Le déclin de l'empire ADN
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Le déclin de l'empire ADN
Un dossier paru dans «Sciences et avenir» n° 681 de novembre 2003, pages 56 à 67.
Crise dans la génétique
Le déclin de l'empire ADN
La « molécule de la vie » est en pleine tourmente. Pas une semaine sans que l'on apprenne l'importance dans l'hérédité d'autres acteurs : ADN interférent, protéines chaperons ou histones... Tandis que des formes d'ADN longtemps négligées achèvent de remettre en question une science porteuse de tous les espoirs.
Dossier réalisé par Patrick Jean-Baptiste et Hervé Ratel
Deux techniques phares de la génétique, deux cuisants échecs. D'abord, la thérapie génique : après l'apparition de deux cas de leucémie chez des «bébés bulles» traités à l'hôpital Necker de Paris, tous les essais en cours, en France et aux Etats-Unis, ont été suspendus au début de l'année. Ensuite, le clonage : Dolly, la brebis écossaise, est morte d'un vieillissement accéléré, comme sont décédés prématurément quantité d'autres avatars de laboratoire, souris, vaches ou gaurs, des suites de maladies neurodégénératives ou de cancers foudroyants.
On attendait une révolution, c'est la consternation. Pourquoi ? S'agit-il de maladresses propres aux nouvelles technologies, d'un simple problème de maîtrise ? Ou alors — et c'est plus grave — d'un défaut théorique, autrement dit d'un « péché originel » de la génétique, une faille que peu de généticiens sont prêts à admettre ? Cette dernière question hante l'esprit de biologistes ni pessimistes ni alarmistes, juste lucides... A-t-on surestimé cette « molécule de la vie », surnom attribué à l'acidedésoxyribonucléique dès 1944, après la découverte de son rôle dans l'hérédité ?,A-t-on fait peser sur sa structure en double hélice, découverte en 1953, des promesses trop lourdes, impossibles à tenir ?
Tout semblait pourtant si simple. L'architecture moléculaire de l'ADN est idéale, un corps fait pour la réplication, deux brins élégamment entremêlés, se dégrafant comme une fermeture Eclair pour permettre la fabrication de deux autres brins homologues et la création d'une nouvelle double hélice. Puis, dissimulé dans ses entrailles, un code secret bien vile déchiffré : les instructions permettant de produire toutes les protéines essentielles à la constitution d'un organisme vivant. À chaque gène, sa protéine. « Donnez-moi des molécules d'ADN et je reconstituerai un individu entier », prophétisaient certains.
Ce beau schéma prête maintenant à sourire. « Personne ne nie l'importance de l'ADN mais il n'est plus le souverain en son royaume, assène Pierre Sonigo, directeur de recherche à l'Inserm et responsable du laboratoire de génétique des virus à l'Institut Cochin (Paris). En fait, on s'est rendu compte qu'une cellule est une vraie démocratie, un collectif. C'est d'ailleurs un peu le
bazar ! L'ADN est pris dans tout un réseau de relations dont on commence juste à mesurer l'enchevêtrement. La double hélice compte mais tout autant que les protéines, le métabolisme énergétique alimenté par l'ADN [adénosine triphosphate], les histones ainsi que les autres molécules qui occupent et gèrent l'espace cellulaire. »
En filigrane, se profile une idée attribuée (à tort) à Jean-Baptiste de Lamarck : l'hérédité des caractères acquis. Peu ou prou, le milieu façonne les organismes et leur descendance sans le concours du hasard ou de la sélection naturelle. Par la suite, les lecteurs de Charles Darwin balaieront, cette théorie d'un revers de main : il est impossible de transmettre quelque chose qui n'est, pas dans la lignée germinale. Ce qui est transmis à la descendance est dans l'ADN. Ce qui n'est pas dans l'ADN n'est pas transmis.
Pourtant, de plus en plus d'exemples contredisent le dogme central de l'hérédité. Un chat cloné qui ne ressemble pas à son modèle, des protéines qui se déforment, dans le style du prion, et qui modifient les capacités de micro-organismes pendant des générations... sans intervention de l'ADN ! Il fallait un mot nouveau pour désigner ces phénomènes hérétiques : l'épigénétique, une hérédité sans gène.
Autre exemple, la lisibilité de l'ADN. L'information génétique est, à l'état normal, fortement, compactée. Pour être accessible, elle recourt à des protéines, les histones, régulées notamment par une coenzyme la S-adénosyl méthionine. Mais qu'est-ce qui détermine l'abondance, ou la rareté, de cette molécule? On peut imaginer qu'une mère, par son alimentation, notamment la consommation d'acide folique, accumulera beaucoup de S-adénosyl méthionine qui modifiera les protéines histones, lesquelles se retrouveront dans son ovule et seront, de fait, transmises à sa descendance.
« Avec cet exemple, explique Pierre Sonigo,[/I] je peux presque dire que ce sont les protéines, et non l'ADN, qui sont les élément de l'hérédité. La présence de protéines dans l'oeuf va déterminer tel ou tel effet génétique. On débouche alors sur une idée taboue : l'hérédité des caractères acquis via l'hérédité des protéines.[/I] » En poussant le raisonnement à l'extrême, ce n'est plus l'ADN qui détermine les protéines, mais les protéines qui conduisent à l'ADN. L'idée est provocante, mais pas moins fausse que celle qui domine depuis un demi-siècle. Elle est, en outre remarquablement similaire à celles qui prévalaient avant 1944 !
Aujourd'hui, il devient évident que les régulations au sein d'une cellule — et par extension d'un organisme — sont tout sauf linéaires. Elles s'inscrivent dans une série de boucles sans fin et de bifurcations métaboliques inextricables, où il devient très difficile de déterminer qui fait quoi et qui contrôle qui. En tout état de cause, au vu des derniers travaux en date, une conclusion s'impose : il faut sortir du « tout ADN », sans quoi la recherche en biologie moléculaire risque de piétiner encore longtemps. P.J.-B.et H.R.
Les nouvelles «molécules de la vie»
On a longtemps cru le fonctionnement de la cellule subordonné au seul ADN. Mais la vision linéaire voulant qu'un gène donne une protéine est aujourd'hui bouleversée. L'arbre ADN ne suffit plus à cacher la forêt des autres acteurs impliqués dans la constitution de notre organisme. En effet, on s'aperçoit de plus en plus que si l'ADN porte bien les instructions les gènes , il ne les contrôle pas pour autant. Cette tâche essentielle est confiée à bien d'autres molécules parmi lesquelles des protéines ou des acides nucléiques apparentés à la double hélice. La liste détaillée dans ces pages est loin d'être exhaustive...
D'autres formes d'ADN, comme les pseudogènes ou l'ADN des mitochondries, influencent les gènes des chromosomes.
Introns et ARN interférents répriment ou activent la transcription du gène en ARN.
La traduction de TARN conduit à une protéine inactive.
Pour devenir active, une protéine a besoin d'autres protéines, les chaperons. Mais, à partir d'une même forme brute, ces dernières peuvent élaborer plusieurs formes efficientes, donc conduire à plus d'un caractère.
ADN silencieux ou «poubelle»
40 % de nos chromosomes ne codent pour rien. Parmi ce «déchet», se trouvent les introns. Au moment de sa formation, l'ARNm porte en effet des séquences utiles, les exons, et des séquences inutiles, les introns. Avant dêtre traduit en protéine, il passe donc par une étape dite d'épissage : les introns sont détachés de la molécule d'ARNm et éliminés. Mais en certaines occasions, il arrive qu'un ou plusieurs introns ne soient pas excisés, et se retrouvent partie prenante de la synthèse protéique. Ces séquences non codantes se retrouvent donc parfois codantes, et sont d'une importance majeure, puisque que grâce à elles, il est possible, à partir d'un même gène (une même séquence d'ADN), d'aboutir à plusieurs ARNm, et donc à plusieurs protéines.
Histones
L'ADN est comme un parachute : la qualité de son repliement est primordiale. De petites étiquettes à la surface des molécules emballeuses, les histones, indiquent ce qui doit être traduit en gène et ce qui ne le doit pas. Les étiquettes des histones (méthylation, acétylation et phosphorylation) sont donc les éminences grises de la synthèse des protéines : dans l'ombre mais essentielles.
ARN interférents
Pour détruire les gènes indésirables (le gène mutant d'un cancer ou le gène d'un virus qui aurait infecté la cellule), la machinerie cellulaire dispose d'une arme chirurgicale : l'interférence ARN. Ces petits morceaux d'ARN double brin ont le même séquence que l'ARN messager correspondant au gène à éliminer. Lorsque le SIRC (complexe protéique de mise sous silence de l'ARMm) reconnaît le gène en question grâce à la séquence d'ARN interférent correspondant, il l'ingère et le détruit. Cette nouvelle approche ouvre la voie à des nombreuses applications thérapeutiques.
Protéines chaperons
Lorsqu'un gène est transcrit en ARM, puis traduit en protéine, cette dernière est souvent mal formée. Elle a besoin de l'aide d'une autre protéine, un chaperon, pour acquérir sa forme active. Comme une moufle, le chaperon enrobe la protéine brute, la malaxe, la met en forme, lui donnant un aspect tridimensionnel correct et ce faisant une fonction. Sans les protéines chaperons, les gènes ne servent à rien. Lorsqu'elles sont défectueuses, cela aboutit à des prions, des protéines infectieuses et transmissibles.
Mitochondries
Ces organites à l'aspect insolite sont suspectés d'être d'anciennes bactéries ingérées par nos ancêtres cellulaires voici plusieurs centaines de millions d'années. Aujourd'hui reconverties, les mitochondries sont les centrales énergétiques de nos cellules. Leur ADN bactérien, circulaire comme il se doit, a, lui aussi, subi une refonte, puisqu'il régule désormais l'activité des gènes du noyau.
ARN interférent
Une star est née
Découvert il y a une décennie à peine, l'ARN interférent, jusque-là voué aux seconds rôles, vole la vedette à l'ADN.
C'est l'histoire d'un roi détrôné par ses propres valets. Efficaces et zélés, les ARN ˛œuvraient en silence dans l'ombre de sa majesté ADN. Des moines copistes intracellulaires, chargés de transmettre la bonne parole, en l'occurrence traduire les gènes d'ADN en protéines. Du moins, c'est, dans ce rôle ingrat, qu'on les confinait jusqu'à il y a peu. Mais, en l'espace de cinq ans, une véritable révolution de palais a eu lieu, Reléguant l'ADN à l'arrière-plan de la recherche, des ARN jusqu'alors inconnus, les ARN interférents (ARNi), ont pris possession du devant de la scène.
Physiquement, les ARN interférents sont à la croisée des chemins. Ils ont la composition des ARN messagers (ARNm) — ceux qui font la jonction entre les gènes et les protéines — et la forme double brin de la molécule d'ADN. Sous cet aspect, ils se révèlent, de puissantes éminences grises capables de réduire les gènes au silence. « Bien que la découverte de l'interférence ARN soit très récente, tout va très vite en ce domaine. Il n'existe pas à l'heure actuelle un seul secteur de la recherche en biologie qui ne s'y intéresse. La revue américaine de référence Science a fait de l'ARNi la molécule de la décennie et ce n'est rien de le dire. », s'enthousiasme Florence Cabon de l'institut André-Lwoff (Villejuif, CNRS).
À la différence de la thérapie génique, l'interférence ARN est un phénomène tout ce qu'il y a de plus naturel. Ubiquitaire, elle est présente chez tous les organismes évolués. Pour cette raison, il est même étonnant qu'elle ait échappé si longtemps aux investigations des scientifiques. Les animaux (des vers nématodes aux humains) en sont dotés, ainsi que les plantes. C'est d'ailleurs sur les pétunias qu'elle a été, pour la première fois, mise en évidence en 1990 par Richard Jorgensen, de l'université de l'Arizona (Etats-Unis).
L'interférence ARN aurait émergé voilà un bon milliard d'années pour permettre aux organismes multicellulaires de se défendre contre les virus. Son principe de fonctionnement plaide pour cette hypothèse, de nombreux virus, les rétro virus — auquel appartient par exemple le VIH — ne portant pas leur hérédité sur de l'ADN mais de l'ARN. Pour être en mesure de répondre à une infection par ce type de virus, les cellules des organismes évolués ont donc mis au point une force d'intervention ARN capable de repérer très vite ces brins d'ARN étrangers et de les réduire au silence avant qu'ils ne se multiplient et que les virus ne colonisent l'organisme.
Trop puissants pour rester confinés dans cette seule tâche, les ARN interférents se sont trouvés d'autres fonctions dans la cellule, comme d'inactiver les propres gènes indésirables de l'organisme, suite à une mauvaise mutation. Rien de plus facile pour eux : un ARNi peut intercepter l'ARN d'un gène mutant avant que celui-ci ne soit traduit en mauvaise protéine, tout comme il le fait avec l'ARN viral. « Dans certaines pathologies comme le cancer, on sait que des protéines qui ne devraient pas être fabriquées le sont pourtant. À ce niveau, les ARNi peuvent jouer le rôle de super anticorps capables, certaines fois, de bloquer la synthèse protéique pathogène », explique Florence Cabon. Selon ce principe, comme vient de le modéliser Cari Bergstrom, de l'université de Washington, à Seattle (Etats-Unis), l'interférence ARN serait un mini-système immunitaire à elle toute seule, confiné à l'intérieur de la cellule et empêchant la production accidentelle de gènes indésirables.
Au niveau fondamental, les ARNi s'avèrent des outils de rêve pour déterminer exactement qui fait quoi dans une cellule. Car décoder le génome d'un être vivant ne dit rien sur la signification des gènes mis en évidence. En les inactivant un par un au moyen d'ARNi appropriés, les chercheurs pensent, parvenir à attribuer une fonction à chacun, accélérant, grandement le deuxième grand chantier qui s'ouvre devant eux après la génomique, la protéomique, soit le catalogue de toutes les protéines qui constituent un organisme. H. R.
Quand l'arabette se froisse...
À l'état naturel, les feuilles de l'arabette des dames (« Arabidopsis thaliana »), une petite plante crucifère abondamment cultivée pour des utilisations expérimentales, sont plates [ci-dessus à gauche). Quand les ADN interférents sont trop abondants dans les cellules, les feuilles sont froissées et ridées.
Crise dans la génétique
Le déclin de l'empire ADN
La « molécule de la vie » est en pleine tourmente. Pas une semaine sans que l'on apprenne l'importance dans l'hérédité d'autres acteurs : ADN interférent, protéines chaperons ou histones... Tandis que des formes d'ADN longtemps négligées achèvent de remettre en question une science porteuse de tous les espoirs.
Dossier réalisé par Patrick Jean-Baptiste et Hervé Ratel
Deux techniques phares de la génétique, deux cuisants échecs. D'abord, la thérapie génique : après l'apparition de deux cas de leucémie chez des «bébés bulles» traités à l'hôpital Necker de Paris, tous les essais en cours, en France et aux Etats-Unis, ont été suspendus au début de l'année. Ensuite, le clonage : Dolly, la brebis écossaise, est morte d'un vieillissement accéléré, comme sont décédés prématurément quantité d'autres avatars de laboratoire, souris, vaches ou gaurs, des suites de maladies neurodégénératives ou de cancers foudroyants.
On attendait une révolution, c'est la consternation. Pourquoi ? S'agit-il de maladresses propres aux nouvelles technologies, d'un simple problème de maîtrise ? Ou alors — et c'est plus grave — d'un défaut théorique, autrement dit d'un « péché originel » de la génétique, une faille que peu de généticiens sont prêts à admettre ? Cette dernière question hante l'esprit de biologistes ni pessimistes ni alarmistes, juste lucides... A-t-on surestimé cette « molécule de la vie », surnom attribué à l'acidedésoxyribonucléique dès 1944, après la découverte de son rôle dans l'hérédité ?,A-t-on fait peser sur sa structure en double hélice, découverte en 1953, des promesses trop lourdes, impossibles à tenir ?
Tout semblait pourtant si simple. L'architecture moléculaire de l'ADN est idéale, un corps fait pour la réplication, deux brins élégamment entremêlés, se dégrafant comme une fermeture Eclair pour permettre la fabrication de deux autres brins homologues et la création d'une nouvelle double hélice. Puis, dissimulé dans ses entrailles, un code secret bien vile déchiffré : les instructions permettant de produire toutes les protéines essentielles à la constitution d'un organisme vivant. À chaque gène, sa protéine. « Donnez-moi des molécules d'ADN et je reconstituerai un individu entier », prophétisaient certains.
Ce beau schéma prête maintenant à sourire. « Personne ne nie l'importance de l'ADN mais il n'est plus le souverain en son royaume, assène Pierre Sonigo, directeur de recherche à l'Inserm et responsable du laboratoire de génétique des virus à l'Institut Cochin (Paris). En fait, on s'est rendu compte qu'une cellule est une vraie démocratie, un collectif. C'est d'ailleurs un peu le
bazar ! L'ADN est pris dans tout un réseau de relations dont on commence juste à mesurer l'enchevêtrement. La double hélice compte mais tout autant que les protéines, le métabolisme énergétique alimenté par l'ADN [adénosine triphosphate], les histones ainsi que les autres molécules qui occupent et gèrent l'espace cellulaire. »
En filigrane, se profile une idée attribuée (à tort) à Jean-Baptiste de Lamarck : l'hérédité des caractères acquis. Peu ou prou, le milieu façonne les organismes et leur descendance sans le concours du hasard ou de la sélection naturelle. Par la suite, les lecteurs de Charles Darwin balaieront, cette théorie d'un revers de main : il est impossible de transmettre quelque chose qui n'est, pas dans la lignée germinale. Ce qui est transmis à la descendance est dans l'ADN. Ce qui n'est pas dans l'ADN n'est pas transmis.
Pourtant, de plus en plus d'exemples contredisent le dogme central de l'hérédité. Un chat cloné qui ne ressemble pas à son modèle, des protéines qui se déforment, dans le style du prion, et qui modifient les capacités de micro-organismes pendant des générations... sans intervention de l'ADN ! Il fallait un mot nouveau pour désigner ces phénomènes hérétiques : l'épigénétique, une hérédité sans gène.
Autre exemple, la lisibilité de l'ADN. L'information génétique est, à l'état normal, fortement, compactée. Pour être accessible, elle recourt à des protéines, les histones, régulées notamment par une coenzyme la S-adénosyl méthionine. Mais qu'est-ce qui détermine l'abondance, ou la rareté, de cette molécule? On peut imaginer qu'une mère, par son alimentation, notamment la consommation d'acide folique, accumulera beaucoup de S-adénosyl méthionine qui modifiera les protéines histones, lesquelles se retrouveront dans son ovule et seront, de fait, transmises à sa descendance.
« Avec cet exemple, explique Pierre Sonigo,[/I] je peux presque dire que ce sont les protéines, et non l'ADN, qui sont les élément de l'hérédité. La présence de protéines dans l'oeuf va déterminer tel ou tel effet génétique. On débouche alors sur une idée taboue : l'hérédité des caractères acquis via l'hérédité des protéines.[/I] » En poussant le raisonnement à l'extrême, ce n'est plus l'ADN qui détermine les protéines, mais les protéines qui conduisent à l'ADN. L'idée est provocante, mais pas moins fausse que celle qui domine depuis un demi-siècle. Elle est, en outre remarquablement similaire à celles qui prévalaient avant 1944 !
Aujourd'hui, il devient évident que les régulations au sein d'une cellule — et par extension d'un organisme — sont tout sauf linéaires. Elles s'inscrivent dans une série de boucles sans fin et de bifurcations métaboliques inextricables, où il devient très difficile de déterminer qui fait quoi et qui contrôle qui. En tout état de cause, au vu des derniers travaux en date, une conclusion s'impose : il faut sortir du « tout ADN », sans quoi la recherche en biologie moléculaire risque de piétiner encore longtemps. P.J.-B.et H.R.
Les nouvelles «molécules de la vie»
On a longtemps cru le fonctionnement de la cellule subordonné au seul ADN. Mais la vision linéaire voulant qu'un gène donne une protéine est aujourd'hui bouleversée. L'arbre ADN ne suffit plus à cacher la forêt des autres acteurs impliqués dans la constitution de notre organisme. En effet, on s'aperçoit de plus en plus que si l'ADN porte bien les instructions les gènes , il ne les contrôle pas pour autant. Cette tâche essentielle est confiée à bien d'autres molécules parmi lesquelles des protéines ou des acides nucléiques apparentés à la double hélice. La liste détaillée dans ces pages est loin d'être exhaustive...
D'autres formes d'ADN, comme les pseudogènes ou l'ADN des mitochondries, influencent les gènes des chromosomes.
Introns et ARN interférents répriment ou activent la transcription du gène en ARN.
La traduction de TARN conduit à une protéine inactive.
Pour devenir active, une protéine a besoin d'autres protéines, les chaperons. Mais, à partir d'une même forme brute, ces dernières peuvent élaborer plusieurs formes efficientes, donc conduire à plus d'un caractère.
ADN silencieux ou «poubelle»
40 % de nos chromosomes ne codent pour rien. Parmi ce «déchet», se trouvent les introns. Au moment de sa formation, l'ARNm porte en effet des séquences utiles, les exons, et des séquences inutiles, les introns. Avant dêtre traduit en protéine, il passe donc par une étape dite d'épissage : les introns sont détachés de la molécule d'ARNm et éliminés. Mais en certaines occasions, il arrive qu'un ou plusieurs introns ne soient pas excisés, et se retrouvent partie prenante de la synthèse protéique. Ces séquences non codantes se retrouvent donc parfois codantes, et sont d'une importance majeure, puisque que grâce à elles, il est possible, à partir d'un même gène (une même séquence d'ADN), d'aboutir à plusieurs ARNm, et donc à plusieurs protéines.
Histones
L'ADN est comme un parachute : la qualité de son repliement est primordiale. De petites étiquettes à la surface des molécules emballeuses, les histones, indiquent ce qui doit être traduit en gène et ce qui ne le doit pas. Les étiquettes des histones (méthylation, acétylation et phosphorylation) sont donc les éminences grises de la synthèse des protéines : dans l'ombre mais essentielles.
ARN interférents
Pour détruire les gènes indésirables (le gène mutant d'un cancer ou le gène d'un virus qui aurait infecté la cellule), la machinerie cellulaire dispose d'une arme chirurgicale : l'interférence ARN. Ces petits morceaux d'ARN double brin ont le même séquence que l'ARN messager correspondant au gène à éliminer. Lorsque le SIRC (complexe protéique de mise sous silence de l'ARMm) reconnaît le gène en question grâce à la séquence d'ARN interférent correspondant, il l'ingère et le détruit. Cette nouvelle approche ouvre la voie à des nombreuses applications thérapeutiques.
Protéines chaperons
Lorsqu'un gène est transcrit en ARM, puis traduit en protéine, cette dernière est souvent mal formée. Elle a besoin de l'aide d'une autre protéine, un chaperon, pour acquérir sa forme active. Comme une moufle, le chaperon enrobe la protéine brute, la malaxe, la met en forme, lui donnant un aspect tridimensionnel correct et ce faisant une fonction. Sans les protéines chaperons, les gènes ne servent à rien. Lorsqu'elles sont défectueuses, cela aboutit à des prions, des protéines infectieuses et transmissibles.
Mitochondries
Ces organites à l'aspect insolite sont suspectés d'être d'anciennes bactéries ingérées par nos ancêtres cellulaires voici plusieurs centaines de millions d'années. Aujourd'hui reconverties, les mitochondries sont les centrales énergétiques de nos cellules. Leur ADN bactérien, circulaire comme il se doit, a, lui aussi, subi une refonte, puisqu'il régule désormais l'activité des gènes du noyau.
ARN interférent
Une star est née
Découvert il y a une décennie à peine, l'ARN interférent, jusque-là voué aux seconds rôles, vole la vedette à l'ADN.
C'est l'histoire d'un roi détrôné par ses propres valets. Efficaces et zélés, les ARN ˛œuvraient en silence dans l'ombre de sa majesté ADN. Des moines copistes intracellulaires, chargés de transmettre la bonne parole, en l'occurrence traduire les gènes d'ADN en protéines. Du moins, c'est, dans ce rôle ingrat, qu'on les confinait jusqu'à il y a peu. Mais, en l'espace de cinq ans, une véritable révolution de palais a eu lieu, Reléguant l'ADN à l'arrière-plan de la recherche, des ARN jusqu'alors inconnus, les ARN interférents (ARNi), ont pris possession du devant de la scène.
Physiquement, les ARN interférents sont à la croisée des chemins. Ils ont la composition des ARN messagers (ARNm) — ceux qui font la jonction entre les gènes et les protéines — et la forme double brin de la molécule d'ADN. Sous cet aspect, ils se révèlent, de puissantes éminences grises capables de réduire les gènes au silence. « Bien que la découverte de l'interférence ARN soit très récente, tout va très vite en ce domaine. Il n'existe pas à l'heure actuelle un seul secteur de la recherche en biologie qui ne s'y intéresse. La revue américaine de référence Science a fait de l'ARNi la molécule de la décennie et ce n'est rien de le dire. », s'enthousiasme Florence Cabon de l'institut André-Lwoff (Villejuif, CNRS).
À la différence de la thérapie génique, l'interférence ARN est un phénomène tout ce qu'il y a de plus naturel. Ubiquitaire, elle est présente chez tous les organismes évolués. Pour cette raison, il est même étonnant qu'elle ait échappé si longtemps aux investigations des scientifiques. Les animaux (des vers nématodes aux humains) en sont dotés, ainsi que les plantes. C'est d'ailleurs sur les pétunias qu'elle a été, pour la première fois, mise en évidence en 1990 par Richard Jorgensen, de l'université de l'Arizona (Etats-Unis).
L'interférence ARN aurait émergé voilà un bon milliard d'années pour permettre aux organismes multicellulaires de se défendre contre les virus. Son principe de fonctionnement plaide pour cette hypothèse, de nombreux virus, les rétro virus — auquel appartient par exemple le VIH — ne portant pas leur hérédité sur de l'ADN mais de l'ARN. Pour être en mesure de répondre à une infection par ce type de virus, les cellules des organismes évolués ont donc mis au point une force d'intervention ARN capable de repérer très vite ces brins d'ARN étrangers et de les réduire au silence avant qu'ils ne se multiplient et que les virus ne colonisent l'organisme.
Trop puissants pour rester confinés dans cette seule tâche, les ARN interférents se sont trouvés d'autres fonctions dans la cellule, comme d'inactiver les propres gènes indésirables de l'organisme, suite à une mauvaise mutation. Rien de plus facile pour eux : un ARNi peut intercepter l'ARN d'un gène mutant avant que celui-ci ne soit traduit en mauvaise protéine, tout comme il le fait avec l'ARN viral. « Dans certaines pathologies comme le cancer, on sait que des protéines qui ne devraient pas être fabriquées le sont pourtant. À ce niveau, les ARNi peuvent jouer le rôle de super anticorps capables, certaines fois, de bloquer la synthèse protéique pathogène », explique Florence Cabon. Selon ce principe, comme vient de le modéliser Cari Bergstrom, de l'université de Washington, à Seattle (Etats-Unis), l'interférence ARN serait un mini-système immunitaire à elle toute seule, confiné à l'intérieur de la cellule et empêchant la production accidentelle de gènes indésirables.
Au niveau fondamental, les ARNi s'avèrent des outils de rêve pour déterminer exactement qui fait quoi dans une cellule. Car décoder le génome d'un être vivant ne dit rien sur la signification des gènes mis en évidence. En les inactivant un par un au moyen d'ARNi appropriés, les chercheurs pensent, parvenir à attribuer une fonction à chacun, accélérant, grandement le deuxième grand chantier qui s'ouvre devant eux après la génomique, la protéomique, soit le catalogue de toutes les protéines qui constituent un organisme. H. R.
Quand l'arabette se froisse...
À l'état naturel, les feuilles de l'arabette des dames (« Arabidopsis thaliana »), une petite plante crucifère abondamment cultivée pour des utilisations expérimentales, sont plates [ci-dessus à gauche). Quand les ADN interférents sont trop abondants dans les cellules, les feuilles sont froissées et ridées.
Re: Le déclin de l'empire ADN
Une voie alternative aux thérapies géniques
Non contents d'être de puissants outils de laboratoire, les ARN interférents pourraient très rapidement trouver des applications thérapeutiques. La cible la plus évidente, compte tenu de leur principe de fonctionnement est le VIH, le virus du sida. Plusieurs expériences ont montré qu'introduire des ARNi spécifiques de plusieurs protéines essentielles au virus dans des cultures de cellules humaines rendait ces cellules résistantes à l'infection.
Malgré sa jeunesse, la technique, simple à mettre on œuvre, a déjà pu être testée avec succès sur des animaux porteurs de diverses affections. Des injections d'ARNi réalisées par l'équipe d'Erwei Song, de la Harvard Médical School de Boston (Etats-Unis), ont soigné des souris atteintes de diverses maladies du foie, hépatites et fibroses. Tandis que de l'autre côté de l'Atlantique, une équipe londonienne vient tout récemment de publier les résultats prometteurs obtenus sur des souris modifiées pour exprimer la dystrophie musculaire de Duchenne, une maladie rare qui affecte un enfant sur 3500. Après trois semaines d'un traitement par ARNi, les souris avaient regagné 70 % de leur potentiel musculaire.
« Dans le cadre de maladies génétiques rares, l'interférence ARN est tout particulièrement intéressante, explique Anne Galy du Genéthon. Etant donné le très faible nombre de malades, il est difficile de créer un programme de thérapie car nous avons accès à trop peu de cellules. Les ARNi permettront de recréer des celIules malades à partir de cellules saines en inactivant justement les gènes qui font défaut dans telle ou telle affection. »
Les industriels sont bien évidemment sur les rangs. L'un des plus en pointe en ce domaine, Alnylam Pharmaceuticals, vient de signer un partenariat avec le géant Merck. L'entreprise américaine, basée à Cambridge (Massachusetts, Etats-Unis), espère commencer des essais cliniques d'ici à 2005. Une échéance que Florence Cabon, qui « réfléchit » également avec son unité de recherche de l'institut André-Lwoff de Villejuif au développement d'ARNi thérapeutiques, ne juge pas déraisonnable.
Naturels, les ARNi ne peuvent pas a priori provoquer de rejets. Mais si des doses très faibles suffisent, pour être efficaces, en revanche, l'injection de doses massives d'ARNi aurait un effet contraire à celui escompté. Aimée Jackson et Steven Hartz, du Rosetta lnpharmat ics de Kirkland (Etat de Washington, Etats-Unis), en ont fait la désagréable expérience. Ils ont utilisé, une batterie de plusieurs ARNi pour inactiver deux gènes dans des cellules humaines en culture. Catastrophe ! Au lieu de faire la démonstration de leur très grande sélectivité habituelle, les ARNi sont allés se planter au petit bonheur, inactivant l'expression d'une douzaine de gènes autres que ceux ciblés. Les deux chercheurs attribuent ce comportement anarchique à l'emploi de doses trop fortes d'ARNi. Autre explication, plus préoccupante : les ARNi ne seraient pas les tireurs d'élite que l'on croit et, à des conditions qui restent à déterminer, deviendraient «aveugles».
Le plus gros écueil reste le mode d'administration. Pas question d'injecter, comme le font les chercheurs sur les souris de laboratoire, de fortes doses d'ARNi. Ni de les utiliser tels quels. Trop petits, Ils seraient détruits par les enzymes ou emportés par le flux sanguin avant d'atteindre leur destination. Plusieurs pistes sont à l'étude : l'enrobage dans des liposomes, des particules lipidiques capables de traverser les membranes cellulaires, ou l'emploi de vecteurs viraux rendus au préalable inoffensifs.
Même si l'interférence ARN porte en germe bien des espoirs, elle se heurte pour le moment aux mêmes obstacles pratiques qui ont signé l'échec d'autres thérapies géniques.
Cellule cancéreuse
Lorsqu'une cellule devient cancéreuse, elle produit des protéines aberrantes qui pourraient être ciblées et détruites par des ARN interférents spécifiques.
Histones et méthylation
Sur la piste d'une hérédité non génétique
Capitale pour « lire » les gènes, la méthylation de l'ADN se transmet d'une génération de cellules à l'autre, hors du génome.
Pourquoi certains gènes s'expriment-ils dans certaines cellules et pas ailleurs? ( comment expliquer qu'un chat cloné soit d'une couleur différente de son modèle, qu'un jumeau diffère de son frère ? Depuis les années 1970. de nombreux travaux ont montré que les gènes, et surtout l'ADN qui les porte, n'ont rien à voir avec l'image simpliste que représentent les livres d'école, une bande magnétique sur laquelle viendrait se poser une tête de lecture, l'ARN- polymérase. Avoir des gènes et des enzymes traductrices ne suffit pas, il faut que les uns entrent en contact avec les autres. Ce contact s'établit par l'intermédiaire des histones, protéines qui empaquettent l'ADN.
La transcription d'un gène dépend en effet de sa configuration spatiale. Enroulé et compacté autour des histones, l'ADN est inaccessible aux ARNpolymérases. Pour qu'un gène soit lu, il faut que les deux brins d'acides nucléiques enroulés sur eux-mêmes se déroulent, que la force qui les relie diminue légèrement, et que l'attraction exercée par les histones s'atténue.
Pour ce faire, deux séries d'enzymes interviennent. les gyrases et les topo-isomérases. Mais elles n'agissent pas n'importe où et n'importe quand. Leur intervention semble déterminée par la présence ou l'absence, sur l'ADN, de radicaux méthyles, et sur les histones, de radicaux acétyles. Le plus souvent, c'est l'absence de méthylation qui permet l'expression complète ou partielle d'un gène, mais parfois c'est l'inverse.
La méthylation détermine l'expression des gènes au cours du développement, lors de la différentiation des cellules, ou sous l'influence des facteurs de croissance et des hormones. C'est pourquoi, par exemple, une cellule musculaire ne produira pas de neuropeptides, contrairement à un neurone. «En règle générale, la méthylation passe d'une génération de cellules à l'autre lors des mitoses, les divisions cellulaires», explique Gérard Amzallag chercheur à l'université hébraïque de Jérusalem. Souvent propre à chaque lignée cellulaire, elle en est la marque. Plus que les gènes eux-mêmes, ce sont leurs méthylations qui prédestinent à l'architecture de l'organisme.
P. J.-B.
UNE INCERTITUDE DE PLUS POUR LA THEORIE
La découverte de la méthylation apporte un degré supplémentaire d'incertitude à la théorie génétique. Elle rend hasardeuse toute prédiction quant aux effets d'un clonage ou encore d'une transgenèse. Si le clone d'une chatte blanche peut être noir alors qu'il est génétiquement identique à son modèle, comment être certain qu'un gène implanté dans une cellule s'exprime correctement, qu'il soit correctement méthylé ! La méthylation suggère qu'une partie au moins de l'information « héréditaire > échappe à l'empire du génome. « La plupart des généticiens évitent cet écueil en invoquant l'influence du milieu qui déterminerait certaines méthylations, observe Gérard Am-zallag. Ce qui leur permet de sauver le''tout-ADN"en tenant compte des observations ex-périmentales. »
Une question légitime peut néanmoins se poser : si la méthylation est une adaptation directe au milieu, et à supposer qu'elle passe à la génération suivante, une hérédité de caractères acquis est-elle possible ? Cette question contrevient au dogme darwinien selon lequel seules les mutations aléatoires de l'ADN qui n'ont, pas été éliminées par la nature se perpétuent. « Les généticiens considèrent habituellement que tes compteurs de la méthylation sont "remis à zéro" lors des méioses, ces divisions qui mènent à la information des gamètes, ce qui interdirait, toute héritabilité de la méthylation. Mais cela ne semble pas toujours vrai. Pour deux
raisons. D'abord, toute trace de méthylation ne disparaît pas vraiment lors de la gamétogenèse. Le gamète produit, en infimes quantités, pratiquement toutes les protéines, ce qui sous-entend un certain degré de méthylation. Ensuite, il ne faut pas exclure l'influence maternelle sur le noyau du gamète. En termes de méthylation, elle n'est pas négligeable », conclut. Gérard Amzallag.
Protéines chaperons
Les réparatrices du vivant
Ces très vieilles molécules sont aussi indispensables que les gènes à la fabrication des protéines.
Les protéines chaperons portent bien leur nom. À la façon de ces dames sévères qui, jadis, escortaient les jeunes filles de bonne famille, elles accompagnent et réparent les protéines qui se seraient mal pliées lors de leur synthèse, ou déformées à l'occasion d'un stress, thermique ou même infectieux. Elles interviennent face « au plus grand des dangers qui guette les protéines, c'est à dire l'agrégation, explique Pierre Goloubinoff, biologiste moléculaire à l'université de Lausanne codécouvreur des chaperons, en 1989. Les très grosses protéines ont en effet tendance à mal se replier, ce qui laisse apparentes leurs fractions hydrophobes, fractions qui favorisent leur agrégation. » Or, une fois agrégées, ces protéines,qui sont souvent des enzymes, ne fonctionnent plus. Elles peuvent en outre provoquer un dysfonctionnement de la membrane de la cellule, parfois toxique. « Ce dysfonctionnement électrochimique est parfois dangereux, notamment pour les neurones, dont la fonction dépend de la différence de potentiel électrique des membranes », ajoute le chercheur.
Mais, tout comme les dames de compagnie, les chaperons n'assistent pas à la nuit de noces. « Elles détectent les protéines mal pliées, précise Pierre Goloubinoff, s'y fixent et les déplient, puis les laissent se replier correctement spontanément. » Les protéines défectueuses retrouvent ainsi toute leur fonctionnalité et sont moins tentées de former des agrégats.
Dans l'histoire de la vie, les chaperons apparaissent très tôt puisque même les archéobactéries, qui sont les organismes les plus anciens existants, en possèdent. «D'un point de nue évolutionniste, les chaperons sont les protéines qui ont permis au vivant de se complexifier en produisant des polypeptides toujours plus longs et possédant plusieurs domaines fonctionnels, observe le biologiste.Ce sont de vieilles molécules très bien conservées. » Elles sont aussi indispensables que les gènes dans la fabrication des protéines. Selon l'action du ou des chaperons, un même gène peut conduire à plusieurs fonctions protéiques.
Il existe cinq grandes familles de chaperons dont l'une est nécessaire à la vue. Le cristallin se compose en effet presque exclusivement d'un chaperon particulier, la protéine alpha cristalline, capable par elle même d'éviter de s'agréger en se liant selon un ordre précis. Que cet ordre finisse par se briser et c'est la cataracte. Dans le monde végétal, le chaperon GroEL se charge de corriger les erreurs de pliage d'une enzyme essentielle à la photosynthèse, la rubisco. Chez les mammifères, la plus importante des chaperons s'appelle HSP70 (Heat Shock Protéine 7 0 kd, protéine du choc thermique de 70 kilodaltons). « Elle est au centre de notre réseau de chaperons, précise Pierre Goloubinoff, elle redresse quantité de protéines défectueuses. Comme un système immunitaire interne à la cellule, HSP70 conduit les protéines inutiles ou excédentaires vers les protéosomes, où sont recyclés les peptides. » Cette fonction particulière a suggéré au Dr Robert Maki de New York la mise au point d'un vaccin d'immunothérapie à base de chaperons (la I ISPPC 96) pour lutter contre le cancer du pancréas.
« Les chaperons sont également un indice de jeunesse des cellules, ajoute Pierre Goloubinoff. Plus une cellule est indifférenciée, et donc jeune, plus elle contient de chaperons qui lui permettent de résister efficacement aux stress. Malheureusement, la plus indifférenciée des cellules est la cellule cancéreuse qui contient énormément de chaperons. C'est pourquoi certains médicaments anticancéreux sont en fait des inhibiteurs des chaperons. »
La découverte des chaperons coïncide avec celle des prions, et certains chercheurs suggèrent que ceux-ci sont en réalité des chaperons dévoyées. Comme les chaperons, ils sont en effet capables de déplier leurs « homologues » sains, mais dans le mauvais sens. Si bien que les deux molécules n'en sont peut-être qu'une. Quoi qu'il en soit, ils ouvrent de toutes nouvelles perspectives théoriques. Youri 0. Chernoff, biologiste moléculaire à Atlanta (États Unis), envisage ainsi que pourraient exister, à côté des mutations de l'ADN, des mutations protéiques causées par les chaperons ou les prions en raison de stress environnementaux, une sorte d'adaptation directe des cellules à l'environnement. P. J. B.
Non contents d'être de puissants outils de laboratoire, les ARN interférents pourraient très rapidement trouver des applications thérapeutiques. La cible la plus évidente, compte tenu de leur principe de fonctionnement est le VIH, le virus du sida. Plusieurs expériences ont montré qu'introduire des ARNi spécifiques de plusieurs protéines essentielles au virus dans des cultures de cellules humaines rendait ces cellules résistantes à l'infection.
Malgré sa jeunesse, la technique, simple à mettre on œuvre, a déjà pu être testée avec succès sur des animaux porteurs de diverses affections. Des injections d'ARNi réalisées par l'équipe d'Erwei Song, de la Harvard Médical School de Boston (Etats-Unis), ont soigné des souris atteintes de diverses maladies du foie, hépatites et fibroses. Tandis que de l'autre côté de l'Atlantique, une équipe londonienne vient tout récemment de publier les résultats prometteurs obtenus sur des souris modifiées pour exprimer la dystrophie musculaire de Duchenne, une maladie rare qui affecte un enfant sur 3500. Après trois semaines d'un traitement par ARNi, les souris avaient regagné 70 % de leur potentiel musculaire.
« Dans le cadre de maladies génétiques rares, l'interférence ARN est tout particulièrement intéressante, explique Anne Galy du Genéthon. Etant donné le très faible nombre de malades, il est difficile de créer un programme de thérapie car nous avons accès à trop peu de cellules. Les ARNi permettront de recréer des celIules malades à partir de cellules saines en inactivant justement les gènes qui font défaut dans telle ou telle affection. »
Les industriels sont bien évidemment sur les rangs. L'un des plus en pointe en ce domaine, Alnylam Pharmaceuticals, vient de signer un partenariat avec le géant Merck. L'entreprise américaine, basée à Cambridge (Massachusetts, Etats-Unis), espère commencer des essais cliniques d'ici à 2005. Une échéance que Florence Cabon, qui « réfléchit » également avec son unité de recherche de l'institut André-Lwoff de Villejuif au développement d'ARNi thérapeutiques, ne juge pas déraisonnable.
Naturels, les ARNi ne peuvent pas a priori provoquer de rejets. Mais si des doses très faibles suffisent, pour être efficaces, en revanche, l'injection de doses massives d'ARNi aurait un effet contraire à celui escompté. Aimée Jackson et Steven Hartz, du Rosetta lnpharmat ics de Kirkland (Etat de Washington, Etats-Unis), en ont fait la désagréable expérience. Ils ont utilisé, une batterie de plusieurs ARNi pour inactiver deux gènes dans des cellules humaines en culture. Catastrophe ! Au lieu de faire la démonstration de leur très grande sélectivité habituelle, les ARNi sont allés se planter au petit bonheur, inactivant l'expression d'une douzaine de gènes autres que ceux ciblés. Les deux chercheurs attribuent ce comportement anarchique à l'emploi de doses trop fortes d'ARNi. Autre explication, plus préoccupante : les ARNi ne seraient pas les tireurs d'élite que l'on croit et, à des conditions qui restent à déterminer, deviendraient «aveugles».
Le plus gros écueil reste le mode d'administration. Pas question d'injecter, comme le font les chercheurs sur les souris de laboratoire, de fortes doses d'ARNi. Ni de les utiliser tels quels. Trop petits, Ils seraient détruits par les enzymes ou emportés par le flux sanguin avant d'atteindre leur destination. Plusieurs pistes sont à l'étude : l'enrobage dans des liposomes, des particules lipidiques capables de traverser les membranes cellulaires, ou l'emploi de vecteurs viraux rendus au préalable inoffensifs.
Même si l'interférence ARN porte en germe bien des espoirs, elle se heurte pour le moment aux mêmes obstacles pratiques qui ont signé l'échec d'autres thérapies géniques.
Cellule cancéreuse
Lorsqu'une cellule devient cancéreuse, elle produit des protéines aberrantes qui pourraient être ciblées et détruites par des ARN interférents spécifiques.
Histones et méthylation
Sur la piste d'une hérédité non génétique
Capitale pour « lire » les gènes, la méthylation de l'ADN se transmet d'une génération de cellules à l'autre, hors du génome.
Pourquoi certains gènes s'expriment-ils dans certaines cellules et pas ailleurs? ( comment expliquer qu'un chat cloné soit d'une couleur différente de son modèle, qu'un jumeau diffère de son frère ? Depuis les années 1970. de nombreux travaux ont montré que les gènes, et surtout l'ADN qui les porte, n'ont rien à voir avec l'image simpliste que représentent les livres d'école, une bande magnétique sur laquelle viendrait se poser une tête de lecture, l'ARN- polymérase. Avoir des gènes et des enzymes traductrices ne suffit pas, il faut que les uns entrent en contact avec les autres. Ce contact s'établit par l'intermédiaire des histones, protéines qui empaquettent l'ADN.
La transcription d'un gène dépend en effet de sa configuration spatiale. Enroulé et compacté autour des histones, l'ADN est inaccessible aux ARNpolymérases. Pour qu'un gène soit lu, il faut que les deux brins d'acides nucléiques enroulés sur eux-mêmes se déroulent, que la force qui les relie diminue légèrement, et que l'attraction exercée par les histones s'atténue.
Pour ce faire, deux séries d'enzymes interviennent. les gyrases et les topo-isomérases. Mais elles n'agissent pas n'importe où et n'importe quand. Leur intervention semble déterminée par la présence ou l'absence, sur l'ADN, de radicaux méthyles, et sur les histones, de radicaux acétyles. Le plus souvent, c'est l'absence de méthylation qui permet l'expression complète ou partielle d'un gène, mais parfois c'est l'inverse.
La méthylation détermine l'expression des gènes au cours du développement, lors de la différentiation des cellules, ou sous l'influence des facteurs de croissance et des hormones. C'est pourquoi, par exemple, une cellule musculaire ne produira pas de neuropeptides, contrairement à un neurone. «En règle générale, la méthylation passe d'une génération de cellules à l'autre lors des mitoses, les divisions cellulaires», explique Gérard Amzallag chercheur à l'université hébraïque de Jérusalem. Souvent propre à chaque lignée cellulaire, elle en est la marque. Plus que les gènes eux-mêmes, ce sont leurs méthylations qui prédestinent à l'architecture de l'organisme.
P. J.-B.
UNE INCERTITUDE DE PLUS POUR LA THEORIE
La découverte de la méthylation apporte un degré supplémentaire d'incertitude à la théorie génétique. Elle rend hasardeuse toute prédiction quant aux effets d'un clonage ou encore d'une transgenèse. Si le clone d'une chatte blanche peut être noir alors qu'il est génétiquement identique à son modèle, comment être certain qu'un gène implanté dans une cellule s'exprime correctement, qu'il soit correctement méthylé ! La méthylation suggère qu'une partie au moins de l'information « héréditaire > échappe à l'empire du génome. « La plupart des généticiens évitent cet écueil en invoquant l'influence du milieu qui déterminerait certaines méthylations, observe Gérard Am-zallag. Ce qui leur permet de sauver le''tout-ADN"en tenant compte des observations ex-périmentales. »
Une question légitime peut néanmoins se poser : si la méthylation est une adaptation directe au milieu, et à supposer qu'elle passe à la génération suivante, une hérédité de caractères acquis est-elle possible ? Cette question contrevient au dogme darwinien selon lequel seules les mutations aléatoires de l'ADN qui n'ont, pas été éliminées par la nature se perpétuent. « Les généticiens considèrent habituellement que tes compteurs de la méthylation sont "remis à zéro" lors des méioses, ces divisions qui mènent à la information des gamètes, ce qui interdirait, toute héritabilité de la méthylation. Mais cela ne semble pas toujours vrai. Pour deux
raisons. D'abord, toute trace de méthylation ne disparaît pas vraiment lors de la gamétogenèse. Le gamète produit, en infimes quantités, pratiquement toutes les protéines, ce qui sous-entend un certain degré de méthylation. Ensuite, il ne faut pas exclure l'influence maternelle sur le noyau du gamète. En termes de méthylation, elle n'est pas négligeable », conclut. Gérard Amzallag.
Protéines chaperons
Les réparatrices du vivant
Ces très vieilles molécules sont aussi indispensables que les gènes à la fabrication des protéines.
Les protéines chaperons portent bien leur nom. À la façon de ces dames sévères qui, jadis, escortaient les jeunes filles de bonne famille, elles accompagnent et réparent les protéines qui se seraient mal pliées lors de leur synthèse, ou déformées à l'occasion d'un stress, thermique ou même infectieux. Elles interviennent face « au plus grand des dangers qui guette les protéines, c'est à dire l'agrégation, explique Pierre Goloubinoff, biologiste moléculaire à l'université de Lausanne codécouvreur des chaperons, en 1989. Les très grosses protéines ont en effet tendance à mal se replier, ce qui laisse apparentes leurs fractions hydrophobes, fractions qui favorisent leur agrégation. » Or, une fois agrégées, ces protéines,qui sont souvent des enzymes, ne fonctionnent plus. Elles peuvent en outre provoquer un dysfonctionnement de la membrane de la cellule, parfois toxique. « Ce dysfonctionnement électrochimique est parfois dangereux, notamment pour les neurones, dont la fonction dépend de la différence de potentiel électrique des membranes », ajoute le chercheur.
Mais, tout comme les dames de compagnie, les chaperons n'assistent pas à la nuit de noces. « Elles détectent les protéines mal pliées, précise Pierre Goloubinoff, s'y fixent et les déplient, puis les laissent se replier correctement spontanément. » Les protéines défectueuses retrouvent ainsi toute leur fonctionnalité et sont moins tentées de former des agrégats.
Dans l'histoire de la vie, les chaperons apparaissent très tôt puisque même les archéobactéries, qui sont les organismes les plus anciens existants, en possèdent. «D'un point de nue évolutionniste, les chaperons sont les protéines qui ont permis au vivant de se complexifier en produisant des polypeptides toujours plus longs et possédant plusieurs domaines fonctionnels, observe le biologiste.Ce sont de vieilles molécules très bien conservées. » Elles sont aussi indispensables que les gènes dans la fabrication des protéines. Selon l'action du ou des chaperons, un même gène peut conduire à plusieurs fonctions protéiques.
Il existe cinq grandes familles de chaperons dont l'une est nécessaire à la vue. Le cristallin se compose en effet presque exclusivement d'un chaperon particulier, la protéine alpha cristalline, capable par elle même d'éviter de s'agréger en se liant selon un ordre précis. Que cet ordre finisse par se briser et c'est la cataracte. Dans le monde végétal, le chaperon GroEL se charge de corriger les erreurs de pliage d'une enzyme essentielle à la photosynthèse, la rubisco. Chez les mammifères, la plus importante des chaperons s'appelle HSP70 (Heat Shock Protéine 7 0 kd, protéine du choc thermique de 70 kilodaltons). « Elle est au centre de notre réseau de chaperons, précise Pierre Goloubinoff, elle redresse quantité de protéines défectueuses. Comme un système immunitaire interne à la cellule, HSP70 conduit les protéines inutiles ou excédentaires vers les protéosomes, où sont recyclés les peptides. » Cette fonction particulière a suggéré au Dr Robert Maki de New York la mise au point d'un vaccin d'immunothérapie à base de chaperons (la I ISPPC 96) pour lutter contre le cancer du pancréas.
« Les chaperons sont également un indice de jeunesse des cellules, ajoute Pierre Goloubinoff. Plus une cellule est indifférenciée, et donc jeune, plus elle contient de chaperons qui lui permettent de résister efficacement aux stress. Malheureusement, la plus indifférenciée des cellules est la cellule cancéreuse qui contient énormément de chaperons. C'est pourquoi certains médicaments anticancéreux sont en fait des inhibiteurs des chaperons. »
La découverte des chaperons coïncide avec celle des prions, et certains chercheurs suggèrent que ceux-ci sont en réalité des chaperons dévoyées. Comme les chaperons, ils sont en effet capables de déplier leurs « homologues » sains, mais dans le mauvais sens. Si bien que les deux molécules n'en sont peut-être qu'une. Quoi qu'il en soit, ils ouvrent de toutes nouvelles perspectives théoriques. Youri 0. Chernoff, biologiste moléculaire à Atlanta (États Unis), envisage ainsi que pourraient exister, à côté des mutations de l'ADN, des mutations protéiques causées par les chaperons ou les prions en raison de stress environnementaux, une sorte d'adaptation directe des cellules à l'environnement. P. J. B.
Re: Le déclin de l'empire ADN
LA RÉVÉLATION DES AUTRES ADN
La théorie génétique fait de l'ADN du noyau le support de l'hérédité. Pourtant il existe un autre ADN, celui des mitochondries. Sa fonction reste mal connue, mais elle est tout sauf négligeable. Ouant à l'ADN du noyau, une grande majorité ne code pas pour fabriquer des protéines. Baptisé ADN silencieux ou poubelle, il est régulièrement au coeur de nouvelles découvertes qui lui donnent une importance croissante.
ADN des mitochondries
L'outsider des cellules
Longtemps tenu pour un vestige inutile, l'ADN des mitochondries a révélé toute son importance lors de clonages.
A quoi sert il ? Pendant de nombreuses années, les généticiens répondaient avec une vraie gêne : à rien. L'ADN contenu dans les mitochondries (ADNmt), ces petites centrales énergétiques de nos cellules, passait pour un vestige, un fossile de l'époque très reculée où ces organites étaient encore des bactéries autonomes flottant librement dans l'océan primordial. Sans grande importance, puisqu'il n'était pas le support de notre hérédité, quant à lui chaudement cantonné dans le noyau cellulaire. En outre, les mitochondries n'obéissent pas aux règles de la parité puisqu'elles s'héritent uniquement de nos mères. Une aubaine pour certains paléoanthropologues qui se sont servi des mutations de l'ADNmt pour retracer l'histoire de l'humanité à travers ses lignées maternelles (voir Sciences el Avenir avril 2001, n° 650). Mais un argument de plus pour leur dénier toute importance génétique véritable.
Grave erreur ! Plusieurs maladies familiales dépendent en effet de l'ADNmt, comme la myopathie oculaire de Léber. Et ce n'est pas tout. Les apprentis sorciers du clonage ont découvert qu'il était impossible de cloner un animal en implantant dans une cellule énucléée un noyau propre, c'est à dire débarrassé du cytoplasme qui l'entoure et qui contient les mitochondries. « Pour que le clonage fonctionne, il faut qu'il soit sale, c'est-à-dire couvert de mitochondries, remarque Pierre Roubertoux, généticien à l'Inserm de Marseille. Il existe sans doute des boucles de régulation entre l'ADN mitochondrial et lADN nucléaire, régulations indispensables au bon développement de la cellule. »
Des milliers de fois plus court que l'ADN nucléaire, l'ADNmt contient cependant une trentaine de gènes dont le rôle reste encore largement énigmatique. Mais leur importance est véritablement cruciale, comme viennent de le démontrer Pierre Roubertoux et son équipe. « Depuis une douzaine d'années, nous cherchions à, savoir si L ADNmt jouait un rôle dans lefonctionnement cognitif lié au vieillissement, explique le chercheur. Nous avons donc procédé à des croisements entre deux lignées de souris très différentes, de façon à intervertir les mitochondries de ces deux lignées. » Pour ce faire, l'équipe a utilisé une lignée dite CBA, communément utilisée en France et plutôt performante lors des tests de labyrinthe, et une lignée d'origine néo zélandaise, la lignée NZD, moins éveillée. A force de croisements, elle a finalement obtenu deux nouvelles lignées hybrides, l'une possédant un génome CBA mais un ADNmt NZD, l'autre, un génome NZD, mais un ADNmt CBA. Les chercheurs ont alors comparé les capacités cognitives de ces deux nouvelles lignées avec les deux lignées originales. Surprise ! I'interversion des mitochondries et de leur ADN change de façon très significative les aptitudes cognitives des souris. Par exemple, une souris NZD réputée médiocre au test d'exploration se retrouvera bien meilleure que ses cousines de « race pure » si elle hérite d'un ADNmt CBA. « Ces résultats sont même corroborés par l'étude anatomique de leur cervelle, note Pierre Roubertoux. L'ADNmt semble exercer une influence sur l'architecture du cerveau. Le corps calleux, notamment, qui permet aux deux hémisphères de communiquer est plus épais chez les souris les plus compétentes. »
L'ADNmt a donc finalement une grande importance. Même s'il faut se garder d'étendre à l'être humain les observations de l'équipe marseillaise. Non, l'intelligence ne provient pas forcément de nos mères ; quant aux différences entre les variétés de population humaines, elles sont infiniment moindres que celles entre des lignées de souris blanches, sélectionnées depuis des dizaines d'années en laboratoire ! P. J. B.
Au nom de la mère
Les mitochondries, organites qui constituent de minuscules centrales énergétiques au coeur de la cellule, se transmettent en ligne maternelle. L'ADN qu'elles renferment porte une trentaine de gènes au rôle très mal connu.
ADN «silencieux»
La revanche des muets
Non traduits en gènes, transposons, pseudogènes et introns forment un bric à brac dont on découvre aujourd'hui l'utilité.
Certains silences valent mille mots a-t-on coutume de dire. Dans le cas de l'ADN, ils valent bien plus. Beaucoup, beaucoup plus. Faites le calcul : chez l'homme, sur trois milliards de bases, seulement 40 % donnent des gènes. Et pour un animal comme l'amphibien xénope, on peut dire que le silence de son génome fait un raffut d'enfer puisque 98,5 % de son ADN n'est pas traduit en gènes. Donc ne code pour rien. Donc ne sert à rien ? C'est l'erreur justement commise par les chercheurs
pendant très longtemps, qualifiant même cet ADN silencieux de « poubelle » (junk DNA en anglais). Or, pas grand chose n'est à jeter aux ordures dans cet ADN non codant. L'évolution, d'ailleurs, fait tout pour le conserver, s'il faut en croire (étude toute récente de l'équipe de Stylianos Antonarakis de l'école de médecine de Genève. En comparant des parties non codantes de 16 mammifères, dont l'homme, les chercheurs ont eu la surprise de les trouver remarquablement identiques. Ce « junk ADN» a été conservé des millions d'années durant, ce qui démontre bien son importance.
Il faut tout de même opérer un tri sélectif car l'ADN poubelle est un fourre tout qui rassemble des choses bien différentes. Prenons le cas des pseudogènes, des versions défectueuses de gènes fonctionnels. Aussi abondants que ces derniers, leur nombre chez l'homme est évalué à 30 000. Reliquats de (évolution, nuisances génomiques, tout a été dit à leur propos. Mais récemment, l'équipe de Shinji Hirotsune, de (école de médecine de Saitama au Japon, a fait une observation révolutionnaire : sans les pseudogènes, les vais gènes pourraient très bien ne pas fonctionner ! La découverte a été totalement fortuite. Le but était d'observer l'effet de l'insertion au hasard d'un gène de drosophile dans le génome d'une souris. Or, l'une des lignées ainsi modifiée s'est vue affublée de déformations osseuses et de problèmes rénaux qui ont causé la mort des rongeurs peu de temps après la naissance. En y regardant d'un peu plus près, les chercheurs ont constaté avec surprise que le gène de mouche s'était inséré au beau milieu d'un pseudogène, analogue d'un gène nommé makorin1, impliqué dans le développement des os et des reins. Pourtant, ce dernier n'avait aucunement été touché. En réintroduisant le pseudogène makorin1 dans les embryons de souris, tout est rentré dans l'ordre et les animaux se sont développés normalement. La conclusion, bien que très perturbante, est claire : le gène makorinl a besoin de son pseudogène pour fonctionner. Mais, pour l'instant, la forme que prend cette interaction reste un mystère, et les chercheurs ignorent si cette mystérieuse régulation génétique s'étend à tous les couples de gène/ pseudogène.
Autre sujet de perplexité, les introns. Avant d'être transcrit en ARN, un gène d'ADN se présente sous la forme d'une mosaïque, alternant séquences codantes, les exons, et séquences non codantes, les introns. Au final, un ARN ne contient que les exons, les introns ayant été éliminés au cours d'une opération dite d'épissage. Leur découverte est très récente, une vingtaine d'années, mais leur rôle, lui, reste à définir. Car le schéma simpliste de l'inutilité des introns ne tient plus. Ils pourraient ainsi être, ni plus ni moins, la clé de voûte permettant d'expliquer pourquoi l'homme a si peu de gènes, autant qu'un plant de tabac et à peine plus qu'un ver nématode. Si l'on imagine qu'un ou plusieurs introns ne sont pas éliminés lors de l'épissage, il devient alors possible de synthétiser plusieurs protéines à partir d'un seul et même gène. Pour le coup, le dogme un gène une protéine, déjà mis à mal, subirait le coup de grâce...
Enfin, parmi les autres ADN silencieux, il faut mentionner le cas des transposons, ou gènes sauteurs. En apparence, leur cas semble plus simple: ces petites séquences d'ADN ne codent pour rien. Elles ont juste la particularité de « sauter » d'un endroit du génome à un autre et sont donc susceptibles d'altérer le fonctionnement d'un gène. Mais, leur importance a Mlle été suffisamment prise au sérieux ? Rien n'est moins sûr pour certains chercheurs. Car, d'un individu à un autre, c'est l'expression de tout ou partie de leurs gènes qui pourrait se trouver chamboulée par ces farfadets génétiques.
Quelle importance accorder alors au décodage du génome humain, réalisé, rappelons le, à partir de l'ADN d'une seule personne ? Pour le coup, c'est tout ce dispendieux travail qui serait bon à jeter à la poubelle...
H. R.
Malformations
Des pseudogènes peuvent conférer des malformations à des souris. Les rayures pourpres des grains de maïs sont dues à des transposons.
La théorie génétique fait de l'ADN du noyau le support de l'hérédité. Pourtant il existe un autre ADN, celui des mitochondries. Sa fonction reste mal connue, mais elle est tout sauf négligeable. Ouant à l'ADN du noyau, une grande majorité ne code pas pour fabriquer des protéines. Baptisé ADN silencieux ou poubelle, il est régulièrement au coeur de nouvelles découvertes qui lui donnent une importance croissante.
ADN des mitochondries
L'outsider des cellules
Longtemps tenu pour un vestige inutile, l'ADN des mitochondries a révélé toute son importance lors de clonages.
A quoi sert il ? Pendant de nombreuses années, les généticiens répondaient avec une vraie gêne : à rien. L'ADN contenu dans les mitochondries (ADNmt), ces petites centrales énergétiques de nos cellules, passait pour un vestige, un fossile de l'époque très reculée où ces organites étaient encore des bactéries autonomes flottant librement dans l'océan primordial. Sans grande importance, puisqu'il n'était pas le support de notre hérédité, quant à lui chaudement cantonné dans le noyau cellulaire. En outre, les mitochondries n'obéissent pas aux règles de la parité puisqu'elles s'héritent uniquement de nos mères. Une aubaine pour certains paléoanthropologues qui se sont servi des mutations de l'ADNmt pour retracer l'histoire de l'humanité à travers ses lignées maternelles (voir Sciences el Avenir avril 2001, n° 650). Mais un argument de plus pour leur dénier toute importance génétique véritable.
Grave erreur ! Plusieurs maladies familiales dépendent en effet de l'ADNmt, comme la myopathie oculaire de Léber. Et ce n'est pas tout. Les apprentis sorciers du clonage ont découvert qu'il était impossible de cloner un animal en implantant dans une cellule énucléée un noyau propre, c'est à dire débarrassé du cytoplasme qui l'entoure et qui contient les mitochondries. « Pour que le clonage fonctionne, il faut qu'il soit sale, c'est-à-dire couvert de mitochondries, remarque Pierre Roubertoux, généticien à l'Inserm de Marseille. Il existe sans doute des boucles de régulation entre l'ADN mitochondrial et lADN nucléaire, régulations indispensables au bon développement de la cellule. »
Des milliers de fois plus court que l'ADN nucléaire, l'ADNmt contient cependant une trentaine de gènes dont le rôle reste encore largement énigmatique. Mais leur importance est véritablement cruciale, comme viennent de le démontrer Pierre Roubertoux et son équipe. « Depuis une douzaine d'années, nous cherchions à, savoir si L ADNmt jouait un rôle dans lefonctionnement cognitif lié au vieillissement, explique le chercheur. Nous avons donc procédé à des croisements entre deux lignées de souris très différentes, de façon à intervertir les mitochondries de ces deux lignées. » Pour ce faire, l'équipe a utilisé une lignée dite CBA, communément utilisée en France et plutôt performante lors des tests de labyrinthe, et une lignée d'origine néo zélandaise, la lignée NZD, moins éveillée. A force de croisements, elle a finalement obtenu deux nouvelles lignées hybrides, l'une possédant un génome CBA mais un ADNmt NZD, l'autre, un génome NZD, mais un ADNmt CBA. Les chercheurs ont alors comparé les capacités cognitives de ces deux nouvelles lignées avec les deux lignées originales. Surprise ! I'interversion des mitochondries et de leur ADN change de façon très significative les aptitudes cognitives des souris. Par exemple, une souris NZD réputée médiocre au test d'exploration se retrouvera bien meilleure que ses cousines de « race pure » si elle hérite d'un ADNmt CBA. « Ces résultats sont même corroborés par l'étude anatomique de leur cervelle, note Pierre Roubertoux. L'ADNmt semble exercer une influence sur l'architecture du cerveau. Le corps calleux, notamment, qui permet aux deux hémisphères de communiquer est plus épais chez les souris les plus compétentes. »
L'ADNmt a donc finalement une grande importance. Même s'il faut se garder d'étendre à l'être humain les observations de l'équipe marseillaise. Non, l'intelligence ne provient pas forcément de nos mères ; quant aux différences entre les variétés de population humaines, elles sont infiniment moindres que celles entre des lignées de souris blanches, sélectionnées depuis des dizaines d'années en laboratoire ! P. J. B.
Au nom de la mère
Les mitochondries, organites qui constituent de minuscules centrales énergétiques au coeur de la cellule, se transmettent en ligne maternelle. L'ADN qu'elles renferment porte une trentaine de gènes au rôle très mal connu.
ADN «silencieux»
La revanche des muets
Non traduits en gènes, transposons, pseudogènes et introns forment un bric à brac dont on découvre aujourd'hui l'utilité.
Certains silences valent mille mots a-t-on coutume de dire. Dans le cas de l'ADN, ils valent bien plus. Beaucoup, beaucoup plus. Faites le calcul : chez l'homme, sur trois milliards de bases, seulement 40 % donnent des gènes. Et pour un animal comme l'amphibien xénope, on peut dire que le silence de son génome fait un raffut d'enfer puisque 98,5 % de son ADN n'est pas traduit en gènes. Donc ne code pour rien. Donc ne sert à rien ? C'est l'erreur justement commise par les chercheurs
pendant très longtemps, qualifiant même cet ADN silencieux de « poubelle » (junk DNA en anglais). Or, pas grand chose n'est à jeter aux ordures dans cet ADN non codant. L'évolution, d'ailleurs, fait tout pour le conserver, s'il faut en croire (étude toute récente de l'équipe de Stylianos Antonarakis de l'école de médecine de Genève. En comparant des parties non codantes de 16 mammifères, dont l'homme, les chercheurs ont eu la surprise de les trouver remarquablement identiques. Ce « junk ADN» a été conservé des millions d'années durant, ce qui démontre bien son importance.
Il faut tout de même opérer un tri sélectif car l'ADN poubelle est un fourre tout qui rassemble des choses bien différentes. Prenons le cas des pseudogènes, des versions défectueuses de gènes fonctionnels. Aussi abondants que ces derniers, leur nombre chez l'homme est évalué à 30 000. Reliquats de (évolution, nuisances génomiques, tout a été dit à leur propos. Mais récemment, l'équipe de Shinji Hirotsune, de (école de médecine de Saitama au Japon, a fait une observation révolutionnaire : sans les pseudogènes, les vais gènes pourraient très bien ne pas fonctionner ! La découverte a été totalement fortuite. Le but était d'observer l'effet de l'insertion au hasard d'un gène de drosophile dans le génome d'une souris. Or, l'une des lignées ainsi modifiée s'est vue affublée de déformations osseuses et de problèmes rénaux qui ont causé la mort des rongeurs peu de temps après la naissance. En y regardant d'un peu plus près, les chercheurs ont constaté avec surprise que le gène de mouche s'était inséré au beau milieu d'un pseudogène, analogue d'un gène nommé makorin1, impliqué dans le développement des os et des reins. Pourtant, ce dernier n'avait aucunement été touché. En réintroduisant le pseudogène makorin1 dans les embryons de souris, tout est rentré dans l'ordre et les animaux se sont développés normalement. La conclusion, bien que très perturbante, est claire : le gène makorinl a besoin de son pseudogène pour fonctionner. Mais, pour l'instant, la forme que prend cette interaction reste un mystère, et les chercheurs ignorent si cette mystérieuse régulation génétique s'étend à tous les couples de gène/ pseudogène.
Autre sujet de perplexité, les introns. Avant d'être transcrit en ARN, un gène d'ADN se présente sous la forme d'une mosaïque, alternant séquences codantes, les exons, et séquences non codantes, les introns. Au final, un ARN ne contient que les exons, les introns ayant été éliminés au cours d'une opération dite d'épissage. Leur découverte est très récente, une vingtaine d'années, mais leur rôle, lui, reste à définir. Car le schéma simpliste de l'inutilité des introns ne tient plus. Ils pourraient ainsi être, ni plus ni moins, la clé de voûte permettant d'expliquer pourquoi l'homme a si peu de gènes, autant qu'un plant de tabac et à peine plus qu'un ver nématode. Si l'on imagine qu'un ou plusieurs introns ne sont pas éliminés lors de l'épissage, il devient alors possible de synthétiser plusieurs protéines à partir d'un seul et même gène. Pour le coup, le dogme un gène une protéine, déjà mis à mal, subirait le coup de grâce...
Enfin, parmi les autres ADN silencieux, il faut mentionner le cas des transposons, ou gènes sauteurs. En apparence, leur cas semble plus simple: ces petites séquences d'ADN ne codent pour rien. Elles ont juste la particularité de « sauter » d'un endroit du génome à un autre et sont donc susceptibles d'altérer le fonctionnement d'un gène. Mais, leur importance a Mlle été suffisamment prise au sérieux ? Rien n'est moins sûr pour certains chercheurs. Car, d'un individu à un autre, c'est l'expression de tout ou partie de leurs gènes qui pourrait se trouver chamboulée par ces farfadets génétiques.
Quelle importance accorder alors au décodage du génome humain, réalisé, rappelons le, à partir de l'ADN d'une seule personne ? Pour le coup, c'est tout ce dispendieux travail qui serait bon à jeter à la poubelle...
H. R.
Malformations
Des pseudogènes peuvent conférer des malformations à des souris. Les rayures pourpres des grains de maïs sont dues à des transposons.
Dernière édition par Angie le Ven 25 Avr 2008 - 8:53, édité 2 fois
Re: Le déclin de l'empire ADN
«Tout l'édifice génétique est à remettre en cause»
La génétique moléculaire est en panne criante de théorie. Pour l'un de ses spécialistes, André Pichot, il faudrait remonter aux fondements de la notion même d'hérédité, qui s'est construite de façon bancale.
C'est un grand pourfendeur d'idées reçues en génétique et l'un des critiques les plus clairvoyants de cette science. André Pichot, épistémologue, historien des sciences, professeur à l'université de Strasbourg, chercheur au CNRS, dénonce un manque dévastateur de théorie en génétique moléculaire (1). Un manque qui s'amplifie depuis les grands principes ayant fondé cette science au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Sciences et Avenir : Selon vous, la génétique moléculaire traverse une crise grave, et vous êtes l'un des rares à le dire depuis plusieurs années...
André Pichot : J'espère ne pas être le seul à en être conscient, mais vous trouverez sans doute des généticiens pour vous dire qu'il n'y a aucune crise théorique en génétique moléculaire. C'est pourtant tout l'édifice de cette science, et pas seulement la notion de gène, qui est remis en cause.
La génétique réécrit son histoire en permanence et, par conséquent, se condamne à réutiliser les mêmes vieilles notions, qu'elle accommode à de nouvelles sauces ajoutant régulations sur régulations comme l'astronomie médiévale empilait les épicycles au point de vider complètement la théorie de sa substance. Ce qui d'ailleurs retentit sur ses supposées applications. Les difficultés que rencontrent le génie génétique et le clonage ne sont pas seulement techniques, elles sont aussi théoriques. Ce qui rend problématique leur amélioration.
Quelle est la véritable histoire de la génétique ?
La base théorique de la génétique moléculaire a été postulée, en 1944, par Erwin Schrödinger. Selon lui, l'hérédité est la transmission d'un ordre physique par la transmission d'une substance physiquement ordonnée; l'ordre de celle ci est censé commander l'ordre de l'être vivant à travers ce qu'il appelait un code. Ce squelette théorique va être recouvert de chair grâce aux travaux d'Osé aldAvery (1944) sur la transformation du pneumocoque, qui suggèrent que (ADN est le support de (hérédité, et à ceux de James Watson et Francis Crick (1953) qui élucident la structure de cet ADN. Avery avait ajouté de l'ADN d'une souche de pneumocoques virulents (souche « S ») à une culture de pneumocoques non virulents (souche « R ») , et ainsi réussi à transformer quelques uns de ceux ci en forme « S ». Ce qui indiquait que l'hérédité, présidant à la nature « S » ou « R » de ces pneumocoques, était portée par l'ADN.
Ces travaux furent négligés pendant un certain temps car on ne voyait pas comment l'ADN pouvait porter l'hérédité (on lui attribuait un rôle énergétique), et on la faisait porter par les protéines. La découverte de la structure de l'ADN va concrétiser l'idée de Schrôdinger : l'ordre de la porteuse de l'hérédité est l'ordre des nucléotides, commandant celui de l'être vivant.
L'idée de Schrôdinger a donc été renforcée par les travaux de Crick et Watson ?
Oui, mais moyennement; elle s'est plutôt adaptée et assouplie. La théorie de Schrödinger reliant de manière stricte (ordre global du matériel génétique et l'ordre global de l'être vivant (soit une hérédité omnipotente La théorie du programme génétique, qui se met en place dans les années 1950, relie seulement l'ordre des nucléotides à l'intérieur des gènes et l'ordre des acides aminés à l'intérieur des protéines, mais l'ordre des gènes sur la molécule d'ADN n'est pas signifiant. Il y a donc, par rapport à Schrôdinger, une perte d'ordre qu'il faut compenser par des régulations et l'intervention de facteurs externes (soit une hérédité qui perd de son omnipotence, au profit de l'environnement).
Cette perte d'ordre va encore s'accroître dans les années 1970, avec la disparition de la colinéarité gène protéine, d'où la nécessité de nouvelles régulations, dont on ne sait pas trop de quel ordre elles procèdent. Aujourd'hui, (ordre de cette substance est devenu de plus en plus flou, et sa correspondance avec celui de (être vivant, de plus en plus vague. Si bien que les fondements théoriques de la génétique moléculaire se sont quasi évanouis.
Certains généticiens tentent-ils de réviser les dogmes de la génétique moléculaire ?
Certains s'y essaient, comme récemment Jacques Kupiec et Pierre Sonigo,ou encore Henri Atlan. Par exemple, pour ce dernier, l'ADN n'est pas un programme mais une banque de données où de données où le cytoplasme viendrait puiser les informations qui lui sont nécessaires. Je pense pour ma part que ces théoriciens ne font que repousser le problème et qu'il conviendrait de remonter à sa source, c'est à dire d'examiner les fondements de la notion même d'hérédité, une notion d'ailleurs assez récente, et bien moins évidente qu'il n'y paraît.
Quand l'idée d'hérédité apparaît elle et pourquoi ?
L'hérédité a commencé à balbutier autour de 1820 ; auparavant, on ne la connaissait que dans le cadre de la pathologie ; le modèle du caractère héréditaire a été la maladie héréditaire, la tuberculose étant alors la maladie héréditaire par excellence.
Un premier traité (très illisible) a été consacré à l'hérédité en 1850 par un psychiatre français, Prosper Lucas. Mais c'est seulement en 1866 que son règne débute vraiment, lorsque le naturaliste allemand Ernst Haeckel lui trouve un rôle dans l'explication biologique. A partir de ce moment là, elle va faire l'objet de très nombreuses théories. Le rôle que lui a donné Haeckel est d'articuler l'explication physicochimique et son explication historique (l'évolution des espèces). Pour lui, l'hérédité est chargée de mettre en oeuvre, lors de l'embryogenèse, la récapitulation de la phylogenèse.
Ce rôle étroitement lié à l'embryologie sera celui de l'hérédité jusque vers 1900 ; époque où, grâce à la « redécouverte » des lois de Mendel (il serait plus juste de dire « l'interprétation en termes d'hérédité des lois d'hybridation de Mendel »), va apparaître une génétique indépendante. C'est à dire une génétique définitivement oublieuse de ses origines et de ses fondements, une génétique qui va faire comme si l'hérédité était une fonction physiologique au même titre que la nutrition ou la génération, et non une construction bancale.
Propos recueillis par P. J. B.
Mots clés
Hérédité.
L'hérédité génétique suppose que ce qui forme l'être vivant est intégralement contenu dans le « génome » (l'ensemble des gènes). Toutefois, l'expérience montre que l'hérédité n'est pas un déterminisme absolu. La notion d'hérédité naturelle apparaît dans les années 1820 (à partir des travaux de Lamarck). En 185o, un psychiatre français, ' prosper Lucas, est le premier à lui consacrer un livre.
Génération.
Pour expliquer la façon dont les animaux se reproduisent, d'innombrables théories ont été émises, telle celle de la préformation :chaque individu posséderait dans ses gamètes de minuscules individus qui eux mêmes posséderaient dans leurs microscopiques gonades d'encore plus infimes individus, etc.
Gène.
Le terme a deux acceptions différentes. La première qualifie une mutation (ou un ensemble de mutations) responsable de maladies (ou à leur prédisposition). La deuxième est utilisée dans le sens physique de support de l'information génétique le gène code la synthèse d'une ou de plusieurs protéines. Ce gène « physique » dérive de concepts anciens élaborés dès le début du xx, siècle (« biophores »,« pangènes »...).
La génétique moléculaire est en panne criante de théorie. Pour l'un de ses spécialistes, André Pichot, il faudrait remonter aux fondements de la notion même d'hérédité, qui s'est construite de façon bancale.
C'est un grand pourfendeur d'idées reçues en génétique et l'un des critiques les plus clairvoyants de cette science. André Pichot, épistémologue, historien des sciences, professeur à l'université de Strasbourg, chercheur au CNRS, dénonce un manque dévastateur de théorie en génétique moléculaire (1). Un manque qui s'amplifie depuis les grands principes ayant fondé cette science au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Sciences et Avenir : Selon vous, la génétique moléculaire traverse une crise grave, et vous êtes l'un des rares à le dire depuis plusieurs années...
André Pichot : J'espère ne pas être le seul à en être conscient, mais vous trouverez sans doute des généticiens pour vous dire qu'il n'y a aucune crise théorique en génétique moléculaire. C'est pourtant tout l'édifice de cette science, et pas seulement la notion de gène, qui est remis en cause.
La génétique réécrit son histoire en permanence et, par conséquent, se condamne à réutiliser les mêmes vieilles notions, qu'elle accommode à de nouvelles sauces ajoutant régulations sur régulations comme l'astronomie médiévale empilait les épicycles au point de vider complètement la théorie de sa substance. Ce qui d'ailleurs retentit sur ses supposées applications. Les difficultés que rencontrent le génie génétique et le clonage ne sont pas seulement techniques, elles sont aussi théoriques. Ce qui rend problématique leur amélioration.
Quelle est la véritable histoire de la génétique ?
La base théorique de la génétique moléculaire a été postulée, en 1944, par Erwin Schrödinger. Selon lui, l'hérédité est la transmission d'un ordre physique par la transmission d'une substance physiquement ordonnée; l'ordre de celle ci est censé commander l'ordre de l'être vivant à travers ce qu'il appelait un code. Ce squelette théorique va être recouvert de chair grâce aux travaux d'Osé aldAvery (1944) sur la transformation du pneumocoque, qui suggèrent que (ADN est le support de (hérédité, et à ceux de James Watson et Francis Crick (1953) qui élucident la structure de cet ADN. Avery avait ajouté de l'ADN d'une souche de pneumocoques virulents (souche « S ») à une culture de pneumocoques non virulents (souche « R ») , et ainsi réussi à transformer quelques uns de ceux ci en forme « S ». Ce qui indiquait que l'hérédité, présidant à la nature « S » ou « R » de ces pneumocoques, était portée par l'ADN.
Ces travaux furent négligés pendant un certain temps car on ne voyait pas comment l'ADN pouvait porter l'hérédité (on lui attribuait un rôle énergétique), et on la faisait porter par les protéines. La découverte de la structure de l'ADN va concrétiser l'idée de Schrôdinger : l'ordre de la porteuse de l'hérédité est l'ordre des nucléotides, commandant celui de l'être vivant.
L'idée de Schrôdinger a donc été renforcée par les travaux de Crick et Watson ?
Oui, mais moyennement; elle s'est plutôt adaptée et assouplie. La théorie de Schrödinger reliant de manière stricte (ordre global du matériel génétique et l'ordre global de l'être vivant (soit une hérédité omnipotente La théorie du programme génétique, qui se met en place dans les années 1950, relie seulement l'ordre des nucléotides à l'intérieur des gènes et l'ordre des acides aminés à l'intérieur des protéines, mais l'ordre des gènes sur la molécule d'ADN n'est pas signifiant. Il y a donc, par rapport à Schrôdinger, une perte d'ordre qu'il faut compenser par des régulations et l'intervention de facteurs externes (soit une hérédité qui perd de son omnipotence, au profit de l'environnement).
Cette perte d'ordre va encore s'accroître dans les années 1970, avec la disparition de la colinéarité gène protéine, d'où la nécessité de nouvelles régulations, dont on ne sait pas trop de quel ordre elles procèdent. Aujourd'hui, (ordre de cette substance est devenu de plus en plus flou, et sa correspondance avec celui de (être vivant, de plus en plus vague. Si bien que les fondements théoriques de la génétique moléculaire se sont quasi évanouis.
Certains généticiens tentent-ils de réviser les dogmes de la génétique moléculaire ?
Certains s'y essaient, comme récemment Jacques Kupiec et Pierre Sonigo,ou encore Henri Atlan. Par exemple, pour ce dernier, l'ADN n'est pas un programme mais une banque de données où de données où le cytoplasme viendrait puiser les informations qui lui sont nécessaires. Je pense pour ma part que ces théoriciens ne font que repousser le problème et qu'il conviendrait de remonter à sa source, c'est à dire d'examiner les fondements de la notion même d'hérédité, une notion d'ailleurs assez récente, et bien moins évidente qu'il n'y paraît.
Quand l'idée d'hérédité apparaît elle et pourquoi ?
L'hérédité a commencé à balbutier autour de 1820 ; auparavant, on ne la connaissait que dans le cadre de la pathologie ; le modèle du caractère héréditaire a été la maladie héréditaire, la tuberculose étant alors la maladie héréditaire par excellence.
Un premier traité (très illisible) a été consacré à l'hérédité en 1850 par un psychiatre français, Prosper Lucas. Mais c'est seulement en 1866 que son règne débute vraiment, lorsque le naturaliste allemand Ernst Haeckel lui trouve un rôle dans l'explication biologique. A partir de ce moment là, elle va faire l'objet de très nombreuses théories. Le rôle que lui a donné Haeckel est d'articuler l'explication physicochimique et son explication historique (l'évolution des espèces). Pour lui, l'hérédité est chargée de mettre en oeuvre, lors de l'embryogenèse, la récapitulation de la phylogenèse.
Ce rôle étroitement lié à l'embryologie sera celui de l'hérédité jusque vers 1900 ; époque où, grâce à la « redécouverte » des lois de Mendel (il serait plus juste de dire « l'interprétation en termes d'hérédité des lois d'hybridation de Mendel »), va apparaître une génétique indépendante. C'est à dire une génétique définitivement oublieuse de ses origines et de ses fondements, une génétique qui va faire comme si l'hérédité était une fonction physiologique au même titre que la nutrition ou la génération, et non une construction bancale.
Propos recueillis par P. J. B.
Mots clés
Hérédité.
L'hérédité génétique suppose que ce qui forme l'être vivant est intégralement contenu dans le « génome » (l'ensemble des gènes). Toutefois, l'expérience montre que l'hérédité n'est pas un déterminisme absolu. La notion d'hérédité naturelle apparaît dans les années 1820 (à partir des travaux de Lamarck). En 185o, un psychiatre français, ' prosper Lucas, est le premier à lui consacrer un livre.
Génération.
Pour expliquer la façon dont les animaux se reproduisent, d'innombrables théories ont été émises, telle celle de la préformation :chaque individu posséderait dans ses gamètes de minuscules individus qui eux mêmes posséderaient dans leurs microscopiques gonades d'encore plus infimes individus, etc.
Gène.
Le terme a deux acceptions différentes. La première qualifie une mutation (ou un ensemble de mutations) responsable de maladies (ou à leur prédisposition). La deuxième est utilisée dans le sens physique de support de l'information génétique le gène code la synthèse d'une ou de plusieurs protéines. Ce gène « physique » dérive de concepts anciens élaborés dès le début du xx, siècle (« biophores »,« pangènes »...).
Cela semble se confirmer
Bonjour !
(clique ici) L'épigénétique prend le pouvoir.
«««
La biologie fait sa révolution : l'épigénétique remet en question la place centrale de l'ADN pour s'intéresser aux bizarreries que la génétique ne peut pas expliquer.
Et si la génétique se trouvait à l'aube d'une révolution aussi majeure que celle vécue par la physique classique lorsque Einstein vint y mettre son grain de sel relativiste ? Une sorte «d'âge quantique» de la biologie moléculaire où l'ADN ne seraitplus lapièce maîtresse de la machinerie cellulaire mais un acteur parmi d'autres ?
C'est la conviction qui s'impose à grande vitesse dans les laboratoires à travers le monde. S'affranchissant de la pensée dominante en vogue depuis la découverte de la double hélice par Watson et Crick il y a un demi-siècle, une nouvelle école de pensée répondant au nom d'épigénétique a surgi. Son credo : l'ADN n'explique pas tout et son étude ne suffit pas à comprendre comment un organisme se construit et comment il évoluera sa vie durant.
Zut ! seriez-vous tentés de soupirer. Déjà que nous avions du mal à ingurgiter les fondements de la génétique et à comprendre le rôle attribué à l'ADN... Faudrait-il tout reprendre à zéro et considérer que nos connaissances en ce domaine ne valent plus rien ? Non, bien sûr. Le cadre génétique tel que défini ne s'effondre pas avec l'arrivée de l'épigénétique. Il s'enrichit juste extraordinairement, prend du recul par rapport à la molécule d'ADN et élargit le champ d'observation pour s'intéresser aux autres molécules présentes dans la cellule. Ce faisant, il permet d'expliquer des faits dérangeants qui, jusqu'à présent, avaient été glissés sous le tapis parce qu'ils ne collaient pas avec la théorie du «tout-ADN».
Mais qu'appelle-t-on exactement épigénétique ? Littéralement, le terme désigne l'étude des changements héréditaires dans la fonction des gènes sans qu'il y ait pour autant modification de la séquence ADN des gènes en question. En gros, l'épigénétique s'intéresse à toutes ces choses bizarres que la génétique ne sait pas expliquer.
Et des incohérences, il y en a beaucoup. Par exemple, pourquoi deux vrais jumeaux, au génome pourtant strictement identique, ontils des destins différents et ne sont pas sujets aux mêmes maladies ? Pourquoi le clonage d'un chat donne-t-il un chat avec un pelage différent ? De quelle façon l'alimentation de la mère peut-elle jouer un rôle sur la survenue du diabète de son enfant ? Ou comment expliquer que les petits-enfants d'hommes confrontés à la famine dans la Suède du milieu du XIXe siècle aient vécu plus longtemps que ceux d'hommes convenablement nourris durant leur enfance ? L'enjeu de l'épigénétique est donc non seulement fondamental, puisqu'il concerne la compréhension de ce qui définit un être vivant, mais il a également de véritables répercussions en médecine : cancer, diabète, schizophrénie sont des maladies dont la composante épigénétique s'affirme ainsi de plus en plus.
Autre exemple de pathologie à suivre, la phénylcétonurie. Diagnostiquée précocement à l'aide d'un test prénatal, cette maladie génétique rare engendre des désordres cognitifs sévères. Or, entre plusieurs porteurs du gène défectueux, le profil d'expression de la maladie apparaîtra très différent. Certains seront très malades, d'autres beaucoup moins. La différence ? L'alimentation qui, à elle seule, est capable de modifier la destinée tragique à laquelle conduit ce gène défectueux. Par quel miracle la nourriture parvient-elle à détourner le cours de l'inexorable torrent génétique ? Avant d'y répondre, un petit détour par les fondamentaux : l'ADN est la molécule contenue dans le noyau de nos cellules et sur laquelle sont inscrites grosso modo 30 000 instructions qui seront décodées par la machinerie génétique pour donner les protéines, et partant, l'intégralité des constituants qui font de nous ce que nous sommes. Il y a encore quelques années, on pensait que l'équation de la vie se résumait à une formule dont la simplicité faisait la beauté : chaque gène sur l'ADN est transcrit en une molécule équivalente, l'ARN, qui, elle-même, sera traduite en une protéine. Or, on sait aujourd'hui que rien n'est plus faux. Car, chaque gène ne code pas pour une mais pour une quinzaine de protéines. Qui plus est, il existe des portions d'ADN qui seront transcrites en ARN, sans production de protéines à la clé. Ces portions d'ADN sont comprises dans des régions que jusqu'à tout récemment on balayait d'un revers de main, les qualifiant d'«ADN poubelle». «Or ces «déserts génétiques» comptent tout de même pour 98% de la totalité de la molécule d'ADN et se révèlent en réalité tout ce qu'il y a déplus actif, décrit Jérôme Cavaillé (CNRS de Toulouse). Au total, on estime entre 25 000 et 30 000 ces portions qui débordent du cadre génétique.» Soit autant que le nombre de gènes «officiels». L'idée étant que ces 30 000 ARN ont une fonction aussi importante que les gènes eux-mêmes puisqu'ils activeraient ou inactiveraient ces derniers en fonction des circonstances et de l'environnement.
L'ARN comme régulateur des gènes, voilà qui est nouveau et fait de cette molécule longtemps négligée un acteur clé de l'épigénétique. Il en existe deux autres avérés, les étiquettes méthyles et les histones, décrits dans les pages suivantes. Mais rien ne dit qu'il n'existe pas d'autres acteurs qui oeuvrent dans l'ombre et dont le rôle n'a pas encore été défini. Pour Andras Paldi, du Généthon d'Evry, le meilleur exemple de l'importance de l'épigénétique est la différenciation cellulaire : «En effet, bien que toutes les cellules de notre corps comportent la même version delà molécule d'ADN et les mêmes instructions, il n'y a pourtant aucun rapport entre une cellule musculaire, une cellule hépatique et un globule blanc. Preuve que la construction d'une multitude déformes est possible avec un seul et même génome et que les règles ne sont pas directement codées dans l'ADN.» Dans la comparaison classique de l'ADN comme étant «le grand livre de la vie», l'épigénétique se retrouve ainsi être le lecteur qui décide quels passages de ce mode d'emploi lire et lesquels ignorer.
Historiquement, on pourrait dire que l'ADN, avec sa forme si parfaite en double hélice, et par la définition simple, voire simpliste, qu'il apportait des processus vivants, a été l'arbre qui cachait la forêt. A trop se focaliser dessus, on a oublié qu'il n'était qu'une des milliers de molécules contenues dans la cellule. «A l'origine, raconte Andras Paldi, la génétique est née de la tentative d'expliquer la permanence des formes en fonction des générations. Pourquoi un individu ressemblait à ses parents et héritait de ses caractères et maladies. Comment lier le phénotype (ce que l'on observait) et le génotype (ce qui déterminait le phénotype) . A ce moment, le «gène» n'était qu'un outil conceptuel. Ce n'est que bien plus tard, avec les progrès technologiques que cet outil conceptuel prit la forme d'une substance chimique, l'ADN. Dur d'accepter qu'après cinquante ans de biologie moléculaire, nous ayons enpartiefaux. Ce qui commence à se passer maintenant est un recadrage de notre vision, une sorte de retour en arrière salutaire qui nous ramène aux premiers temps de la génétique, avant que celle-ci ne soit entièrement synonyme d'ADN.»
C'est donc un regard totalement neuf que propose l'épigénétique. Une manière de considérer le vivant comme un système complexe et ouvert soumis à des régulations perpétuelles. «L'ADN est une molécule statique, comportant une séquence écrite une bonne fois pour toutes, dit Pierre Sonigo (laboratoire Bio-Rad). Pour une ville, ce serait l'équivalent d'un annuaire téléphonique. Il renseigne sur le nombre d'habitants, leur fonction, mais ne dit absolument rien sur le fonctionnement de la ville car il ne propose qu'une vision réductionniste et statique. Aujourd'hui enfin, nous apprenons à considérer les effets de l'espace et du temps.»
En somme, ce qui a énormément progressé, c'est la prise en compte de la complexité dans les processus du vivant. L'ensemble n'est pas la somme des parties. Le comportement vivant n'est pas linéaire et ne peut se résoudre à une série de codes sur la molécule d'ADN. Il faut comprendre la logique interne de fonctionnement. Et Andras Paldi de poursuivre : «Il n'y a pas une cause de départ mais une causalité en réseau où chaque composant est à la fois cause et conséquence. Face à un changement de l'environnement, nous avons une réponse de l'ensemble du système et pas une réponse qui serait déjà préprogrammée à l'intérieur de l'ADN.»
Avec l'arrivée de l'épigénétique, la biologie moléculaire est enfin remise sur les bons rails. Geneviève Almouzni, de l'institut Curie à Paris, en témoigne : «On assiste à une véritable montée en puissance. De confidentiel, il y a encore six, sept ans, la thématique a gagné du terrain grâce à la mobilisation de la communauté scientifique et au travail fait au niveau européen avec la constitution du réseau Epigénome.»
Difficile de prédire où nous emmènera cette nouvelle biologie. Pour reprendre l'analogie avec la révolution einsteinienne, cette dernière a mis du temps avant de prouver son utilité. Intuitivement, elle reste incompréhensible. Nous continuons d'ailleurs à l'ignorer dans notre vie de tous les jours, et la logique newtonienne nous suffit largement pour construire des ponts ou faire voler des avions. Dans le même ordre d'idées, il y a fort à parier que l'on continuera à se servir de l'ADN comme d'un outil, pour établir un diagnostic par exemple ou confondre un criminel. Pourtant, l'épigénétique fait déjà ses preuves en thérapeutique (lire p. 61). Elle permet d'expliquer certaines inconnues de la génétique ou de mieux comprendre les effets de l'environnement, notamment de l'alimentation, sur notre corps. Mais nous n'en sommes qu'au tout début de l'exploitation de ses possibilités. D'ailleurs, la théorie relativiste n'a eu aucune utilité durant longtemps, à part celle d'exploser le cadre de notre compréhension de l'Univers. Aujourd'hui, les GPS ne peuvent s'en passer.
Fialement, pour nous conduire dans la compréhension de l'extraordinaire complexité et multiplicité du vivant, l'épigénétique apparaît aujourd'hui comme le plus puissant des guides.
Lexique
ADN : acide désoxyribonucléique. Molécule présente dans toutes les cellules vivantes et support de l'hérédité, compactée en chromosome. Les instructions qu'elle contient sous forme de séquences de nucléotides constituent le génome.
ARN : acide ribonucléique. Molécule similaire à l'ADN à quelques différences près. Présent sous une grande variété de formes dans la cellule, il remplit une multitude de fonctions.
EPIGENETIQUE : branche de la biologie qui étudie les modifications de l'expression des gènes sans qu'il y ait changement dans la séquence nucléotidique. Les changements épigénétiques contrôlent la gestion de l'information génétique et sont en partie sous l'influence de l'environnement.
GENOME : ensemble du matériel génétique d'un individu porté par son ADN (ou l'ARN chez certains virus). Notre génome contiendrait 30 000 portions d'ADN codant pour la fabrication de protéines, et peut-être autant codant pour des fonctions régulatrices.
GENOTYPE : composition des gènes pour un caractère phénotypique donné.
PHENOTYPE : ensemble des caractéristiques anatomiques, physiologiques et morphologiques observables d'un individu. Un phénotypeest le résultat de la conbinaison du génotype, de l'influence de l'environnement et de l'épigénétique.
SEQUENCAGE : opération consistant à déterminer l'ordre d'enchaînement des constituants d'une molécule biologique : l'ADN avec les nucléotides qui la constituent, les protéines et leurs suites d'acides aminés, la succession de sucres des polysaccharides, etc.
Hervé Ratel
Sciences et Avenir
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Bonne journée. Bises . Jacques
(clique ici) L'épigénétique prend le pouvoir.
«««
La biologie fait sa révolution : l'épigénétique remet en question la place centrale de l'ADN pour s'intéresser aux bizarreries que la génétique ne peut pas expliquer.
Et si la génétique se trouvait à l'aube d'une révolution aussi majeure que celle vécue par la physique classique lorsque Einstein vint y mettre son grain de sel relativiste ? Une sorte «d'âge quantique» de la biologie moléculaire où l'ADN ne seraitplus lapièce maîtresse de la machinerie cellulaire mais un acteur parmi d'autres ?
C'est la conviction qui s'impose à grande vitesse dans les laboratoires à travers le monde. S'affranchissant de la pensée dominante en vogue depuis la découverte de la double hélice par Watson et Crick il y a un demi-siècle, une nouvelle école de pensée répondant au nom d'épigénétique a surgi. Son credo : l'ADN n'explique pas tout et son étude ne suffit pas à comprendre comment un organisme se construit et comment il évoluera sa vie durant.
Zut ! seriez-vous tentés de soupirer. Déjà que nous avions du mal à ingurgiter les fondements de la génétique et à comprendre le rôle attribué à l'ADN... Faudrait-il tout reprendre à zéro et considérer que nos connaissances en ce domaine ne valent plus rien ? Non, bien sûr. Le cadre génétique tel que défini ne s'effondre pas avec l'arrivée de l'épigénétique. Il s'enrichit juste extraordinairement, prend du recul par rapport à la molécule d'ADN et élargit le champ d'observation pour s'intéresser aux autres molécules présentes dans la cellule. Ce faisant, il permet d'expliquer des faits dérangeants qui, jusqu'à présent, avaient été glissés sous le tapis parce qu'ils ne collaient pas avec la théorie du «tout-ADN».
Mais qu'appelle-t-on exactement épigénétique ? Littéralement, le terme désigne l'étude des changements héréditaires dans la fonction des gènes sans qu'il y ait pour autant modification de la séquence ADN des gènes en question. En gros, l'épigénétique s'intéresse à toutes ces choses bizarres que la génétique ne sait pas expliquer.
Et des incohérences, il y en a beaucoup. Par exemple, pourquoi deux vrais jumeaux, au génome pourtant strictement identique, ontils des destins différents et ne sont pas sujets aux mêmes maladies ? Pourquoi le clonage d'un chat donne-t-il un chat avec un pelage différent ? De quelle façon l'alimentation de la mère peut-elle jouer un rôle sur la survenue du diabète de son enfant ? Ou comment expliquer que les petits-enfants d'hommes confrontés à la famine dans la Suède du milieu du XIXe siècle aient vécu plus longtemps que ceux d'hommes convenablement nourris durant leur enfance ? L'enjeu de l'épigénétique est donc non seulement fondamental, puisqu'il concerne la compréhension de ce qui définit un être vivant, mais il a également de véritables répercussions en médecine : cancer, diabète, schizophrénie sont des maladies dont la composante épigénétique s'affirme ainsi de plus en plus.
Autre exemple de pathologie à suivre, la phénylcétonurie. Diagnostiquée précocement à l'aide d'un test prénatal, cette maladie génétique rare engendre des désordres cognitifs sévères. Or, entre plusieurs porteurs du gène défectueux, le profil d'expression de la maladie apparaîtra très différent. Certains seront très malades, d'autres beaucoup moins. La différence ? L'alimentation qui, à elle seule, est capable de modifier la destinée tragique à laquelle conduit ce gène défectueux. Par quel miracle la nourriture parvient-elle à détourner le cours de l'inexorable torrent génétique ? Avant d'y répondre, un petit détour par les fondamentaux : l'ADN est la molécule contenue dans le noyau de nos cellules et sur laquelle sont inscrites grosso modo 30 000 instructions qui seront décodées par la machinerie génétique pour donner les protéines, et partant, l'intégralité des constituants qui font de nous ce que nous sommes. Il y a encore quelques années, on pensait que l'équation de la vie se résumait à une formule dont la simplicité faisait la beauté : chaque gène sur l'ADN est transcrit en une molécule équivalente, l'ARN, qui, elle-même, sera traduite en une protéine. Or, on sait aujourd'hui que rien n'est plus faux. Car, chaque gène ne code pas pour une mais pour une quinzaine de protéines. Qui plus est, il existe des portions d'ADN qui seront transcrites en ARN, sans production de protéines à la clé. Ces portions d'ADN sont comprises dans des régions que jusqu'à tout récemment on balayait d'un revers de main, les qualifiant d'«ADN poubelle». «Or ces «déserts génétiques» comptent tout de même pour 98% de la totalité de la molécule d'ADN et se révèlent en réalité tout ce qu'il y a déplus actif, décrit Jérôme Cavaillé (CNRS de Toulouse). Au total, on estime entre 25 000 et 30 000 ces portions qui débordent du cadre génétique.» Soit autant que le nombre de gènes «officiels». L'idée étant que ces 30 000 ARN ont une fonction aussi importante que les gènes eux-mêmes puisqu'ils activeraient ou inactiveraient ces derniers en fonction des circonstances et de l'environnement.
L'ARN comme régulateur des gènes, voilà qui est nouveau et fait de cette molécule longtemps négligée un acteur clé de l'épigénétique. Il en existe deux autres avérés, les étiquettes méthyles et les histones, décrits dans les pages suivantes. Mais rien ne dit qu'il n'existe pas d'autres acteurs qui oeuvrent dans l'ombre et dont le rôle n'a pas encore été défini. Pour Andras Paldi, du Généthon d'Evry, le meilleur exemple de l'importance de l'épigénétique est la différenciation cellulaire : «En effet, bien que toutes les cellules de notre corps comportent la même version delà molécule d'ADN et les mêmes instructions, il n'y a pourtant aucun rapport entre une cellule musculaire, une cellule hépatique et un globule blanc. Preuve que la construction d'une multitude déformes est possible avec un seul et même génome et que les règles ne sont pas directement codées dans l'ADN.» Dans la comparaison classique de l'ADN comme étant «le grand livre de la vie», l'épigénétique se retrouve ainsi être le lecteur qui décide quels passages de ce mode d'emploi lire et lesquels ignorer.
Historiquement, on pourrait dire que l'ADN, avec sa forme si parfaite en double hélice, et par la définition simple, voire simpliste, qu'il apportait des processus vivants, a été l'arbre qui cachait la forêt. A trop se focaliser dessus, on a oublié qu'il n'était qu'une des milliers de molécules contenues dans la cellule. «A l'origine, raconte Andras Paldi, la génétique est née de la tentative d'expliquer la permanence des formes en fonction des générations. Pourquoi un individu ressemblait à ses parents et héritait de ses caractères et maladies. Comment lier le phénotype (ce que l'on observait) et le génotype (ce qui déterminait le phénotype) . A ce moment, le «gène» n'était qu'un outil conceptuel. Ce n'est que bien plus tard, avec les progrès technologiques que cet outil conceptuel prit la forme d'une substance chimique, l'ADN. Dur d'accepter qu'après cinquante ans de biologie moléculaire, nous ayons enpartiefaux. Ce qui commence à se passer maintenant est un recadrage de notre vision, une sorte de retour en arrière salutaire qui nous ramène aux premiers temps de la génétique, avant que celle-ci ne soit entièrement synonyme d'ADN.»
C'est donc un regard totalement neuf que propose l'épigénétique. Une manière de considérer le vivant comme un système complexe et ouvert soumis à des régulations perpétuelles. «L'ADN est une molécule statique, comportant une séquence écrite une bonne fois pour toutes, dit Pierre Sonigo (laboratoire Bio-Rad). Pour une ville, ce serait l'équivalent d'un annuaire téléphonique. Il renseigne sur le nombre d'habitants, leur fonction, mais ne dit absolument rien sur le fonctionnement de la ville car il ne propose qu'une vision réductionniste et statique. Aujourd'hui enfin, nous apprenons à considérer les effets de l'espace et du temps.»
En somme, ce qui a énormément progressé, c'est la prise en compte de la complexité dans les processus du vivant. L'ensemble n'est pas la somme des parties. Le comportement vivant n'est pas linéaire et ne peut se résoudre à une série de codes sur la molécule d'ADN. Il faut comprendre la logique interne de fonctionnement. Et Andras Paldi de poursuivre : «Il n'y a pas une cause de départ mais une causalité en réseau où chaque composant est à la fois cause et conséquence. Face à un changement de l'environnement, nous avons une réponse de l'ensemble du système et pas une réponse qui serait déjà préprogrammée à l'intérieur de l'ADN.»
Avec l'arrivée de l'épigénétique, la biologie moléculaire est enfin remise sur les bons rails. Geneviève Almouzni, de l'institut Curie à Paris, en témoigne : «On assiste à une véritable montée en puissance. De confidentiel, il y a encore six, sept ans, la thématique a gagné du terrain grâce à la mobilisation de la communauté scientifique et au travail fait au niveau européen avec la constitution du réseau Epigénome.»
Difficile de prédire où nous emmènera cette nouvelle biologie. Pour reprendre l'analogie avec la révolution einsteinienne, cette dernière a mis du temps avant de prouver son utilité. Intuitivement, elle reste incompréhensible. Nous continuons d'ailleurs à l'ignorer dans notre vie de tous les jours, et la logique newtonienne nous suffit largement pour construire des ponts ou faire voler des avions. Dans le même ordre d'idées, il y a fort à parier que l'on continuera à se servir de l'ADN comme d'un outil, pour établir un diagnostic par exemple ou confondre un criminel. Pourtant, l'épigénétique fait déjà ses preuves en thérapeutique (lire p. 61). Elle permet d'expliquer certaines inconnues de la génétique ou de mieux comprendre les effets de l'environnement, notamment de l'alimentation, sur notre corps. Mais nous n'en sommes qu'au tout début de l'exploitation de ses possibilités. D'ailleurs, la théorie relativiste n'a eu aucune utilité durant longtemps, à part celle d'exploser le cadre de notre compréhension de l'Univers. Aujourd'hui, les GPS ne peuvent s'en passer.
Fialement, pour nous conduire dans la compréhension de l'extraordinaire complexité et multiplicité du vivant, l'épigénétique apparaît aujourd'hui comme le plus puissant des guides.
Lexique
ADN : acide désoxyribonucléique. Molécule présente dans toutes les cellules vivantes et support de l'hérédité, compactée en chromosome. Les instructions qu'elle contient sous forme de séquences de nucléotides constituent le génome.
ARN : acide ribonucléique. Molécule similaire à l'ADN à quelques différences près. Présent sous une grande variété de formes dans la cellule, il remplit une multitude de fonctions.
EPIGENETIQUE : branche de la biologie qui étudie les modifications de l'expression des gènes sans qu'il y ait changement dans la séquence nucléotidique. Les changements épigénétiques contrôlent la gestion de l'information génétique et sont en partie sous l'influence de l'environnement.
GENOME : ensemble du matériel génétique d'un individu porté par son ADN (ou l'ARN chez certains virus). Notre génome contiendrait 30 000 portions d'ADN codant pour la fabrication de protéines, et peut-être autant codant pour des fonctions régulatrices.
GENOTYPE : composition des gènes pour un caractère phénotypique donné.
PHENOTYPE : ensemble des caractéristiques anatomiques, physiologiques et morphologiques observables d'un individu. Un phénotypeest le résultat de la conbinaison du génotype, de l'influence de l'environnement et de l'épigénétique.
SEQUENCAGE : opération consistant à déterminer l'ordre d'enchaînement des constituants d'une molécule biologique : l'ADN avec les nucléotides qui la constituent, les protéines et leurs suites d'acides aminés, la succession de sucres des polysaccharides, etc.
Hervé Ratel
Sciences et Avenir
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Bonne journée. Bises . Jacques
Dernière édition par Jacques le Mar 22 Mar 2011 - 2:15, édité 1 fois
«L'Adn n'est pas tout» — Épigénétique
Bonjour !
Lu sur
(clique ici) L'Adn n'est pas tout.
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L'épigénétique est un nouveau champ de recherche qui s'intéresse à l'influence des facteurs environnementaux sur les caractéristiques des organismes. Les changements induits se transmettent parfois à la descendance ce qui apparait, au premier abord, contraire à la théorie Darwinienne de l'évolution.
L'épigénétique englobe les modifications transmissibles et réversibles de l'expression des gènes ne s'accompagnant pas de changements dans le support génétique, c'est-à-dire au niveau de l’Adn. Ces changements peuvent se produire spontanément, suite à un stress, en réponse à l’environnement et à d’autres facteurs externes. Par exemple, les rapports entre épigénétique et alimentation sont très étroits, il est ainsi pratiquement certain que des mécanismes épigénétiques sont à l'origine du développement des reines, chez les abeilles, lorsqu’elles sont nourries exclusivement avec de la gelée royale.
Ces modifications du phénotype (de l’aspect extérieur) peuvent parfois se transmettre de génération en génération alors qu’ils ne sont théoriquement pas « codés » au niveau de l’Adn. C’est par exemple le cas chez une variété de drosophile, la mouche du vinaigre, à yeux blancs. Si ses œufs sont brièvement exposés à une température de 37°c, au lieu de 25°c, les mouches éclosent plus tard avec des yeux rouges. Ces rejetons aux yeux rouges, lorsqu’ils sont croisés avec le phénotype « yeux blancs », sont capables de donner des descendants aux yeux rouges alors que selon les règles de la génétique il ne devrait y avoir que des insectes classiques aux yeux blancs.
Renato Paro, biologiste à l’Institut fédéral de technologie de Zurich, a longuement étudié ce phénomène sur plusieurs générations. Il a ainsi pu prouver que le gène responsable de la couleur des yeux était identique chez les parents à yeux blancs et la descendance à yeux rouges. C’est donc bien un mécanisme épigénétique qui intervient dans la coloration de l’œil. Ce qui signifie que lors de la formation des gamètes (les cellules reproductrices) certains marqueurs épigénétiques restent et sont transmis à la progéniture. Le support de cette information et les mécanismes de transmission demeurent pour le moment encore assez mystérieux.
Cette influence des facteurs environnementaux, qui modifient les caractéristiques d'un individu et sont ensuite transmis à sa descendance, ne « colle » pas vraiment avec la théorie darwinienne de l'évolution. « La répercussion des caractères acquis correspond plus à la théorie de Lamarck », explique Renato Paro. Toutefois, il précise que selon lui la théorie darwinienne de l'évolution n’est pas remise en cause par ces nouvelles découvertes liées à l’épigénétique : « Darwin avait raison à 100% ». Pour lui, l'épigénétique complète la théorie de Darwin : de nouvelles caractéristiques sont générées et transmises via l'épigénétique, mais elles restent soumises aux mêmes mécanismes évolutifs que celles qui ont un support purement génétique.
J.I.
Sciences-et-Avenir.com
16/04/2009
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Bonne journée. Bises aux filles . Jacques
Lu sur
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L'épigénétique est un nouveau champ de recherche qui s'intéresse à l'influence des facteurs environnementaux sur les caractéristiques des organismes. Les changements induits se transmettent parfois à la descendance ce qui apparait, au premier abord, contraire à la théorie Darwinienne de l'évolution.
L'épigénétique englobe les modifications transmissibles et réversibles de l'expression des gènes ne s'accompagnant pas de changements dans le support génétique, c'est-à-dire au niveau de l’Adn. Ces changements peuvent se produire spontanément, suite à un stress, en réponse à l’environnement et à d’autres facteurs externes. Par exemple, les rapports entre épigénétique et alimentation sont très étroits, il est ainsi pratiquement certain que des mécanismes épigénétiques sont à l'origine du développement des reines, chez les abeilles, lorsqu’elles sont nourries exclusivement avec de la gelée royale.
Ces modifications du phénotype (de l’aspect extérieur) peuvent parfois se transmettre de génération en génération alors qu’ils ne sont théoriquement pas « codés » au niveau de l’Adn. C’est par exemple le cas chez une variété de drosophile, la mouche du vinaigre, à yeux blancs. Si ses œufs sont brièvement exposés à une température de 37°c, au lieu de 25°c, les mouches éclosent plus tard avec des yeux rouges. Ces rejetons aux yeux rouges, lorsqu’ils sont croisés avec le phénotype « yeux blancs », sont capables de donner des descendants aux yeux rouges alors que selon les règles de la génétique il ne devrait y avoir que des insectes classiques aux yeux blancs.
Renato Paro, biologiste à l’Institut fédéral de technologie de Zurich, a longuement étudié ce phénomène sur plusieurs générations. Il a ainsi pu prouver que le gène responsable de la couleur des yeux était identique chez les parents à yeux blancs et la descendance à yeux rouges. C’est donc bien un mécanisme épigénétique qui intervient dans la coloration de l’œil. Ce qui signifie que lors de la formation des gamètes (les cellules reproductrices) certains marqueurs épigénétiques restent et sont transmis à la progéniture. Le support de cette information et les mécanismes de transmission demeurent pour le moment encore assez mystérieux.
Cette influence des facteurs environnementaux, qui modifient les caractéristiques d'un individu et sont ensuite transmis à sa descendance, ne « colle » pas vraiment avec la théorie darwinienne de l'évolution. « La répercussion des caractères acquis correspond plus à la théorie de Lamarck », explique Renato Paro. Toutefois, il précise que selon lui la théorie darwinienne de l'évolution n’est pas remise en cause par ces nouvelles découvertes liées à l’épigénétique : « Darwin avait raison à 100% ». Pour lui, l'épigénétique complète la théorie de Darwin : de nouvelles caractéristiques sont générées et transmises via l'épigénétique, mais elles restent soumises aux mêmes mécanismes évolutifs que celles qui ont un support purement génétique.
J.I.
Sciences-et-Avenir.com
16/04/2009
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Bonne journée. Bises aux filles . Jacques
Dernière édition par Jacques le Mar 22 Mar 2011 - 2:17, édité 1 fois
« The Genie in Your Genes » - Une approche épigénétique de la santé
Bonjour !
Lu sur
(clique ici) « The Genie in Your Genes » - Une approche épigénétique de la santé.
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La recherche épigénétique est probablement à l’heure actuelle un des secteurs les plus à la pointe de la recherche médicale . Elle sera à l’origine, et l’est déjà dans certaines de ses applications au plan psychothérapeutique, d’un changement profond de prise en charge de la maladie. Elle a modifié d’ores et déjà l’ensemble de nos croyances sur le fonctionnement de la maladie, du rôle de la cellule en particulier et de l’importance de l’environnement par rapport aux anciennes vues et croyances de prédestination génétique.
Non, les gènes ne sont pas les seuls à gérer notre vie et notre capital santé.
Oui, l’"Intention", les pensées en tant qu’ondes vibratoires ont, entr’autres, une influence physiologique sur l’activation de certaines séquences génétiques. Et par là même influence directement notre capacité à guérir que ce soit physiologiquement ou psychologiquement.
Dans ses travaux, Dawson Church (Ph.D.) applique à la guérison les idées issues du domaine de pointe de l’Epigénétique.
Il s’agit d’un terme issu du grec ancien « epi » ( au-dessus), c’est-à-dire ici le contrôle au-dessus du niveau du gène.
« Les recherches menées depuis plus de vingt-cinq ans notamment par Bruce Lipton, un biologiste de renommée mondiale, démontrent clairement que “ ... les gènes et l’ADN ne contrôlent pas notre biologie", mais qu’au contraire “... l’ADN est contrôlé par des signaux provenant de l’extérieur de la cellule, y compris par le contenu de nos pensées.”
Bruce Lipton PH.D. a écrit un ouvrage remarquable, "The Biology of Belief", traduit en français sous le titre de "La biologie des croyances".
L’étude du mécanisme par lequel l’environnement contrôle l’activité génétique (nommée l’épigénétique) est aujourd’hui l’une des branches les plus progressives de la science.
« Ce qui se tenait pour vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. La découverte de l’impact qu’à l’environnement sur le fonctionnement des cellules change radicalement l’idée qu’on avait de l’immuabilité du code génétique. C’est aussi la preuve par neuf que les émotions régulent l’expression des gènes. Une démonstration également établie par les travaux de la célèbre neurophysicienne, Candace Pert.
Candace Pert affirme que les émotions sont le lien entre l’esprit et le corps. Une communication rendue possible à travers ce qu’elle nomme “les molécules de l’émotion”. Ses recherches démontrent qu’un changement de pensée a un effet direct sur nos cellules et que des idées nouvelles peuvent radicalement en transformer l’épigénèse. Ce qui veut dire que le même code génétique sera interprété de manière complètement différente. Candace Pert explique en outre que l’esprit ne domine pas le corps, mais qu’il est le corps, nos cellules s’occupant de traduire les informations de l’esprit en réalité physique. Nos cellules littéralement transforment l’esprit en la matière. Le corps et l’esprit ne font qu’un.
En conclusion, des recherches scientifiques de pointe suggèrent résolument que l’esprit gouverne le fonctionnement génétique. Ce qui va à l’encontre de toutes les idées reçues dans le domaine de la biologie classique. Idem pour la Psychologie énergétique qui remet en cause les tenants et aboutissants des thérapeutiques mentales classiques. » extrait de la newsletter de www.SophieMerle.com 27 mars 2009
Historiquement, « c’est souvent à Conrad Waddington (1905-1975) qu’on attribue l’invention du terme « épigénétique », en 1942, pour nommer « la branche de la biologie qui étudie les relations de cause à effet entre les gènes et leurs produits, faisant apparaître le phénotype ». La première mention de l’épigénétique dans la littérature est apparue au milieu du XIXème siècle, mais on peut faire remonter l’origine du concept à Aristote (384-322 av. J.-C.). Il croyait en une épigénèse : c’est-à-dire le développement d’une forme organique individuelle dérivée de l’informe. Ce point de vue contesté était le principal argument contre une forme de développement à partir de minuscules corps déjà formés. Encore aujourd’hui, la question de savoir dans quelle mesure nous sommes préprogrammés ou façonnés par l’environnement continue à susciter des controverses. Le domaine de l’épigénétique est apparu pour combler la brèche entre l’inné et l’acquis. Au XXIème siècle, la définition la plus courante de l’épigénétique est « l’étude des changements héréditaires dans la fonction des gènes, ayant lieu sans altération de la séquence ADN » (Compte rendu de Brona McVittie : Juin 2006. Traduit par Dianne de Cicco et Laure Claesen) http://epigenome.eu/fr/1,1,0
En citant des centaines d’études scientifiques, Dawson Church nous démontre comment les croyances et les émotions peuvent déclencher et activer l’expression de brins d’ADN.
Il se concentre sur une classe de gènes appelés « gènes précoces immédiats » ou « jambes ».
Ces gènes peuvent s’activer en quelques secondes d’un stimulus donné (en 3 secondes).
Ils peuvent être déclenchés par des pensées ou des émotions du type « J’ai aimé ce cadeau inattendu ou ces belles roses " ou "Je suis tellement fou de ce que notre oncle a dit lors de la fête de Noël". Beaucoup de jambes sont des gènes tournés sur d’autres gènes qui influent sur des aspects spécifiques de notre système immunitaire. Par exemple, elles influencent la production de globules blancs qui détruisent les bactéries et attaquent les virus.
L’Epigénétique influence donc notre santé tous les jours.
Selon le Dr Bruce Lipton, et un très grand nombre d’études le confirme : « à l’instar des autres protéines – réceptrices ou effectrices – les récepteurs peuvent prendre une forme inactive ou active et passer d’une conformation à une autre, selon la modification de leur charge électrique. Lorsqu’une protéine réceptrice se fixe à un signal de l’environnement, le changement de charge électrique qui en résulte dans la protéine modifie la forme du squelette, et la protéine adopte une conformation « active ». Les cellules possèdent une protéine réceptrice spécifiquement « syntonisée » pour chaque signal environnemental qu’elles doivent lire… certains récepteurs réagissent à des signaux physiques…Certaines « antennes » des récepteurs peuvent également lire des champs d’énergie vibratoires, entre autres celles de la lumière, des sons, des fréquences radio. Si une vibration d’énergie dans l’environnement entre en résonance avec l’antenne d’un récepteur, elle modifiera la charge de la protéine ; ainsi le récepteur changera de forme (Tsong, 1989)…
Il existe d’ailleurs une expression "Médecine Epigénétique" pour décrire les nouvelles techniques de guérison qui ont des effets épigénétiques à savoir des effets de contrôles au-dessus des gênes. Cela nous permet de comprendre comment la vie est contrôlée (Pray 2004 ; Silverman, 2004). Au cours de la dernière décennie la recherche épigénétique a pu établir que les matrices d’ADN transmises par les gênes n’étaient pas coulées dans du béton à la naissance. Les facteurs environnementaux, notamment l’alimentation, le stress, les émotions, peuvent modifier ces gênes, sans toutefois en changer la matrice de base. Et les épigénéticiens ont découvert que ces modifications pouvaient être transmises aux générations futures aussi assurément que les matrices d’ADN se transmettaient par la double hélice (Reik et Walter, 2001 ; Surani, 2001) » (Bruce Lipton Ph.D, La biologie des croyances, Ariane 2006) Dawson Church nous résume également les aspects scientifiques qui se cachent derrière les jeunes courants trentenaires que sont la Psychologie Energétique (Energy Psychology) et la Médecine Energétique (Energy Medicine), qui nous offrent de belles perspectives en matière de thérapies médicales dites « épigénétiques ».
Il nous décrit quelques-unes des milliers de puissantes percées personnelles qui ont été obtenues par des thérapeutes et des médecins qui ont une pratique de ces techniques.
Le livre « The Genie in Your Genes » nous montre qu’il existe un cadre théorique solide, crédible, et basé sur des expériences encore trop méconnues, afin de nous offrir une meilleure compréhension de ces résultats étonnants.
Dawson Church prédit que les idées de la Médecine Epigénétique feront avancer de façon spectaculaire les domaines de la médecine et de la psychologie dans la décennie à venir.
Et mieux que tout, le livre « The Genie in Your Genes » démontre que, en prenant le contrôle de notre conscience, nous pouvons mieux l’utiliser pour influencer notre expression génétique. Nous pouvons même par cette combinaison d’action en arriver à éviter des années de thérapie, ainsi qu’une trop grande prise de médicaments ou limiter une chirurgie invasive. Cela peut être acquis par la stimulation en continu de ce « génie » génétique sur notre propre corps. Ces approches peuvent à la fois produire un soulagement immédiat que tant sur la durée de l’anxiété, ou sur des névroses, ainsi que de "miraculeuses" guérisons sur des problèmes physiques et , en particulier, les maladies auto-immunes.
Parmi toute la nouvelle génération de livres qui tracent la voie à un avenir positif quant à la santé, « The Genie in Your Genes » se présente comme un livre passionnant solidement ancré vers l’avenir, et les possibilités d’une médecine qui relie l’âme au corps et l’esprit.
Pratique de la médecine épigénétique (extraits de "The Genie in your genes")
(traduction de Marie-Odile Brus auteur de « Pour en finir avec les émotions toxiques »)
« En tant qu’être humain notre grandeur ne réside pas tant dans notre capacité à refaire le monde que dans notre capacité à nous refaire nous-même » Mahatma Gandhi
Le journal Science définit l’épigénétique ainsi : « l’étude des changements transmissibles (par l’hérédité) dans la fonction génique qui s’expriment sans qu’il n’y ait changement dans la séquence ADN ».
C’est une bonne définition de l’épigénétique si on l’applique à la transmission d’informations d’une génération à l’autre, une fois perçue la fonction primaire des gènes. Mais elle ne permet pas de traduire le potentiel de transformation positive des gènes que nous pouvons exprimer maintenant dans notre corps, en provoquant délibérément dans notre conscience des changements qui vont avoir des effets épigénétiques.
Alors que je lisais les résultats des recherches entreprises dans ce domaine, cela m’a motivé pour en faire des applications dans ma propre vie et mon propre comportement. Il y a eu des jours où je me sentais vraiment grincheux. Je sais que si je m’étends sur ma propre misère et la répands autour de moi, je ne me fais pas de bien, ni à ceux qui m’entourent. Donc j’ai fait le choix conscient de dire et faire certaines choses. Je peux décider de dire une affirmation et de faire de l’EFT. Je peux méditer pendant quelques minutes, entrer dans un état de cohérence cardiaque, ou dire une prière. Je peux faire une sieste de dix minutes. Je peux m’obliger à dire quelque chose de gentil à la personne qui fait la queue avec moi à la caisse de l’épicerie. Je peux visualiser ma vie professionnelle sur l’année qui vient, et voir les solutions que j’ai finalement trouvées aux problèmes qui me bloquaient hier.
»»»
Bon dimanche. Bises aux filles . Jacques
Lu sur
(clique ici) « The Genie in Your Genes » - Une approche épigénétique de la santé.
«««
La recherche épigénétique est probablement à l’heure actuelle un des secteurs les plus à la pointe de la recherche médicale . Elle sera à l’origine, et l’est déjà dans certaines de ses applications au plan psychothérapeutique, d’un changement profond de prise en charge de la maladie. Elle a modifié d’ores et déjà l’ensemble de nos croyances sur le fonctionnement de la maladie, du rôle de la cellule en particulier et de l’importance de l’environnement par rapport aux anciennes vues et croyances de prédestination génétique.
Non, les gènes ne sont pas les seuls à gérer notre vie et notre capital santé.
Oui, l’"Intention", les pensées en tant qu’ondes vibratoires ont, entr’autres, une influence physiologique sur l’activation de certaines séquences génétiques. Et par là même influence directement notre capacité à guérir que ce soit physiologiquement ou psychologiquement.
Dans ses travaux, Dawson Church (Ph.D.) applique à la guérison les idées issues du domaine de pointe de l’Epigénétique.
Il s’agit d’un terme issu du grec ancien « epi » ( au-dessus), c’est-à-dire ici le contrôle au-dessus du niveau du gène.
« Les recherches menées depuis plus de vingt-cinq ans notamment par Bruce Lipton, un biologiste de renommée mondiale, démontrent clairement que “ ... les gènes et l’ADN ne contrôlent pas notre biologie", mais qu’au contraire “... l’ADN est contrôlé par des signaux provenant de l’extérieur de la cellule, y compris par le contenu de nos pensées.”
Bruce Lipton PH.D. a écrit un ouvrage remarquable, "The Biology of Belief", traduit en français sous le titre de "La biologie des croyances".
L’étude du mécanisme par lequel l’environnement contrôle l’activité génétique (nommée l’épigénétique) est aujourd’hui l’une des branches les plus progressives de la science.
« Ce qui se tenait pour vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. La découverte de l’impact qu’à l’environnement sur le fonctionnement des cellules change radicalement l’idée qu’on avait de l’immuabilité du code génétique. C’est aussi la preuve par neuf que les émotions régulent l’expression des gènes. Une démonstration également établie par les travaux de la célèbre neurophysicienne, Candace Pert.
Candace Pert affirme que les émotions sont le lien entre l’esprit et le corps. Une communication rendue possible à travers ce qu’elle nomme “les molécules de l’émotion”. Ses recherches démontrent qu’un changement de pensée a un effet direct sur nos cellules et que des idées nouvelles peuvent radicalement en transformer l’épigénèse. Ce qui veut dire que le même code génétique sera interprété de manière complètement différente. Candace Pert explique en outre que l’esprit ne domine pas le corps, mais qu’il est le corps, nos cellules s’occupant de traduire les informations de l’esprit en réalité physique. Nos cellules littéralement transforment l’esprit en la matière. Le corps et l’esprit ne font qu’un.
En conclusion, des recherches scientifiques de pointe suggèrent résolument que l’esprit gouverne le fonctionnement génétique. Ce qui va à l’encontre de toutes les idées reçues dans le domaine de la biologie classique. Idem pour la Psychologie énergétique qui remet en cause les tenants et aboutissants des thérapeutiques mentales classiques. » extrait de la newsletter de www.SophieMerle.com 27 mars 2009
Historiquement, « c’est souvent à Conrad Waddington (1905-1975) qu’on attribue l’invention du terme « épigénétique », en 1942, pour nommer « la branche de la biologie qui étudie les relations de cause à effet entre les gènes et leurs produits, faisant apparaître le phénotype ». La première mention de l’épigénétique dans la littérature est apparue au milieu du XIXème siècle, mais on peut faire remonter l’origine du concept à Aristote (384-322 av. J.-C.). Il croyait en une épigénèse : c’est-à-dire le développement d’une forme organique individuelle dérivée de l’informe. Ce point de vue contesté était le principal argument contre une forme de développement à partir de minuscules corps déjà formés. Encore aujourd’hui, la question de savoir dans quelle mesure nous sommes préprogrammés ou façonnés par l’environnement continue à susciter des controverses. Le domaine de l’épigénétique est apparu pour combler la brèche entre l’inné et l’acquis. Au XXIème siècle, la définition la plus courante de l’épigénétique est « l’étude des changements héréditaires dans la fonction des gènes, ayant lieu sans altération de la séquence ADN » (Compte rendu de Brona McVittie : Juin 2006. Traduit par Dianne de Cicco et Laure Claesen) http://epigenome.eu/fr/1,1,0
En citant des centaines d’études scientifiques, Dawson Church nous démontre comment les croyances et les émotions peuvent déclencher et activer l’expression de brins d’ADN.
Il se concentre sur une classe de gènes appelés « gènes précoces immédiats » ou « jambes ».
Ces gènes peuvent s’activer en quelques secondes d’un stimulus donné (en 3 secondes).
Ils peuvent être déclenchés par des pensées ou des émotions du type « J’ai aimé ce cadeau inattendu ou ces belles roses " ou "Je suis tellement fou de ce que notre oncle a dit lors de la fête de Noël". Beaucoup de jambes sont des gènes tournés sur d’autres gènes qui influent sur des aspects spécifiques de notre système immunitaire. Par exemple, elles influencent la production de globules blancs qui détruisent les bactéries et attaquent les virus.
L’Epigénétique influence donc notre santé tous les jours.
Selon le Dr Bruce Lipton, et un très grand nombre d’études le confirme : « à l’instar des autres protéines – réceptrices ou effectrices – les récepteurs peuvent prendre une forme inactive ou active et passer d’une conformation à une autre, selon la modification de leur charge électrique. Lorsqu’une protéine réceptrice se fixe à un signal de l’environnement, le changement de charge électrique qui en résulte dans la protéine modifie la forme du squelette, et la protéine adopte une conformation « active ». Les cellules possèdent une protéine réceptrice spécifiquement « syntonisée » pour chaque signal environnemental qu’elles doivent lire… certains récepteurs réagissent à des signaux physiques…Certaines « antennes » des récepteurs peuvent également lire des champs d’énergie vibratoires, entre autres celles de la lumière, des sons, des fréquences radio. Si une vibration d’énergie dans l’environnement entre en résonance avec l’antenne d’un récepteur, elle modifiera la charge de la protéine ; ainsi le récepteur changera de forme (Tsong, 1989)…
Il existe d’ailleurs une expression "Médecine Epigénétique" pour décrire les nouvelles techniques de guérison qui ont des effets épigénétiques à savoir des effets de contrôles au-dessus des gênes. Cela nous permet de comprendre comment la vie est contrôlée (Pray 2004 ; Silverman, 2004). Au cours de la dernière décennie la recherche épigénétique a pu établir que les matrices d’ADN transmises par les gênes n’étaient pas coulées dans du béton à la naissance. Les facteurs environnementaux, notamment l’alimentation, le stress, les émotions, peuvent modifier ces gênes, sans toutefois en changer la matrice de base. Et les épigénéticiens ont découvert que ces modifications pouvaient être transmises aux générations futures aussi assurément que les matrices d’ADN se transmettaient par la double hélice (Reik et Walter, 2001 ; Surani, 2001) » (Bruce Lipton Ph.D, La biologie des croyances, Ariane 2006) Dawson Church nous résume également les aspects scientifiques qui se cachent derrière les jeunes courants trentenaires que sont la Psychologie Energétique (Energy Psychology) et la Médecine Energétique (Energy Medicine), qui nous offrent de belles perspectives en matière de thérapies médicales dites « épigénétiques ».
Il nous décrit quelques-unes des milliers de puissantes percées personnelles qui ont été obtenues par des thérapeutes et des médecins qui ont une pratique de ces techniques.
Le livre « The Genie in Your Genes » nous montre qu’il existe un cadre théorique solide, crédible, et basé sur des expériences encore trop méconnues, afin de nous offrir une meilleure compréhension de ces résultats étonnants.
Dawson Church prédit que les idées de la Médecine Epigénétique feront avancer de façon spectaculaire les domaines de la médecine et de la psychologie dans la décennie à venir.
Et mieux que tout, le livre « The Genie in Your Genes » démontre que, en prenant le contrôle de notre conscience, nous pouvons mieux l’utiliser pour influencer notre expression génétique. Nous pouvons même par cette combinaison d’action en arriver à éviter des années de thérapie, ainsi qu’une trop grande prise de médicaments ou limiter une chirurgie invasive. Cela peut être acquis par la stimulation en continu de ce « génie » génétique sur notre propre corps. Ces approches peuvent à la fois produire un soulagement immédiat que tant sur la durée de l’anxiété, ou sur des névroses, ainsi que de "miraculeuses" guérisons sur des problèmes physiques et , en particulier, les maladies auto-immunes.
Parmi toute la nouvelle génération de livres qui tracent la voie à un avenir positif quant à la santé, « The Genie in Your Genes » se présente comme un livre passionnant solidement ancré vers l’avenir, et les possibilités d’une médecine qui relie l’âme au corps et l’esprit.
Pratique de la médecine épigénétique (extraits de "The Genie in your genes")
(traduction de Marie-Odile Brus auteur de « Pour en finir avec les émotions toxiques »)
« En tant qu’être humain notre grandeur ne réside pas tant dans notre capacité à refaire le monde que dans notre capacité à nous refaire nous-même » Mahatma Gandhi
Le journal Science définit l’épigénétique ainsi : « l’étude des changements transmissibles (par l’hérédité) dans la fonction génique qui s’expriment sans qu’il n’y ait changement dans la séquence ADN ».
C’est une bonne définition de l’épigénétique si on l’applique à la transmission d’informations d’une génération à l’autre, une fois perçue la fonction primaire des gènes. Mais elle ne permet pas de traduire le potentiel de transformation positive des gènes que nous pouvons exprimer maintenant dans notre corps, en provoquant délibérément dans notre conscience des changements qui vont avoir des effets épigénétiques.
Alors que je lisais les résultats des recherches entreprises dans ce domaine, cela m’a motivé pour en faire des applications dans ma propre vie et mon propre comportement. Il y a eu des jours où je me sentais vraiment grincheux. Je sais que si je m’étends sur ma propre misère et la répands autour de moi, je ne me fais pas de bien, ni à ceux qui m’entourent. Donc j’ai fait le choix conscient de dire et faire certaines choses. Je peux décider de dire une affirmation et de faire de l’EFT. Je peux méditer pendant quelques minutes, entrer dans un état de cohérence cardiaque, ou dire une prière. Je peux faire une sieste de dix minutes. Je peux m’obliger à dire quelque chose de gentil à la personne qui fait la queue avec moi à la caisse de l’épicerie. Je peux visualiser ma vie professionnelle sur l’année qui vient, et voir les solutions que j’ai finalement trouvées aux problèmes qui me bloquaient hier.
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Bon dimanche. Bises aux filles . Jacques
Dernière édition par Jacques le Mar 22 Mar 2011 - 2:20, édité 1 fois
« The Genie in Your Genes » - Une approche épigénétique de la santé (suite)
Tout ceci relève d’une intervention personnelle consciente et délibérée dans ma propre existence. Ma conversation à l’épicerie déclenche le pouvoir de guérison de l’altruisme. Ma sieste synchronise mes émotions avec mon horloge génétique. Une affirmation positive me libère de croyances potentiellement dangereuses. Le tapping (techniques d’activation de points d’acupression en Energy Psychology) affecte mon champ énergétique. Dire des paroles positives me rappelle que j’ai le choix de le faire ou non. Mes visualisations réduisent mon stress, me rappelant que « çà aussi ça va passer ». Chacune de ces interventions demandent seulement quelques minutes. Prises dans leur ensemble elles peuvent transformer un mauvais jour en une bonne journée, et me donner l’occasion de faire l’expérience de la paix de l’esprit et de la santé du corps. En connaissant le pouvoir du contrôle épigénétique, je fais moins cas des paroles, pensées et actions.
La recherche en génétique recherche des effets bénéfiques par la manipulation de la composition des gènes en laboratoire.
Imaginez une médecine du futur où les gènes sont modifiés par le pouvoir de notre pensée -à chaque instant, avec chaque pensée et action que nous entreprenons. Imaginez un cercle vertueux dans lequel l’intention centrée sur le cœur produit une modification positive de l’ADN, qui va elle-même renforcer cette intention du cœur, qui à son tour accélère la modification de l’ADN.
Où s’arrêterait ce cycle ?
Personne ne le sait. Dans « La Vie au-delà de 100 ans », Norman Shealy spécule que l’espérance de vie de l’être humain, simplement en utilisant les facteurs connus actuellement et non pas les fruit de futures recherches, pourrait atteindre 140 ans.
Ce chiffre parait complètement en dehors des limites offertes par la pratique médicale actuelle, peut-être aussi improbable que de demander à un chirurgien du grand ouest de 1900 d’imaginer qu’en 100 ans l’espérance de vie humaine puisse être le double des 42 ans de l’époque... »
"L’idée que notre ADN peut être remodelé par nos pensées, émotions, et intentions qui agissent sur notre champ énergétique pourrait paraître aussi axiomatique pour la prochaine génération de traitements que cela l’est aujourd’hui de comprendre que l’aspirine fluidifie le sang. Alors que l’on explore cette idée et qu’on la développe, une médecine entièrement nouvelle pourrait prendre forme. Cette médecine sera complètement différente de celle d’aujourd’hui. Prise de concert avec les multiples autres découvertes sur l’efficacité de la médecine alternative complémentaire, et les avancées de la médecine technologique, elle permettrait un changement radical dans le bien-être social et personnel à un point encore inimaginable.
Une visite typique chez le médecin aujourd’hui se passe ainsi :
Un patient prend un rendez-vous, conduit vers le praticien par une maladie ou une douleur quelconque. Le docteur écoute, pose des questions, examine le patient, et écrit une prescription pour la maladie en question.
Si la maladie ne disparaît pas, ou si elle disparaît puis revient, une étape supplémentaire peut être franchie. On peut demander des examens complémentaires. De la chirurgie ou des médicaments plus forts peuvent être prescrits. Une escalade de traitements peut s’enclencher jusqu’à ce que le patient « réponde ».
Le premier rendez-vous chez le médecin peut être relativement rapide et bon marché. Mais au moment où les traitements se multiplient, par exemple chimiothérapie et radiation pour les cancers, ou pose d’une prothèse de hanche, les solutions ne sont ni rapides ni bon marché- et elles peuvent avoir des conséquences graves sur la qualité de vie du patient.
Tout ceci représente un traitement « lourd » qui, avec un coût minime au démarrage, finit par être extrêmement élevé en terme d’impact financier comme en terme de perte de qualité de vie.
Une approche médicale intégrative est complètement différente.
Il y a plus de coût et plus d’attention au départ. Par contre dès la première visite, on porte attention à tous les aspects de la vie du patient, pour voir comment la maladie qui se déclare s’intègre dans un paysage plus large. C’est ce paysage qui va être pris en compte . Si le style de vie du patient peut être transformé, peut-être en incitant à la mise en œuvre de différentes modalités de soin, alors la plupart des problèmes médicaux qui caractérisent des choix de vie inadaptés vont disparaître. Le diabétique par exemple, qui adopte un régime adapté à la régulation de son taux d’insuline, plus un programme d’exercices, peut ne plus avoir besoin de toutes les interventions coûteuses qui, sinon, auraient eu lieu à la suite d’une prise en charge conventionnelle. Le coût et l’attention nécessités par une prise en charge holistique va résulter en une meilleure qualité de vie globale - et des coûts bien moindres sur l’ensemble du cycle de traitement. Voilà à quoi un tel plan global de traitement pourrait ressembler :... "
D’autres aspects sont soulevés sous la forme de questions telles que comment effectuer :
1. le démarrage du traitement avec la médecine énergétique
2. une vraie relation au médecin
3. des interventions progressives
4. Grandir au milieu du chaos
5. Découvrir ce qui peut provoquer l’accès à notre champ quantique
6. Intégrer le facteur X) (traduction Marie-Odile Brus - sophromob.over-blog.com)
Il y a 10 principes importants à respecter en Médecine épigénétique :
- 1 d’abord focaliser sur l’Intention, et puis les résultats
- 2 La guérison est un processus et non pas un événement
- 3 Se centrer sur le Cœur
- 4 Être concentré
- 5 Traiter tout le système – ne pas isoler le problème
- 6 Soigner avant la maladie (prévenir)
- 7 Accroître les capacités inhérentes du corps à l’auto-guérison
- 8 Diriger vers les voies appropriées de traitement
- 9 Réinterpréter la mort
- 10 Comprendre le contexte global des soins
Comme les récepteurs peuvent lire les champs d’énergie, la notion que seules les molécules peuvent avoir des effets sur la physiologie est devenue désuète… Les comportements biologiques peuvent être contrôlés autant par des forces invisibles, dont la pensée, que par des molécules physiques, telle que la pénicilline. C’est là un fait scientifique qui fournit un fondement scientifique en faveur d’une médecine énergétique… » (La biologie des croyances – Ariane 2006)
Une étude réalisée par Dawson Church a porté sur l’examen - en coupe transversale - de 216 professionnels de la santé. Parmi ceux-ci il y avait des médecins, des infirmières, des psychothérapeutes, des chiropracteurs, des psychiatres et des praticiens en médecine alternative.
Un auto-traitement en EFT (Emotional Freedom Technique) fut utilisé. Il s’agit d’une thérapie brève issu du champ de l’Energy Psychology (Psychologie Energétique) qui combine des éléments cognitifs et somatiques. Il a été examiné si ce traitement avait un effet sur l’anxiété, la dépression et d’autres symptômes psychologiques. L’auto-traitement par l’EFT a produit une réduction statistiquement significative de la douleur, de la détresse émotionnelle, des obsessions et il a été observé une amélioration dans toutes les neuf sous-échelles de l’instrument utilisé (SA-45). Sur les deux échelles générales du SA-45, la gravité des symptômes a diminué de 34%, l’amplitude a diminué de 40% par rapport à la ligne de base de la normale (Toutes deux avec p<0.001). La mesure de la douleur a diminué de 68%, l’intensité des mémoires traumatiques de 83% et les obsessions de 83% (Tous avec p<0.001). (http://www.soulmedicineinstitute.org)
A côté de ces travaux et recherches, Dawson Church Ph.D. et Norman Shealy M.D., Ph.D., ont publié une étude concise à propos de la guérison spirituelle à travers l’histoire (guérison spirituelle qui est appelée en anglais Soul Medicine).
Dans la foulée de ses recherches, Dawson Church a fondé le Soul Medicine Institute (SMI) http://www.soulmedicineinstitute.org , un organisme sans but lucratif dédié à l’éducation et à la recherche scientifique. Une recherche fondée sur des interventions médicales qui utilisent les modalités de la conscience et de l’énergie primaire. Le SMI se veut ressource pour les étudiants, les chercheurs et les éducateurs. Il offre des cours et soutient la recherche axée sur le lien entre l’intention, la conscience, de l’énergie, et de la santé.
Dawson Church est le coauteur ou l’auteur principal de plusieurs ouvrages dans les domaines de la santé, de la psychologie et de la spiritualité. Il a collaboré à de nombreux articles avec des chefs de file, et des voix de notre temps, comme Larry Dossey, Bernie Siegel, Caroline Myss, Barry Sears, et John Gray.
Il a obtenu un doctorat en soins de santé intégrative à la Holos University sous la direction de l’éminent neurochirurgien Norman Shealy, MD, Ph.D., fondateur de l’American Holistic Medical Association. Il a également obtenu un doctorat de troisième cycle en médecine naturelle.
Dawson Church est également l’auteur de plusieurs études publiées dans des revues ainsi que de conférences et participent ou animent plusieurs conférences médicales ou à psychologie de chaque année. Il présente des ateliers sur le pic de performance pour les athlètes et les organisations par le biais de la formation EFT Power. Il a réalisé le premier essai randomisé en aveugle de l’EFT (Emotional Freedom Technique) sur des athlètes, ainsi que la première étude sur les effets de l’EFT sur la santé des travailleurs, et une grande étude à l’échelle nationale du SSPT dans les anciens combattants dans le cadre de l’Iraq Vets Stress Project.
Ses travaux de recherche biomédicale recouvrent les éléments qui démontrent les effets de la prise de conscience qui repose sur les traitements en tant que tels. « The Genie in Your Genes » nous présente les dernières études sur les effets d’expériences psycho-spirituelles sur l’activation des gènes, et prédit que le travail sur la conscience sera en tête de pont de la médecine dans la décennie à venir. L’ouvrage a été salué comme une brillante contribution à la littérature scientifique et médicale par de nombreux commentateurs.
Publications sélectionnées :
The Genie in Your Genes (Energy Psychology Press, 2009).
Einstein’s Business (Elite, 2007).
Soul Medicine (Elite, 2008).
Healing the Heart of the World (Elite, 2006).
Healing Our Planet, Healing Our Selves (Elite, 2005).
Heart of Healing (Elite, 2004).
Face à la mort, Finding Love (Aslan, 1994).
Communion avec l’Esprit de votre enfant à naître (Aslan, 1989).
Healer Heart (Penguin, 1989).
- Yves Wauthier-Freymann
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La recherche en génétique recherche des effets bénéfiques par la manipulation de la composition des gènes en laboratoire.
Imaginez une médecine du futur où les gènes sont modifiés par le pouvoir de notre pensée -à chaque instant, avec chaque pensée et action que nous entreprenons. Imaginez un cercle vertueux dans lequel l’intention centrée sur le cœur produit une modification positive de l’ADN, qui va elle-même renforcer cette intention du cœur, qui à son tour accélère la modification de l’ADN.
Où s’arrêterait ce cycle ?
Personne ne le sait. Dans « La Vie au-delà de 100 ans », Norman Shealy spécule que l’espérance de vie de l’être humain, simplement en utilisant les facteurs connus actuellement et non pas les fruit de futures recherches, pourrait atteindre 140 ans.
Ce chiffre parait complètement en dehors des limites offertes par la pratique médicale actuelle, peut-être aussi improbable que de demander à un chirurgien du grand ouest de 1900 d’imaginer qu’en 100 ans l’espérance de vie humaine puisse être le double des 42 ans de l’époque... »
"L’idée que notre ADN peut être remodelé par nos pensées, émotions, et intentions qui agissent sur notre champ énergétique pourrait paraître aussi axiomatique pour la prochaine génération de traitements que cela l’est aujourd’hui de comprendre que l’aspirine fluidifie le sang. Alors que l’on explore cette idée et qu’on la développe, une médecine entièrement nouvelle pourrait prendre forme. Cette médecine sera complètement différente de celle d’aujourd’hui. Prise de concert avec les multiples autres découvertes sur l’efficacité de la médecine alternative complémentaire, et les avancées de la médecine technologique, elle permettrait un changement radical dans le bien-être social et personnel à un point encore inimaginable.
Une visite typique chez le médecin aujourd’hui se passe ainsi :
Un patient prend un rendez-vous, conduit vers le praticien par une maladie ou une douleur quelconque. Le docteur écoute, pose des questions, examine le patient, et écrit une prescription pour la maladie en question.
Si la maladie ne disparaît pas, ou si elle disparaît puis revient, une étape supplémentaire peut être franchie. On peut demander des examens complémentaires. De la chirurgie ou des médicaments plus forts peuvent être prescrits. Une escalade de traitements peut s’enclencher jusqu’à ce que le patient « réponde ».
Le premier rendez-vous chez le médecin peut être relativement rapide et bon marché. Mais au moment où les traitements se multiplient, par exemple chimiothérapie et radiation pour les cancers, ou pose d’une prothèse de hanche, les solutions ne sont ni rapides ni bon marché- et elles peuvent avoir des conséquences graves sur la qualité de vie du patient.
Tout ceci représente un traitement « lourd » qui, avec un coût minime au démarrage, finit par être extrêmement élevé en terme d’impact financier comme en terme de perte de qualité de vie.
Une approche médicale intégrative est complètement différente.
Il y a plus de coût et plus d’attention au départ. Par contre dès la première visite, on porte attention à tous les aspects de la vie du patient, pour voir comment la maladie qui se déclare s’intègre dans un paysage plus large. C’est ce paysage qui va être pris en compte . Si le style de vie du patient peut être transformé, peut-être en incitant à la mise en œuvre de différentes modalités de soin, alors la plupart des problèmes médicaux qui caractérisent des choix de vie inadaptés vont disparaître. Le diabétique par exemple, qui adopte un régime adapté à la régulation de son taux d’insuline, plus un programme d’exercices, peut ne plus avoir besoin de toutes les interventions coûteuses qui, sinon, auraient eu lieu à la suite d’une prise en charge conventionnelle. Le coût et l’attention nécessités par une prise en charge holistique va résulter en une meilleure qualité de vie globale - et des coûts bien moindres sur l’ensemble du cycle de traitement. Voilà à quoi un tel plan global de traitement pourrait ressembler :... "
D’autres aspects sont soulevés sous la forme de questions telles que comment effectuer :
1. le démarrage du traitement avec la médecine énergétique
2. une vraie relation au médecin
3. des interventions progressives
4. Grandir au milieu du chaos
5. Découvrir ce qui peut provoquer l’accès à notre champ quantique
6. Intégrer le facteur X) (traduction Marie-Odile Brus - sophromob.over-blog.com)
Il y a 10 principes importants à respecter en Médecine épigénétique :
- 1 d’abord focaliser sur l’Intention, et puis les résultats
- 2 La guérison est un processus et non pas un événement
- 3 Se centrer sur le Cœur
- 4 Être concentré
- 5 Traiter tout le système – ne pas isoler le problème
- 6 Soigner avant la maladie (prévenir)
- 7 Accroître les capacités inhérentes du corps à l’auto-guérison
- 8 Diriger vers les voies appropriées de traitement
- 9 Réinterpréter la mort
- 10 Comprendre le contexte global des soins
Comme les récepteurs peuvent lire les champs d’énergie, la notion que seules les molécules peuvent avoir des effets sur la physiologie est devenue désuète… Les comportements biologiques peuvent être contrôlés autant par des forces invisibles, dont la pensée, que par des molécules physiques, telle que la pénicilline. C’est là un fait scientifique qui fournit un fondement scientifique en faveur d’une médecine énergétique… » (La biologie des croyances – Ariane 2006)
Une étude réalisée par Dawson Church a porté sur l’examen - en coupe transversale - de 216 professionnels de la santé. Parmi ceux-ci il y avait des médecins, des infirmières, des psychothérapeutes, des chiropracteurs, des psychiatres et des praticiens en médecine alternative.
Un auto-traitement en EFT (Emotional Freedom Technique) fut utilisé. Il s’agit d’une thérapie brève issu du champ de l’Energy Psychology (Psychologie Energétique) qui combine des éléments cognitifs et somatiques. Il a été examiné si ce traitement avait un effet sur l’anxiété, la dépression et d’autres symptômes psychologiques. L’auto-traitement par l’EFT a produit une réduction statistiquement significative de la douleur, de la détresse émotionnelle, des obsessions et il a été observé une amélioration dans toutes les neuf sous-échelles de l’instrument utilisé (SA-45). Sur les deux échelles générales du SA-45, la gravité des symptômes a diminué de 34%, l’amplitude a diminué de 40% par rapport à la ligne de base de la normale (Toutes deux avec p<0.001). La mesure de la douleur a diminué de 68%, l’intensité des mémoires traumatiques de 83% et les obsessions de 83% (Tous avec p<0.001). (http://www.soulmedicineinstitute.org)
A côté de ces travaux et recherches, Dawson Church Ph.D. et Norman Shealy M.D., Ph.D., ont publié une étude concise à propos de la guérison spirituelle à travers l’histoire (guérison spirituelle qui est appelée en anglais Soul Medicine).
Dans la foulée de ses recherches, Dawson Church a fondé le Soul Medicine Institute (SMI) http://www.soulmedicineinstitute.org , un organisme sans but lucratif dédié à l’éducation et à la recherche scientifique. Une recherche fondée sur des interventions médicales qui utilisent les modalités de la conscience et de l’énergie primaire. Le SMI se veut ressource pour les étudiants, les chercheurs et les éducateurs. Il offre des cours et soutient la recherche axée sur le lien entre l’intention, la conscience, de l’énergie, et de la santé.
Dawson Church est le coauteur ou l’auteur principal de plusieurs ouvrages dans les domaines de la santé, de la psychologie et de la spiritualité. Il a collaboré à de nombreux articles avec des chefs de file, et des voix de notre temps, comme Larry Dossey, Bernie Siegel, Caroline Myss, Barry Sears, et John Gray.
Il a obtenu un doctorat en soins de santé intégrative à la Holos University sous la direction de l’éminent neurochirurgien Norman Shealy, MD, Ph.D., fondateur de l’American Holistic Medical Association. Il a également obtenu un doctorat de troisième cycle en médecine naturelle.
Dawson Church est également l’auteur de plusieurs études publiées dans des revues ainsi que de conférences et participent ou animent plusieurs conférences médicales ou à psychologie de chaque année. Il présente des ateliers sur le pic de performance pour les athlètes et les organisations par le biais de la formation EFT Power. Il a réalisé le premier essai randomisé en aveugle de l’EFT (Emotional Freedom Technique) sur des athlètes, ainsi que la première étude sur les effets de l’EFT sur la santé des travailleurs, et une grande étude à l’échelle nationale du SSPT dans les anciens combattants dans le cadre de l’Iraq Vets Stress Project.
Ses travaux de recherche biomédicale recouvrent les éléments qui démontrent les effets de la prise de conscience qui repose sur les traitements en tant que tels. « The Genie in Your Genes » nous présente les dernières études sur les effets d’expériences psycho-spirituelles sur l’activation des gènes, et prédit que le travail sur la conscience sera en tête de pont de la médecine dans la décennie à venir. L’ouvrage a été salué comme une brillante contribution à la littérature scientifique et médicale par de nombreux commentateurs.
Publications sélectionnées :
The Genie in Your Genes (Energy Psychology Press, 2009).
Einstein’s Business (Elite, 2007).
Soul Medicine (Elite, 2008).
Healing the Heart of the World (Elite, 2006).
Healing Our Planet, Healing Our Selves (Elite, 2005).
Heart of Healing (Elite, 2004).
Face à la mort, Finding Love (Aslan, 1994).
Communion avec l’Esprit de votre enfant à naître (Aslan, 1989).
Healer Heart (Penguin, 1989).
- Yves Wauthier-Freymann
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l'eau et les ondes electro-magnétique
Bonjour Jacques
petite insomnie...(pas trés bon pour un bipo) alors je lis la biblio sur l'épigénétique, c'est un peu hardu pour moi, mais il me semble que cela reprend quelques principes de la sophrologie, non ??? harmonie corps et esprit...peut être je me trompe ?
D'autre part alors qu'une grande antenne pour "portables" devait s'installer à coté de la maison de mon père en Normandie (il était inquiet des ondes émises) , j'avais acheté un bouquin intitulé "ces ondes qui tuent, ces ondes qui soignent"
Je n'ai pas ton habilité informatique pour te joindre le bouqin et sa préface sur ce message en allant le chercher sur Amazone ou sur la FNAC, mais j'en avait retenu qq points en particulier la conclusion qui me semblait spirituellement et intellectuellement séduisante.
Des ondes électromagnétiques véhiculée dans le corps changeraient la structure molléculaire de l'eau dans les cellules, permettant à ces dernière de communiquer entre elle.
ci dessous la conclusion de l'ouvrage et aussi, un essais d'interprétation de ma part sur le grand cycle universel de l'eau
Résumé conclusions de l'ouvrage
Essais de théorie...pratique... sur le thème de l'eau et des ondes electromagnétiques
La théorie du bio électromagnétisme s’annonce comme un des grands chantiers du troisième millénaire. Des pistes sérieuses se dessinent, qui permettront peut être de revoir de fond en comble toute la vision de la biologie, la science suprême, la science des êtres vivants, la science qui nous parle de notre sujet le plus précieux, nous même.
Depuis plus de deux siècles de nombreux savants et chercheurs, rarement pris au sérieux travaillent sur le rayonnement électromagnétique et son incidences sur les cellules de notre corps, sur la façon dont celles-ci communiquent et véhiculent des messages, et en particulier les cellules du cerveau, donc de la pensée, ou de la conscience.
Pour certain, nous aurions des aimants dans les cellules de nos cerveaux qui réagiraient aux variations du champ magnétique terrestre. Ces concentrations de magnétite dans les êtres vivants pourraient par exemple expliquer la sensibilité des guérisseurs et des sourciers. (étude à la retraite, du prof Rocard, le père de Michel Rocard, mais aussi le père de la bombe atomique française...)
Pour d’autres nous aurions un deuxième système nerveux qui conduirait une autre forme d’électricité à l’intérieur du corps. Il existerait un champ bioélectrique global remplissant de nombreuses fonctions. Ces courants et les champs électriques sont les messagers et les architectes. Rien à voir avec l’influx nerveux ou musculaire bien connu ou reconnu, ce sont des courants de semi conduction qui transitent, non pas par les nerfs, mais par leurs parois, à travers les cellules constituées de micro tubes.
Ignoré des biologistes, ces micro tubes, ce deuxième système nerveux assure une bonne partie des communications dans l’organisme. Pour les chinois, ils seraient les mystérieux méridiens de l’acupuncture, véhiculant le chi vital, il expliquerait le pouvoir des guérisseurs, ou du magnétiseur.
Ce qui est remarquable, c’est que ces cellules gliales constituées de tubes forment 90% du volume du cerveau, et que notre pensée a des chances de venir non pas des neurones, mais des interactions électriques dans les micro tubes. La pensée d’une part, mais aussi la conscience, voire l’âme…et sa survie après la mort… sous forme de courants électromagnétiques circulant dans l’eau dans laquelle baignent les cellules.
Nous sommes fait de 70 à 80% d’eau, et le mystère réside peut être aussi dans le changement de la structure moléculaire de l’eau sous l’influence des ondes électromagnétiques. Les cellules se parlent, les molécules parlent aux molécules, et leur langage est composé d’ondes radios.
Interprétation toute personnelle et poétique non comprise dans l'ouvrage
Et si l’on considère le « grand cycle planétaire de l’eau » (précipitation, ruissellement, infiltration, source, évaporation transpiration des êtres vivants, ruisseau, rivières, fleuves, mer et océans…), et la circulation d’ondes radios dans ces molécules d’eau, on peut peut être en déduire qu’il pourrait exister une conscience universelle, un éternel renouvellement…véhiculant peut être nos âmes...sans cesse réinjectées dans le grand cycle de l'eau, quelque chose...de...divin...en qq sorte...hum hum hum
Amicalement
Gab
petite insomnie...(pas trés bon pour un bipo) alors je lis la biblio sur l'épigénétique, c'est un peu hardu pour moi, mais il me semble que cela reprend quelques principes de la sophrologie, non ??? harmonie corps et esprit...peut être je me trompe ?
D'autre part alors qu'une grande antenne pour "portables" devait s'installer à coté de la maison de mon père en Normandie (il était inquiet des ondes émises) , j'avais acheté un bouquin intitulé "ces ondes qui tuent, ces ondes qui soignent"
Je n'ai pas ton habilité informatique pour te joindre le bouqin et sa préface sur ce message en allant le chercher sur Amazone ou sur la FNAC, mais j'en avait retenu qq points en particulier la conclusion qui me semblait spirituellement et intellectuellement séduisante.
Des ondes électromagnétiques véhiculée dans le corps changeraient la structure molléculaire de l'eau dans les cellules, permettant à ces dernière de communiquer entre elle.
ci dessous la conclusion de l'ouvrage et aussi, un essais d'interprétation de ma part sur le grand cycle universel de l'eau
Résumé conclusions de l'ouvrage
Essais de théorie...pratique... sur le thème de l'eau et des ondes electromagnétiques
La théorie du bio électromagnétisme s’annonce comme un des grands chantiers du troisième millénaire. Des pistes sérieuses se dessinent, qui permettront peut être de revoir de fond en comble toute la vision de la biologie, la science suprême, la science des êtres vivants, la science qui nous parle de notre sujet le plus précieux, nous même.
Depuis plus de deux siècles de nombreux savants et chercheurs, rarement pris au sérieux travaillent sur le rayonnement électromagnétique et son incidences sur les cellules de notre corps, sur la façon dont celles-ci communiquent et véhiculent des messages, et en particulier les cellules du cerveau, donc de la pensée, ou de la conscience.
Pour certain, nous aurions des aimants dans les cellules de nos cerveaux qui réagiraient aux variations du champ magnétique terrestre. Ces concentrations de magnétite dans les êtres vivants pourraient par exemple expliquer la sensibilité des guérisseurs et des sourciers. (étude à la retraite, du prof Rocard, le père de Michel Rocard, mais aussi le père de la bombe atomique française...)
Pour d’autres nous aurions un deuxième système nerveux qui conduirait une autre forme d’électricité à l’intérieur du corps. Il existerait un champ bioélectrique global remplissant de nombreuses fonctions. Ces courants et les champs électriques sont les messagers et les architectes. Rien à voir avec l’influx nerveux ou musculaire bien connu ou reconnu, ce sont des courants de semi conduction qui transitent, non pas par les nerfs, mais par leurs parois, à travers les cellules constituées de micro tubes.
Ignoré des biologistes, ces micro tubes, ce deuxième système nerveux assure une bonne partie des communications dans l’organisme. Pour les chinois, ils seraient les mystérieux méridiens de l’acupuncture, véhiculant le chi vital, il expliquerait le pouvoir des guérisseurs, ou du magnétiseur.
Ce qui est remarquable, c’est que ces cellules gliales constituées de tubes forment 90% du volume du cerveau, et que notre pensée a des chances de venir non pas des neurones, mais des interactions électriques dans les micro tubes. La pensée d’une part, mais aussi la conscience, voire l’âme…et sa survie après la mort… sous forme de courants électromagnétiques circulant dans l’eau dans laquelle baignent les cellules.
Nous sommes fait de 70 à 80% d’eau, et le mystère réside peut être aussi dans le changement de la structure moléculaire de l’eau sous l’influence des ondes électromagnétiques. Les cellules se parlent, les molécules parlent aux molécules, et leur langage est composé d’ondes radios.
Interprétation toute personnelle et poétique non comprise dans l'ouvrage
Et si l’on considère le « grand cycle planétaire de l’eau » (précipitation, ruissellement, infiltration, source, évaporation transpiration des êtres vivants, ruisseau, rivières, fleuves, mer et océans…), et la circulation d’ondes radios dans ces molécules d’eau, on peut peut être en déduire qu’il pourrait exister une conscience universelle, un éternel renouvellement…véhiculant peut être nos âmes...sans cesse réinjectées dans le grand cycle de l'eau, quelque chose...de...divin...en qq sorte...hum hum hum
Amicalement
Gab
Gab09- Nombre de messages : 444
Age : 57
Type troubles : Bipolaire 1
Emploi / Statut : technicien
Date d'inscription : 25/06/2009
bonjour a tous gab et jaque chipsa
je suis pas trop instruite pour comprendre tout de la genetique je voulais juste dire cela si tout et gene ou et le debut de humaniter alors que fait t on de la religion du mental du pouvoir des hommes ces vrais que ma mere et soigner et que je suis moi meme malade nous n avons pas la meme maladie des nerfs la science a toute les solutions au probleme croyer vous je n en sait rien aurevoir bonne journee vivi
vivi- Nombre de messages : 41
Type troubles : bipolaire
Emploi / Statut : a a h depuis 15ans
Date d'inscription : 30/06/2009
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