Médicaments versus psychothérapie

[chispa]

La question a été posée par l'animatrice dans l'émission radio, sur "la première" chaine public de radio belge

http://www.rtbf.be/lapremiere/emission_tout-autre-chose?id=990 les troubles bipolaires 9/06/2010

Les psychiatres (Pierre Skepens, directeur d'une clinique, et Pr Slavonic, directeur de section psychiatrie d'un hôpital universitaire) ont répondu quelque chose d'éminament intéressant, et basé sur des études disent ils :

si on considère que les médicaments apportent plus ou moins 30% d'amélioration pour le TB, et qu'une psychothérapie apporte aussi 30% d'amélioration, des études ont montrés que les deux combinés apportent non pas la somme des deux, mais un résultat supérieur à la somme des deux;
donc (il n'ont pas cité de chiffres) mais ce serait donc effectifs à plus de 60% quand on combine psychothérapie et médicaments;

Voici quelque chose d'important à savoir pour les tenants d'une approche toute seule (médocs) ou bien d'une autre toute seule (psychothérapie) : aucune n'est inutile, mais les deux sont tout à fait recommandées ensemble

[chispa]

je viens de terminer le livre "de l'exaltation à la dépression" de Kay Redfield jamison, bipolaire et psychiatre spécialiste du trouble bipolaire elle même. Voilà ce qu'elle pense du sujet.

Je ne peux plus concevoir de mener une existence normale sans lithium et sans le bienfait de la psychothérapie. Le lithium prévient mes envolées séduisantes mais désastreuse, atténue mes dépressions, démêle le bon du mauvais de mon processus mental, me ralentit, m'apaise, m'empêche de ruiner ma carrière et mes relations, me maintient hors d' l'hôpital, en vie, et rend la psychothérapie possible. Mais la psychothérapie guérit au-delà de toute expression. elle tire signification de la confusion, réfrène les pensées et sentiments terrifiants, restaure un certain controle, un certain espoir et la possibilité de tirer les lessons de tout cela. Les pillules n'ont pas le pouvoir de vous ramener en douceur à le réalité. Elles vous remettent la tête à l'endroit, et ça tangue, parfois au dela du supportable. La psychothérapie est un sanctuaire et un champ de bataille, un lieu où j'ai été psychotique, névrotique, euphorique, confuse, désespérée au-delà de tout. Mais toujours, c'est là où j'ai cru, ou appris à croire que je serais un jour capable d'affronter ce qui m'arrivait.
Aucune pillule ne peuet m'aider à résoudre le problème de ne pas vouloir prendre mes pillules. De même, aucune somme de psychothérapie ne peut seule faire obstacle à mes accès de manie et de mélancolie. Les deux approches mes sont nécessaires. Chose étrange de devoir la vie aux pilules, à sa propre obstination, et à cette incomparable et tout simplement profonde relation appelée "psychothérapie'"