Trouble bipolaire — Maniaco-dépression
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Dépression résistante et TCC

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Message  Invité Lun 31 Déc 2012 - 23:36

Dépression résistante et TCC

12 décembre 2012 Par Igor Thiriez

Les antidépresseurs se révèlent insuffisamment efficaces dans deux tiers des cas de dépression caractérisée. Le pronostic de ces patients peu ou pas aidés par le traitement médicamenteux demeure globalement médiocre et souvent lié à la pertinence de mesures complémentaires mises en place par eux-mêmes ou leur médecin.

La « cuisine » médicamenteuse (changement, ajout d’un second antidépresseur ou d’un stabilisateur de l’humeur) peut satisfaire autant qu’elle peut exposer à davantage d’effets secondaires voire à des escalades plus ou moins hasardeuses. La psychothérapie est souvent brandie comme la grande mesure noble et salvatrice qui permettra au patient de se libérer de ses vieux démons, et de guérir, s’il le veut bien. Étrangement, cette vision très caricaturale est aussi bien présente chez les professionnels que chez les patients et leur entourage. Dans notre beau pays, la psychothérapie est majoritairement imprégnée par la psychanalyse dont les principes entretiennent cette pensée magique.

Les patients s’engouffrent alors dans un puits sans fond à la recherche d’une révélation, d’un « déclic », d’un traumatisme ignoré, oublié ou refoulé qui pourrait expliquer d’une manière ou d’une autre leur souffrance actuelle. Certains se lassent, d’autres persistent et finissent parfois par aller mieux (la dépression peut aussi évoluer spontanément vers la rémission). D’autres encore s’orientent vers une thérapie cognitive et comportementale (TCC), davantage axée sur le présent, l’avenir et la recherche active de solutions. Cette méthode n’est certainement pas miraculeuse mais ses représentants ont au moins la décence d’évaluer leur efficacité selon les principes de la médecine basée sur les preuves.

Une étude récemment publiée dans le prestigieux Lancet évalue l’efficacité de la TCC en complément d’un traitement antidépresseur insuffisamment ou non efficace.

Les 469 participants à cette étude présentent un épisode dépressif sévère (28%), modéré (58%) ou léger (14%) qui ne s’inscrit pas dans l’évolution d’un trouble bipolaire, d’une schizophrénie ou d’un abus de substances. Ils bénéficient tous d’un traitement antidépresseur depuis au moins 6 semaines et sont répartis aléatoirement dans deux groupes : le premier est dédié à la prise en charge classique ou habituelle, au second y sont ajoutées entre 12 et 18 heures de TCC.

Les résultats sont plutôt encourageants :

À 6 mois, 46% des patients du groupe TCC sont répondeurs (disparition de plus de la moitié des symptômes dépressifs) contre 22% dans l’autre groupe.
À 1 an, 55% des patients du groupe TCC sont répondeurs contre 31%.


Si de plus en plus de professionnels se forment aux TCC, il reste encore extrêmement difficile d’en bénéficier, même en région parisienne. Mieux vaut être riche et/ou savoir attendre. Les psychiatres ne disposent souvent pas du temps nécessaire pour une activité purement psychothérapeutique. Lorsque c’est le cas, il faut choisir entre des tarifs souvent très dissuasifs en libéral et des délais d’attente intolérables dans les établissements publics, qu’il s’agisse de psychiatres ou de psychologues.

La psychiatrie publique sectorielle, hospitalière ou ambulatoire, toujours très imprégnée de psychanalyse, contrarie l’ouverture à d’autres courants. L’offre de soin de la plupart des centres médico-psychologiques (CMP) reste ainsi globalement verrouillée sur l’orientation psychanalytique, au détriment des patients.


Wiles N and al. Cognitive behavioural therapy as an adjunct to pharmacotherapy for primary care based patients with treatment resistant depression: results of the CoBalT randomised controlled trial. The Lancet – 7 December 2012 DOI: 10.1016/S0140-6736(12)61552-9


Nota : je garde en mémoire le triste constat des personnes atteintes d'autisme.

Arrow https://igorthiriez.wordpress.com/2012/12/12/depression-resistante-et-tcc/

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Message  Invité Mar 1 Jan 2013 - 3:05

Mon psy d'orientation analytique m'a dit que les TCC peuvent améliorer le tableau clinique, mais que sinon c'était de la connerie (sic), parce que ça n'allait pas en profondeur

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Message  Invité Mer 2 Jan 2013 - 2:49

kikoo dadou,

Je me pose simplement ces questions.

Pourquoi se contenter de "bouffer" pleins de médocs si certaines thérapies peuvent apporter une amélioration et diminuer certaines médications et j'irais même plus loin, modifier sa personnalité afin qu'elle soit mieux armée, si on peut mettre bout à bout certains méthodes, en privilégiant le thymo ou cas de force majeur lors de crise maniaque.

Et même si le travail de la méditation, des TCC ou autres n'apportent que 15 % de bénéfiques à notre santé au lieu d'avaler des cachets pourquoi ne pas tenter ??? (je n'exclue tjs pas le thymo)

La réponse est dans l'article : elles ne sont pas à la portée de tous, quel dommage.

J'ai un ami qui après des années de batailles et de pleins de traitements subit des ECT depuis 1 an 1/2 et petit à petit sa panoplie de médocs à diminuer, le gros problème : la mémoire.


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Message  désiré Mer 2 Jan 2013 - 11:02

Bonjour,peut-etre que je serais hors sujet
mais dans la complémentarité des médocs
avec les rendez-vous psychiatre et psychologue
il est un fait dans les centre CMP "je prends cet exemple car je suis dans ce cas ,
aucun travail sur la méditation est fait
alors que comme dit YOYO celà peut apporter un mieux etre aux patients
Moi je participe à un atelier chant" avec 5m de relachement musculaire"pour se mettre en condition
mais aucunes séances de méditation proposées ou en vue
Alors je sais pas comment celà se passe ailleurs ,si vous avez des témoignages
On dit que soit disant la méditation éloigne les maladies ,chez les bien portants ,alors pourquoi n'en pas faire autant chez les "patients" Question
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Message  chispa Ven 4 Jan 2013 - 22:33

Il y a même une évolution des thérapies cognitivocomportementales qui se combine avec la méditation. Ca s'appelle la thérapie de pleine conscience. J'ai trouvé où on en faisait pas trop loin de chez moi, et je compte bien m'y inscrire un de ces jours. Celle là s'est en groupe et s'est pas dix séances.

Arrow http://www.pleine-conscience.be/la-pleine-conscience/

Ce n'est pas celle là que je voudrais suivre (trop chère) mais j'aime bien le site
chispa
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https://bipolairemd2008.forum-actif.eu/temoignages-f3/sentier-de-

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Message  Invité Sam 20 Juil 2013 - 15:45


Traiter les dépressions avec les thérapies cognitives comportementales
Christine Mirabel-Sarron


17 Janvier 2013

Les thérapies cognitives comportementales (TCC) résultent d’une démarche psychologique proposée depuis les années 1920 qui découle directement du savoir scientifique issu de la psychologie expérimentale dans les domaines des émotions, et de l’apprentissage des comportements de l’être humain.

Les différents acquis de la psychologie scientifique ont ainsi modelé au fur et à mesure la démarche comportementale et cognitive qui continue d’ailleurs à évoluer avec les résultats récents des sciences cognitives.

- Qu’est-ce que les thérapies cognitives comportementales ?

Les TCC sont des psychothérapies verbales dont le but est d’apprendre au patient certaines compétences psychologiques afin de l’aider à mieux faire face à ses problèmes.

Cette démarche psychologique a pour spécificités :


  • l'attention portée sur les aspects actuels de la souffrance de l’individu et des conditions         environnementales ;


  • une relation thérapeute-patient très interactive, collaborative,  dans laquelle chacun échange ses points de vue  afin de résoudre au mieux les difficultés du sujet. Le thérapeute très empathique, ouvert, participatif, construit avec le patient une alliance thérapeutique forte facilitant l’acquisition d’outils psychologiques utiles à la gestion émotionnelle ;

  • l'évaluation clinique et psychologique effectuée avant le démarrage de la thérapie, puis renouvelée en fin de contrat thérapeutique. Elle permet de mesurer les améliorations obtenues ;
    des modalités de traitement, clairement définies dans un contrat thérapeutique.


Car la thérapie ne s’arrête pas aux séances avec le thérapeute, un travail quotidien est demandé au patient appelé « tâches à domicile » qui sont définies pendant l’entretien, directement en rapport avec la thématique débattue.

- Quels types de dépressions peuvent se soigner grâce aux TCC ?

Les premières publications concernent l'efficacité des TCC pour les dépressions d'intensité légère ou modérée sans traitement antidépresseur ; les études portent ensuite sur des dépressions modérées suivies en ambulatoires et recevant des antidépresseurs, puis dans les années 80 à l’intention des dépressions sévères hospitalisées.

Dès les années 80, les TCC sont utilisées en traitement combiné avec des antidépresseurs, une association efficace, y compris pour les états dépressifs majeurs hospitalisés : le taux de récidive dépressive est alors diminué d’environ 35 %.

Au total, les TCC concernent toutes les dépressions quelle que soit leur intensité, mêmes celles associées à un trouble de la personnalité.

En revanche les dépressions mélancoliques restent toujours une contre-indication, ainsi que l’existence  d’éléments délirants, d’une détérioration mentale ou d’une maladie organique avec déficit cognitif central.

Depuis les années 90, les TCC sont également utilisées au profit des patients déprimés à haut risque de récidive, présentant des symptômes résiduels (Mirabel-Sarron, 2007[$]).  De nouvelles adaptations de la TCC sont apparues tout en prolongeant le traitement antidépresseur : séances de consolidation sur douze mois, association à d’autres approches de manière séquentielle, telle que la pleine conscience (mindfulness) , MBCT (Mirabel-Sarron et al, Dunod 2012). Cette méthode combine la démarche de pleine conscience du Pr Kabat-Zinn avec des éléments issus de la thérapie comportementale et cognitive de Beck, Rush et Emery (1979).

 - Les TCC sont-elles vraiment efficaces pour traiter les dépressions ?

Plus de 200 études validées ont démontré l'efficacité des TCC sur l’amélioration des symptômes dépressifs  à court et moyen terme dans différentes populations de déprimés, adolescents, adultes ou personnes âgées. Dobson, en 1989, répertorie 28 études effectuées entre 1977 et 1987. Elles montrent une thérapie 70 % plus efficace que les autres aides psychologiques et une efficacité similaire aux médicaments antidépresseurs.

Une seconde série d’essais cliniques a pour objectif d’évaluer l’impact des TCC à moyen et long terme.

Gloagen répertorie 78 études publiées entre 1985 et 1996. Ces études montrent un effet préventif des TCC : en moyenne, 29 % des patients ayant suivi une TCC rechutent à un an, contre 60 % des patients sous antidépresseurs. La revue montre que les patients qui bénéficient des deux approches combinées réduisent de 60 % le taux de rechutes et obtiennent ainsi un gain considérable.

Quelques années plus tard, Vittengl [vittengl 1999] poursuit cette revue de littérature. Toutes les études constatent même après arrêt de la thérapie à un an, un taux de récidive très réduit.

Ces thérapies brèves ont donc montré leur efficacité dans l’accélération de la rémission clinique et la diminution du taux des récidives dépressives. Elles agissent au niveau des symptômes, en augmentant le taux d’activités volontaires du patient, au niveau des modes de pensée dépressifs en les identifiant et, au niveau des vulnérabilité psychologiques personnelles, en repérant les « schémas cognitifs » qui contribuent fortement à l’état dépressif et à ses rechutes.

- Quelle alliance thérapeutique se noue avec le patient ?

L’alliance thérapeutique est différente selon les types de patients et les formes de souffrances émotionnelles.

Avec un sujet déprimé, le cadre doit être adapté (longueur de l’entretien réduit, etc.),  le projet d’entretien définit des stratégies d’entretiens permettant au  patient de mieux mémoriser les informations échangées…

À ma connaissance c’est la seule psychothérapie qui peut se réaliser en phase d’état de la dépression, sans attendre que le patient soit en rémission de ses symptômes, c’est pourquoi les stratégies d’entretiens sont adaptées à cette phase symptomatique.

 © Dunod Éditeur, janvier 2013


www.dunod.com/interview/traiter-les-depressions-avec-les-therapies-cognitives-comportementales

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