Trouble bipolaire — Maniaco-dépression
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qualité de l'accueil en psychiatrie, un hôpital à dimension humaine?

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qualité de l'accueil en psychiatrie, un hôpital à dimension humaine? Empty qualité de l'accueil en psychiatrie, un hôpital à dimension humaine?

Message  chispa Lun 1 Mar 2010 - 12:12

Je n'aime pas trop la psychanalyse.. mais j'aime pas trop le dogmatisme non plus..

Lire des trucs comme "les méchants psychanalistes qui font le malheur des bipolaires" je trouve que ça manque de nuance et d'argumentation.

donc en me baladant pour trouver ce que des psychanalistes ont à dire sur le trouble bipolaire, j'ai trouvé ce texte.. mais qui parle aussi surtout du mécanisme de déshumanisation des hôpitaux psychiatriques, et donne des noms d'établissements ou ils résistent et essayent de rester humains..

Arrow http://www.oedipe.org/fr/actualites/machtolibe "Vive la culture" du docteur Paul Machto, Psychiatre Psychanaliste

Morceaux choisis..

Mais auparavant quelques mots à propos de la présence de psy, de psychiatres, dans le cadre de ces journées consacrées à la culture. En effet, la tendance majeure actuelle, en tout cas celle qui a les faveurs de la plupart des médias, de nombre de politiques et notamment de nos gouvernants, tout particulièrement le premier d’entre eux, est orientée vers la Science, la Médecine, ( et avec majuscules s’il vous plait), la belle, la noble, celle qui ne s’encombre pas de questions sur l’humain et sur la culture.

En effet, le scientisme galopant actuel, par exemple illustré par tels propos, sur le gène du suicide, la prétention à prévoir la dangerosité potentielle d’un individu, a rejoint le vieux désir, ou l’ancien complexe, de certains psychiatres d’être des médecins comme les autres, ou plutôt de singer les mandarins hospitalo-universitaires. Ceux-là oublient que les grands médecins furent d’abord des humanistes, érudits, et de grande culture.

Aller à la rencontre de la folie, à la rencontre du fou, invite nécessairement à se baigner de poésie, se passionner pour l’expression picturale, être pénétré par la musique, être entraîné dans l’imaginaire littéraire, attiré par la création théâtrale, sensible à l’image, les œuvres photographiques et cinématographiques. La folie, n’est-ce pas d’abord un discours énigmatique, une production créatrice et langagière, une expression corporelle tout autant mystérieuse, avant d’être source de peur, de désarroi, voire de terreur et de désespoir ?

Il faut se souvenir aussi par exemple, que des psychiatres qui deviendront d’illustres praticiens et théoriciens, fréquentèrent à leurs débuts les surréalistes, Lacan et Bonnafé pour ne citer qu’eux. La question de la folie fut d’ailleurs particulièrement accueillie, voire exaltée dans ces cercles. Bien évidemment, je n’oublie pas Antonin Artaud, l’art brut et Dubuffet.

La logique sécuritaire qui attaque le lien social envahit aussi les pratiques psychiatriques.

Les pratiques mises en œuvre majoritairement dans les années 70 et jusque dans le début des années 90 avaient le souci d'une approche et d'un accueil humain de la folie, d'un foisonnement d'initiatives et d'expériences. (J'ai débuté en psychiatrie moi aussi, comme Patrick Chemla, par l'attirance pour les pratiques anti-psychiatriques, une autre approche de la folie). Or depuis quelques années, et les « mesures » prises après le double meurtre à l'hôpital psychiatrique de Pau ont accentué la tendance : la multiplication des chambres d'isolement, pudiquement rebaptisées Chambres de Soins Intensifs ou ailleurs, doux euphémisme, « chambres d'apaisement », les programmes de formations aux techniques de contention, sont passées dans les mœurs hospitalières, les demandes par des professionnels de la psychiatrie, des syndicats locaux, d'unités pour malades perturbateurs . Petite anecdote cocasse : dans certains établissements, les soignants ont un dispositif électronique, accroché à la poche de leur blouse. Ce petit boîtier a été appelé Dispositif d'Alerte du Travailleur Isolé, et dont l'acronyme couramment employé par les soignants, les administratifs est le D.A.T.I. !

Là est la gravité de la situation : dans l’accueil et le traitement des patients, des barrières sont tombées. Désormais les méthodes coercitives seraient-elles à ranger dans le « ça va de soi », dans « l’arsenal » thérapeutique ?

Curieuse dérive, signe de l’impuissance thérapeutique ? A-t-on oublié qu’en 1952, un psychiatre, Philippe Paumelle, relatait dans sa thèse, l’expérience d’un « Traitement collectif (par la psychothérapie institutionnelle) dans un quartier d’agités ». Je vous rappelle que les psychotropes n’existaient pas, le largactil fut découvert cette année 1952.... Actuellement pourtant la palette de neuroleptiques, malicieusement renommés « antipsychotiques » est des plus vastes, l’industrie pharmaceutique étant parmi les plus florissantes des multinationales.


Cette objectivation se traduit aussi par le placage de l'approche médicale dans son rapport à la maladie dans la relation avec le patient, sa famille. Ainsi, la soi-disante information sur la maladie psychiatrique : vous avez une schizophrénie, vous avez des troubles bipolaires, comme un médecin va annoncer le diagnostic de diabète, ou d'hypertension. ( d'ailleurs c'est fou, l'épidémie actuelle de troubles bipolaires ! avant on disait simplement que l'on avait des hauts et des bas ... maintenant, puisque c'est une maladie, ça se soigne avec des psychotropes). Nous sommes dans le domaine de l'avoir et non plus de l'être. Le psychiatre sait ce que c'est cette maladie. Des laboratoires pharmaceutiques ont même réalisé des petits films à destination des patients ou de leurs familles : nous allons vous dire ce que vous avez ! ce qu'il faut faire pour bien vous soigner ! Tout ira bien si vous suivez bien ce que l'on vous explique. Ne provoque–t-on pas ainsi, ne modèle-t-on pas ainsi, et les symptômes, et les comportements ?
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