dépression : la piste inflammatoire se précise (lettre d'information de l'INSERM - 25 février 2016)
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dépression : la piste inflammatoire se précise (lettre d'information de l'INSERM - 25 février 2016)
Dépression : la piste inflammatoire se précise
25 février 2016
Certaines dépressions seraient liées à la suractivation de cellules immunitaires nommées mastocytes. C'est ce que suggère une récente étude menée sur des patients souffrant de mastocytose, une maladie rare. A la clef, de nouvelles pistes thérapeutiques pour les 30% de dépressifs résistants aux antidépresseurs actuels.
Et si certaines dépressions étaient liées à l'inflammation provoquée par des cellules de notre propre système immunitaire ? C'est ce que suggère une récente étude menée par Sophie Georgin-Lavialle dans les hôpitaux parisiens Necker et Sainte-Anne*, sur des adultes atteints de mastocytose, une maladie rare caractérisée par l'accumulation et l'auto-activation de cellules de notre immunité innée. Nommés mastocytes, ces derniers relarguent alors trop de molécules inflammatoires.
Mais pour étudier la dépression, pourquoi diable s'intéresser à une maladie ne provoquant le plus souvent que grattements, asthme et troubles digestifs ? Tout d'abord parce que de plus en plus d'études suspectent une piste inflammatoire dans la dépression... Mais surtout parce que près de 50% des patients atteints de mastocytose souffrent justement de symptômes dépressifs ! De quoi intriguer des chercheurs en quête de nouveaux mécanismes susceptibles d'expliquer cette maladie mentale. Car on est encore bien loin d'avoir tout compris... La preuve ? Près d'un tiers des 350 millions de personnes dépressives à travers le monde répondent mal aux antidépresseurs disponibles !
La synthèse de sérotonine détournée
Dans la pratique, l'étude a porté sur 54 adultes atteints de mastocytose, comparés à 54 adultes sains de même profil (âge, sexe...). L'équipe a mesuré leurs éventuels troubles dépressifs, puis analysé leur sang. C'est ainsi que les chercheurs ont d'abord découvert que les plus dépressifs possédaient des concentrations sanguines plus faibles en tryptophane... Or de précédentes études suspectaient justement une perturbation du métabolisme de cet acide aminé dans les dépressions possiblement induites par une inflammation. Dans le cerveau, le tryptophane est le précurseur métabolique de la sérotonine, un neurotransmetteur qui est la cible des antidépresseurs actuels, visant à augmenter la concentration de sérotonine dans le cerveau.
En suivant cette piste, l'équipe a ensuite découvert que ces malades atteints de mastocytose présentaient effectivement des taux sanguins plus faibles de sérotonine par rapport aux sujets sains... mais des taux plus élevés de dérivés neurotoxiques du tryptophane tel l'acide quinolinique. " Plutôt que de servir à la synthèse de sérotonine, la dégradation du tryptophane semble ainsi détournée pour produire ce type de composés neurotoxiques", analyse Raphaël Gaillard (Sainte-Anne) qui a co-coordonné l'étude avec Olivier Hermine (Necker).
Les mastocytes en cause ?
Cette découverte ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques pour les dépressifs réfractaires aux antidépresseurs actuels. Parmi elles, le recours à la kétamine, un anesthésiant doté d'une qualité qui tombe à pic : il bloque les effets de l'acide quinolinique. Menées sur des patients dépressifs, certaines études ont d'ailleurs déjà montré des effets antidépresseurs spectaculaires de la kétamine.
Deuxième grande piste : tester l'effet de molécules capables d'empêcher les mastocytes de relarguer leurs molécules inflammatoires. En effet, il se pourrait bien que ce phénomène soit celui qui déclenche le détournement de la synthèse de sérotonine... " Mais dans un premier temps, nous allons déterminer si les dépressifs réfractaires aux antidépresseurs actuels ont des mastocytes suractivés ", conclut Raphaël Gaillard.
Note
* Unité Inserm U894, Centre de Psychiatrie et Neurosciences, hôpital Sainte-Anne, Paris. Unité 1163 Inserm/université Paris-Descartes, Centre de référence des mastocytoses, Institut Imagine, hôpital Necker, Paris.
Source
S Georgin-Lavialle et coll., Mast cells' involvement in inflammation pathways linked to depression : evidence in mastocytosis, Molecular Psychiatry, doi:10.1038/mp.2015.216, 2016.
Pour vous abonner à la lettre d'information en santé de l'INSERM : http://www.inserm.fr/newsletter_user/monthly_user
25 février 2016
Certaines dépressions seraient liées à la suractivation de cellules immunitaires nommées mastocytes. C'est ce que suggère une récente étude menée sur des patients souffrant de mastocytose, une maladie rare. A la clef, de nouvelles pistes thérapeutiques pour les 30% de dépressifs résistants aux antidépresseurs actuels.
Et si certaines dépressions étaient liées à l'inflammation provoquée par des cellules de notre propre système immunitaire ? C'est ce que suggère une récente étude menée par Sophie Georgin-Lavialle dans les hôpitaux parisiens Necker et Sainte-Anne*, sur des adultes atteints de mastocytose, une maladie rare caractérisée par l'accumulation et l'auto-activation de cellules de notre immunité innée. Nommés mastocytes, ces derniers relarguent alors trop de molécules inflammatoires.
Mais pour étudier la dépression, pourquoi diable s'intéresser à une maladie ne provoquant le plus souvent que grattements, asthme et troubles digestifs ? Tout d'abord parce que de plus en plus d'études suspectent une piste inflammatoire dans la dépression... Mais surtout parce que près de 50% des patients atteints de mastocytose souffrent justement de symptômes dépressifs ! De quoi intriguer des chercheurs en quête de nouveaux mécanismes susceptibles d'expliquer cette maladie mentale. Car on est encore bien loin d'avoir tout compris... La preuve ? Près d'un tiers des 350 millions de personnes dépressives à travers le monde répondent mal aux antidépresseurs disponibles !
La synthèse de sérotonine détournée
Dans la pratique, l'étude a porté sur 54 adultes atteints de mastocytose, comparés à 54 adultes sains de même profil (âge, sexe...). L'équipe a mesuré leurs éventuels troubles dépressifs, puis analysé leur sang. C'est ainsi que les chercheurs ont d'abord découvert que les plus dépressifs possédaient des concentrations sanguines plus faibles en tryptophane... Or de précédentes études suspectaient justement une perturbation du métabolisme de cet acide aminé dans les dépressions possiblement induites par une inflammation. Dans le cerveau, le tryptophane est le précurseur métabolique de la sérotonine, un neurotransmetteur qui est la cible des antidépresseurs actuels, visant à augmenter la concentration de sérotonine dans le cerveau.
En suivant cette piste, l'équipe a ensuite découvert que ces malades atteints de mastocytose présentaient effectivement des taux sanguins plus faibles de sérotonine par rapport aux sujets sains... mais des taux plus élevés de dérivés neurotoxiques du tryptophane tel l'acide quinolinique. " Plutôt que de servir à la synthèse de sérotonine, la dégradation du tryptophane semble ainsi détournée pour produire ce type de composés neurotoxiques", analyse Raphaël Gaillard (Sainte-Anne) qui a co-coordonné l'étude avec Olivier Hermine (Necker).
Les mastocytes en cause ?
Cette découverte ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques pour les dépressifs réfractaires aux antidépresseurs actuels. Parmi elles, le recours à la kétamine, un anesthésiant doté d'une qualité qui tombe à pic : il bloque les effets de l'acide quinolinique. Menées sur des patients dépressifs, certaines études ont d'ailleurs déjà montré des effets antidépresseurs spectaculaires de la kétamine.
Deuxième grande piste : tester l'effet de molécules capables d'empêcher les mastocytes de relarguer leurs molécules inflammatoires. En effet, il se pourrait bien que ce phénomène soit celui qui déclenche le détournement de la synthèse de sérotonine... " Mais dans un premier temps, nous allons déterminer si les dépressifs réfractaires aux antidépresseurs actuels ont des mastocytes suractivés ", conclut Raphaël Gaillard.
Note
* Unité Inserm U894, Centre de Psychiatrie et Neurosciences, hôpital Sainte-Anne, Paris. Unité 1163 Inserm/université Paris-Descartes, Centre de référence des mastocytoses, Institut Imagine, hôpital Necker, Paris.
Source
S Georgin-Lavialle et coll., Mast cells' involvement in inflammation pathways linked to depression : evidence in mastocytosis, Molecular Psychiatry, doi:10.1038/mp.2015.216, 2016.
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paumée- Nombre de messages : 969
Type troubles : BP II - Troubles circulaires (sans euthymie)
Date d'inscription : 04/05/2008
Re: dépression : la piste inflammatoire se précise (lettre d'information de l'INSERM - 25 février 2016)
paumée a écrit:
Mais pour étudier la dépression, pourquoi diable s'intéresser à une maladie ne provoquant le plus souvent que grattements, asthme et troubles digestifs ?
C'est cette phrase là qui est la plus importante.
Invité- Invité
La dépression : mieux la repérer pour mieux la soigner - jeudi 24 mars, France Inter, Le téléphone sonne, 19 h 20
Bonsoir à tous,
A 19 h 20 sur France Inter, le téléphone sonne aura pour sujet la dépression : La dépression : mieux la repérer pour mieux la soigner.
Les invités de cette émission seront Jean-Pierre Olié et Chantal Henry, tous deux professeurs de psychiatrie.
Pour en savoir plus : http://www.franceinter.fr/emission-le-telephone-sonne-la-depression-mieux-la-reperer-pour-mieux-la-soigner
Vous pouvez bien sûr réécouter cette émission sur le site de l'émission.
Bonne écoute.
A 19 h 20 sur France Inter, le téléphone sonne aura pour sujet la dépression : La dépression : mieux la repérer pour mieux la soigner.
Les invités de cette émission seront Jean-Pierre Olié et Chantal Henry, tous deux professeurs de psychiatrie.
Pour en savoir plus : http://www.franceinter.fr/emission-le-telephone-sonne-la-depression-mieux-la-reperer-pour-mieux-la-soigner
Vous pouvez bien sûr réécouter cette émission sur le site de l'émission.
Bonne écoute.
paumée- Nombre de messages : 969
Type troubles : BP II - Troubles circulaires (sans euthymie)
Date d'inscription : 04/05/2008
« La piste inflammatoire pour expliquer certaines dépressions »
Bonjour !
Lu en lien sur LE FIGARO.fr santé
««« La piste inflammatoire pour expliquer certaines dépressions — Par Marie Anton
L'étude d'une maladie rare, la mastocytose, révèle qu'un mécanisme inflammatoire peut être à l'origine de certaines dépressions résistantes. Un espoir en matière de nouveaux traitements.
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/03/29/24790-piste-inflammatoire-pour-expliquer-certaines-depressions
»»»
Bonne journée. Bises aux filles . Jacques
Lu en lien sur LE FIGARO.fr santé
««« La piste inflammatoire pour expliquer certaines dépressions — Par Marie Anton
L'étude d'une maladie rare, la mastocytose, révèle qu'un mécanisme inflammatoire peut être à l'origine de certaines dépressions résistantes. Un espoir en matière de nouveaux traitements.
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/03/29/24790-piste-inflammatoire-pour-expliquer-certaines-depressions
»»»
Bonne journée. Bises aux filles . Jacques
« Les 9 symptômes de la dépression »
Bonjour !
Lu sur santé
««« Les 9 symptômes de la dépression — Par Sylvie Riou-Milliot
Plusieurs critères entrent en ligne de compte dans cette maladie, notamment neuf symptômes bien définis, qui permettent de poser un diagnostic.
http://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/20150217.OBS2726/les-9-symptomes-de-la-depression.html
»»»
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_d%C3%A9pression_de_Hamilton
http://forgeni.free.fr/spip/IMG/pdf/soir071219-hamilton.pdf
Bonne journée. Bises aux filles . Jacques
Lu sur santé
««« Les 9 symptômes de la dépression — Par Sylvie Riou-Milliot
Plusieurs critères entrent en ligne de compte dans cette maladie, notamment neuf symptômes bien définis, qui permettent de poser un diagnostic.
http://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/20150217.OBS2726/les-9-symptomes-de-la-depression.html
»»»
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_d%C3%A9pression_de_Hamilton
http://forgeni.free.fr/spip/IMG/pdf/soir071219-hamilton.pdf
Bonne journée. Bises aux filles . Jacques
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