Dépendance affective
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Dépendance affective
Bonjour à tous,
Voici un sujet qui concerne bon nombre de personnes atteintes de troubles psychiques.
http://violence.morale.over-blog.com/article-la-dependance-affective-49645203.html
La dependance affective
"J'entends parfois des personnes me dire : « ah mais non, je ne suis pas dépendante affective : j'ai quitté mes parents depuis longtemps, j'ai fait ma vie, je me suis mariée, j'ai des enfants, je suis chef d'entreprise, j'ai des gens qui travaillent pour moi, » ou « je vis seule, je m'assume très bien, je suis totalement indépendante » ...
Il ne faut pas confondre indépendance affective et indépendance financière, matérielle, sociale, ... car la dépendance affective relève, comme son nom l'indique, de l'affectif. Autrement dit : de la nature de nos liens, de nos relations avec les autres et, en particulier : les parents, et les relations amoureuses et même amicales et de la manière dont nous les vivons.
Quel est l'élément le plus marquant de la dépendance affective ? C'est dans le rapport aux autres qu'on le voit, dans cette attente qu'on a vis à vis des autres, pour nous aimer, nous consoler, nous valoriser, ... bref, nous apporter tout ce qui nous manque. La dépendance se place bien là : dans le fait qu'on attend des autres ce que nous devrions nous apporter nous-même. J'ai entendu certains propos comme « depuis que je la connais, je suis redevenu dépendant affectif » : non, on ne redevient pas dépendant affectif, on l'est ou on ne l'est pas, simplement quand l'affectif n'est pas en jeu, cela peut passer inaperçu.
Contrairement à ce qui est souvent dit, je pense que l'inverse de la dépendance n'est pas l'indépendance, qui est le fait d'être totalement détaché des autres, mais l'autonomie, qui est le fait de savoir s'assumer seul, sans pour autant renier le lien aux autres, car nous aurons toujours besoin des autres, toujours besoin d'être aimé ... le tout étant de ne pas tomber dans la dépendance où là, si on a tant besoin des autres, c'est parce que justement on ne s'assume pas seul. La différence se trouve là, entre complémentarité et « supplémentarité » : quand on est complémentaire, on a besoin de l'autre pour vivre, quand l'autre apporte quelque chose de supplémentaire, on n'a pas besoin de lui pour vivre, mais l'on apprécie qu'il soit là parce qu'il nous apporte quelque chose, au lieu de combler quelque chose ...
Je suis convaincue que, lorsqu'on est dépendant affectif, il y a cette part en nous qui est restée enfant, d'où certains comportements infantiles (caprices, bouderies, ...), il y a également quelque chose de l'ordre de la fusion, d'où une confusion entre soi et l'autre et une difficulté à accepter l'altérité et, enfin, il y a la peur de l'abandon, du rejet, d'où une peur panique de la rupture, de la séparation. Sans oublier, bien sûr, que ce type de dépendance est inhérente à une mauvaise estime de soi, donc un manque de confiance en soi, un manque d'assurance, souvent même une timidité exacerbée, ...
Certains définissent la dépendance affective essentiellement par le manque d'amour dans l'enfance. Comment expliquer alors que certaines personnes qui ont un ressenti plutôt positif de leur enfance, qui disent elles-mêmes avoir été choyées, couvées, aimées, présentent tous les symptômes de la dépendance affective ?
Je pense, quant à moi, que le manque d'amour (ou un ressenti de manque d'amour) n'est pas suffisant pour expliquer la dépendance affective. Il se peut aussi que la personne qui a été choyée, couvée, aimée souhaite retrouver cet état de « béatitude » une fois adulte, parce qu'elle n'a pas dépassé le stade de la fusion. Il se peut encore que, bien que la personne ait le sentiment d'avoir été aimée, elle ait inconsciemment l'impression (à tort ou à raison) de ne pas avoir été aimée pour elle-même mais pour quelque chose (une mission que ses parents lui ont inconsciemment attribuée) ou quelqu'un qu'elle représentait aux yeux de ses parents (un frère mort-né, par exemple).
Pour finir avec ce premier « chapitre », j'ai tendance à penser que tout le monde, à ses débuts de vie d'adulte, est en dépendance affective, c'est à dire qu'il compte sur l'autre pour exister, il compte sur l'autre pour être reconnu, il dépend du regard de l'autre et de ce pouvoir qu'il attribue à l'autre. C'est son vécu, ses expériences, son entourage, sa façon de traverser et rencontrer tout ça, qui fera qu'une fois adulte il s'en débarrassera ou pas, à plus ou moins long terme. Et c'est là que peut se construire ce qu'on appelle la maturité affective. Il se peut que, pour des raisons particulières : enfance maltraitée, parents absents, abandon, ... le travail à faire soit plus long, plus compliqué, et nécessite un accompagnement, alors que, pour d'autres, l'autonomie affective viendra d'elle-même. Mais si j'en juge par les nombreuses rencontres que j'ai faites, beaucoup d'adultes n'ont pas fait ce travail là.
Le fonctionnement du dépendant affectif
La personne en dépendance affective manque, on l'a vu, de confiance en elle, d'assurance et peut être atteinte d'une timidité exacerbée : elle va donc réclamer souvent de l'attention, demander qu'on la rassure (sur sa beauté, sur ses qualités, sur sa manière de faire les choses, ...), attendre une reconnaissance pour ce qu'elle donne à l'autre ou pour ce qu'elle fait pour l'autre. Si ce qu'elle attend ne vient pas, elle peut : faire la tête, se vexer, se mettre en colère, faire du chantage. Cette dépendance se vit au détriment de ses relations sociales, amicales, amoureuses ou familiales.
Dans le milieu professionnel, cette personne ne supporte pas la critique (même constructive), elle se vexe donc facilement, ou peut se mettre à pleurer car la blessure est trop grande pour elle, elle a également tendance à « affectiviser » ses relations et peut voir dans telle ou telle collègue, une mère, une soeur, ... ou, tout au moins, si elle n'en a pas conscience, vous, vous aurez le sentiment d'être parfois sa mère, celle qui rassure, réconforte, ... et les hommes pourront représenter pour elle : un frère, un père ... Là aussi, elle réclame l'attention, la reconnaissance. Elle a du mal à supporter d'être ignorée ou non félicitée, encouragée, remerciée, ...
Dans ses relations amoureuses, et c'est là où la dépendance affective va le plus être présente, évidente, voire encombrante, la personne éprouve un tel besoin d'amour et de reconnaissance qu'il va l'amener à supporter des situations, des comportements, des paroles ou des actes qui vont induire de nouvelles souffrances pour elle. Elle est "prête à tout" pour ne pas être rejetée, abandonnée, quittée, ... Elle peut alors accepter d'être rabaissée, humiliée, battue même, et accepter de passer souvent après l'autre, de se taire, de passer par dessus ses principes, ses croyances, ses valeurs. Elle peut également renoncer à ses amis, renoncer à ses projets, voire supporter les infidélités de son conjoint ... mais cela ne se fera pas sans contrepartie car alors, la personne va devenir jalouse, suspicieuse, va aller fouiller dans les affaires de son conjoint, va le surveiller, et sa confiance en l'autre déjà limitée va se réduire comme peau de chagrin. Enfin, la personne dépendante affective aura beaucoup de mal à supporter la séparation, la rupture. L'idée même la panique. Elle peut mettre des années à se détacher de l'autre, et ce, d'autant plus qu'elle va (ou qu'elle a) idéalisé cette relation ... et si je dis « elle », c'est parce que je parle de « cette personne », mais cela est autant valable pour les hommes que pour les femmes.
Dans ses relations sociales, cette personne peut donner beaucoup ... elle pense donner par générosité, empathie, altruisme ... en fait, elle donne pour recevoir ... ce qui n'empêche pas qu'elle puisse être effectivement généreuse, empathique et altruiste, mais il y a cette attente au bout du compte, pour laquelle elle est prête au sacrifice et si ce sacrifice n'a pas de résultat, elle peut entrer dans de violentes colères, dans une rancoeur interminable ; d'ailleurs, la personne atteinte de dépendance affective est souvent rancunière, parfois au point même qu'elle peut oublier tout ce que vous avez fait de bien pour elle, et garder en tête la seule chose que vous avez faite et qui l'a blessée.
Elle a tendance à se positionner en tant que "sauveuse" de l'autre qui est malheureux, drogué, alcoolique, en difficultés financières, sociales, ... et cela aussi bien en amour qu'en amitié, ou dans le cadre d'un travail social, d'un bénévolat, ... mais à travers l'autre, c'est elle qu'elle cherche à sauver et, en même temps, s'occuper de l'autre lui évite d'avoir à se pencher sur ses propres souffrances.
Son besoin d'amour et d'attention peut amener la personne à manipuler pour l'obtenir. Elle peut faire du chantage affectif, ou pire : au suicide. Elle va chercher à vous attendrir, à vous faire fléchir, ... elle va faire appel à vos bons sentiments pour obtenir ce qu'elle veut : un moment d'attention, une visite, un cadeau, ... Elle va provoquer votre compassion. Elle peut également chercher à culpabiliser l'autre. Mais elle ne le dira pas clairement, comme dans toute manipulation. Plutôt que de vous dire : « ça me ferait vraiment plaisir que tu viennes me voir », elle va vous dire : « je suis toute seule, personne ne vient me voir, ... » ou « je suis malade, je ne peux pas aller chercher mes médicaments » (alors qu'elle a tous les moyens de se faire livrer).
Enfin, la colère qu'elle peut finir par ressentir (parce qu'elle n'est pas aimée autant qu'elle l'attend, parce qu'elle donne et ne reçoit pas, par peur de perdre l'autre, ...) va amener la personne à l'agressivité et à la violence. Beaucoup d'hommes se retrouvent ainsi piégés par leur dépendance, plus que les femmes qui ont d'autres moyens d'exprimer leurs émotions, leurs ressentis. En effet, nos conditionnements sont tels que les femmes sont plutôt autorisées à s'exprimer alors que les hommes sont plutôt incités à se taire. Cela va donner un peu comme une cocotte minute qui n'en finit plus d'exploser.
En résumé, ses comportements vont être les suivants :
Elle a tendance à penser que l'amour peut tout, et peut ainsi nouer des relations qui, d'évidence, sont vouées à l'échec mais pas pour elle : son amour peut changer l'autre.
Elle a du mal à s'affirmer, à dire qu'elle n'est pas d'accord, à exprimer ses idées propres par peur d'être rejetée, et craint le conflit par peur de la rupture.
Elle a également peur de poser des limites, peur de froisser ou de blesser si elle dit ce qu'elle pense.
Elle a l'impression de donner tout le temps (et est capable, effectivement de donner beaucoup) et de ne pas recevoir autant. Elle est même prête à faire d'énormes sacrifices « pour l'autre ». Paradoxalement, elle peut avoir de la difficulté à recevoir (un compliment, un cadeau, ...).
Son sentiment d'être « nulle » l'amène à se focaliser sur ce qu'elle ne sait pas faire, à juger négativement ce qu'elle sait faire, ou tout au moins à le juger sans importance, à l'amenuiser, tout en attendant de l'autre qu'il reconnaisse et valorise ses qualités, son travail, ses aptitudes, ...
Elle a peur du regard de l'autre, a le sentiment d'être jugée quasi en permanence. Il lui suffit de voir deux personnes discuter ensemble pour imaginer que ces personnes parlent d'elle et en mal, évidemment.
En même temps, elle a besoin de plaire, de séduire, d'être au centre de l'attention, mais parfois sa timidité et/ou ses peurs l'en empêchent.
Elle est souvent insatisfaite, mais ne peut mettre de mots sur son insatisfaction ou va donner des raisons faciles, apparentes.
Elle est souvent possessive, voire exclusive, aussi bien avec son conjoint qu'avec ses amis.
Enfin, elle peut se sentir facilement coupable et se compare souvent aux autres.
On le voit clairement, dans cette manière qu'elle a de croire qu'on parle d'elle, d'imaginer qu'elle est forcément coupable si telle personne se comporte de telle ou telle façon, de se focaliser sur ce qu'elle fait pour les autres, etc. qu'elle juge le monde par rapport à elle, que c'est « elle et les autres », ... en effet, j'ai remarqué que la dépendance affective induisait un certain égocentrisme, comme si tout ce qui se passe autour de la personne qui en est affectée était en lien avec elle.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la personne dépendante affective est souvent dans le déni : pour ce qui concerne ses vraies responsabilités, elle dit souvent que « c'est la faute des autres » (ou de la société, des circonstances, etc.).
Ce type de dépendance peut amener à d'autres syndromes : quelque chose qui ressemble un peu à de la paranoïa (puisqu'on pense que tout le monde ne regarde que soi, n'écoute que soi, ...), une lègère hypocondrie également : un autre moyen d'attirer l'attention sur soi, etc. ... enfin, les personnes dépendantes affectives souffrent souvent d'angoisses et/ou de compulsion. Ces angoisses peuvent amener certaines personnes à chercher à les oublier dans l'action car l'action apaise l'angoisse : cela va donner des hommes « battants » professionnellement parlant, des maniaques du ménage, des hyperactifs, des femmes au foyer avec de multiples activités, ...
Pour moi, il existe différents niveaux de dépendance affective, on peut n'avoir que quelques-uns (environ la moitié) des symptômes décrits ci-dessus, comme les avoir tous ... On peut prendre conscience de certains comportements comme s'enfermer dans le déni. On peut arriver à contrôler plus ou moins sa jalousie, par exemple, ou vivre un véritable enfer. Mais ne perdons pas de vue que le dépendant affectif souffre énormément, à la fois de ce vide en lui, de ce manque d'amour, de ce besoin de reconnaissance, et à la fois des conséquences de son comportement qu'il n'arrive pas à contrôler.
Certains affirment que cette dépendance peut amener à certaines addictions comme la drogue, l'alcool, la cigarette, le jeu, ... ou le sexe. Je pense que c'est assez pertinent même si l'on n'est pas forcément dépendant affectif si l'on est dépendant au jeu.
Le contre-dépendant affectif ?
Ce que certains appellent le contre-dépendant affectif, est un fait une personne qui souffre également de dépendance affective et pour les mêmes raisons mais qui dont le fonctionnement sera inversé : au lieu de vouloir s'attacher à tout prix, il aura peur de l'engagement. Ainsi, il pourra souvent hésiter, balancer, entre l'amour dont il a besoin et sa peur d'étouffer, d'être perdu dans l'autre.
Il peut, au début d'une relation, chercher à séduire, à aller dans le sens de la relation et puis, peu à peu, se détacher, ne plus chercher à séduire, s'éloigner. Il pourra ainsi, lorsqu'il est en couple, focaliser son attention sur les enfants ou le travail, pour éviter une intimité qui le perturbe. Parfois, il va se résigner à vivre en couple, tout en maintenant un certain évitement vis à vis de l'autre. Son désir sexuel aura tendance à s'émousser.
Le contre-dépendant vit au sein du couple dans un mélange de colère, de frustration, de doute et de culpabilité. Il se sent coupable d'avoir envie de rejeter l'autre. Et ce ressenti sera d'autant plus exacerbé s'il vit avec un dépendant affectif.
Il a moins de mal à envisager la rupture, il a même tendance à la provoquer, malgré son sentiment de culpabilité et ses hésitations. Mais il a autant peur de se retrouver seul.
Pour ma part, je me demande s'il est bien utile et réaliste de faire ce clivage entre dépendant et contre-dépendant ... Si je me réfère à un certain vécu, où la personne pouvait être effectivement considérée comme une dépendante au début de sa relation : désir d'attachement, engagement pris sans hésitation, désir de fusion, ... par contre, au cours de la relation et particulièrement vers la fin, cette personne répondait plus au portrait du contre-dépendant : éloignement, désir et reconnaissance de l'altérité, prise de décision de la rupture. Donc, j'aurais tendance à penser que ces deux portraits sont un seul et même processus, vécu différemment selon les personnes et mêlant plus ou moins les deux façons de fonctionner.
D'où vient la dépendance affective ?
... ou, j'aurais tendance à dire : qu'est-ce qui peut la renforcer, l'aggraver, la rendre « pathologique » ?
D'abord, il y a la manière dont la mère vit sa grossesse : est-elle désirée ou subie ? Se sent-elle prête à assumer cette grossesse puis son rôle de mère ? Que ressent-elle pour son bébé ? Que vit-elle à ce moment là qui aura des conséquences sur le ressenti du foetus ?
Ensuite, nous l'avons vu plus haut, j'ai parlé de fusion : la fusion originelle (ou symbiose), c'est justement la période de la gestation, quand l'enfant est encore dans le ventre de sa mère, qu'il ne fait « qu'un » avec elle et ressent ce qu'elle ressent, vit ce qu'elle vit, du moins en partie. Pour moi, il existe quatre grandes « ruptures » qui mènent peu à peu l'enfant à l'adulte.
La première de ces « ruptures » a lieu au moment de la naissance qui peut laisser des traces plus ou moins importantes, traumatiques, selon la manière dont la mère a vécu la grossesse cette naissance, et selon la façon dont elle accueille le nouveau né.
La seconde « rupture » a lieu quand l'enfant prend conscience de son existence propre et qu'il arrive à se différencier de sa mère. Là aussi, la manière dont la mère vit cette période peut influencer le ressenti de l'enfant.
La troisième « rupture » a lieu au moment de l'adolescence, quand l'enfant fait ses premiers pas vers la vie d'adulte et est partagé entre les deux ... il a à la fois besoin de ses parents et besoin de s'en détacher ...
La dernière rupture, c'est quand l'enfant entre dans la vie d'adulte, en quittant le nid familial, et se lance dans une vie professionnelle, et connaît une véritable autonomie.
Ces quatre ruptures sont vécues différemment selon les individus, selon aussi leur environnement familial, la manière de vivre de leurs parents, ce qu'eux-mêmes vivent à travers leurs enfants, etc. Il n'est pas rare de voir une mère de 45 ans et une fille de 25 ans être encore très fusionnelles, ne faisant rien ou presque l'une sans l'autre. Et ces ruptures prennent une bonne part dans la dépendance affective, notamment dans la peur de l'abandon, du rejet, de la séparation, ...
Ensuite, il y a le manque d'amour dont j'ai déjà parlé ... or, l'amour est la principale nourriture du bébé, puis de l'enfant ... c'est lui qui va lui permettre de se construire, de se construire une bonne image de lui-même, une confiance, une assurance, ...
Puis, il y a la notion de sécurité : si l'enfant n'a pas été sécurisé par ses parents – c'est le cas, par exemple, avec des parents incohérents, instables, ou insécurisés eux-mêmes- il grandira avec une peur en lui, et recherchera cette sécurité, notamment par le biais de l'amour.
Il y a enfin, tous les comportements qui peuvent induire en l'enfant le sentiment d'être inutile, nul, pas aimable ... avec des parents qui humilient, qui rabaissent, qui ont des « petites phrases qui tuent » du genre : « tu es un bon à rien », « tu es bête », «ça ne m'étonne pas que tu n'y arrives pas ! », « mais tu ne comprends jamais rien à rien ! », « qui voudrait bien de toi ? », etc.
Les solutions ?
Il y en a ! mais il faut d'abord une prise de conscience, de son fonctionnement d'abord, puis du fait que ce n'est pas, comme on le croit, de l'autre que va venir la solution mais de nous-même. Ce n'est pas l'amour de l'autre qui va nous combler mais c'est l'amour que l'on a pour soi même. Ce n'est pas le regard de l'autre qui va tout changer mais le regard que l'on porte sur soi-même.
Une fois cette prise de conscience effectuée, avec ou sans aide, on peut entreprendre une thérapie, afin de comprendre ce qui s'est joué, comment cela s'est joué, comment on en est arrivé à de telles croyances comme « personne ne peut m'aimer » ou « entre elle et moi, c'est forcément elle qu'il choisira ».
Ensuite, il faut nourrir son enfant intérieur, cet enfant que nous avons été, qui n'a pas été aimé, valorisé ... Il faut lui parler, le consoler, le réconforter, l'aimer, le reconnaître ...
Et puis, on peut aussi se détacher de toutes les actions qu'on a mis en route pour combler ce vide qu'on n'arrive pas à remplir : ne plus faire du sport pour compenser mais pour se faire du bien, ne plus courir après n'importe quelle activité mais au contraire, prendre des moments pour ne rien faire, penser à soi, se faire plaisir, prendre le temps ... et choisir une activité en pleine conscience, se remplir de choses bonnes, gratifiantes pour soi.
Enfin, il faut se détacher de l'attente qu'on a envers l'autre, en faisant le deuil de l'amour qu'on attend toujours de ses parents. Parce que c'est bien là le noeud du problème. Ce qui implique généralement une bonne discussion avec eux. Soit ils reconnaissent notre ressenti et cela facilite les choses, ou ils ne reconnaissent rien et c'est une étape supplémentaire par laquelle il faut alors passer : faire sans eux."
Pascale Piquet
Clémentine
Voici un sujet qui concerne bon nombre de personnes atteintes de troubles psychiques.
http://violence.morale.over-blog.com/article-la-dependance-affective-49645203.html
La dependance affective
"J'entends parfois des personnes me dire : « ah mais non, je ne suis pas dépendante affective : j'ai quitté mes parents depuis longtemps, j'ai fait ma vie, je me suis mariée, j'ai des enfants, je suis chef d'entreprise, j'ai des gens qui travaillent pour moi, » ou « je vis seule, je m'assume très bien, je suis totalement indépendante » ...
Il ne faut pas confondre indépendance affective et indépendance financière, matérielle, sociale, ... car la dépendance affective relève, comme son nom l'indique, de l'affectif. Autrement dit : de la nature de nos liens, de nos relations avec les autres et, en particulier : les parents, et les relations amoureuses et même amicales et de la manière dont nous les vivons.
Quel est l'élément le plus marquant de la dépendance affective ? C'est dans le rapport aux autres qu'on le voit, dans cette attente qu'on a vis à vis des autres, pour nous aimer, nous consoler, nous valoriser, ... bref, nous apporter tout ce qui nous manque. La dépendance se place bien là : dans le fait qu'on attend des autres ce que nous devrions nous apporter nous-même. J'ai entendu certains propos comme « depuis que je la connais, je suis redevenu dépendant affectif » : non, on ne redevient pas dépendant affectif, on l'est ou on ne l'est pas, simplement quand l'affectif n'est pas en jeu, cela peut passer inaperçu.
Contrairement à ce qui est souvent dit, je pense que l'inverse de la dépendance n'est pas l'indépendance, qui est le fait d'être totalement détaché des autres, mais l'autonomie, qui est le fait de savoir s'assumer seul, sans pour autant renier le lien aux autres, car nous aurons toujours besoin des autres, toujours besoin d'être aimé ... le tout étant de ne pas tomber dans la dépendance où là, si on a tant besoin des autres, c'est parce que justement on ne s'assume pas seul. La différence se trouve là, entre complémentarité et « supplémentarité » : quand on est complémentaire, on a besoin de l'autre pour vivre, quand l'autre apporte quelque chose de supplémentaire, on n'a pas besoin de lui pour vivre, mais l'on apprécie qu'il soit là parce qu'il nous apporte quelque chose, au lieu de combler quelque chose ...
Je suis convaincue que, lorsqu'on est dépendant affectif, il y a cette part en nous qui est restée enfant, d'où certains comportements infantiles (caprices, bouderies, ...), il y a également quelque chose de l'ordre de la fusion, d'où une confusion entre soi et l'autre et une difficulté à accepter l'altérité et, enfin, il y a la peur de l'abandon, du rejet, d'où une peur panique de la rupture, de la séparation. Sans oublier, bien sûr, que ce type de dépendance est inhérente à une mauvaise estime de soi, donc un manque de confiance en soi, un manque d'assurance, souvent même une timidité exacerbée, ...
Certains définissent la dépendance affective essentiellement par le manque d'amour dans l'enfance. Comment expliquer alors que certaines personnes qui ont un ressenti plutôt positif de leur enfance, qui disent elles-mêmes avoir été choyées, couvées, aimées, présentent tous les symptômes de la dépendance affective ?
Je pense, quant à moi, que le manque d'amour (ou un ressenti de manque d'amour) n'est pas suffisant pour expliquer la dépendance affective. Il se peut aussi que la personne qui a été choyée, couvée, aimée souhaite retrouver cet état de « béatitude » une fois adulte, parce qu'elle n'a pas dépassé le stade de la fusion. Il se peut encore que, bien que la personne ait le sentiment d'avoir été aimée, elle ait inconsciemment l'impression (à tort ou à raison) de ne pas avoir été aimée pour elle-même mais pour quelque chose (une mission que ses parents lui ont inconsciemment attribuée) ou quelqu'un qu'elle représentait aux yeux de ses parents (un frère mort-né, par exemple).
Pour finir avec ce premier « chapitre », j'ai tendance à penser que tout le monde, à ses débuts de vie d'adulte, est en dépendance affective, c'est à dire qu'il compte sur l'autre pour exister, il compte sur l'autre pour être reconnu, il dépend du regard de l'autre et de ce pouvoir qu'il attribue à l'autre. C'est son vécu, ses expériences, son entourage, sa façon de traverser et rencontrer tout ça, qui fera qu'une fois adulte il s'en débarrassera ou pas, à plus ou moins long terme. Et c'est là que peut se construire ce qu'on appelle la maturité affective. Il se peut que, pour des raisons particulières : enfance maltraitée, parents absents, abandon, ... le travail à faire soit plus long, plus compliqué, et nécessite un accompagnement, alors que, pour d'autres, l'autonomie affective viendra d'elle-même. Mais si j'en juge par les nombreuses rencontres que j'ai faites, beaucoup d'adultes n'ont pas fait ce travail là.
Le fonctionnement du dépendant affectif
La personne en dépendance affective manque, on l'a vu, de confiance en elle, d'assurance et peut être atteinte d'une timidité exacerbée : elle va donc réclamer souvent de l'attention, demander qu'on la rassure (sur sa beauté, sur ses qualités, sur sa manière de faire les choses, ...), attendre une reconnaissance pour ce qu'elle donne à l'autre ou pour ce qu'elle fait pour l'autre. Si ce qu'elle attend ne vient pas, elle peut : faire la tête, se vexer, se mettre en colère, faire du chantage. Cette dépendance se vit au détriment de ses relations sociales, amicales, amoureuses ou familiales.
Dans le milieu professionnel, cette personne ne supporte pas la critique (même constructive), elle se vexe donc facilement, ou peut se mettre à pleurer car la blessure est trop grande pour elle, elle a également tendance à « affectiviser » ses relations et peut voir dans telle ou telle collègue, une mère, une soeur, ... ou, tout au moins, si elle n'en a pas conscience, vous, vous aurez le sentiment d'être parfois sa mère, celle qui rassure, réconforte, ... et les hommes pourront représenter pour elle : un frère, un père ... Là aussi, elle réclame l'attention, la reconnaissance. Elle a du mal à supporter d'être ignorée ou non félicitée, encouragée, remerciée, ...
Dans ses relations amoureuses, et c'est là où la dépendance affective va le plus être présente, évidente, voire encombrante, la personne éprouve un tel besoin d'amour et de reconnaissance qu'il va l'amener à supporter des situations, des comportements, des paroles ou des actes qui vont induire de nouvelles souffrances pour elle. Elle est "prête à tout" pour ne pas être rejetée, abandonnée, quittée, ... Elle peut alors accepter d'être rabaissée, humiliée, battue même, et accepter de passer souvent après l'autre, de se taire, de passer par dessus ses principes, ses croyances, ses valeurs. Elle peut également renoncer à ses amis, renoncer à ses projets, voire supporter les infidélités de son conjoint ... mais cela ne se fera pas sans contrepartie car alors, la personne va devenir jalouse, suspicieuse, va aller fouiller dans les affaires de son conjoint, va le surveiller, et sa confiance en l'autre déjà limitée va se réduire comme peau de chagrin. Enfin, la personne dépendante affective aura beaucoup de mal à supporter la séparation, la rupture. L'idée même la panique. Elle peut mettre des années à se détacher de l'autre, et ce, d'autant plus qu'elle va (ou qu'elle a) idéalisé cette relation ... et si je dis « elle », c'est parce que je parle de « cette personne », mais cela est autant valable pour les hommes que pour les femmes.
Dans ses relations sociales, cette personne peut donner beaucoup ... elle pense donner par générosité, empathie, altruisme ... en fait, elle donne pour recevoir ... ce qui n'empêche pas qu'elle puisse être effectivement généreuse, empathique et altruiste, mais il y a cette attente au bout du compte, pour laquelle elle est prête au sacrifice et si ce sacrifice n'a pas de résultat, elle peut entrer dans de violentes colères, dans une rancoeur interminable ; d'ailleurs, la personne atteinte de dépendance affective est souvent rancunière, parfois au point même qu'elle peut oublier tout ce que vous avez fait de bien pour elle, et garder en tête la seule chose que vous avez faite et qui l'a blessée.
Elle a tendance à se positionner en tant que "sauveuse" de l'autre qui est malheureux, drogué, alcoolique, en difficultés financières, sociales, ... et cela aussi bien en amour qu'en amitié, ou dans le cadre d'un travail social, d'un bénévolat, ... mais à travers l'autre, c'est elle qu'elle cherche à sauver et, en même temps, s'occuper de l'autre lui évite d'avoir à se pencher sur ses propres souffrances.
Son besoin d'amour et d'attention peut amener la personne à manipuler pour l'obtenir. Elle peut faire du chantage affectif, ou pire : au suicide. Elle va chercher à vous attendrir, à vous faire fléchir, ... elle va faire appel à vos bons sentiments pour obtenir ce qu'elle veut : un moment d'attention, une visite, un cadeau, ... Elle va provoquer votre compassion. Elle peut également chercher à culpabiliser l'autre. Mais elle ne le dira pas clairement, comme dans toute manipulation. Plutôt que de vous dire : « ça me ferait vraiment plaisir que tu viennes me voir », elle va vous dire : « je suis toute seule, personne ne vient me voir, ... » ou « je suis malade, je ne peux pas aller chercher mes médicaments » (alors qu'elle a tous les moyens de se faire livrer).
Enfin, la colère qu'elle peut finir par ressentir (parce qu'elle n'est pas aimée autant qu'elle l'attend, parce qu'elle donne et ne reçoit pas, par peur de perdre l'autre, ...) va amener la personne à l'agressivité et à la violence. Beaucoup d'hommes se retrouvent ainsi piégés par leur dépendance, plus que les femmes qui ont d'autres moyens d'exprimer leurs émotions, leurs ressentis. En effet, nos conditionnements sont tels que les femmes sont plutôt autorisées à s'exprimer alors que les hommes sont plutôt incités à se taire. Cela va donner un peu comme une cocotte minute qui n'en finit plus d'exploser.
En résumé, ses comportements vont être les suivants :
Elle a tendance à penser que l'amour peut tout, et peut ainsi nouer des relations qui, d'évidence, sont vouées à l'échec mais pas pour elle : son amour peut changer l'autre.
Elle a du mal à s'affirmer, à dire qu'elle n'est pas d'accord, à exprimer ses idées propres par peur d'être rejetée, et craint le conflit par peur de la rupture.
Elle a également peur de poser des limites, peur de froisser ou de blesser si elle dit ce qu'elle pense.
Elle a l'impression de donner tout le temps (et est capable, effectivement de donner beaucoup) et de ne pas recevoir autant. Elle est même prête à faire d'énormes sacrifices « pour l'autre ». Paradoxalement, elle peut avoir de la difficulté à recevoir (un compliment, un cadeau, ...).
Son sentiment d'être « nulle » l'amène à se focaliser sur ce qu'elle ne sait pas faire, à juger négativement ce qu'elle sait faire, ou tout au moins à le juger sans importance, à l'amenuiser, tout en attendant de l'autre qu'il reconnaisse et valorise ses qualités, son travail, ses aptitudes, ...
Elle a peur du regard de l'autre, a le sentiment d'être jugée quasi en permanence. Il lui suffit de voir deux personnes discuter ensemble pour imaginer que ces personnes parlent d'elle et en mal, évidemment.
En même temps, elle a besoin de plaire, de séduire, d'être au centre de l'attention, mais parfois sa timidité et/ou ses peurs l'en empêchent.
Elle est souvent insatisfaite, mais ne peut mettre de mots sur son insatisfaction ou va donner des raisons faciles, apparentes.
Elle est souvent possessive, voire exclusive, aussi bien avec son conjoint qu'avec ses amis.
Enfin, elle peut se sentir facilement coupable et se compare souvent aux autres.
On le voit clairement, dans cette manière qu'elle a de croire qu'on parle d'elle, d'imaginer qu'elle est forcément coupable si telle personne se comporte de telle ou telle façon, de se focaliser sur ce qu'elle fait pour les autres, etc. qu'elle juge le monde par rapport à elle, que c'est « elle et les autres », ... en effet, j'ai remarqué que la dépendance affective induisait un certain égocentrisme, comme si tout ce qui se passe autour de la personne qui en est affectée était en lien avec elle.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la personne dépendante affective est souvent dans le déni : pour ce qui concerne ses vraies responsabilités, elle dit souvent que « c'est la faute des autres » (ou de la société, des circonstances, etc.).
Ce type de dépendance peut amener à d'autres syndromes : quelque chose qui ressemble un peu à de la paranoïa (puisqu'on pense que tout le monde ne regarde que soi, n'écoute que soi, ...), une lègère hypocondrie également : un autre moyen d'attirer l'attention sur soi, etc. ... enfin, les personnes dépendantes affectives souffrent souvent d'angoisses et/ou de compulsion. Ces angoisses peuvent amener certaines personnes à chercher à les oublier dans l'action car l'action apaise l'angoisse : cela va donner des hommes « battants » professionnellement parlant, des maniaques du ménage, des hyperactifs, des femmes au foyer avec de multiples activités, ...
Pour moi, il existe différents niveaux de dépendance affective, on peut n'avoir que quelques-uns (environ la moitié) des symptômes décrits ci-dessus, comme les avoir tous ... On peut prendre conscience de certains comportements comme s'enfermer dans le déni. On peut arriver à contrôler plus ou moins sa jalousie, par exemple, ou vivre un véritable enfer. Mais ne perdons pas de vue que le dépendant affectif souffre énormément, à la fois de ce vide en lui, de ce manque d'amour, de ce besoin de reconnaissance, et à la fois des conséquences de son comportement qu'il n'arrive pas à contrôler.
Certains affirment que cette dépendance peut amener à certaines addictions comme la drogue, l'alcool, la cigarette, le jeu, ... ou le sexe. Je pense que c'est assez pertinent même si l'on n'est pas forcément dépendant affectif si l'on est dépendant au jeu.
Le contre-dépendant affectif ?
Ce que certains appellent le contre-dépendant affectif, est un fait une personne qui souffre également de dépendance affective et pour les mêmes raisons mais qui dont le fonctionnement sera inversé : au lieu de vouloir s'attacher à tout prix, il aura peur de l'engagement. Ainsi, il pourra souvent hésiter, balancer, entre l'amour dont il a besoin et sa peur d'étouffer, d'être perdu dans l'autre.
Il peut, au début d'une relation, chercher à séduire, à aller dans le sens de la relation et puis, peu à peu, se détacher, ne plus chercher à séduire, s'éloigner. Il pourra ainsi, lorsqu'il est en couple, focaliser son attention sur les enfants ou le travail, pour éviter une intimité qui le perturbe. Parfois, il va se résigner à vivre en couple, tout en maintenant un certain évitement vis à vis de l'autre. Son désir sexuel aura tendance à s'émousser.
Le contre-dépendant vit au sein du couple dans un mélange de colère, de frustration, de doute et de culpabilité. Il se sent coupable d'avoir envie de rejeter l'autre. Et ce ressenti sera d'autant plus exacerbé s'il vit avec un dépendant affectif.
Il a moins de mal à envisager la rupture, il a même tendance à la provoquer, malgré son sentiment de culpabilité et ses hésitations. Mais il a autant peur de se retrouver seul.
Pour ma part, je me demande s'il est bien utile et réaliste de faire ce clivage entre dépendant et contre-dépendant ... Si je me réfère à un certain vécu, où la personne pouvait être effectivement considérée comme une dépendante au début de sa relation : désir d'attachement, engagement pris sans hésitation, désir de fusion, ... par contre, au cours de la relation et particulièrement vers la fin, cette personne répondait plus au portrait du contre-dépendant : éloignement, désir et reconnaissance de l'altérité, prise de décision de la rupture. Donc, j'aurais tendance à penser que ces deux portraits sont un seul et même processus, vécu différemment selon les personnes et mêlant plus ou moins les deux façons de fonctionner.
D'où vient la dépendance affective ?
... ou, j'aurais tendance à dire : qu'est-ce qui peut la renforcer, l'aggraver, la rendre « pathologique » ?
D'abord, il y a la manière dont la mère vit sa grossesse : est-elle désirée ou subie ? Se sent-elle prête à assumer cette grossesse puis son rôle de mère ? Que ressent-elle pour son bébé ? Que vit-elle à ce moment là qui aura des conséquences sur le ressenti du foetus ?
Ensuite, nous l'avons vu plus haut, j'ai parlé de fusion : la fusion originelle (ou symbiose), c'est justement la période de la gestation, quand l'enfant est encore dans le ventre de sa mère, qu'il ne fait « qu'un » avec elle et ressent ce qu'elle ressent, vit ce qu'elle vit, du moins en partie. Pour moi, il existe quatre grandes « ruptures » qui mènent peu à peu l'enfant à l'adulte.
La première de ces « ruptures » a lieu au moment de la naissance qui peut laisser des traces plus ou moins importantes, traumatiques, selon la manière dont la mère a vécu la grossesse cette naissance, et selon la façon dont elle accueille le nouveau né.
La seconde « rupture » a lieu quand l'enfant prend conscience de son existence propre et qu'il arrive à se différencier de sa mère. Là aussi, la manière dont la mère vit cette période peut influencer le ressenti de l'enfant.
La troisième « rupture » a lieu au moment de l'adolescence, quand l'enfant fait ses premiers pas vers la vie d'adulte et est partagé entre les deux ... il a à la fois besoin de ses parents et besoin de s'en détacher ...
La dernière rupture, c'est quand l'enfant entre dans la vie d'adulte, en quittant le nid familial, et se lance dans une vie professionnelle, et connaît une véritable autonomie.
Ces quatre ruptures sont vécues différemment selon les individus, selon aussi leur environnement familial, la manière de vivre de leurs parents, ce qu'eux-mêmes vivent à travers leurs enfants, etc. Il n'est pas rare de voir une mère de 45 ans et une fille de 25 ans être encore très fusionnelles, ne faisant rien ou presque l'une sans l'autre. Et ces ruptures prennent une bonne part dans la dépendance affective, notamment dans la peur de l'abandon, du rejet, de la séparation, ...
Ensuite, il y a le manque d'amour dont j'ai déjà parlé ... or, l'amour est la principale nourriture du bébé, puis de l'enfant ... c'est lui qui va lui permettre de se construire, de se construire une bonne image de lui-même, une confiance, une assurance, ...
Puis, il y a la notion de sécurité : si l'enfant n'a pas été sécurisé par ses parents – c'est le cas, par exemple, avec des parents incohérents, instables, ou insécurisés eux-mêmes- il grandira avec une peur en lui, et recherchera cette sécurité, notamment par le biais de l'amour.
Il y a enfin, tous les comportements qui peuvent induire en l'enfant le sentiment d'être inutile, nul, pas aimable ... avec des parents qui humilient, qui rabaissent, qui ont des « petites phrases qui tuent » du genre : « tu es un bon à rien », « tu es bête », «ça ne m'étonne pas que tu n'y arrives pas ! », « mais tu ne comprends jamais rien à rien ! », « qui voudrait bien de toi ? », etc.
Les solutions ?
Il y en a ! mais il faut d'abord une prise de conscience, de son fonctionnement d'abord, puis du fait que ce n'est pas, comme on le croit, de l'autre que va venir la solution mais de nous-même. Ce n'est pas l'amour de l'autre qui va nous combler mais c'est l'amour que l'on a pour soi même. Ce n'est pas le regard de l'autre qui va tout changer mais le regard que l'on porte sur soi-même.
Une fois cette prise de conscience effectuée, avec ou sans aide, on peut entreprendre une thérapie, afin de comprendre ce qui s'est joué, comment cela s'est joué, comment on en est arrivé à de telles croyances comme « personne ne peut m'aimer » ou « entre elle et moi, c'est forcément elle qu'il choisira ».
Ensuite, il faut nourrir son enfant intérieur, cet enfant que nous avons été, qui n'a pas été aimé, valorisé ... Il faut lui parler, le consoler, le réconforter, l'aimer, le reconnaître ...
Et puis, on peut aussi se détacher de toutes les actions qu'on a mis en route pour combler ce vide qu'on n'arrive pas à remplir : ne plus faire du sport pour compenser mais pour se faire du bien, ne plus courir après n'importe quelle activité mais au contraire, prendre des moments pour ne rien faire, penser à soi, se faire plaisir, prendre le temps ... et choisir une activité en pleine conscience, se remplir de choses bonnes, gratifiantes pour soi.
Enfin, il faut se détacher de l'attente qu'on a envers l'autre, en faisant le deuil de l'amour qu'on attend toujours de ses parents. Parce que c'est bien là le noeud du problème. Ce qui implique généralement une bonne discussion avec eux. Soit ils reconnaissent notre ressenti et cela facilite les choses, ou ils ne reconnaissent rien et c'est une étape supplémentaire par laquelle il faut alors passer : faire sans eux."
Pascale Piquet
Clémentine
Invité- Invité
Re: Dépendance affective
Bonjour!
Je n'avais pas tout lu...je viens de lire...grâce à mireille
Je m'aperçois que je dois être dépendante et contre-dépendante probablement,en alternance...
Au boulot,no problem...mais dans la sphère privée,c'est le souk,hormis avec mon mari
Mes parents sont décédés,et je sais que je n'ai pas tout résolu avec eux...
Je crois être en attente d'une affection qu'aucun ami ne pourrait me donner...alors,pour ne pas encore en baver,je tourne souvent la page avant de me sentir"trahie",ou de souffrir trop...
Je suis consciente d'être passée à coté de personnes qui m'aimaient sincèrement...ça m'attriste d'ailleurs,mais le passé est le passé...et le mode d'emploi,je ne l'ai pas...
Je n'avais pas tout lu...je viens de lire...grâce à mireille
Je m'aperçois que je dois être dépendante et contre-dépendante probablement,en alternance...
Au boulot,no problem...mais dans la sphère privée,c'est le souk,hormis avec mon mari
Mes parents sont décédés,et je sais que je n'ai pas tout résolu avec eux...
Je crois être en attente d'une affection qu'aucun ami ne pourrait me donner...alors,pour ne pas encore en baver,je tourne souvent la page avant de me sentir"trahie",ou de souffrir trop...
Je suis consciente d'être passée à coté de personnes qui m'aimaient sincèrement...ça m'attriste d'ailleurs,mais le passé est le passé...et le mode d'emploi,je ne l'ai pas...
Invité- Invité
Re: Dépendance affective
Je te connais un petit peu Pommec c est normal de vouloir se proteger et d etre mefiant vu ton vecu moi c est la meme chose en gros alors je te comprends
Invité- Invité
Re: Dépendance affective
Ah,mon p'tit doudou,si tu n'existais pas...
Et bon courage pour demain!!
Et bon courage pour demain!!
Invité- Invité
Re: Dépendance affective
Bonjour,
Merci beaucoup Clémentine pour cet article très intéressant.
Autant dire que je me suis reconnue à fond dans la dépendance affective, peur de l'abandon, manque chronique d'estime de moi, besoin chronique de réassurance, peur de la rupture, vécu très douloureux de la perte etc etc etc.
Dans cette dépendance affective, j'y trouve beaucoup de similarités avec le trouble borderline, je vais me renseigner pour savoir si l'un peut-être facteur favorisant pour l'émergence de l'autre et vice-versa.
Je sais assez bien, après beaucoup d'analyse, le pourquoi mais ne sais toujours pas comment rassurer la petite Me and Me depuis toutes ces années...
Bisous
Merci beaucoup Clémentine pour cet article très intéressant.
Autant dire que je me suis reconnue à fond dans la dépendance affective, peur de l'abandon, manque chronique d'estime de moi, besoin chronique de réassurance, peur de la rupture, vécu très douloureux de la perte etc etc etc.
Dans cette dépendance affective, j'y trouve beaucoup de similarités avec le trouble borderline, je vais me renseigner pour savoir si l'un peut-être facteur favorisant pour l'émergence de l'autre et vice-versa.
Je sais assez bien, après beaucoup d'analyse, le pourquoi mais ne sais toujours pas comment rassurer la petite Me and Me depuis toutes ces années...
Bisous
Invité- Invité
Re: Dépendance affective
Bonjour Pommec
Tes comportements style "je laisse tomber la relation de peur de souffrir", ton côté méfiant par moment, ne sont qu'un mécanisme de défense. C'est ta manière à toi de te protéger.
Tu es face à un gros point d'interrogation, conflits, manque avec les parents mais ces derniers ne sont plus là.
A qui adresser tes rancoeurs, tes sentiments de carence, tes colères ?
Ma pauvre collègue, à part à ton mari et éventuel psy et ami(e)s, je ne sais que te conseiller.
Je n'ai pas non plus la recette miracle malheureusement.
Je compatis dans tous les cas.
Bisous
Tes comportements style "je laisse tomber la relation de peur de souffrir", ton côté méfiant par moment, ne sont qu'un mécanisme de défense. C'est ta manière à toi de te protéger.
Tu es face à un gros point d'interrogation, conflits, manque avec les parents mais ces derniers ne sont plus là.
A qui adresser tes rancoeurs, tes sentiments de carence, tes colères ?
Ma pauvre collègue, à part à ton mari et éventuel psy et ami(e)s, je ne sais que te conseiller.
Je n'ai pas non plus la recette miracle malheureusement.
Je compatis dans tous les cas.
Bisous
Invité- Invité
Re: Dépendance affective
C'est gentil,mimi...
Je m'en sors mieux qu'avant,c'est l'essentiel à mes yeux...tant pis si je ne"gère"pas encore!
Bises!
Je m'en sors mieux qu'avant,c'est l'essentiel à mes yeux...tant pis si je ne"gère"pas encore!
Bises!
Invité- Invité
Wouah ! Super Post !
Bonjour Clémentine et les autres !
Superbe post !!!!! Chapeau !!
Et j'ai adoré le début qui souligne bien la difficulté à réaliser que l'on est soi-même dépendant affectif. Ça a été pareil pour moi, étant très indépendante (appartement seule, or de question de faire une coloc, etc.), ça a été vraiment dur d'admettre que j'étais dépendante affective..
Et je suppose que je ne suis pas la seule ... Qu'est-ce qu'on en croise des dépendants affectifs qui n'en ont pas conscience !
Voilà, je voulais vous partager mon expérience rapidement, mais surtout : comment j'en suis sortie (à grands renforts de livres, de surf sur le net, de partages avec d'autres dépendants affectifs, de vidéos etc.). C'est très dur et solitaire comme chemin je trouve ! Heureusement qu'il y a ce genre de forums !
Une fois la prise de conscience faîte (que j'étais dépendante affective), j'ai mis 1 an et demi à en sortir. Ça parait long, c'est un chemin, mais aujourd'hui je n'en souffre plus du tout !! Quelle délivrance !!
Je ne veux pas du tout faire de la pub de quoi que ce soit... Juste si le coeur vous en dit, j'ai fait une vidéo "pratique" de comment j'ai procédé :
Je vous souhaite d'en sortir, de vous en libérer !! A bout du chemin vous serez fier de vous ! Et vous aurez beaucoup appris
Léa
Superbe post !!!!! Chapeau !!
Et j'ai adoré le début qui souligne bien la difficulté à réaliser que l'on est soi-même dépendant affectif. Ça a été pareil pour moi, étant très indépendante (appartement seule, or de question de faire une coloc, etc.), ça a été vraiment dur d'admettre que j'étais dépendante affective..
Et je suppose que je ne suis pas la seule ... Qu'est-ce qu'on en croise des dépendants affectifs qui n'en ont pas conscience !
Voilà, je voulais vous partager mon expérience rapidement, mais surtout : comment j'en suis sortie (à grands renforts de livres, de surf sur le net, de partages avec d'autres dépendants affectifs, de vidéos etc.). C'est très dur et solitaire comme chemin je trouve ! Heureusement qu'il y a ce genre de forums !
Une fois la prise de conscience faîte (que j'étais dépendante affective), j'ai mis 1 an et demi à en sortir. Ça parait long, c'est un chemin, mais aujourd'hui je n'en souffre plus du tout !! Quelle délivrance !!
Je ne veux pas du tout faire de la pub de quoi que ce soit... Juste si le coeur vous en dit, j'ai fait une vidéo "pratique" de comment j'ai procédé :
Je vous souhaite d'en sortir, de vous en libérer !! A bout du chemin vous serez fier de vous ! Et vous aurez beaucoup appris
Léa
tonyetlea- Nombre de messages : 1
Date d'inscription : 13/06/2016
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