Santé mentale n°139 — Le vécu en chambre d'isolement
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Jacques
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Santé mentale n°139 — Le vécu en chambre d'isolement
Bonjour !
Juin 2009, le numéro 139 de la revue Santé Mentale : un dossier sur les chambres d'isolement…
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Dossier :
Les protocoles d'isolement que nous appliquons avec plus ou moins de finesse et de rigidité masquent la souffrance d'hommes et de femmes qui se débattent pour exister. Comment vivent-ils ces isolements et contentions que nous leur estimons nécessaires ? L'isolement rajoute-il à la souffrance ? Leur permet-il de recouvrer un peu de santé psychique ? Un dossier au coeur de l'humain.
Sommaire :
• De l'isolement au soin intensif - Jean-pierre Vignat
• Isolement : « trouvez une autre solution !» - Dominique Friard
• Hors de lui, hors de tout lien, hors du monde.. - Christine Fadhlaoui
• "L'isolement c'est pas thérapeutique.." - Claude Ethuin
• Un dialogue de sourds... - Lou Ashadeh, Perle Siran...
• Audit croisé interhospitalier sur l'isolement thérapeutique - Collectif de la commisssion "partage des pratiques" F2RSM
• Une zone de non-droit ?- René Despieghelaere
• Le soins sans enfermement - Dominique Gauthier
• Puisqu'il s'agit d'un recommandation... - Dominique Gauthier
• De la contrainte au soin- Dominique Fontaine
• L'entretien de recueil du vécu- Patrick Perret
• Soin ou punition ? - Charlotte Mouillerac
• Une chambre protégée et structurante - Nathalie Giloux
• L'expérience Psychotic Room...
• Isolement débattre et évaluer - Joseph Halos
• Pour en savoir plus - Ascodocpsy
http://www.santementale.fr/la-revue/numero-du-mois/
»»»
Cette page est une page générique dont le contenu change tous les mois, à chaque nouveau numéro.
Pour retrouver tout n° ancien : http://www.santementale.fr/boutique/acheter-numero/ (recherche par n°)
Bonne journée. Bises aux filles . Jacques
Juin 2009, le numéro 139 de la revue Santé Mentale : un dossier sur les chambres d'isolement…
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Dossier :
Les protocoles d'isolement que nous appliquons avec plus ou moins de finesse et de rigidité masquent la souffrance d'hommes et de femmes qui se débattent pour exister. Comment vivent-ils ces isolements et contentions que nous leur estimons nécessaires ? L'isolement rajoute-il à la souffrance ? Leur permet-il de recouvrer un peu de santé psychique ? Un dossier au coeur de l'humain.
Sommaire :
• De l'isolement au soin intensif - Jean-pierre Vignat
• Isolement : « trouvez une autre solution !» - Dominique Friard
• Hors de lui, hors de tout lien, hors du monde.. - Christine Fadhlaoui
• "L'isolement c'est pas thérapeutique.." - Claude Ethuin
• Un dialogue de sourds... - Lou Ashadeh, Perle Siran...
• Audit croisé interhospitalier sur l'isolement thérapeutique - Collectif de la commisssion "partage des pratiques" F2RSM
• Une zone de non-droit ?- René Despieghelaere
• Le soins sans enfermement - Dominique Gauthier
• Puisqu'il s'agit d'un recommandation... - Dominique Gauthier
• De la contrainte au soin- Dominique Fontaine
• L'entretien de recueil du vécu- Patrick Perret
• Soin ou punition ? - Charlotte Mouillerac
• Une chambre protégée et structurante - Nathalie Giloux
• L'expérience Psychotic Room...
• Isolement débattre et évaluer - Joseph Halos
• Pour en savoir plus - Ascodocpsy
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Bonne journée. Bises aux filles . Jacques
Dernière édition par Jacques le Jeu 26 Mai 2016 - 17:35, édité 2 fois
Re: Santé mentale n°139 — Le vécu en chambre d'isolement
Bonsoir Jacques,
Merci pour tes revues de presse.
Le sujet des chambres d'isolement et des contentions a encore en moi de vifs échos. Du coup, je ne me sentirais pas capable de lire ce type d'articles qui me feraient replonger au coeur de ce que certaines hospitalisations peuvent avoir de vraiment traumatisant.
En effet, comment admettre que ceux qui sont là pour nous soigner utilisent parfois des méthodes qui exacerbent la souffrance.
Stéphanie
Merci pour tes revues de presse.
Le sujet des chambres d'isolement et des contentions a encore en moi de vifs échos. Du coup, je ne me sentirais pas capable de lire ce type d'articles qui me feraient replonger au coeur de ce que certaines hospitalisations peuvent avoir de vraiment traumatisant.
En effet, comment admettre que ceux qui sont là pour nous soigner utilisent parfois des méthodes qui exacerbent la souffrance.
Stéphanie
Invité- Invité
Re: Santé mentale n°139 — Le vécu en chambre d'isolement
Je suis étonnée par les titres qui indiquent qu'on peut considérer une chambre d'isolement comme thérapeutique, puisque l'isolement social est l'un des symptômes de maladie mentale
pour le peu que je savais ce n'était qu'une mesure qui serait là pour assurer la sécurité physique des autres patients et du personnel soignant, une moindre mal en quelque sorte.
A mon avis ce n'est pas de la thérapie, mais du conditionnement pur ét simple "tu te calmes sinon au coin"!
De plus, pour la Belgique, je me souviens d'une discussion aux cours d'éducateur, ou le prof a rappellé que dans un hôpital on ne peut pas enfermer (a clef) quelqu'un (c'est la loi). seulement autorisé dans les prisons et établissements de protections sociales (où sont interné les condamnés par la loi) et par la police.. Mais bon, je suppose que le tout fait partie de la compliance au traitement.
pour le peu que je savais ce n'était qu'une mesure qui serait là pour assurer la sécurité physique des autres patients et du personnel soignant, une moindre mal en quelque sorte.
A mon avis ce n'est pas de la thérapie, mais du conditionnement pur ét simple "tu te calmes sinon au coin"!
De plus, pour la Belgique, je me souviens d'une discussion aux cours d'éducateur, ou le prof a rappellé que dans un hôpital on ne peut pas enfermer (a clef) quelqu'un (c'est la loi). seulement autorisé dans les prisons et établissements de protections sociales (où sont interné les condamnés par la loi) et par la police.. Mais bon, je suppose que le tout fait partie de la compliance au traitement.
Re: Santé mentale n°139 — Le vécu en chambre d'isolement
Attache-moi ! ~ Bachi-bouzouk
La contention revient à la mode, bientôt aurons-nous des défilés au sein des HP[1], de mannequins bien ficelés, entre deux pots proposés par les labos.
Attache-moi oui attache-moi sur ce lit scellé au sol de la chambre de soins intensi
Attache-moi car c’est la seule solution que toi le soignant a pour contenir ma souffrance, mon angoisse, ma folie…
Attache-moi, continue de faire preuve d’intensivité dans tes gestes de professionnel averti.
Continue de me laisser là, seul avec mes cris, ton silence.
Oublie-moi, nie-moi, réduis-moi.
Je ne suis plus que symptôme, objet d’inquiétude, risque identifié nécessitant gestion, évaluation, éradication.
Attache-moi oui attache-moi. Ca rassure tout le monde. En tous cas ceux qui restent. De moins en moins, ceci expliquant cela.
Attache-moi oui attache-moi. Tu n’as plus que cette solution et avec celle d’y croire. De te persuader que c’est du soin, du prendre soin.
Un paradoxe. Un parafou. Devenir objet rangé, enfermé dans un placard pour redevenir sujet de ton attention.
Alors oui ! Attache-moi oui attache-moi encore sur ce lit scellé au sol de la chambre de soins intensifs !
http://www.serpsy.org/colloques_congres/annonces_2011/serpsy.html
http://www.serpsy.org/index.html
Triste rappel : " Voici le dossier Philippe ******* ci-dessous tel que communiqué par sa famille et le groupe InfoAsiles. C'est reproduit in-extenso car beaucoup de participants à ce forum semblent, hélas, incapable de suivre un lien internet (http://www.groupeinfoasiles.org/)."
pahad/Conférences et actualités sur le trouble bipolaire http://aitb-bipolaire.org :
Dossier Philippe ******* : Un mort prématuré en guise de soins.
(Aff. Ph. ******* c/ Groupe public de santé Perray-Vaucluse (91).
Résumé : Le 4 février 2008, Mr Philippe ******* (46 ans) se présente à l’hôpital Henri Ey,
dans le 13ème arrt à Paris (le CH Henri Ey est une nouvelle structure psychiatrique de proximité parisienne qui dépend de l’ancien asile de Vaucluse en Essonne). Mr Ph. ******* ne peut plus dormir depuis plusieurs jours et réclame une cure de sommeil. Il est admis en service libre. Un traitement neuroleptique est entrepris sur lui alors qu’il était notoire qu’il ne répondait pas aux neuroleptiques. Le 12 février 2008, après que sa psychiatre hospitalière traitant aie fait pression sur les parents de Mr *******, une HDT est entreprise sur Mr Philippe ******* qui est alors placé en chambre d’isolement et sous contention avec une très forte hausse des doses des traitements déjà entrepris sans succès. Attaché à son lit sans anti coagulant alors qu’il était en surpoids, Mr Philippe ******* décède le 19 février 2008, dans d’affreuses souffrances. Il était suivi pour maniaco dépression depuis 2006 par un CMP parisien. Des procédures ont démarré dans ce dossier, dont une plainte pénale pour homicide involontaire avec maltraitance, dont un extrait suit.
Témoignage de Mr Alain *******(le père de Mr Philippe *******) 19/8/2008 :
Objet : plainte du 16 juin 2008 N° 0817890092.
Suite à la plainte que nous avons déposée contre l’hôpital Henri Ey et notre conversation téléphonique, voici les divers points pour vous permettre de vous familiariser avec le dossier de Philippe *******.
C’est fin 2004 que Philippe commence une très forte dépression. Après un premier traitement
aux neuroleptiques (Zyprexa), il révèle immédiatement des effets indésirables et c’est la raison pour laquelle les médecins qui le soignent à l’époque à l’hôpital Beaujon décident unanimement au bout d’un mois de stopper tout usage de neuroleptiques, pour privilégier un traitement par ECT (électrochocs) qui, à l’inverse des neuroleptiques, s’avèrera particulièrement efficace et sans aucun effet indésirable (voir historique de son traitement).
Depuis un an (2007), son état s’est parfaitement stabilisé. Il est suivi par le Dr D. de l’hôpital Henri Ey. Il est soigné depuis son hospitalisation en 2006, à la demande de la famille, uniquement avec du Lithium et un anti-dépresseur, le Laroxyl. Il va très bien. Il est sevré des neuroleptiques. Il reprend ses occupations favorites (mécanique, marches…) et s’initie même à l’informatique. Il reprend goût à la vie. Il souhaite même retravailler en septembre dans une activité qu’il a trouvée et qui est conforme à sa formation.
Le 15 janvier 2008, Philippe vient très régulièrement aux séances de Gym Cérébrale et fait des efforts de concentration dans l’activité (Voir rapport du CATTP).
Le 25 janvier 2008, selon le rapport du CMP, il est jugé comme un « patient calme, cohérent et sans état d’excitation ». La dose de Laroxyl est même diminuée.
Le 28 janvier 2008, il se plaint d’avoir à nouveau des difficultés à dormir. Il se dit préoccupé par les soucis que lui provoquent certains malades du CMP, qui lui font un chantage au suicide s’il ne vient pas les aider. De plus, le corps médical d’Henri Ey reproche à Philippe de faire trop d’activités, de remplacer les soignants lorsqu’il aide les malades. En séances de relaxation, malheureusement trop peu fréquentes, il trouve pourtant un sommeil réparateur. Le Dr L. (hôpital Henri Ey), qui rentre de congés maladie et qui n’a donc pas suivi Philippe au cours de ces derniers mois, décide alors de modifier radicalement son traitement, en lui prescrivant un anti-convulsivant à faible dose (le Rivotril). Ce produit est déconseillé par le fabricant dans le cas d’un manque de sommeil ou d’anxiété (voir pièces jointes en fin de texte). Philippe réagit immédiatement très mal et pourtant le Dr L. double les doses, ce qui a pour effet immédiat de provoquer une insomnie massive avec état d’excitation (effets indésirables graves (cf. Vidal).
Le 31 janvier, le Dr L. modifie à nouveau le traitement avec un neuroleptique (Zyprexa + Tranxéne) et en ajoutant de fortes doses de Théralène.
Le 1 février, Philippe dort très peu et mal. Il est très épuisé par ses nuits sans sommeil. Le Dr L. modifie à nouveau le traitement en renforçant l’usage de neuroleptiques (Fluanxol, plus Tranxéne, plus Lepticur), plus fortes doses de Théraléne. Philippe ne supporte pas ce traitement, qui ne lui provoque que de très nombreux effets secondaires, sans aucune amélioration sur son sommeil.
Le 4 février, Philippe décide de se faire ré-hospitaliser. Il est calme et en pleine possession de ses moyens. Le médecin de garde, le Dr B. S. le trouve calme mais se plaignant d’insomnie et d’angoisse (voir page 24 du dossier médical). Il espère une cure de sommeil (étant donné son état d’épuisement provoqué par des nuits sans sommeil) et le recours aux ECT. Au bout d’une semaine cependant, il ne parvient plus à marcher, parler et ne dort toujours pas. Il nous demande alors de lui apporter des béquilles et ne sentant aucune amélioration mais au contraire une dégradation brutale de son état physique, il demande de quitter l’hôpital puisqu’il y est entré de son plein gré. Malheureusement, le corps médical demande alors à mon épouse le 12 février de signer une hospitalisation à sa demande. Nous ne nous doutions pas alors que dès le lendemain, nous n’aurions plus aucun droit de visite, plus aucune autorisation de lui parler au téléphone et plus aucune information sur son état réel.
Le 19 février à 9h, nous serons avertis qu’il doit être transféré pour un traitement aux ECT puis à 12 h qu’il a eu un arrêt cardiaque.
La mort de Philippe aura lieu quelques minutes seulement après avoir été levé d’une terrible mise sous contention de 48 heures sans anti-coagulant (malgré la Loi de Santé Publique du 9 Août 2004, recommandations ACCP 2004 pour les malades en unités de soins intensifs).
L’équipe médicale de l’hôpital Henri Ey aura non seulement été incapable d’identifier les risques vitaux du malaise de Philippe, en le laissant mourir seul sur son lit et en attendant par la suite plus d’une demi-heure pour prévenir le SAMU, ne lui laissant ainsi aucune chance de survie. La déclaration mensongère faite au SAMU par l’équipe médicale de l’hôpital Henri Ey quant à l’utilisation de Fraxiparine (anti-coagulant) ne plaide pas non plus en leur faveur.
Il nous faudra encore quelques heures pour comprendre vraiment que tout est fini, lorsque l’hôpital de la Pitié Salpetrière, où Henri Ey, l’a fait transférer, nous demandera l’autorisation de prélever ses reins.
Nous ne comprenons pas :
- L’acharnement jusqu’à l’obstination du corps médical du CMP / Henri Ey d’appliquer leur protocole unique à base de neuroleptiques sur un patient dont il connaissait les graves effets indésirables de ces produits sur notre fils et malgré une détérioration fulgurante de l’état de Philippe en moins de quinze jours. Ce traitement a conduit Philippe à la mort, avec arrêt progressif de toutes ses fonctions vitales. Inconscience ou incompétence médicale totale ? « L’erreur est humaine, persévérer est diabolique », dit le proverbe.
- Leur refus de recourir aux ECT, le seul traitement qui avait réussi pour Philippe. Ce n’est que quelques heures avant sa mort, que les médecins d’Henri Ey, reconnaissent enfin l’échec total du traitement prescrit depuis 15 jours (tout comme en 2006) et se décident enfin à le transférer dans une unité équipée d’ECT. Ils nous expliqueront plus tard, qu’ils n’avaient pas trouvé de place pour les ECT, alors que Philippe leur réclamait des ECT depuis le mois de septembre 2007. Demande toujours rejetée.
Erreur de diagnostic ? Erreur de traitement ? Erreur de soins médicaux prescrits ? Erreur d’orientation d’établissement de soins (pas équipé pour une cure de sommeil, pour des ECT, sans équipement de réanimation, pourtant en unité de soins intensifs ?
Pendant 15 jours il n’a pas trouvé le sommeil. Il ne mangeait pratiquement plus, il ne buvait presque pas (sans aucune perfusion), sa tension était très faible, son pouls très élevé : 100 voir 125, sa température très basse (35°), il n’urinait pratiquement pas, il était constipé avec un ventre très enflé, il vomissait très fréquemment d’où une perte de poids très importante (4 kilos en 5 jours). Ces signes cliniques pourtant très alarmants n’ont aucunement inquiété le corps médical qui a persisté avec un traitement mortel.
Voici la liste des neuroleptiques qui n’ont apporté aucune amélioration, mais au contraire provoqué de très graves effets indésirables :
2004 ZYPREXA Hôpital Beaujon : Docteur S. : conclusion : « seule solution : un traitement ECT.
2005 ZYPREXA Docteur S.2 : propose de tenter un sevrage neuroleptique avec arrêt du ZYPREXA.
ABILIFY Clinique de Bellevue : Docteur B. : « Philippe ne supporte pas l’Abilify ». Arrêt également du Rivotril.
HOSPITALISATION DU 22 JUIN AU 15 SEPTEMBRE 2006.
2006 Hôpital Henri EY HALDOL Docteur L. : arrêt de l’Haldol en raison de « dyskinésies jugées importantes » après 17 jours même à faible (dose 60 gouttes).
+TERCIAN Docteurs D. et F. : Traitement avec 3 à 4 neuroleptiques, sans succès. Finalement, adoption du lithium.
+CLOPIXOL
+LOXAPAC
+NOZINAN
Centre Médical Psychologique 2007
ABILIFY CMP Rochefort - Docteur D. : arrêt après huit jours de traitement.
CLOPIXOL CMP Rochefort - Docteur D. : arrêt après huit jours de traitement.
2008 ZYPREXA CMP Rochefort - Docteur L. : Philippe ne supporte pas ce traitement.
FLUANXOL CMP Rochefort - Docteur L. : Philippe ne supporte pas ce traitement.
HOSPITALISATION FATALE DU 04 FEVRIER AU 19 FEVRIER 2008.
HALDOL Hôpital Henri EY - Docteurs D. et F. Traitement avec 3 à 4 neuroleptiques. Aggravation immédiat de l’état de Philippe. (dosage 300 gouttes). Association avec du Lithium. Ce mélange est fortement déconseillé par le fabricant Sanofi Aventis. Graves effets indésirables immédiats, augmentation de la lithémie.
+ TERCIAN Arrêt après 3 jours de traitement.
+ CLOPIXOL
+ LOXAPAC en injection si agitation
+ NOZINAN
Après 15 jours de traitement, décès inexpliqué par le corps médical de l’hôpital Henri Ey de notre fils Philippe.
Conclusion du médecin, chef de service : le Docteur N., la veille de sa mort: (voir dossier
médical 2008) : « L’indication des ECT réclamée par la famille et souhaitée par le patient est d’autant plus évidente que le patient ne supporte pas les psychotropes et leurs effets secondaires qu’il intègre dans un vécu persécutif. L’ECT constitue dés lors la seule solution pour couper cours à une surenchère et à une escalade de traitement psychotrope sans effet sur l’exaltation ou l’excitation à moins de recourir à des doses procédant de l’anesthésiologie ! ».
Pourquoi ne pas avoir tenu compte de l’historique du malade cela lui aurait sauvé la
vie : il est révoltant de constater que 3 ans après son hospitalisation à Beaujon, le corps
médical arrive à la même conclusion : seuls les ECT auraient dû être utilisés.
http://soutien.philippe.free.fr/ http://www.argos2001.org/phpPetitions/?petition=1
Santé Mentale n° 86 : Contenir... http://www.serpsy.org/sante_mentale/cadres_SM.html
La contention revient à la mode, bientôt aurons-nous des défilés au sein des HP[1], de mannequins bien ficelés, entre deux pots proposés par les labos.
Attache-moi oui attache-moi sur ce lit scellé au sol de la chambre de soins intensi
Attache-moi car c’est la seule solution que toi le soignant a pour contenir ma souffrance, mon angoisse, ma folie…
Attache-moi, continue de faire preuve d’intensivité dans tes gestes de professionnel averti.
Continue de me laisser là, seul avec mes cris, ton silence.
Oublie-moi, nie-moi, réduis-moi.
Je ne suis plus que symptôme, objet d’inquiétude, risque identifié nécessitant gestion, évaluation, éradication.
Attache-moi oui attache-moi. Ca rassure tout le monde. En tous cas ceux qui restent. De moins en moins, ceci expliquant cela.
Attache-moi oui attache-moi. Tu n’as plus que cette solution et avec celle d’y croire. De te persuader que c’est du soin, du prendre soin.
Un paradoxe. Un parafou. Devenir objet rangé, enfermé dans un placard pour redevenir sujet de ton attention.
Alors oui ! Attache-moi oui attache-moi encore sur ce lit scellé au sol de la chambre de soins intensifs !
http://www.serpsy.org/colloques_congres/annonces_2011/serpsy.html
http://www.serpsy.org/index.html
Triste rappel : " Voici le dossier Philippe ******* ci-dessous tel que communiqué par sa famille et le groupe InfoAsiles. C'est reproduit in-extenso car beaucoup de participants à ce forum semblent, hélas, incapable de suivre un lien internet (http://www.groupeinfoasiles.org/)."
pahad/Conférences et actualités sur le trouble bipolaire http://aitb-bipolaire.org :
Dossier Philippe ******* : Un mort prématuré en guise de soins.
(Aff. Ph. ******* c/ Groupe public de santé Perray-Vaucluse (91).
Résumé : Le 4 février 2008, Mr Philippe ******* (46 ans) se présente à l’hôpital Henri Ey,
dans le 13ème arrt à Paris (le CH Henri Ey est une nouvelle structure psychiatrique de proximité parisienne qui dépend de l’ancien asile de Vaucluse en Essonne). Mr Ph. ******* ne peut plus dormir depuis plusieurs jours et réclame une cure de sommeil. Il est admis en service libre. Un traitement neuroleptique est entrepris sur lui alors qu’il était notoire qu’il ne répondait pas aux neuroleptiques. Le 12 février 2008, après que sa psychiatre hospitalière traitant aie fait pression sur les parents de Mr *******, une HDT est entreprise sur Mr Philippe ******* qui est alors placé en chambre d’isolement et sous contention avec une très forte hausse des doses des traitements déjà entrepris sans succès. Attaché à son lit sans anti coagulant alors qu’il était en surpoids, Mr Philippe ******* décède le 19 février 2008, dans d’affreuses souffrances. Il était suivi pour maniaco dépression depuis 2006 par un CMP parisien. Des procédures ont démarré dans ce dossier, dont une plainte pénale pour homicide involontaire avec maltraitance, dont un extrait suit.
Témoignage de Mr Alain *******(le père de Mr Philippe *******) 19/8/2008 :
Objet : plainte du 16 juin 2008 N° 0817890092.
Suite à la plainte que nous avons déposée contre l’hôpital Henri Ey et notre conversation téléphonique, voici les divers points pour vous permettre de vous familiariser avec le dossier de Philippe *******.
C’est fin 2004 que Philippe commence une très forte dépression. Après un premier traitement
aux neuroleptiques (Zyprexa), il révèle immédiatement des effets indésirables et c’est la raison pour laquelle les médecins qui le soignent à l’époque à l’hôpital Beaujon décident unanimement au bout d’un mois de stopper tout usage de neuroleptiques, pour privilégier un traitement par ECT (électrochocs) qui, à l’inverse des neuroleptiques, s’avèrera particulièrement efficace et sans aucun effet indésirable (voir historique de son traitement).
Depuis un an (2007), son état s’est parfaitement stabilisé. Il est suivi par le Dr D. de l’hôpital Henri Ey. Il est soigné depuis son hospitalisation en 2006, à la demande de la famille, uniquement avec du Lithium et un anti-dépresseur, le Laroxyl. Il va très bien. Il est sevré des neuroleptiques. Il reprend ses occupations favorites (mécanique, marches…) et s’initie même à l’informatique. Il reprend goût à la vie. Il souhaite même retravailler en septembre dans une activité qu’il a trouvée et qui est conforme à sa formation.
Le 15 janvier 2008, Philippe vient très régulièrement aux séances de Gym Cérébrale et fait des efforts de concentration dans l’activité (Voir rapport du CATTP).
Le 25 janvier 2008, selon le rapport du CMP, il est jugé comme un « patient calme, cohérent et sans état d’excitation ». La dose de Laroxyl est même diminuée.
Le 28 janvier 2008, il se plaint d’avoir à nouveau des difficultés à dormir. Il se dit préoccupé par les soucis que lui provoquent certains malades du CMP, qui lui font un chantage au suicide s’il ne vient pas les aider. De plus, le corps médical d’Henri Ey reproche à Philippe de faire trop d’activités, de remplacer les soignants lorsqu’il aide les malades. En séances de relaxation, malheureusement trop peu fréquentes, il trouve pourtant un sommeil réparateur. Le Dr L. (hôpital Henri Ey), qui rentre de congés maladie et qui n’a donc pas suivi Philippe au cours de ces derniers mois, décide alors de modifier radicalement son traitement, en lui prescrivant un anti-convulsivant à faible dose (le Rivotril). Ce produit est déconseillé par le fabricant dans le cas d’un manque de sommeil ou d’anxiété (voir pièces jointes en fin de texte). Philippe réagit immédiatement très mal et pourtant le Dr L. double les doses, ce qui a pour effet immédiat de provoquer une insomnie massive avec état d’excitation (effets indésirables graves (cf. Vidal).
Le 31 janvier, le Dr L. modifie à nouveau le traitement avec un neuroleptique (Zyprexa + Tranxéne) et en ajoutant de fortes doses de Théralène.
Le 1 février, Philippe dort très peu et mal. Il est très épuisé par ses nuits sans sommeil. Le Dr L. modifie à nouveau le traitement en renforçant l’usage de neuroleptiques (Fluanxol, plus Tranxéne, plus Lepticur), plus fortes doses de Théraléne. Philippe ne supporte pas ce traitement, qui ne lui provoque que de très nombreux effets secondaires, sans aucune amélioration sur son sommeil.
Le 4 février, Philippe décide de se faire ré-hospitaliser. Il est calme et en pleine possession de ses moyens. Le médecin de garde, le Dr B. S. le trouve calme mais se plaignant d’insomnie et d’angoisse (voir page 24 du dossier médical). Il espère une cure de sommeil (étant donné son état d’épuisement provoqué par des nuits sans sommeil) et le recours aux ECT. Au bout d’une semaine cependant, il ne parvient plus à marcher, parler et ne dort toujours pas. Il nous demande alors de lui apporter des béquilles et ne sentant aucune amélioration mais au contraire une dégradation brutale de son état physique, il demande de quitter l’hôpital puisqu’il y est entré de son plein gré. Malheureusement, le corps médical demande alors à mon épouse le 12 février de signer une hospitalisation à sa demande. Nous ne nous doutions pas alors que dès le lendemain, nous n’aurions plus aucun droit de visite, plus aucune autorisation de lui parler au téléphone et plus aucune information sur son état réel.
Le 19 février à 9h, nous serons avertis qu’il doit être transféré pour un traitement aux ECT puis à 12 h qu’il a eu un arrêt cardiaque.
La mort de Philippe aura lieu quelques minutes seulement après avoir été levé d’une terrible mise sous contention de 48 heures sans anti-coagulant (malgré la Loi de Santé Publique du 9 Août 2004, recommandations ACCP 2004 pour les malades en unités de soins intensifs).
L’équipe médicale de l’hôpital Henri Ey aura non seulement été incapable d’identifier les risques vitaux du malaise de Philippe, en le laissant mourir seul sur son lit et en attendant par la suite plus d’une demi-heure pour prévenir le SAMU, ne lui laissant ainsi aucune chance de survie. La déclaration mensongère faite au SAMU par l’équipe médicale de l’hôpital Henri Ey quant à l’utilisation de Fraxiparine (anti-coagulant) ne plaide pas non plus en leur faveur.
Il nous faudra encore quelques heures pour comprendre vraiment que tout est fini, lorsque l’hôpital de la Pitié Salpetrière, où Henri Ey, l’a fait transférer, nous demandera l’autorisation de prélever ses reins.
Nous ne comprenons pas :
- L’acharnement jusqu’à l’obstination du corps médical du CMP / Henri Ey d’appliquer leur protocole unique à base de neuroleptiques sur un patient dont il connaissait les graves effets indésirables de ces produits sur notre fils et malgré une détérioration fulgurante de l’état de Philippe en moins de quinze jours. Ce traitement a conduit Philippe à la mort, avec arrêt progressif de toutes ses fonctions vitales. Inconscience ou incompétence médicale totale ? « L’erreur est humaine, persévérer est diabolique », dit le proverbe.
- Leur refus de recourir aux ECT, le seul traitement qui avait réussi pour Philippe. Ce n’est que quelques heures avant sa mort, que les médecins d’Henri Ey, reconnaissent enfin l’échec total du traitement prescrit depuis 15 jours (tout comme en 2006) et se décident enfin à le transférer dans une unité équipée d’ECT. Ils nous expliqueront plus tard, qu’ils n’avaient pas trouvé de place pour les ECT, alors que Philippe leur réclamait des ECT depuis le mois de septembre 2007. Demande toujours rejetée.
Erreur de diagnostic ? Erreur de traitement ? Erreur de soins médicaux prescrits ? Erreur d’orientation d’établissement de soins (pas équipé pour une cure de sommeil, pour des ECT, sans équipement de réanimation, pourtant en unité de soins intensifs ?
Pendant 15 jours il n’a pas trouvé le sommeil. Il ne mangeait pratiquement plus, il ne buvait presque pas (sans aucune perfusion), sa tension était très faible, son pouls très élevé : 100 voir 125, sa température très basse (35°), il n’urinait pratiquement pas, il était constipé avec un ventre très enflé, il vomissait très fréquemment d’où une perte de poids très importante (4 kilos en 5 jours). Ces signes cliniques pourtant très alarmants n’ont aucunement inquiété le corps médical qui a persisté avec un traitement mortel.
Voici la liste des neuroleptiques qui n’ont apporté aucune amélioration, mais au contraire provoqué de très graves effets indésirables :
2004 ZYPREXA Hôpital Beaujon : Docteur S. : conclusion : « seule solution : un traitement ECT.
2005 ZYPREXA Docteur S.2 : propose de tenter un sevrage neuroleptique avec arrêt du ZYPREXA.
ABILIFY Clinique de Bellevue : Docteur B. : « Philippe ne supporte pas l’Abilify ». Arrêt également du Rivotril.
HOSPITALISATION DU 22 JUIN AU 15 SEPTEMBRE 2006.
2006 Hôpital Henri EY HALDOL Docteur L. : arrêt de l’Haldol en raison de « dyskinésies jugées importantes » après 17 jours même à faible (dose 60 gouttes).
+TERCIAN Docteurs D. et F. : Traitement avec 3 à 4 neuroleptiques, sans succès. Finalement, adoption du lithium.
+CLOPIXOL
+LOXAPAC
+NOZINAN
Centre Médical Psychologique 2007
ABILIFY CMP Rochefort - Docteur D. : arrêt après huit jours de traitement.
CLOPIXOL CMP Rochefort - Docteur D. : arrêt après huit jours de traitement.
2008 ZYPREXA CMP Rochefort - Docteur L. : Philippe ne supporte pas ce traitement.
FLUANXOL CMP Rochefort - Docteur L. : Philippe ne supporte pas ce traitement.
HOSPITALISATION FATALE DU 04 FEVRIER AU 19 FEVRIER 2008.
HALDOL Hôpital Henri EY - Docteurs D. et F. Traitement avec 3 à 4 neuroleptiques. Aggravation immédiat de l’état de Philippe. (dosage 300 gouttes). Association avec du Lithium. Ce mélange est fortement déconseillé par le fabricant Sanofi Aventis. Graves effets indésirables immédiats, augmentation de la lithémie.
+ TERCIAN Arrêt après 3 jours de traitement.
+ CLOPIXOL
+ LOXAPAC en injection si agitation
+ NOZINAN
Après 15 jours de traitement, décès inexpliqué par le corps médical de l’hôpital Henri Ey de notre fils Philippe.
Conclusion du médecin, chef de service : le Docteur N., la veille de sa mort: (voir dossier
médical 2008) : « L’indication des ECT réclamée par la famille et souhaitée par le patient est d’autant plus évidente que le patient ne supporte pas les psychotropes et leurs effets secondaires qu’il intègre dans un vécu persécutif. L’ECT constitue dés lors la seule solution pour couper cours à une surenchère et à une escalade de traitement psychotrope sans effet sur l’exaltation ou l’excitation à moins de recourir à des doses procédant de l’anesthésiologie ! ».
Pourquoi ne pas avoir tenu compte de l’historique du malade cela lui aurait sauvé la
vie : il est révoltant de constater que 3 ans après son hospitalisation à Beaujon, le corps
médical arrive à la même conclusion : seuls les ECT auraient dû être utilisés.
http://soutien.philippe.free.fr/ http://www.argos2001.org/phpPetitions/?petition=1
Santé Mentale n° 86 : Contenir... http://www.serpsy.org/sante_mentale/cadres_SM.html
- Attacher n'est pas contenir, D. Friard
- Contention : état des lieux, J Palazzolo
- Contention et perspectives thérapeutiques, J Palazzolo
- Il y a contention et "contension" !, Y Lugrin
- L'enveloppement thérapeutique, R Panchaud
- Flic ou soignant ?, C Pannetier
- Pour une éthique de la contention, P Touzet
Dernière édition par fractal le Jeu 24 Fév 2011 - 16:46, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Santé mentale n°139 — Le vécu en chambre d'isolement
je lis ça et j'ai plus envie de dire bonsoir que bon jour ; trouve ça ATROCE ; me fait penser à l'univers concentrationnaire des camps ; de "l'oeuf du serpent " de bergman ; au bouquin "asiles" d'Irving Goffman en plus hard .
klod- Nombre de messages : 940
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suite du post du Sam 29 Jan 2011 - 23:02 RE : Philippe
Message posté aujourd’hui à 19:06 par Yves, le frère de Philippe
Hier, jour anniversaire de ****la signature de l' HDT fatale****, dernier jour ou j'ai eu le droit de rendre visite à mon frère, (je n'aurais jamais imaginé que c' était là notre dernière rencontre), nous avons reçu par courrier le jugement de la Cour Administrative d'Appel de Versailles:
« La requête de l’EPS ...Perray-Vaucluse est rejetée».
La première décision du Tribunal Administratif de Versailles, qui avait annulé l’ admission et le maintien de l'hospitalisation sous contrainte de Philippe, est donc confirmée, par la Cour d'Appel Administrative de Versailles.
Philippe a donc été hospitalisé en dehors de tout cadre légal...
YV_________________________
Afin d'éviter de nouveaux drames, je vous invite à signer la pétition en ligne :
http://soutien.philippe.free.fr/
Hier, jour anniversaire de ****la signature de l' HDT fatale****, dernier jour ou j'ai eu le droit de rendre visite à mon frère, (je n'aurais jamais imaginé que c' était là notre dernière rencontre), nous avons reçu par courrier le jugement de la Cour Administrative d'Appel de Versailles:
« La requête de l’EPS ...Perray-Vaucluse est rejetée».
La première décision du Tribunal Administratif de Versailles, qui avait annulé l’ admission et le maintien de l'hospitalisation sous contrainte de Philippe, est donc confirmée, par la Cour d'Appel Administrative de Versailles.
Philippe a donc été hospitalisé en dehors de tout cadre légal...
YV_________________________
Afin d'éviter de nouveaux drames, je vous invite à signer la pétition en ligne :
http://soutien.philippe.free.fr/
Dernière édition par fractal le Jeu 24 Fév 2011 - 16:27, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Santé mentale n°139 — Le vécu en chambre d'isolement
j'ai trouvé cela tellement effroyable qu'entemps que bipolaire et soignante j'ai signé la pétition
courage a la famille
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La psychiatrie s’interroge face à la banalisation de l’isolement et de la contention
La psychiatrie s’interroge face à la banalisation de l’isolement et de la contention
Deux rapports alertent sur le développement de la contention et de l’isolement en psychiatrie. Des soignants s’inquiètent de ce recours à ces pratiques, thérapeutiques mais aussi attentatoires aux libertés.
Avec cet article :
Dans quelles conditions est-il légitime de placer à l’isolement ou d’attacher des patients dans des services de psychiatrie ? Et assiste-on aujourd’hui à un développement de ces pratiques, parfois nécessaires sur un plan thérapeutique, mais aussi potentiellement attentatoires aux libertés individuelles ? Même si elles ne font pas la une de l’actualité, ces questions sensibles se retrouvent une nouvelle fois au cœur du débat public.
Coup sur coup, deux rapports viennent de tirer la sonnette d’alarme. Le plus récent, publié la semaine dernière, est le rapport annuel du contrôleur général des lieux de privation de liberté. «Il n’est pas question de discuter ici le fait que certains patients particulièrement agités, dangereux pour eux-mêmes et pour les autres, puissent nécessiter le recours à l’isolement voire à la contention. Il n’en reste pas moins qu’une telle décision devrait répondre à des critères précis et des conditions déterminées, ce qui n’est pas toujours le cas», écrit Jean-Marie Delarue.
Il constate que les chambres d’isolement, parfois dépourvues «de commodités (un seau est alors laissé au patient)», ne sont pas non plus toujours équipées d’un bouton d’appel, ni d’horloge permettant au patient de se repérer dans le temps. «Les malades peuvent y être entravés, sanglés à leur lit par une main et un pied ; le moindre geste de la vie quotidienne – se nourrir, uriner – place alors la personne dans des conditions humiliantes», indique Jean-Marie Delarue.
Dans son rapport sur la santé mentale, rendu public à la fin de l’année (La Croix du 17 décembre ), le député PS de Loir-et-Cher, Denys Robiliard, dénonce lui aussi «un recours problématique» à la contention et à l’isolement. «C’est un phénomène difficile à appréhender car il n’existe aucune statistique, explique-t-il. Mais nous avons interrogé de nombreux professionnels qui, de manière majoritaire, nous ont dit que cela était en développement.»
Pour Denys Robiliard, cette évolution n’est en rien anodine. «Elle témoigne d’une perte de la culture de la relation humaine dans les établissements», souligne-t-il. L’isolement et la contention ne peuvent être mis en œuvre que sur prescription médicale. «Cela ne s’impose que si aucune autre solution n’est possible pour un patient agité qui se met en danger ou qui met en danger les soignants ou les autres patients. Et cette prescription doit être limitée dans le temps», explique le professeur Jean-Louis Senon, chef du pôle psychiatrie et urgences au CHU de Poitiers.
La situation est identique pour la mise à l’isolement, qui doit être prescrite pour une durée maximale de 24 heures, possiblement renouvelable. Mais certaines dérives semblent exister. Dans son rapport, Jean-Marie Delarue évoque le cas de patients «autistes et déficients chroniques», parfois placés en chambre d’isolement pour des durées qui se comptent en semaines, en mois, voire en années. «Les contrôleurs ont rencontré, dans une maison d’accueil spécialisée (MAS), un résident placé en chambre d’isolement depuis sept ans», indique-t-il.
En France, après la Seconde Guerre mondiale, toute une génération de psychiatres s’est mobilisée pour bannir l’isolement et la contention. Au point, affirment-ils, que cela était quasi marginal dans les années 1970 et 1980. «J’ai fait les trois quarts de ma carrière sans jamais avoir mis un patient sous contention», affirme le docteur Christiane Santos, secrétaire générale de l’Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique.
«Aujourd’hui, l’isolement est devenu une pratique routinière. Et la contention, bien que plus rare, a aussi tendance à se banaliser. Au point que beaucoup de soignants ne s’imaginent même pas qu’on puisse faire autrement», déplore Dominique Friard (1), infirmier de secteur psychiatrique au centre de santé mentale de Gap et rédacteur en chef adjoint de la revue Santé mentale. Pour certains psychiatres, tout cela n’est pas sans lien avec l’émergence d’un «climat sécuritaire», largement activé, selon eux, sous le mandat de Nicolas Sarkozy.
Ils estiment qu’un tournant s’est produit, fin 2008, lorsque le chef de l’État a annoncé un plan visant à mieux «sécuriser» les hôpitaux avec la création de 200 chambres d’isolement. Au-delà du débat politique, nul ne peut nier que, ces dernières années, la sécurité est devenue une préoccupation croissante pour de nombreux soignants, désarçonnés par le comportement parfois violent de certains patients. «Quand une équipe a peur, il est certain que le médecin va prescrire des contentions», a expliqué, à la commission Robiliard, Danièle Hagen, cadre de santé, référente du collectif psychiatrie de la Coordination nationale des infirmiers.
Pour le député, plusieurs facteurs doivent aussi être pris en compte. Le premier est la diminution du nombre de soignants dans les équipes. «Ces dernières années, on a aussi assisté à une féminisation des effectifs infirmiers en psychiatrie et à une évolution de la formation», ajoute Denys Robiliard. Il évoque notamment la disparition, en 1992, du diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique. Depuis, il n’existe plus qu’un seul et même diplôme pour tous les infirmiers.
«Désormais, les services connaissent souvent un turnover important d’infirmières, souvent jeunes et qui arrivent là sans aucune expérience de la psychiatrie. Résultat, elles ont souvent plus de mal à gérer des patients démonstratifs et agressifs», constate Danièle Hagen. «Avant, nous avions des infirmiers psychiatriques expérimentés qui “sentaient” bien les patients et étaient capables de prévenir les situations de crise», ajoute le docteur Santos. «La formation et l’expérience des équipes sont des éléments déterminants», renchérit le professeur Senon.
Pour l’avenir, tant Jean-Marie Delarue que Denys Robiliard plaident pour que tout recours à l’isolement et à la contention soit signalé dans un registre spécifique. «Les éléments à consigner doivent comprendre l’heure de début et de fin de la mesure, les circonstances d’espèce, les raisons ayant motivé le recours à la mesure, le nom du médecin l’ayant prescrite ou approuvée dans un délai raisonnable», souligne le contrôleur général dans son rapport.
«C’est indispensable pour s’assurer que ces pratiques restent réservées à des cas extrêmes et éviter toute banalisation», insiste Alain Monnier, membre de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades ou handicapées psychiques (Unafam). «Ce qu’il faudrait, c’est surtout qu’une institution extérieure puisse venir dans les services pour interroger les pratiques», ajoute Dominique Friard.
Mais pour certains, cette évolution doit surtout inciter à s’interroger sur l’état de la psychiatrie en France. «Le fait que la contention soit de plus en plus utilisée est quand même le signe qu’elle ne va pas très bien», estime le docteur Jean-Claude Pénochet, président du Syndicat des psychiatres des hôpitaux.
--------------------
LA CONTENTION «CHIMIQUE»
La contention «chimique» est une question «délicate» selon le contrôleur des lieux de privation de liberté. Dans son rapport, il constate que certains patients continuent à recevoir des «doses massives» de médicaments, même lorsque la crise est passée et que la contention physique a été levée : «Par une application excessive du principe de précaution, des doses importantes de neuroleptiques continuent d’être administrées, faisant subir aux patients de lourds effets secondaires.»
Jean-Marie Delarue constate que, d’un établissement à l’autre, la pratique de la «contention chimique» est très variable : «Dans certains établissements de santé mentale de droit commun, les patients sont tellement sédatés qu’il est difficile d’échanger avec eux, alors que dans d’autres, y compris en UMD (unités pour malades difficiles), il est tout à fait possible de dialoguer», souligne le rapport.
(1) L’isolement en psychiatrie : séquestration ou soin ?, Elsevier Masson, 2002. La revue Santé mentale a publié, en juin 2009, un dossier très complet sur le «vécu en chambre d’isolement»
Pierre Bienvault
A l’hôpital Ambroise-Paré, un film pour sensibiliser les soignants
->http://www.la-croix.com/Ethique/Sciences-Ethique/Sciences/La-psychiatrie-s-interroge-face-a-la-banalisation-de-l-isolement-et-de-la-contention-2014-03-17-1121536
Deux rapports alertent sur le développement de la contention et de l’isolement en psychiatrie. Des soignants s’inquiètent de ce recours à ces pratiques, thérapeutiques mais aussi attentatoires aux libertés.
Avec cet article :
A l’hôpital Ambroise-Paré, un film pour sensibiliser les soignants
Michel Caire : « L’usage de la contention remonte à l’Antiquité »
Dans quelles conditions est-il légitime de placer à l’isolement ou d’attacher des patients dans des services de psychiatrie ? Et assiste-on aujourd’hui à un développement de ces pratiques, parfois nécessaires sur un plan thérapeutique, mais aussi potentiellement attentatoires aux libertés individuelles ? Même si elles ne font pas la une de l’actualité, ces questions sensibles se retrouvent une nouvelle fois au cœur du débat public.
Coup sur coup, deux rapports viennent de tirer la sonnette d’alarme. Le plus récent, publié la semaine dernière, est le rapport annuel du contrôleur général des lieux de privation de liberté. «Il n’est pas question de discuter ici le fait que certains patients particulièrement agités, dangereux pour eux-mêmes et pour les autres, puissent nécessiter le recours à l’isolement voire à la contention. Il n’en reste pas moins qu’une telle décision devrait répondre à des critères précis et des conditions déterminées, ce qui n’est pas toujours le cas», écrit Jean-Marie Delarue.
Il constate que les chambres d’isolement, parfois dépourvues «de commodités (un seau est alors laissé au patient)», ne sont pas non plus toujours équipées d’un bouton d’appel, ni d’horloge permettant au patient de se repérer dans le temps. «Les malades peuvent y être entravés, sanglés à leur lit par une main et un pied ; le moindre geste de la vie quotidienne – se nourrir, uriner – place alors la personne dans des conditions humiliantes», indique Jean-Marie Delarue.
Dans son rapport sur la santé mentale, rendu public à la fin de l’année (La Croix du 17 décembre ), le député PS de Loir-et-Cher, Denys Robiliard, dénonce lui aussi «un recours problématique» à la contention et à l’isolement. «C’est un phénomène difficile à appréhender car il n’existe aucune statistique, explique-t-il. Mais nous avons interrogé de nombreux professionnels qui, de manière majoritaire, nous ont dit que cela était en développement.»
Pour Denys Robiliard, cette évolution n’est en rien anodine. «Elle témoigne d’une perte de la culture de la relation humaine dans les établissements», souligne-t-il. L’isolement et la contention ne peuvent être mis en œuvre que sur prescription médicale. «Cela ne s’impose que si aucune autre solution n’est possible pour un patient agité qui se met en danger ou qui met en danger les soignants ou les autres patients. Et cette prescription doit être limitée dans le temps», explique le professeur Jean-Louis Senon, chef du pôle psychiatrie et urgences au CHU de Poitiers.
La situation est identique pour la mise à l’isolement, qui doit être prescrite pour une durée maximale de 24 heures, possiblement renouvelable. Mais certaines dérives semblent exister. Dans son rapport, Jean-Marie Delarue évoque le cas de patients «autistes et déficients chroniques», parfois placés en chambre d’isolement pour des durées qui se comptent en semaines, en mois, voire en années. «Les contrôleurs ont rencontré, dans une maison d’accueil spécialisée (MAS), un résident placé en chambre d’isolement depuis sept ans», indique-t-il.
En France, après la Seconde Guerre mondiale, toute une génération de psychiatres s’est mobilisée pour bannir l’isolement et la contention. Au point, affirment-ils, que cela était quasi marginal dans les années 1970 et 1980. «J’ai fait les trois quarts de ma carrière sans jamais avoir mis un patient sous contention», affirme le docteur Christiane Santos, secrétaire générale de l’Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique.
«Aujourd’hui, l’isolement est devenu une pratique routinière. Et la contention, bien que plus rare, a aussi tendance à se banaliser. Au point que beaucoup de soignants ne s’imaginent même pas qu’on puisse faire autrement», déplore Dominique Friard (1), infirmier de secteur psychiatrique au centre de santé mentale de Gap et rédacteur en chef adjoint de la revue Santé mentale. Pour certains psychiatres, tout cela n’est pas sans lien avec l’émergence d’un «climat sécuritaire», largement activé, selon eux, sous le mandat de Nicolas Sarkozy.
Ils estiment qu’un tournant s’est produit, fin 2008, lorsque le chef de l’État a annoncé un plan visant à mieux «sécuriser» les hôpitaux avec la création de 200 chambres d’isolement. Au-delà du débat politique, nul ne peut nier que, ces dernières années, la sécurité est devenue une préoccupation croissante pour de nombreux soignants, désarçonnés par le comportement parfois violent de certains patients. «Quand une équipe a peur, il est certain que le médecin va prescrire des contentions», a expliqué, à la commission Robiliard, Danièle Hagen, cadre de santé, référente du collectif psychiatrie de la Coordination nationale des infirmiers.
Pour le député, plusieurs facteurs doivent aussi être pris en compte. Le premier est la diminution du nombre de soignants dans les équipes. «Ces dernières années, on a aussi assisté à une féminisation des effectifs infirmiers en psychiatrie et à une évolution de la formation», ajoute Denys Robiliard. Il évoque notamment la disparition, en 1992, du diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique. Depuis, il n’existe plus qu’un seul et même diplôme pour tous les infirmiers.
«Désormais, les services connaissent souvent un turnover important d’infirmières, souvent jeunes et qui arrivent là sans aucune expérience de la psychiatrie. Résultat, elles ont souvent plus de mal à gérer des patients démonstratifs et agressifs», constate Danièle Hagen. «Avant, nous avions des infirmiers psychiatriques expérimentés qui “sentaient” bien les patients et étaient capables de prévenir les situations de crise», ajoute le docteur Santos. «La formation et l’expérience des équipes sont des éléments déterminants», renchérit le professeur Senon.
Pour l’avenir, tant Jean-Marie Delarue que Denys Robiliard plaident pour que tout recours à l’isolement et à la contention soit signalé dans un registre spécifique. «Les éléments à consigner doivent comprendre l’heure de début et de fin de la mesure, les circonstances d’espèce, les raisons ayant motivé le recours à la mesure, le nom du médecin l’ayant prescrite ou approuvée dans un délai raisonnable», souligne le contrôleur général dans son rapport.
«C’est indispensable pour s’assurer que ces pratiques restent réservées à des cas extrêmes et éviter toute banalisation», insiste Alain Monnier, membre de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades ou handicapées psychiques (Unafam). «Ce qu’il faudrait, c’est surtout qu’une institution extérieure puisse venir dans les services pour interroger les pratiques», ajoute Dominique Friard.
Mais pour certains, cette évolution doit surtout inciter à s’interroger sur l’état de la psychiatrie en France. «Le fait que la contention soit de plus en plus utilisée est quand même le signe qu’elle ne va pas très bien», estime le docteur Jean-Claude Pénochet, président du Syndicat des psychiatres des hôpitaux.
--------------------
LA CONTENTION «CHIMIQUE»
La contention «chimique» est une question «délicate» selon le contrôleur des lieux de privation de liberté. Dans son rapport, il constate que certains patients continuent à recevoir des «doses massives» de médicaments, même lorsque la crise est passée et que la contention physique a été levée : «Par une application excessive du principe de précaution, des doses importantes de neuroleptiques continuent d’être administrées, faisant subir aux patients de lourds effets secondaires.»
Jean-Marie Delarue constate que, d’un établissement à l’autre, la pratique de la «contention chimique» est très variable : «Dans certains établissements de santé mentale de droit commun, les patients sont tellement sédatés qu’il est difficile d’échanger avec eux, alors que dans d’autres, y compris en UMD (unités pour malades difficiles), il est tout à fait possible de dialoguer», souligne le rapport.
(1) L’isolement en psychiatrie : séquestration ou soin ?, Elsevier Masson, 2002. La revue Santé mentale a publié, en juin 2009, un dossier très complet sur le «vécu en chambre d’isolement»
Pierre Bienvault
A l’hôpital Ambroise-Paré, un film pour sensibiliser les soignants
->http://www.la-croix.com/Ethique/Sciences-Ethique/Sciences/La-psychiatrie-s-interroge-face-a-la-banalisation-de-l-isolement-et-de-la-contention-2014-03-17-1121536
yoyo- Nombre de messages : 348
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Contention en psychiatrie : quel est le vécu des soignants ?
Contention en psychiatrie : quel est le vécu des soignants ?
On observe un retour de l’usage des contentions en psychiatrie, pratique qui soulève de nombreuses questions éthiques.
La lettre Initiatiatives et pratiques collaboratives de la Haute autorité de santé présente les résultats d'une étude sur le vécu des soignants et la réalité des pratiques dans deux services d’urgences et deux services fermés en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Selon les chercheurs, les indications de la contention sont majoritairement liées à l’agitation et l’agressivité.
L’impact sur le patient paraît univoque dans le sens d’une diminution de l’agitation mais contradictoire sur l’anxiété.
Le vécu du soignant est émotionnellement riche et intense, souvent à tonalité négative : culpabilité, tristesse, frustration, colère, sentiment d’échec, peur avec la crainte de la banalisation.
Cependant dans certains cas c’est le sentiment de sécurisation du patient et de son entourage qui prévaut.
Pour la plupart des soignants cette pratique reste un acte de soins si elle s’exerce de manière adaptée et non systématique.
A l’inverse, près de 80% des soignants évoquent un risque d’utilisation de la contention pour pallier le manque de moyens et le défaut de tolérance, dans des structures hospitalières insuffisamment disponibles.
Cette étude évoque une pratique difficile, qui risque de traumatiser aussi bien les patients que les soignants si elle est exercée sans précautions.
Les auteurs recommandent d’envisager une prévention très en amont, par la formation des équipes à la prise en charge de la violence, par la sensibilisation aux principes de droits et de respect de la dignité des patients.
Usage de la contention en psychiatrie : vécu soignant et perspectives éthiques. Dr R. Bouet, CH Henri-Laborit, Poitiers. In : Initiatives et pratiques collaboratives, à consulter sur le Webzine de la HAS, has-sante.fr. rubrique I&DPC.
l'étude complète Usage de la contention en psychiatrie : vécu soignant et perspectives éthiques, J. Guivarch, N. Cano, a été publié dans l'Encéphale, n°4, vol. 39, septembre 2013 (30 euros).
http://www.santementale.fr/actualites/contention-en-psychiatrie-quel-est-le-vecu-des-soignants.html
On observe un retour de l’usage des contentions en psychiatrie, pratique qui soulève de nombreuses questions éthiques.
La lettre Initiatiatives et pratiques collaboratives de la Haute autorité de santé présente les résultats d'une étude sur le vécu des soignants et la réalité des pratiques dans deux services d’urgences et deux services fermés en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Selon les chercheurs, les indications de la contention sont majoritairement liées à l’agitation et l’agressivité.
L’impact sur le patient paraît univoque dans le sens d’une diminution de l’agitation mais contradictoire sur l’anxiété.
Le vécu du soignant est émotionnellement riche et intense, souvent à tonalité négative : culpabilité, tristesse, frustration, colère, sentiment d’échec, peur avec la crainte de la banalisation.
Cependant dans certains cas c’est le sentiment de sécurisation du patient et de son entourage qui prévaut.
Pour la plupart des soignants cette pratique reste un acte de soins si elle s’exerce de manière adaptée et non systématique.
A l’inverse, près de 80% des soignants évoquent un risque d’utilisation de la contention pour pallier le manque de moyens et le défaut de tolérance, dans des structures hospitalières insuffisamment disponibles.
Cette étude évoque une pratique difficile, qui risque de traumatiser aussi bien les patients que les soignants si elle est exercée sans précautions.
Les auteurs recommandent d’envisager une prévention très en amont, par la formation des équipes à la prise en charge de la violence, par la sensibilisation aux principes de droits et de respect de la dignité des patients.
Usage de la contention en psychiatrie : vécu soignant et perspectives éthiques. Dr R. Bouet, CH Henri-Laborit, Poitiers. In : Initiatives et pratiques collaboratives, à consulter sur le Webzine de la HAS, has-sante.fr. rubrique I&DPC.
l'étude complète Usage de la contention en psychiatrie : vécu soignant et perspectives éthiques, J. Guivarch, N. Cano, a été publié dans l'Encéphale, n°4, vol. 39, septembre 2013 (30 euros).
http://www.santementale.fr/actualites/contention-en-psychiatrie-quel-est-le-vecu-des-soignants.html
Andrée- Nombre de messages : 2268
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Date d'inscription : 22/05/2013
Re: Santé mentale n°139 — Le vécu en chambre d'isolement
Je croyais naïvement que la contention en milieu psychiatrique n'existait plus
Et bien non , je viens de l'apprendre récemment
Et dans les maisons de retraite ?
On ne m'enlèvera pas de l'idée que ma soeur est morte étranglée par une contention . Je pense qu'elle a du rester pendue aux barrières qui entouraient son lit .(elle essayait sans cesse d'escalader ...)
Bref le médecin de service a délivré le certificat d'inhumer en précisant qu'il n'y avait rien eu d'anormal ...
J'en doute fort
Et bien non , je viens de l'apprendre récemment
Et dans les maisons de retraite ?
On ne m'enlèvera pas de l'idée que ma soeur est morte étranglée par une contention . Je pense qu'elle a du rester pendue aux barrières qui entouraient son lit .(elle essayait sans cesse d'escalader ...)
Bref le médecin de service a délivré le certificat d'inhumer en précisant qu'il n'y avait rien eu d'anormal ...
J'en doute fort
Invité- Invité
Revue Santé mentale n° 199 : « La liberté d'aller et venir en psychiatrie »
Bonjour, !
Revue Santé Mentale
N° 199 Juin 2015
««« La liberté d'aller et venir en psychiatrie
Entre éthique et droit, comment mettre en œuvre des soins qui nécessitent parfois de limiter la liberté d’aller et venir d’un patient ? Soigner sans fermer les portes est devenu au fil du temps une approche de plus en plus rare, dans un contexte administratif et organisationnel toujours plus tendu. Les usagers dénoncent des abus et les soignants eux-mêmes vivent mal ces situations. Il faut d’abord questionner les pratiques dans chaque unité de soin et pour chaque patient.
http://www.santementale.fr/la-revue/numero-du-mois/
»»»
Cette page est une page générique dont le contenu change tous les mois, à chaque nouveau numéro.
Pour retrouver tout n° ancien : http://www.santementale.fr/boutique/ (recherche par n°)
Bonne journée. Bises aux filles . Jacques
Revue Santé Mentale
N° 199 Juin 2015
««« La liberté d'aller et venir en psychiatrie
Entre éthique et droit, comment mettre en œuvre des soins qui nécessitent parfois de limiter la liberté d’aller et venir d’un patient ? Soigner sans fermer les portes est devenu au fil du temps une approche de plus en plus rare, dans un contexte administratif et organisationnel toujours plus tendu. Les usagers dénoncent des abus et les soignants eux-mêmes vivent mal ces situations. Il faut d’abord questionner les pratiques dans chaque unité de soin et pour chaque patient.
http://www.santementale.fr/la-revue/numero-du-mois/
»»»
Cette page est une page générique dont le contenu change tous les mois, à chaque nouveau numéro.
Pour retrouver tout n° ancien : http://www.santementale.fr/boutique/ (recherche par n°)
Bonne journée. Bises aux filles . Jacques
Le CH Gérard Marchant se mobilise pour réduire la contention
Bonjour,
lu sur
Santé mentale.fr
Le CH Gérard Marchant se mobilise pour réduire la contention.
La contention physique, outil thérapeutique ou mesure de protection ? Grâce à la thèse réalisée par le Docteur Raphaël CARRE, médecin psychiatre au Centre hospitalier Gérard Marchant à Toulouse, l’hôpital interroge les pratiques médicales et soignantes autour de la contention physique.
Si la contention physique est une pratique fréquente en psychiatrie, elle reste très peu abordée dans la littérature scientifique.
Les rares études sur le sujet ne permettent pas de prouver son efficacité thérapeutique et mettent l’accent sur ses nombreux effets secondaires.
C’est ce constat qui a poussé Raphaël Carré, interne en psychiatrie au CH, à dédier sa thèse à l’étude du vécu des patients face à cette procédure.
Pour le Docteur Anne-Hélène Moncany, psychiatre au CH et directrice de la thèse, tout l’intérêt de ces travaux réside dans le choix de M. Carré, de s’intéresser d’abord aux ressentis et expériences des patients « loin du corpus théorique autour de la contention physique, c’est le vécu de la personne qui va conditionner la prise en charge future.
Le travail du Dr Carré m’a immédiatement intéressée car il permettait d’identifier ces détails qui permettent de rendre la contention physique moins insupportable lorsqu’elle est strictement nécessaire.
Ce sont ces applications concrètes et rapidement transposables dans les pratiques qui font toute la valeur d’un travail de thèse médical. »
Un vécu essentiellement négatif
Des entretiens semi-directifs ont été réalisés, en 2014, auprès de 29 patients afin d’évaluer leur vécu vis à vis de leur expérience de la contention physique.
La trame de l’entretien permettait au patient de décrire son ressenti sur trois grands temps de la procédure :
1. la situation ayant conduit à la contention physique puis à la mise sous contentions en elle-même ;
2. le vécu tout au long du maintien sous contentions ;
3. la description des rapports avec l’équipe soignante tout au long de la procédure.
Il en ressort un vécu essentiellement négatif pour le patient.
Les thèmes d’agressivité et de violence, d’impuissance et de dépendance, de punition et de sanction, de déshumanisation sont récurrents dans le discours des patients inclus dans cette étude.
Un constat qui ne restera pas lettre morte
Le Centre hospitalier s’est saisi de cette étude pour proposer des améliorations à la mise en place de la contention physique, ainsi que des alternatives en vue de limiter au maximum sa pratique.
Des sessions de formation s’adressant à l’ensemble du personnel médical et soignant ont été mises en place afin de permettre de questionner collectivement les pratiques sur le sujet : contexte clinique, abord éthique et théorique, améliorations et alternatives possibles de sa pratique.
Source : Carre, Raphaël (2014) Contention physique : revue de la littérature et étude qualitative du vécu des patients. Thèse d'exercice en Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.
http://www.santementale.fr/actualites/le-ch-gerard-marchant-mobilise-pour-reduire-le-recours-a-la-contention.html
lu sur
Santé mentale.fr
Le CH Gérard Marchant se mobilise pour réduire la contention.
La contention physique, outil thérapeutique ou mesure de protection ? Grâce à la thèse réalisée par le Docteur Raphaël CARRE, médecin psychiatre au Centre hospitalier Gérard Marchant à Toulouse, l’hôpital interroge les pratiques médicales et soignantes autour de la contention physique.
Si la contention physique est une pratique fréquente en psychiatrie, elle reste très peu abordée dans la littérature scientifique.
Les rares études sur le sujet ne permettent pas de prouver son efficacité thérapeutique et mettent l’accent sur ses nombreux effets secondaires.
C’est ce constat qui a poussé Raphaël Carré, interne en psychiatrie au CH, à dédier sa thèse à l’étude du vécu des patients face à cette procédure.
Pour le Docteur Anne-Hélène Moncany, psychiatre au CH et directrice de la thèse, tout l’intérêt de ces travaux réside dans le choix de M. Carré, de s’intéresser d’abord aux ressentis et expériences des patients « loin du corpus théorique autour de la contention physique, c’est le vécu de la personne qui va conditionner la prise en charge future.
Le travail du Dr Carré m’a immédiatement intéressée car il permettait d’identifier ces détails qui permettent de rendre la contention physique moins insupportable lorsqu’elle est strictement nécessaire.
Ce sont ces applications concrètes et rapidement transposables dans les pratiques qui font toute la valeur d’un travail de thèse médical. »
Un vécu essentiellement négatif
Des entretiens semi-directifs ont été réalisés, en 2014, auprès de 29 patients afin d’évaluer leur vécu vis à vis de leur expérience de la contention physique.
La trame de l’entretien permettait au patient de décrire son ressenti sur trois grands temps de la procédure :
1. la situation ayant conduit à la contention physique puis à la mise sous contentions en elle-même ;
2. le vécu tout au long du maintien sous contentions ;
3. la description des rapports avec l’équipe soignante tout au long de la procédure.
Il en ressort un vécu essentiellement négatif pour le patient.
Les thèmes d’agressivité et de violence, d’impuissance et de dépendance, de punition et de sanction, de déshumanisation sont récurrents dans le discours des patients inclus dans cette étude.
Un constat qui ne restera pas lettre morte
Le Centre hospitalier s’est saisi de cette étude pour proposer des améliorations à la mise en place de la contention physique, ainsi que des alternatives en vue de limiter au maximum sa pratique.
Des sessions de formation s’adressant à l’ensemble du personnel médical et soignant ont été mises en place afin de permettre de questionner collectivement les pratiques sur le sujet : contexte clinique, abord éthique et théorique, améliorations et alternatives possibles de sa pratique.
Source : Carre, Raphaël (2014) Contention physique : revue de la littérature et étude qualitative du vécu des patients. Thèse d'exercice en Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.
http://www.santementale.fr/actualites/le-ch-gerard-marchant-mobilise-pour-reduire-le-recours-a-la-contention.html
Andrée- Nombre de messages : 2268
Type troubles : TB
Date d'inscription : 22/05/2013
les députés veulent limiter l'isolement et la contention (avril 2015) - mort à Henri Ey (Paris 13ème) en février 2008
Bonjour,
Plus récemment, les députés veulent limiter le placement à l'isolement et la contention des patients dans les hôpitaux psychiatriques.
http://www.allodocteurs.fr/se-soigner/politique-sante/psychiatrie-les-deputes-veulent-limiter-l-isolement-et-la-contention_16047.html
Sans doute pour éviter que se reproduisent des drames comme celui-ci : http://soutien.philippe.free.fr/
Plus récemment, les députés veulent limiter le placement à l'isolement et la contention des patients dans les hôpitaux psychiatriques.
http://www.allodocteurs.fr/se-soigner/politique-sante/psychiatrie-les-deputes-veulent-limiter-l-isolement-et-la-contention_16047.html
Sans doute pour éviter que se reproduisent des drames comme celui-ci : http://soutien.philippe.free.fr/
paumée- Nombre de messages : 969
Type troubles : BP II - Troubles circulaires (sans euthymie)
Date d'inscription : 04/05/2008
Re: Santé mentale n°139 — Le vécu en chambre d'isolement
"L’isolement et la contention ne peuvent être mis en œuvre que sur prescription médicale. «Cela ne s’impose que si aucune autre solution n’est possible pour un patient agité qui se met en danger ou qui met en danger les soignants ou les autres patients. Et cette prescription doit être limitée dans le temps» " [...]
Lorsque j'étais à l'hopital les infirmiers s'acharnaient ( je vous jure que c'est vrai ) à mettre en isolement une personne qui semblait en grande souffrance, totalement désorientée, elle pleurait tout le temps et parfois criait , on aurait dit qu'elle avait peur , terriblement peur et on l'a mettait en isolement des heures durant , ca me fendait le coeur, je ressentais la tristesse, le désespoir de cette femme qui avait perdue la parole mais peu etre pas toute sa tête... on l'enfermait alors qu'elle n'était dangereuse pour personne ni pour elle même, on l'enfermait parce que , attention je vais citer les mots des soignants : " tu peux pas arrêter de pleurer deux minutes tu gênes tout le monde ici " ou encore " si tu continues de pleurer ou crier tu passes à l'isolement !! " et le tout sur un ton autoritaire qui me donnait envie de gerber , du coup la femme pleurait encore plus et c'etait avant l'heure du repas, elle a même pas mangé..... Je hais ces hôpitaux psychiatrique !
Lorsque j'étais à l'hopital les infirmiers s'acharnaient ( je vous jure que c'est vrai ) à mettre en isolement une personne qui semblait en grande souffrance, totalement désorientée, elle pleurait tout le temps et parfois criait , on aurait dit qu'elle avait peur , terriblement peur et on l'a mettait en isolement des heures durant , ca me fendait le coeur, je ressentais la tristesse, le désespoir de cette femme qui avait perdue la parole mais peu etre pas toute sa tête... on l'enfermait alors qu'elle n'était dangereuse pour personne ni pour elle même, on l'enfermait parce que , attention je vais citer les mots des soignants : " tu peux pas arrêter de pleurer deux minutes tu gênes tout le monde ici " ou encore " si tu continues de pleurer ou crier tu passes à l'isolement !! " et le tout sur un ton autoritaire qui me donnait envie de gerber , du coup la femme pleurait encore plus et c'etait avant l'heure du repas, elle a même pas mangé..... Je hais ces hôpitaux psychiatrique !
lvnaneptvna- Nombre de messages : 14
Age : 33
Type troubles : bipolaire, agoraphobie,trouble panique et émétophobie
Emploi / Statut : temps partiel dans un atelier menuiserie de réinsertion pro
Date d'inscription : 22/08/2015
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