Café philo : médicaments et pensée
3 participants
Trouble bipolaire — Maniaco-dépression :: Angie :: Forum syne - Trouble bipolaire / MD :: Les médicaments
Page 1 sur 1
Café philo : médicaments et pensée
Bonjour à tous,
La maladie psychique amène son lot d’expériences déroutantes.
D’abord, la maladie crée artificiellement un avant, un pendant et un après. Souvent, les troubles bipolaires émergent entre l’adolescence et l’âge adulte, du coup avant d’être touché par des symptômes, l’individu connaît la «normalité» (sachant, que l’équilibre psychologique peut parfois déjà être fragile).
Ainsi, ce qui apparaît d’abord comme déroutant c’est qu’une maladie puisse à ce point changer l’individu, perturber son identité même. Le « je pense donc je suis » de DESCARTES exclue les personnes souffrant de troubles psychiques.
Ce qui personnellement m’a également déroutée, c’est qu’une action médicamenteuse puisse agir sur ces perturbations et participer à la reprise du cours de l’existence. Comment est-il possible que nos pensées, si impalpables, soient influencées par des pilules, elles, bien matérielles ?
Je me suis dis : notre identité dépendrait-elle d’un équilibre plus chimique que psychologique ?
En même temps, ces expérimentations me confirmaient la nature en partie organique de mes troubles psychiques et renforçaient ma conscience de la maladie.
A présent, j’ai une vie épanouissante, qui n’est ni un retour en arrière, ni complètement indépendante de l’expérience traversée.
J’ai une nouvelle identité, à l’image de ce que j’ai souhaité devenir.
Bon cheminement à tous,
NB : Cette réflexion est axée sur les aspects médicamenteux, mais il est important de rappeler qu’ils ne constituent pas l’entièreté des démarches thérapeutiques.
Clémentine
La maladie psychique amène son lot d’expériences déroutantes.
D’abord, la maladie crée artificiellement un avant, un pendant et un après. Souvent, les troubles bipolaires émergent entre l’adolescence et l’âge adulte, du coup avant d’être touché par des symptômes, l’individu connaît la «normalité» (sachant, que l’équilibre psychologique peut parfois déjà être fragile).
Ainsi, ce qui apparaît d’abord comme déroutant c’est qu’une maladie puisse à ce point changer l’individu, perturber son identité même. Le « je pense donc je suis » de DESCARTES exclue les personnes souffrant de troubles psychiques.
Ce qui personnellement m’a également déroutée, c’est qu’une action médicamenteuse puisse agir sur ces perturbations et participer à la reprise du cours de l’existence. Comment est-il possible que nos pensées, si impalpables, soient influencées par des pilules, elles, bien matérielles ?
Je me suis dis : notre identité dépendrait-elle d’un équilibre plus chimique que psychologique ?
En même temps, ces expérimentations me confirmaient la nature en partie organique de mes troubles psychiques et renforçaient ma conscience de la maladie.
A présent, j’ai une vie épanouissante, qui n’est ni un retour en arrière, ni complètement indépendante de l’expérience traversée.
J’ai une nouvelle identité, à l’image de ce que j’ai souhaité devenir.
Bon cheminement à tous,
NB : Cette réflexion est axée sur les aspects médicamenteux, mais il est important de rappeler qu’ils ne constituent pas l’entièreté des démarches thérapeutiques.
Clémentine
Invité- Invité
Re: Café philo : médicaments et pensée
Clémentine a écrit:...
J’ai une nouvelle identité, à l’image de ce que j’ai souhaité devenir.
...
Déjà, merci pour ton post.
Pour ma part, je ne crois pas à une "nouvelle identité", mais plutôt que tu es parvenue à la découvrir et à la réaliser.
Je te dis bravo.
Bises.
Invité- Invité
Re: Café philo : médicaments et pensée
coucou clementine
tres bien vu tout ça ...
le stabilisation demande avant tout un travail sur soi ....l'aide apporté par les medicaments est indispensable bien sur mais sans ce travail sur soi le malade stagne et ne se (re) trouve pas ...il faut quelquefois des années pour arriver a ce stade de stabilisation et ce bien etre attendu par tous les malades ...
je suis ravie que tu aies trouvé cette sérénité ....que je souhaite a tous .....
merci d'avoir mis l'accent sur ce point .......
bises
mireille
tres bien vu tout ça ...
le stabilisation demande avant tout un travail sur soi ....l'aide apporté par les medicaments est indispensable bien sur mais sans ce travail sur soi le malade stagne et ne se (re) trouve pas ...il faut quelquefois des années pour arriver a ce stade de stabilisation et ce bien etre attendu par tous les malades ...
je suis ravie que tu aies trouvé cette sérénité ....que je souhaite a tous .....
merci d'avoir mis l'accent sur ce point .......
bises
mireille
mireille- Nombre de messages : 9254
Age : 77
Date d'inscription : 02/08/2008
Re: Café philo : médicaments et pensée
Merci Trouble.
Ce que je voulais dire par "nouvelle identité", c'est qu'il n'y a pas de retour vers qui j'étais avant, ce qui est passé, appartient au passé. Même si, bien entendu, mes "fondations" existent toujours.
En revanche, il est certain que l'expérience de la pathologie mentale et de ses conséquences apporte un éclairage particulièrement unique à la conscience des individus qui y ont été confrontés. Il peut-être du coup possible de dire : "rien ne sera jamais plus comme avant".
Je me suis construite (et je modèle encore mes orientations).
Bises,
Clémentine
Ce que je voulais dire par "nouvelle identité", c'est qu'il n'y a pas de retour vers qui j'étais avant, ce qui est passé, appartient au passé. Même si, bien entendu, mes "fondations" existent toujours.
En revanche, il est certain que l'expérience de la pathologie mentale et de ses conséquences apporte un éclairage particulièrement unique à la conscience des individus qui y ont été confrontés. Il peut-être du coup possible de dire : "rien ne sera jamais plus comme avant".
Je me suis construite (et je modèle encore mes orientations).
Bises,
Clémentine
Invité- Invité
Re: Café philo : médicaments et pensée
Coucou Mireille !
Ta présence ici montre également le rôle de l'entourage dans le parcours de rétablissement.
Je profite de ce mesage pour soutenir Jacques qui est très isolé. Autant les traitements peuvent parfois participer aux progrès du patient, autant il arrive qu'ils les freinent. Courage, Jacques, il ne faut surtout pas hésiter à solliciter des professionnels, comme dans les CMP.
Bises,
Clémentine
Ta présence ici montre également le rôle de l'entourage dans le parcours de rétablissement.
Je profite de ce mesage pour soutenir Jacques qui est très isolé. Autant les traitements peuvent parfois participer aux progrès du patient, autant il arrive qu'ils les freinent. Courage, Jacques, il ne faut surtout pas hésiter à solliciter des professionnels, comme dans les CMP.
Bises,
Clémentine
Invité- Invité
Re: Café philo : médicaments et pensée
N'est-ce pas là l'essentiel, se construire ?Clémentine a écrit:...
Je me suis construite (et je modèle encore mes orientations).
...
Et ce, je crois qu'on n'a jamais fini.
Nous avançons tous les jours, que ce soit vite, ou petit à petit...
Bises.
Invité- Invité
Re: Café philo : médicaments et pensée
C'est vrai que la dernière fois la psy m'a demandé.. "sentez vous une différence depuis que vous prenez du Depakine?" Et j'ai du réfléchir parce que je ne sens pas d'effet notoire surtout sur la dépression, mais quand même, j'ai remarqué que dans des réunions de l'association qui est en état de militance (donc avec toujours un certain stress), j'étais beaucoup moins impulsive dans mes interventions. Cette impulsivité était pour moi un état constant, je ne me connaissais pas différente (Sauf récemment en dépression profonde), et ça me causait vraiment une souffrance.
Disons, que c'est un changement de personnalité, mais là, j'en suis contente car je sais que j'en suis actrice.
La semaine dernière, d'ailleurs, simplement en disant la chose importante au moment adéquat et les choses se sont goupillées toutes seules, comme une lettre à la poste, au lieu d'être en état constant de bataille contre moi même.
Disons, que c'est un changement de personnalité, mais là, j'en suis contente car je sais que j'en suis actrice.
La semaine dernière, d'ailleurs, simplement en disant la chose importante au moment adéquat et les choses se sont goupillées toutes seules, comme une lettre à la poste, au lieu d'être en état constant de bataille contre moi même.
Re: Café philo : médicaments et pensée
"Je" est un autre, et encore un autre depuis que j'avale les pilules du bonheur. Je trouble que la maladie dédouble la personnalité. Les médicaments renforce ce sentiment ou cette réalité. Nous oscillons sans cesse entre sentiment et réalité voilà la difficulté. La maladie "mentale" nous plonge sans cesse dans des questions existentielles auxquelles nul ne sait répondre. Philosophes et toubibs itou.
ours bipo- Nombre de messages : 106
Date d'inscription : 15/04/2011
Re: Café philo : médicaments et pensée
Bonsoir ours bipo,
Tantôt plongée dans le brouillard par un cocktail de médicaments, tantôt zombie sous l'effet d'une molécule aux effets pas des plus désirables... il n'en reste pas moins que dans mon parcours, un médicament a été un vrai allier.
Pour autant, je n'ignore pas qu'il a tué un enfant en devenir (en 2005, je perdais à 6 mois de grossesse mon bébé d'une malformation cardiaque induite par le lithium - anomalie d'Ebstein) et qu'il faut en surveiller la toxicité.
Nous quittons là la philosophie pour aborder le concret de nos vies et de nos choix.
Pour moi, plus vraiment de questionnements et de doutes, en revanche, une place donnée à l'espoir. Ma plus grosse motivation : participer de près ou de loin à l'amélioration de la prise en charge des troubles psychiques.
Bises,
Clémentine
Tantôt plongée dans le brouillard par un cocktail de médicaments, tantôt zombie sous l'effet d'une molécule aux effets pas des plus désirables... il n'en reste pas moins que dans mon parcours, un médicament a été un vrai allier.
Pour autant, je n'ignore pas qu'il a tué un enfant en devenir (en 2005, je perdais à 6 mois de grossesse mon bébé d'une malformation cardiaque induite par le lithium - anomalie d'Ebstein) et qu'il faut en surveiller la toxicité.
Nous quittons là la philosophie pour aborder le concret de nos vies et de nos choix.
Pour moi, plus vraiment de questionnements et de doutes, en revanche, une place donnée à l'espoir. Ma plus grosse motivation : participer de près ou de loin à l'amélioration de la prise en charge des troubles psychiques.
Bises,
Clémentine
Invité- Invité
Re: Café philo : médicaments et pensée
Bonsoir Clémentine,
Je suis vraiment navré.
J'admire ton courage.
Je ne trouve pas les mots. Les expériences et tragédies que connaissent et traversent les angiens me bouleversent vraiment.
Il nous faut beaucoup de force. Souvent je n'en peux plus de lutter. Les médicaments nous aident en effet mais c'est un combat de longue haleine. Souvent je dis à ma femme que ce n'est pas une vie, et pourtant, je l'adore cette vie. Je sais qu'elle mérite d'être vécue. Parce que nous n'en avons qu'une.
Je suis sous lithium depuis deux mois après avoir tout essayer, et c'est encore difficile. Alors je cherche, je cherche et cherche encore.
Bises
Ours
Je suis vraiment navré.
J'admire ton courage.
Je ne trouve pas les mots. Les expériences et tragédies que connaissent et traversent les angiens me bouleversent vraiment.
Il nous faut beaucoup de force. Souvent je n'en peux plus de lutter. Les médicaments nous aident en effet mais c'est un combat de longue haleine. Souvent je dis à ma femme que ce n'est pas une vie, et pourtant, je l'adore cette vie. Je sais qu'elle mérite d'être vécue. Parce que nous n'en avons qu'une.
Je suis sous lithium depuis deux mois après avoir tout essayer, et c'est encore difficile. Alors je cherche, je cherche et cherche encore.
Bises
Ours
ours bipo- Nombre de messages : 106
Date d'inscription : 15/04/2011
Re: Café philo : médicaments et pensée
Bonjour ours bipo,
Comme toi : "je l'adore cette vie". C'est sans doute la passion de la vie qui est en partie à l'origine de mon trouble bipolaire, mais c'est très certainement également elle qui m'a sortie de l'impasse. Ma détermination est assez étonnante.
Aujourd'hui, je ne prends que 3 LP400 le soir et j'ai repris la direction de mon existence. Depuis fin 2007, plus d'ombre au tableau et une grande lumière : mon fils et mon mari. Cerise sur le gâteau : l'emploi rêvé.
Bon courage à toi aussi. Les ressources existent.
Bises,
Clémentine
Comme toi : "je l'adore cette vie". C'est sans doute la passion de la vie qui est en partie à l'origine de mon trouble bipolaire, mais c'est très certainement également elle qui m'a sortie de l'impasse. Ma détermination est assez étonnante.
Aujourd'hui, je ne prends que 3 LP400 le soir et j'ai repris la direction de mon existence. Depuis fin 2007, plus d'ombre au tableau et une grande lumière : mon fils et mon mari. Cerise sur le gâteau : l'emploi rêvé.
Bon courage à toi aussi. Les ressources existent.
Bises,
Clémentine
Invité- Invité
Sujets similaires
» Médicaments - Profils d'effets indésirables de médicaments psychotropes - manuel de pharmacovigilance
» Les médicaments génériques sont-ils aussi efficaces que les médicaments de marque ?
» Médicaments : tout savoir sur www.medicaments.gouv.fr
» 8 médicaments et classes de médicaments qui prédisposent à la dépression
» Le Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux, co-écrit par les médecins spécialistes Bernard Debré et Philippe Even
» Les médicaments génériques sont-ils aussi efficaces que les médicaments de marque ?
» Médicaments : tout savoir sur www.medicaments.gouv.fr
» 8 médicaments et classes de médicaments qui prédisposent à la dépression
» Le Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux, co-écrit par les médecins spécialistes Bernard Debré et Philippe Even
Trouble bipolaire — Maniaco-dépression :: Angie :: Forum syne - Trouble bipolaire / MD :: Les médicaments
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|