer ma lanterne...
Je veux bien te croire lorsque tu dis que les relations amoureuses contribuent à notre stabilisation. Mais gare aux déconvenues pour notre partenaire !
Je m'explique. Il y a quelques mois, j'ai fait la connaissance d'une personne merveilleuse en tous points. Nous avons noué des liens fusionnels. Au bout d'un moment, je me suis sentie suffisamment en confiance pour lui parler du trouble bipolaire. Nous avons eu une longue conversation. Cette personne m'a expliqué qu'elle ne se sentait pas "les épaules" pour vivre cela. J'ai bien sûr tenté de lui faire comprendre que je ne cherchais pas de garde-malade. Mais elle m'a laissé entendre que vivre avec moi, ce serait comme vivre avec ma maladie et qu'elle n'aurait pas le courage de supporter de me voir mal.
C'est pourquoi je m'interroge, aujourd'hui . Avions-nous une chance de former un couple heureux ? Ou bien cette personne n'a-t-elle finalement pas rompu les liens avant que les choses ne se dégradent ? Le couple, déjà soumis aux aléas quotidiens, peut-il réellement supporter cette difficulté supplémentaire ?
Et puis, comme je le disais plus haut, n'aurait-ce pas été de toute manière égoïste de ma part d'embarquer cette personne à laquelle je tenais dans les remous de ma maladie ?
J'espère bien que les gens de ce forum qui vivent en couple (et les autres aussi, bien sûr !) pourront éclairer ma lanterne...
Invité- Invité
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Je suis avec quelqu'un depuis neuf mois et tout se passe merveilleusement bien. Le trouble bipolaire ? Nous n'en parlons pas ou très peu étant donné qu'il n'empiète pas sur notre vie amoureuse. Je me sens stable depuis plusieurs mois maintenant et je ne vois pas en quoi la maladie a son mot à dire dans une relation...
Bises
dido
Bises
dido
Invité- Invité
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Coucou, je suis avec mon ami depuis 14 ans, et tout ce que je peux dire c'est que j'ai beaucoup de chance de l'avoir près de moi. Depuis que l'on sait que je suis bipolaire et que je prends mon traitement tout va beaucoup mieux.
Je n'ai malheureusement pas de recette miracle à apporter.
Juste une anecdote : l'été dernier mon père a dis devant moi, à mon ami, que si c'était lui il me foutrait dehors avec un coup de pied au c.. . Voilà qui ma fait prendre conscience que mes actes, même si ils étaient dû à la maladie, faisait beaucoup de mal à mon compagnon, et que je risquais de le perdre. Il m'a confié récemment que si mes épisodes maniaques recommençaient, il ne savait pas si il tiendrait le coup.
Donc c'est à moi de me gérer, en pensant bien aux conséquences que pourraient avoir mes actes sur ma relation. Maintenant je pense en couple, et plus qu'à moi seule.
Je n'ai malheureusement pas de recette miracle à apporter.
Juste une anecdote : l'été dernier mon père a dis devant moi, à mon ami, que si c'était lui il me foutrait dehors avec un coup de pied au c.. . Voilà qui ma fait prendre conscience que mes actes, même si ils étaient dû à la maladie, faisait beaucoup de mal à mon compagnon, et que je risquais de le perdre. Il m'a confié récemment que si mes épisodes maniaques recommençaient, il ne savait pas si il tiendrait le coup.
Donc c'est à moi de me gérer, en pensant bien aux conséquences que pourraient avoir mes actes sur ma relation. Maintenant je pense en couple, et plus qu'à moi seule.
Alesha- Nombre de messages : 887
Age : 43
Type troubles : Bipolaire de type 2
Date d'inscription : 02/02/2011
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Bonjour Dido ,
Merci pour ton message .
Ca fait plaisir de savoir que ton couple fonctionne bien malgré la maladie : c'est un vrai espoir.
Toutefois, tu dis toi-même que tu te sens stable depuis plusieurs mois. Ca, c'est vraiment chouette ! Mais ce n'est pas mon cas, malheureusement (et je suis sûre que je ne suis pas la seule). La maladie est donc une variable dont je dois tenir compte.
D'ailleurs, les relations amoureuses ne sont pas le seul domaine qui m'oblige à en tenir compte : les études, les petits boulots, la famille... Je voudrais bien me cacher la tête sous les couvertures et faire comme si la maladie n'allait pas affecter ma vie ! Le problème, c'est qu'elle y a déjà mis un sacré bazard...
Merci pour ton message .
Ca fait plaisir de savoir que ton couple fonctionne bien malgré la maladie : c'est un vrai espoir.
Toutefois, tu dis toi-même que tu te sens stable depuis plusieurs mois. Ca, c'est vraiment chouette ! Mais ce n'est pas mon cas, malheureusement (et je suis sûre que je ne suis pas la seule). La maladie est donc une variable dont je dois tenir compte.
D'ailleurs, les relations amoureuses ne sont pas le seul domaine qui m'oblige à en tenir compte : les études, les petits boulots, la famille... Je voudrais bien me cacher la tête sous les couvertures et faire comme si la maladie n'allait pas affecter ma vie ! Le problème, c'est qu'elle y a déjà mis un sacré bazard...
Invité- Invité
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Salut Alesha ,
Ca fait plaisir aussi de voir que tu es avec ton ami depuis 14 ans !
C'est vrai que ça doit être vraiment pénible de prendre conscience du mal que l'on fait à son conjoint... Mais penser comme une équipe, ça c'est vraiment génial .
Peut-être bien que, malgré nos vies anarchiques, nous avons quelque chose de bien à offrir à une autre personne, en fin de compte...
Ca fait plaisir aussi de voir que tu es avec ton ami depuis 14 ans !
C'est vrai que ça doit être vraiment pénible de prendre conscience du mal que l'on fait à son conjoint... Mais penser comme une équipe, ça c'est vraiment génial .
Peut-être bien que, malgré nos vies anarchiques, nous avons quelque chose de bien à offrir à une autre personne, en fin de compte...
Invité- Invité
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Bonjour,
Je suis en couple depuis 1997 et nous nous sommes mariés en 2006. Lorsque j'ai rencontré mon futur mari, je n'avais pas été diagnostiquée. J'avais connu une dépression en 1995, une phase haute suivie d'une dépression en 1996, mais je ne faisais pas le lien entre ces événements.
Environ 6 mois après notre rencontre, les troubles m’ont rattrapée. C’est seulement après 2 hospitalisations que le diagnostic est arrivé. Nous avons tous les deux pris en pleine face cette annonce.
Mon mari s’est documenté, tandis que je me débattais avec la difficile et nécessaire prise de conscience. Le fait de ne pas vouloir perdre son amour a constitué les fondements de ma motivation à m’en sortir.
Son regard m’a permis de distinguer les limites d’un comportement «normal» d’un symptôme.
Peu à peu, c’est ma volonté propre qui a pris le pas.
Certes, les périodes de forte manifestation de la maladie ont été très éprouvantes pour moi, mais certainement beaucoup aussi pour lui.
C’est la perte d’un bébé au 6ème mois de grossesse en 2005, qui m’a fondamentalement transformée en «actrice» de mes soins et de ma prise en charge.
Stable en continu depuis bientôt 4 ans et mère d’un enfant de 3 ans, la maladie ne dicte plus sa loi. A présent, je ne fais plus mes choix en fonction d’elle.
En revanche, je transmets volontiers ce savoir acquis par l’expérience aux personnes qui découvrent les turpitudes de cette pathologie. Je pense aussi à mon enfant et j’espère qu’il aura la chance de ne pas être confronté à la maladie mentale.
Avec mon mari, le sujet de la maladie n’en a été un que lorsqu’elle faisait partie de notre quotidien. Notre enfant, mes choix professionnels, le jardin, le bricolage, les amis, la famille, les congés, etc, nourrissent bien plus souvent nos conversations.
Un des risques pour le couple, c’est que le conjoint adopte le rôle d’infirmier, surveillant la prise des médicaments par exemple, enlevant ainsi à sa moitié sa part de libre arbitre. L’amour peut ne pas résister à ce type de relation. Il y a des professionnels pour cela.
L’effet stabilisateur de la relation de couple, selon moi, émerge dans la qualité du dialogue et dans la capacité d’adaptation de ces deux individus. L’isolement a tendance à empêcher le cercle vicieux de la maladie de se rompre.
Pourtant, de nombreux obstacles vont s’ériger devant le couple : la désinhibition en phase haute peut entraîner l’adultère, des comportements à risques, des attitudes de rejet de l’autre… Bref, le couple ne tient qu’à un fil.
Avec le recul, je pense que le mien n’a tenu que part le fait d’avoir rapidement trouvé le médicament efficace sur moi, d’avoir eu un projet commun (un enfant), et bien sûr, des sentiments solides.
Je ne saurai quels conseils donner à quelqu’un qui connaît sa maladie et qui rencontre alors quelqu’un : quand communiquer, que dire exactement ?
La leçon que j’ai tirée de mon expérience de vie, c’est qu’il ne faut pas renoncer à ses rêves à cause de cette maladie.
Bon après-midi,
Clémentine
Je suis en couple depuis 1997 et nous nous sommes mariés en 2006. Lorsque j'ai rencontré mon futur mari, je n'avais pas été diagnostiquée. J'avais connu une dépression en 1995, une phase haute suivie d'une dépression en 1996, mais je ne faisais pas le lien entre ces événements.
Environ 6 mois après notre rencontre, les troubles m’ont rattrapée. C’est seulement après 2 hospitalisations que le diagnostic est arrivé. Nous avons tous les deux pris en pleine face cette annonce.
Mon mari s’est documenté, tandis que je me débattais avec la difficile et nécessaire prise de conscience. Le fait de ne pas vouloir perdre son amour a constitué les fondements de ma motivation à m’en sortir.
Son regard m’a permis de distinguer les limites d’un comportement «normal» d’un symptôme.
Peu à peu, c’est ma volonté propre qui a pris le pas.
Certes, les périodes de forte manifestation de la maladie ont été très éprouvantes pour moi, mais certainement beaucoup aussi pour lui.
C’est la perte d’un bébé au 6ème mois de grossesse en 2005, qui m’a fondamentalement transformée en «actrice» de mes soins et de ma prise en charge.
Stable en continu depuis bientôt 4 ans et mère d’un enfant de 3 ans, la maladie ne dicte plus sa loi. A présent, je ne fais plus mes choix en fonction d’elle.
En revanche, je transmets volontiers ce savoir acquis par l’expérience aux personnes qui découvrent les turpitudes de cette pathologie. Je pense aussi à mon enfant et j’espère qu’il aura la chance de ne pas être confronté à la maladie mentale.
Avec mon mari, le sujet de la maladie n’en a été un que lorsqu’elle faisait partie de notre quotidien. Notre enfant, mes choix professionnels, le jardin, le bricolage, les amis, la famille, les congés, etc, nourrissent bien plus souvent nos conversations.
Un des risques pour le couple, c’est que le conjoint adopte le rôle d’infirmier, surveillant la prise des médicaments par exemple, enlevant ainsi à sa moitié sa part de libre arbitre. L’amour peut ne pas résister à ce type de relation. Il y a des professionnels pour cela.
L’effet stabilisateur de la relation de couple, selon moi, émerge dans la qualité du dialogue et dans la capacité d’adaptation de ces deux individus. L’isolement a tendance à empêcher le cercle vicieux de la maladie de se rompre.
Pourtant, de nombreux obstacles vont s’ériger devant le couple : la désinhibition en phase haute peut entraîner l’adultère, des comportements à risques, des attitudes de rejet de l’autre… Bref, le couple ne tient qu’à un fil.
Avec le recul, je pense que le mien n’a tenu que part le fait d’avoir rapidement trouvé le médicament efficace sur moi, d’avoir eu un projet commun (un enfant), et bien sûr, des sentiments solides.
Je ne saurai quels conseils donner à quelqu’un qui connaît sa maladie et qui rencontre alors quelqu’un : quand communiquer, que dire exactement ?
La leçon que j’ai tirée de mon expérience de vie, c’est qu’il ne faut pas renoncer à ses rêves à cause de cette maladie.
Bon après-midi,
Clémentine
Invité- Invité
Re: Et l'amour dans tout ça ?
GrandeOrion a écrit:
Peut-être bien que, malgré nos vies anarchiques, nous avons quelque chose de bien à offrir à une autre personne, en fin de compte...
Bien sûr que nous avons de belles choses à ofrrir, notre générosité et notre sensibilité, et au vue de tes posts, je dirais aussi ton intelligence. Et plus encore... Il faut croire en toi et avoir confiance en tes qualités.
Bises
Alesha- Nombre de messages : 887
Age : 43
Type troubles : Bipolaire de type 2
Date d'inscription : 02/02/2011
Re: Et l'amour dans tout ça ?
Clémentine,
Je ne peux que te dire toute mon émotion à la lecture de ton message. C'est une sacrée tranche de vie que tu as là. Bravo pour ton bout de choux de 3 ans et pour le couple uni que tu sembles former avec ton conjoint .
Il semble que dans ton cas, le renard ne se soit pas mis à hurler à chaque fois qu'il voyait un champ de blé : merci, cela m'a mis du beaume au coeur .
Je ne peux que te dire toute mon émotion à la lecture de ton message. C'est une sacrée tranche de vie que tu as là. Bravo pour ton bout de choux de 3 ans et pour le couple uni que tu sembles former avec ton conjoint .
Il semble que dans ton cas, le renard ne se soit pas mis à hurler à chaque fois qu'il voyait un champ de blé : merci, cela m'a mis du beaume au coeur .
Invité- Invité
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