mon compagnon me quitte...
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mon compagnon me quitte...
Il n'en peut plus. Hier, tout a explosé.
C'est pas seulement la maladie, c'est aussi un problème d'addiction qui s'est ajouté donc qui aggrave mais dans sa colère, il m'a tout dit.
Son sentiment d'être mon assistant social depuis 3 ans, le fait qu'il en avait marre que je l'appelle à son taf quand j'allais mal, les multiples hospitalisations...
Bref, encore une fois, je perds quelqu'un qui m'est cher, quelqu'un que j'aime.
Je sais que c'est de ma faute, du moins 50% des torts me reviennent. Je viens juste de réaliser depuis 3 semaines que je psychotais beaucoup dans ma tête et que je passais mon temps à être rassurée par mes proches, que je broyais du noir ou du blanc... En fait, j'ai compris et j'ai entrepris des changements depuis mais maintenant, je récolte la tempête que j'ai provoqué.
Une autodestruction... je comprends à quel point ça a dû être pénible pour ma mère qui souffre du même trouble.
Encore aujourd'hui, mes soeurs lui en veulent à mort, mon frère se dit "ok elle est malade" mais sans plus... Ma mère et moi, nous nous parlons maintenant. Elle m'a demandé pardon pour le mal qu'elle m'avait fait.
Je n'ai plus de colère envers elle, j'ai juste envie de retrouver le temps qu'on a perdue toutes les deux, le temps où je voulais qu'elle m'apprenne la cuisine ou qu'on se ballade ensembles... Là, aujourd'hui, elle gère mieux son trouble et j'accepte ses hauts et ses bas.
Parce que maintenant, je la comprends.
Je perds mon compagnon, j'ai une autre amie qui ne supporte plus mes demandes d'aides perpétuelles (même si j'ai cru que je l'en avais épargnée, elle m'a dit que non).
Je suis vraiment down et c'est pas la première fois de ma vie que je perds des personnes que j'aime à cause de cette maladie.
J'ai le sentiment que je serai célibataire et sans enfant, à vie... C'est peut-être mon destin ??
Pourtant, je suis sociable et j'aime parler, rencontrer de nouvelles personnes, me lier d'amitié etc... C'est vraiment difficile.
C'est pas seulement la maladie, c'est aussi un problème d'addiction qui s'est ajouté donc qui aggrave mais dans sa colère, il m'a tout dit.
Son sentiment d'être mon assistant social depuis 3 ans, le fait qu'il en avait marre que je l'appelle à son taf quand j'allais mal, les multiples hospitalisations...
Bref, encore une fois, je perds quelqu'un qui m'est cher, quelqu'un que j'aime.
Je sais que c'est de ma faute, du moins 50% des torts me reviennent. Je viens juste de réaliser depuis 3 semaines que je psychotais beaucoup dans ma tête et que je passais mon temps à être rassurée par mes proches, que je broyais du noir ou du blanc... En fait, j'ai compris et j'ai entrepris des changements depuis mais maintenant, je récolte la tempête que j'ai provoqué.
Une autodestruction... je comprends à quel point ça a dû être pénible pour ma mère qui souffre du même trouble.
Encore aujourd'hui, mes soeurs lui en veulent à mort, mon frère se dit "ok elle est malade" mais sans plus... Ma mère et moi, nous nous parlons maintenant. Elle m'a demandé pardon pour le mal qu'elle m'avait fait.
Je n'ai plus de colère envers elle, j'ai juste envie de retrouver le temps qu'on a perdue toutes les deux, le temps où je voulais qu'elle m'apprenne la cuisine ou qu'on se ballade ensembles... Là, aujourd'hui, elle gère mieux son trouble et j'accepte ses hauts et ses bas.
Parce que maintenant, je la comprends.
Je perds mon compagnon, j'ai une autre amie qui ne supporte plus mes demandes d'aides perpétuelles (même si j'ai cru que je l'en avais épargnée, elle m'a dit que non).
Je suis vraiment down et c'est pas la première fois de ma vie que je perds des personnes que j'aime à cause de cette maladie.
J'ai le sentiment que je serai célibataire et sans enfant, à vie... C'est peut-être mon destin ??
Pourtant, je suis sociable et j'aime parler, rencontrer de nouvelles personnes, me lier d'amitié etc... C'est vraiment difficile.
petitenajia- Nombre de messages : 135
Age : 44
Type troubles : trouble bipolaire de type II
Emploi / Statut : travaille sur mes projets persos et profs... En ALD et invalidité
Date d'inscription : 07/07/2008
Re: mon compagnon me quitte...
Bonjour Petitenajia,
Certaines caractères ont besoin de parler, de se confier, de partager ses émotions, .... au risque de devenir envahissant. J'en fait partie.
Le manque de confiance en soi incite aussi à se livrer, se faire aider, à attirer l'attention des autres pour exister. j'en fait aussi partie.
Mais il ne faut pas accabler son entourage qui finit par se lasser. J'ai aussi connu cela.
Un jour, alors que mon épouse n'en pouvait plus d'entendre parler de mes problèmes au travail, elle a mis un mot sur la porte (mot que j'ai conservé).
Il me priait de l'épargner, de garder mes problèmes pour moi, car je déstabilisais toute la famille.
J'ai alors pris conscience, comme toi aujourd'hui, que les confessions soulagent celui qui vide son sac, mais torturent ceux qui écoutent.
j'espère que tu arriveras à recoller les morceaux en lui expliquant, car la disparition d'un être cher est insupportable.
Amicalement
Etienne
Certaines caractères ont besoin de parler, de se confier, de partager ses émotions, .... au risque de devenir envahissant. J'en fait partie.
Le manque de confiance en soi incite aussi à se livrer, se faire aider, à attirer l'attention des autres pour exister. j'en fait aussi partie.
Mais il ne faut pas accabler son entourage qui finit par se lasser. J'ai aussi connu cela.
Un jour, alors que mon épouse n'en pouvait plus d'entendre parler de mes problèmes au travail, elle a mis un mot sur la porte (mot que j'ai conservé).
Il me priait de l'épargner, de garder mes problèmes pour moi, car je déstabilisais toute la famille.
J'ai alors pris conscience, comme toi aujourd'hui, que les confessions soulagent celui qui vide son sac, mais torturent ceux qui écoutent.
j'espère que tu arriveras à recoller les morceaux en lui expliquant, car la disparition d'un être cher est insupportable.
Amicalement
Etienne
Re: mon compagnon me quitte...
Bonjour Etienne,
Merci pour ta réponse. C'est dur à entendre mais je l'entends.
Comment fais-tu aujourd'hui quand tu as besoin de parler ? d'évacuer tout ce magma dans ta tête ?
Merci pour ta réponse. C'est dur à entendre mais je l'entends.
Comment fais-tu aujourd'hui quand tu as besoin de parler ? d'évacuer tout ce magma dans ta tête ?
petitenajia- Nombre de messages : 135
Age : 44
Type troubles : trouble bipolaire de type II
Emploi / Statut : travaille sur mes projets persos et profs... En ALD et invalidité
Date d'inscription : 07/07/2008
Re: mon compagnon me quitte...
Bonjour Petitenajia,
Malgré la maladie, ma compagne a tenu bon.
Elle dépendait totalement de moi financierement ce qui l'a incitée à rester.
Elle n'a jamais voulu partir d'ailleurs, car elle a une àme de bonne soeur.
Comme je vais beaucoup mieux, j'ai moins de choses à raconter. Mais j'ai besoin de parler.
Je parle sur les forums, au psychiatre ou je parle tout seul!
Recemment, je l'ai déstabilisée car j'ai critiqué sa mère de 80 ans qui m'avait agressé verbalement.
Mon épouse l'a pris avec du détachement, mais plus tard, elle a pleuré, car elle est contrariée.
Je fais donc attention de ne pas en rajouter.
C'est un équilibre à trouver entre le besoin de se confier pour être réconforté et celui de se taire pour ne pas déstabiliser son entourage.
Amicalement
Malgré la maladie, ma compagne a tenu bon.
Elle dépendait totalement de moi financierement ce qui l'a incitée à rester.
Elle n'a jamais voulu partir d'ailleurs, car elle a une àme de bonne soeur.
Comme je vais beaucoup mieux, j'ai moins de choses à raconter. Mais j'ai besoin de parler.
Je parle sur les forums, au psychiatre ou je parle tout seul!
Recemment, je l'ai déstabilisée car j'ai critiqué sa mère de 80 ans qui m'avait agressé verbalement.
Mon épouse l'a pris avec du détachement, mais plus tard, elle a pleuré, car elle est contrariée.
Je fais donc attention de ne pas en rajouter.
C'est un équilibre à trouver entre le besoin de se confier pour être réconforté et celui de se taire pour ne pas déstabiliser son entourage.
Amicalement
Re: mon compagnon me quitte...
Bonjour petitenajia et Etienne,
Vos propos me troublent. Mon mari est BP. Je l'aime et je n'envisage pas une seule seconde de le quitter. Il a une maladie qui est une véritable saloperie (pardon pour le terme), mais il n'en est pas coupable. C'est très dur à vivre pour le conjoint mais cela ne l'est-il pas encore davantage pour vous ???? Bien sûr nous aussi on souffre, bien sûr on a parfois envie de tout casser et même de se casser loin de cette m..., mais ce ne sont que des moments brefs, où lassitude se mêle à détresse. Mais nous, quand on ne se trouve pas aux côtés de l'autre, on peut respirer, on peut rêver, on peut vivre... (pourtant je suis une véritable éponge, je prends sur moi tous ses mots, toutes ses agressions verbales, toute cette haine que parfois je lis dans ses yeux). Oui, nous, malgré la souffrance, on peut avoir des moments à nous où on se déconnecte de la maladie. Alors que vous, vous vivez avec minute après minute, heure après heure.
Petitenajia, je peux comprendre que ton compagnon t'ai quitté mais il m'est difficile de l'accepter. Vous n'êtes coupables de rien si ce n'est d'être malades. L'avez-vous choisi ? non sûrement pas. S'il ne le comprend pas, si sa patience est à bout, ne le retiens pas... un jour sur ton chemin tu trouveras LA personne qu'il faut, qui saura te comprendre, t'aimer et t'aider.
Pardonnez-moi d'être si dure mais il s'agit d'une maladie où l'autre a besoin de parler, de s'exprimer, d'extérioriser sa douleur. Si nous, qui disons les aimer, n'y parvenons pas ..... qui donc le pourrait alors ?
J'aime mon mari du fond du coeur, je souffre à en crever, je suis passée par tous les stades, de la rage à l'angoisse, de l'optimisme à la détresse, du rire aux larmes, .... j'en passe car je ne sais même plus trop tout ce que j'ai déjà traversé, mais je m'accroche, je tiens le coup par ma force et mon amour.
Dites-vous bien que l'amour et l'affection des gens qui vous sont chers est ce qu'il y a de plus important pour vous aider et vous accompagner durant cette sal... de maladie. Ceux qui n'en sont pas capables, ce n'est pas grave... mais ne vous accrochez pas à eux, vous en souffririez trop et cela ne ferait qu'aggraver votre état qui n'attend que ces émotions négatives et stressantes pour vous bouffer encore plus.
Je vous embrasse et vous souhaite plein de courage.
Carolina
Vos propos me troublent. Mon mari est BP. Je l'aime et je n'envisage pas une seule seconde de le quitter. Il a une maladie qui est une véritable saloperie (pardon pour le terme), mais il n'en est pas coupable. C'est très dur à vivre pour le conjoint mais cela ne l'est-il pas encore davantage pour vous ???? Bien sûr nous aussi on souffre, bien sûr on a parfois envie de tout casser et même de se casser loin de cette m..., mais ce ne sont que des moments brefs, où lassitude se mêle à détresse. Mais nous, quand on ne se trouve pas aux côtés de l'autre, on peut respirer, on peut rêver, on peut vivre... (pourtant je suis une véritable éponge, je prends sur moi tous ses mots, toutes ses agressions verbales, toute cette haine que parfois je lis dans ses yeux). Oui, nous, malgré la souffrance, on peut avoir des moments à nous où on se déconnecte de la maladie. Alors que vous, vous vivez avec minute après minute, heure après heure.
Petitenajia, je peux comprendre que ton compagnon t'ai quitté mais il m'est difficile de l'accepter. Vous n'êtes coupables de rien si ce n'est d'être malades. L'avez-vous choisi ? non sûrement pas. S'il ne le comprend pas, si sa patience est à bout, ne le retiens pas... un jour sur ton chemin tu trouveras LA personne qu'il faut, qui saura te comprendre, t'aimer et t'aider.
Pardonnez-moi d'être si dure mais il s'agit d'une maladie où l'autre a besoin de parler, de s'exprimer, d'extérioriser sa douleur. Si nous, qui disons les aimer, n'y parvenons pas ..... qui donc le pourrait alors ?
J'aime mon mari du fond du coeur, je souffre à en crever, je suis passée par tous les stades, de la rage à l'angoisse, de l'optimisme à la détresse, du rire aux larmes, .... j'en passe car je ne sais même plus trop tout ce que j'ai déjà traversé, mais je m'accroche, je tiens le coup par ma force et mon amour.
Dites-vous bien que l'amour et l'affection des gens qui vous sont chers est ce qu'il y a de plus important pour vous aider et vous accompagner durant cette sal... de maladie. Ceux qui n'en sont pas capables, ce n'est pas grave... mais ne vous accrochez pas à eux, vous en souffririez trop et cela ne ferait qu'aggraver votre état qui n'attend que ces émotions négatives et stressantes pour vous bouffer encore plus.
Je vous embrasse et vous souhaite plein de courage.
Carolina
carolina- Nombre de messages : 61
Age : 62
Type troubles : conjoint de bipolaire
Emploi / Statut : Secrétaire
Date d'inscription : 12/02/2009
Re: mon compagnon me quitte...
Carolina,
Bravo à toi pour ce bel amour.
Car, en effet, il faut vraiment aimer pour tenir le coup face à des épisodes qui peuvent être très déstabilisants pour l'entourage.
La sincérité et la force de ton témoignage sont très touchantes.
Merci d'exprimer que l'on peut être aimé malgré cette pathologie si envahissante. Les bipolaires ne se réduisent heureusement pas qu'aux symptômes de leur maladie.
Je vous souhaite à toi et à ton conjoint de pouvoir souffler, comme moi et mon mari, grâce à une stabilisation la plus longue possible et de profiter ainsi au mieux de votre amour.
Bonne soirée,
Stéphanie
Bravo à toi pour ce bel amour.
Car, en effet, il faut vraiment aimer pour tenir le coup face à des épisodes qui peuvent être très déstabilisants pour l'entourage.
La sincérité et la force de ton témoignage sont très touchantes.
Merci d'exprimer que l'on peut être aimé malgré cette pathologie si envahissante. Les bipolaires ne se réduisent heureusement pas qu'aux symptômes de leur maladie.
Je vous souhaite à toi et à ton conjoint de pouvoir souffler, comme moi et mon mari, grâce à une stabilisation la plus longue possible et de profiter ainsi au mieux de votre amour.
Bonne soirée,
Stéphanie
Invité- Invité
petite najia...
24 ans si petite...
Oui il est difficile d'être BP et d'avoir une vie sentimentale équilibrée.
Je suis bien placée pour le dire.
Mais tu sais petite najia, nos problèmes doivent être partagés avec des professionnels (psy, sophrologue, personne spécialisée dans l'écoute).
Nous épuisons nos proches avec nos difficultés. Et as-tu un bon traitement ?
Bien suivi, avec un accompagnement médicamenteux adapté nous souffrons moins.
Nous gardons nos peurs pour des pro et préservons notre entourage du mieux que nous le pouvons.
J'ai mis 10 ans à ne plus me déverser sur les autres. Toi tu apprendras plus vite
Nous sommes là pour toi
Amicalement
Garance
Oui il est difficile d'être BP et d'avoir une vie sentimentale équilibrée.
Je suis bien placée pour le dire.
Mais tu sais petite najia, nos problèmes doivent être partagés avec des professionnels (psy, sophrologue, personne spécialisée dans l'écoute).
Nous épuisons nos proches avec nos difficultés. Et as-tu un bon traitement ?
Bien suivi, avec un accompagnement médicamenteux adapté nous souffrons moins.
Nous gardons nos peurs pour des pro et préservons notre entourage du mieux que nous le pouvons.
J'ai mis 10 ans à ne plus me déverser sur les autres. Toi tu apprendras plus vite
Nous sommes là pour toi
Amicalement
Garance
Garance- Nombre de messages : 188
Age : 58
Type troubles : Bipolaire - Dysthymique stabilisée
Emploi / Statut : Secrétaire commerciale
Date d'inscription : 08/01/2009
Cela nous isole
Quand ça va vraiment tres mal il est indispensable de décharger son stress. J'ai appris à ne parler véritablement de ce que je ressens qu'à mon psy . Quelquefois aussi à mon compagnon car je sais qu'il est compréhensif et qu'il a une capacité de supporter tout cela qui est impressionante (on dit que ça s'appelle l'amour!). Mais j'avoue que ceux qui m'entendent le plus ce sont des cahiers où je consigne absolument tout. Ils sont surtout necessaire en période de stress de peur extrême ou je sais que personne ne pourrais comprendre. Et puis l'écriture est un formidable moyen de relativiser les choses pour qu'elles apparaissent moins graves. Il faut bien dire que dans cette maladie il y a une part de "souffrir en silence " car il est tres difficile d'avoir en face une personne qui nous comprenne vraiment. Mais cela n'empêche pas une vie social et avec l'amour et l'amitié il n'y a aucune raison pour qu'elle ne soit pas belle pour toi aussi. Alors courage et n'oublie pas l'écriture salvatrice!
Sandrine- Nombre de messages : 226
Age : 56
Type troubles : Trouble bipolaire de l'humeur mais rigole souvent. C'est grave docteur?
Emploi / Statut : associatif =accompagne des mal ou non voyants dans des loisirs afin qu'ils puissent avoir une vie normale.ça passe par les sorties se cultiver se retrouver. Je ne considère pas cela comme un travail car ils m'enrichissent énormément.
Date d'inscription : 13/10/2008
"mal à dire"
Le plus compliqué avec celle ou celui que l'on aime, ce que cette maladie nous rend étranger à nous même dans les montées extrêmes, ce qui est vraiment déroutant quand on croit bien connaître son partenaire.
Petite najia, je partage tes questionnements quand des "amis" que j'apprécie ne répondent plus mes invitations.
Bonne soirée,
Ulysses
Petite najia, je partage tes questionnements quand des "amis" que j'apprécie ne répondent plus mes invitations.
Bonne soirée,
Ulysses
Ulysses- Nombre de messages : 13
Age : 38
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: mon compagnon me quitte...
Bonjour à tous,
Une petite semaine d'absence... une petite semaine de souffrance... là, c'est moi qui ai perdu pied. J'ai eu un burn-out, ou plutôt j'ai un burn-out, mais je me soigne et malgré l'épuisement total, je ne baisse pas les bras. Tout ce que je vis avec mon mari m'a épuisé, pourtant il n'en est pas responsable, c'est la maladie qui bouffe tout. Je sais que beaucuop de gens ne supportent pas tous les "inconvénients" de la maladie, mais bon il faut arrêter de vous culpabiliser, cela ne fait qu'aggraver votre état. VOUS N'ETES PAS RESPONSABLES DE VOTRE ETAT. Si les amis partent, si la famille s'éloigne, si les conjoints n'en peuvent plus.... c'est qu'ils ne sont pas suffisamment armés pour faire face ou simplement, excusez-moi d'être dure, ils ne veulent pas être suffisamment armés !!! Vous êtes des êtres humains comme n'importe laquelle des personnes sur cette terre. Vous souffrez davantage que la plupart des gens et en plus, vous vous jetez la pierre à vous-mêmes lorsqu'on s'éloigne de vous ???? C'est une aberration totale, j'en ai presque le souffle coupé.
Tous les gens avec lesquels j'ai discuté sur ce forum sont remplis d'une humanité qu'il est difficile de trouver chez les gens dits "normaux", vous êtes humbles, courageux. Vous vous battez jour après jour contre cette saleté de maladie et en plus, vous devriez être coupables ????
S'il vous plait, arrêtez, vous êtes des personnes merveilleuses et vous le prouvez à chaque message que vous envoyez sur ce forum. Moi, je suis heureuse de tous vous connaître, vraiment très heureuse car je réalise que ce qu'autrefois je prenais pour un défaut (on disait de moi que le monde était loin d'être "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil") est plutôt une qualité, car croire en la race humaine est une qualité et non des moindres. Moi je crois en vous tous. J'ai trouvé ici plus de chaleur et d'amitié que n'importe dans quel forum.
J'ai la chance d'être une personne très aimée et très entourée, et ce que je reçois j'essaie de le rendre au centuple. Et plus je donne, plus je reçois. Aimer l'autre, quelles que soient ses différences et donner, dans la mesure du possible, tout ce qu'on peut donner de soi car le plus beau des cadeaux que je reçois chaque jour est le sourire des gens que j'aime (et cela, même à travers un écran car le sourire se lit aussi dans les phrases qu'on lit).
Je vous embrasse tous très forts.
Carolina
Une petite semaine d'absence... une petite semaine de souffrance... là, c'est moi qui ai perdu pied. J'ai eu un burn-out, ou plutôt j'ai un burn-out, mais je me soigne et malgré l'épuisement total, je ne baisse pas les bras. Tout ce que je vis avec mon mari m'a épuisé, pourtant il n'en est pas responsable, c'est la maladie qui bouffe tout. Je sais que beaucuop de gens ne supportent pas tous les "inconvénients" de la maladie, mais bon il faut arrêter de vous culpabiliser, cela ne fait qu'aggraver votre état. VOUS N'ETES PAS RESPONSABLES DE VOTRE ETAT. Si les amis partent, si la famille s'éloigne, si les conjoints n'en peuvent plus.... c'est qu'ils ne sont pas suffisamment armés pour faire face ou simplement, excusez-moi d'être dure, ils ne veulent pas être suffisamment armés !!! Vous êtes des êtres humains comme n'importe laquelle des personnes sur cette terre. Vous souffrez davantage que la plupart des gens et en plus, vous vous jetez la pierre à vous-mêmes lorsqu'on s'éloigne de vous ???? C'est une aberration totale, j'en ai presque le souffle coupé.
Tous les gens avec lesquels j'ai discuté sur ce forum sont remplis d'une humanité qu'il est difficile de trouver chez les gens dits "normaux", vous êtes humbles, courageux. Vous vous battez jour après jour contre cette saleté de maladie et en plus, vous devriez être coupables ????
S'il vous plait, arrêtez, vous êtes des personnes merveilleuses et vous le prouvez à chaque message que vous envoyez sur ce forum. Moi, je suis heureuse de tous vous connaître, vraiment très heureuse car je réalise que ce qu'autrefois je prenais pour un défaut (on disait de moi que le monde était loin d'être "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil") est plutôt une qualité, car croire en la race humaine est une qualité et non des moindres. Moi je crois en vous tous. J'ai trouvé ici plus de chaleur et d'amitié que n'importe dans quel forum.
J'ai la chance d'être une personne très aimée et très entourée, et ce que je reçois j'essaie de le rendre au centuple. Et plus je donne, plus je reçois. Aimer l'autre, quelles que soient ses différences et donner, dans la mesure du possible, tout ce qu'on peut donner de soi car le plus beau des cadeaux que je reçois chaque jour est le sourire des gens que j'aime (et cela, même à travers un écran car le sourire se lit aussi dans les phrases qu'on lit).
Je vous embrasse tous très forts.
Carolina
carolina- Nombre de messages : 61
Age : 62
Type troubles : conjoint de bipolaire
Emploi / Statut : Secrétaire
Date d'inscription : 12/02/2009
Re: mon compagnon me quitte...
Merci pour vos messages d'encouragement. Je suis bluffée de voir qu'il y a des personnes qui ne jettent pas la pierre aux bipolaires.
J'ai 28 ans, presque 29. J'ai cherché longtemps, à travers une autoanalyse, à travers des recherches, des psys etc... à m'en sortir. Après ma 10ème dépression nerveuse, j'ai touché le fond. Il m'a fallu du temps pour m'en remettre, pour remonter la pente... virage maniaque vu que j'étais juste sous antidépresseur (et il m'en a fallu voir des psychiatres... pour avoir le bon diagnostique, le bon traitement), là je pouvais pas nier.
A cela s'ajoute un problème d'addiction contre lequel je lutte aussi. Et bien des souffrances psychiques venant du passé qui m'empêchent de profiter pleinement de la vie. Alors ça aussi, ça a besoin d'être soigné, guérir ses plaies pour marcher, bouger, rire, vivre...
Je m'étais remise avec mon compagnon mais finalement, hier, c'est moi qui ai mis un terme à notre relation, même si je l'aime encore.
Je ne vous avais pas tout dit. Il m'a frappé. Ok, je l'ai mis hors de lui. Ok, j'ai mes torts, j'ai fait des erreurs et je l'admets. Mais j'ai eu un coup bleu de toutes les couleurs allant de l'épaule jusqu'au coude... Et ça, je dis non ! Stop !
Ce qui m'a poussé à la rupture, c'est qu'il me disait que je le méritais, que c'était moi qui l'avait mis dans cet état et que pour qu'il ne me frappe plus, je savais ce qu'il me restait à faire (en gros, ne pas répéter la même erreur que la dernière fois).
Là, c'était trop. Aucune remise en question de son geste, aucun "ok, je vais apprendre à exprimer ma colère autrement qu'en te frappant
Il me dit qu'il ne fera jamais ça à un enfant mais je connais déjà l'expérience. Mon père nous a battu et frappait ma mère.
Mon beau-frère aussi a fait ça. Cela a commencé par une gifle, puis un coup de poing etc... Au début juste sur ma soeur. Et à la fin, c'était mon petit neveu de 2 ans qui avait un oeil au beurre noir ! :evil:
J'ai dit à mon compagnon qu'il était hors de question que je reproduise le même schéma.
Il m'a dit qu'il allait se remettre en question... Et là, je suis à la rue. Je dors chez une amie ce soir, je verrai pour les autres jours.
Jeudi, je vois ma psychiatre. Période difficile alors même avec mon traitement, je suis down mais je pense que c'est normal vu ce que je traverse.
Vous êtes merveilleux, vos mots m'ont réconforté.
Excusez-moi si je parle encore de moi au lieu de répondre à vos posts, mais c'est difficile pour moi en ce moment et je sais pas trop où parler.
J'ai 28 ans, presque 29. J'ai cherché longtemps, à travers une autoanalyse, à travers des recherches, des psys etc... à m'en sortir. Après ma 10ème dépression nerveuse, j'ai touché le fond. Il m'a fallu du temps pour m'en remettre, pour remonter la pente... virage maniaque vu que j'étais juste sous antidépresseur (et il m'en a fallu voir des psychiatres... pour avoir le bon diagnostique, le bon traitement), là je pouvais pas nier.
A cela s'ajoute un problème d'addiction contre lequel je lutte aussi. Et bien des souffrances psychiques venant du passé qui m'empêchent de profiter pleinement de la vie. Alors ça aussi, ça a besoin d'être soigné, guérir ses plaies pour marcher, bouger, rire, vivre...
Je m'étais remise avec mon compagnon mais finalement, hier, c'est moi qui ai mis un terme à notre relation, même si je l'aime encore.
Je ne vous avais pas tout dit. Il m'a frappé. Ok, je l'ai mis hors de lui. Ok, j'ai mes torts, j'ai fait des erreurs et je l'admets. Mais j'ai eu un coup bleu de toutes les couleurs allant de l'épaule jusqu'au coude... Et ça, je dis non ! Stop !
Ce qui m'a poussé à la rupture, c'est qu'il me disait que je le méritais, que c'était moi qui l'avait mis dans cet état et que pour qu'il ne me frappe plus, je savais ce qu'il me restait à faire (en gros, ne pas répéter la même erreur que la dernière fois).
Là, c'était trop. Aucune remise en question de son geste, aucun "ok, je vais apprendre à exprimer ma colère autrement qu'en te frappant
Il me dit qu'il ne fera jamais ça à un enfant mais je connais déjà l'expérience. Mon père nous a battu et frappait ma mère.
Mon beau-frère aussi a fait ça. Cela a commencé par une gifle, puis un coup de poing etc... Au début juste sur ma soeur. Et à la fin, c'était mon petit neveu de 2 ans qui avait un oeil au beurre noir ! :evil:
J'ai dit à mon compagnon qu'il était hors de question que je reproduise le même schéma.
Il m'a dit qu'il allait se remettre en question... Et là, je suis à la rue. Je dors chez une amie ce soir, je verrai pour les autres jours.
Jeudi, je vois ma psychiatre. Période difficile alors même avec mon traitement, je suis down mais je pense que c'est normal vu ce que je traverse.
Vous êtes merveilleux, vos mots m'ont réconforté.
Excusez-moi si je parle encore de moi au lieu de répondre à vos posts, mais c'est difficile pour moi en ce moment et je sais pas trop où parler.
petitenajia- Nombre de messages : 135
Age : 44
Type troubles : trouble bipolaire de type II
Emploi / Statut : travaille sur mes projets persos et profs... En ALD et invalidité
Date d'inscription : 07/07/2008
Re: mon compagnon me quitte...
Ne t'excuse pas petite najia, tu traverses des moments très pénibles et de plus, tu n'as pas de coin bien à toi d'après ce que je viens de lire. Ne pourrais-tu demander de l'aide dans ce sens ? si tu avais un petit studio, un endroit rien qu'à toi, je pense que cela te serait déjà d'un grand secours car aller d'une maison à l'autre dans ton état cela doit être encore plus stressant. Je comprends que tu sois complètement down pour le moment.
Quant à ton compagnon, tu as eu raison même si cela doit être douloureux pour toi. J'ai été choqué de lire qu'il t'avait frappé, Monsieur ne supporte pas la maladie alors au lieu d'en prendre connaissance, d'aller voir lui-même un psy pour approfondir le sujet, ou même ne fut-ce que partir un moment pour se calmer.... non au lieu de tout ça il te frappe !!! Mon Dieu ma petite najia, comme tu dois souffrir ! et pourtant tu as trouvé en toi-même le courage de le quitter, incroyable !! tu es très forte crois-moi. Tu es si jeune et déjà tant de galères !!! j'aimerais tant pouvoir t'aider, pouvoir venir te voir, te donner de l'affection... mais j'habite Bruxelles et sans parler de mon mari qui est BP, j'ai ma maman à l'hôpital et mon papa qui sait à peine marcher (heureusement mon chien est en pleine forme !!!!), j'ai très peu de temps à moi. Mais sache que je pense à toi très fort et que tu es dans mon coeur, j'espère que de loin tu parviens à recevoir toute la force que je souhaite t''envoyer. Gros bisous ma petite najia.
Carolina
Quant à ton compagnon, tu as eu raison même si cela doit être douloureux pour toi. J'ai été choqué de lire qu'il t'avait frappé, Monsieur ne supporte pas la maladie alors au lieu d'en prendre connaissance, d'aller voir lui-même un psy pour approfondir le sujet, ou même ne fut-ce que partir un moment pour se calmer.... non au lieu de tout ça il te frappe !!! Mon Dieu ma petite najia, comme tu dois souffrir ! et pourtant tu as trouvé en toi-même le courage de le quitter, incroyable !! tu es très forte crois-moi. Tu es si jeune et déjà tant de galères !!! j'aimerais tant pouvoir t'aider, pouvoir venir te voir, te donner de l'affection... mais j'habite Bruxelles et sans parler de mon mari qui est BP, j'ai ma maman à l'hôpital et mon papa qui sait à peine marcher (heureusement mon chien est en pleine forme !!!!), j'ai très peu de temps à moi. Mais sache que je pense à toi très fort et que tu es dans mon coeur, j'espère que de loin tu parviens à recevoir toute la force que je souhaite t''envoyer. Gros bisous ma petite najia.
Carolina
carolina- Nombre de messages : 61
Age : 62
Type troubles : conjoint de bipolaire
Emploi / Statut : Secrétaire
Date d'inscription : 12/02/2009
Re: mon compagnon me quitte...
Ton message me trouble beaucoup Carolina. Je ne dis pas que je n'ai jamais été soutenue ou aidée dans ma vie, bien au contraire, mais entendre quelqu'un dire que c'est une maladie, que l'entourage aussi doit accepter et réagir de la bonne manière...
Je suis simplement troublée.
J'ai vu ma psychiatre. Pour elle, je peux accepter une fois qu'il m'aie frappé parce que lui aussi est humain et que lui aussi était à bout. Mais elle m'a dit que cela ne devait pas se reproduire et que la prochaine fois, il devrait me conduire à l'hôpital.
Je vais arrêter là, je me sens perdue en ce moment.
Un immense merci pour tous vos messages de soutien. C'est super de voir que ce forum existe.
Je suis simplement troublée.
J'ai vu ma psychiatre. Pour elle, je peux accepter une fois qu'il m'aie frappé parce que lui aussi est humain et que lui aussi était à bout. Mais elle m'a dit que cela ne devait pas se reproduire et que la prochaine fois, il devrait me conduire à l'hôpital.
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petitenajia- Nombre de messages : 135
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Emploi / Statut : travaille sur mes projets persos et profs... En ALD et invalidité
Date d'inscription : 07/07/2008
Re: mon compagnon me quitte...
Bonjour ma petite najia,
Comment vas-tu aujourd'hui ? j'espère que tu parviens de temps à temps à apercevoir un rayon de soleil...
Je reviens sur ton post. Je ne comprend réellement pas ta psychiatre, tu sais. Je ne dis pas que j'ai la science infuse mais moi, qui suit conjointe de BP, je parle seulement avec mon coeur. Et quel que soit le degré d'études d'une personne, soit-elle la plus intelligente et la plus diplômée au monde, rien jamais n'arrivera à rivaliser avec l'amour, la tendresse, la présence, l'écoute de ceux qu'on aime.
Je suis bien sûr certaine que tu as du être aidée dans ta vie car tu me sembles une très jolie personne, pleine d'humanité et de bon sens. Je pense seulement que les personnes qui t'ont soutenue n'étaient peut-être pas totalement au courant des côtés négatifs de la maladie et qu'ils se sont trouvés face à face avec elle sans les armes pour se battre. Et c'est pour cela que peut-être elles n'ont pas tenu le coup, car lorsqu'on ne sait pas, il est très difficile de mettre un pont entre le vrai et le faux dans cette maladie, entre la comédie et la réalité.
Ton compagnon est humain (comme dit ta psychiatre) ????? et bien, aucun humain digne de ce nom n'a le droit de porter la main sur quelqu'un d'autre, d'autant plus une personne malade.
Je ne te jeterai jamais la pierre si tu suis les conseils de ta psychiatre ma petite najia car il n'y a que ton coeur qui puisse te faire décider de tes choix, et la vie est loin d'être blanche ou noire, il ne faut jamais oublier les nuances de gris qu'elle possède... je sais qu'il est parfois difficile d'être seule, je sais que dans cette maladie vous culpabilisez beaucoup (ça me met hors de moi d'écrire ça !!!), que vous pensez parfois mériter que l'on vous traite mal car vous aussi vous traitez mal les autres, mais il y a un MONDE entre les BP et les autres, ne l'oublie pas, et ce monde est la pathologie que vous subissez jour après jour, cette souffrance, cette douleur, ce désespoir qui est entré dans vos entrailles et qui semble ne jamais vouloir vous lâcher..
Ma petite najia, je reste à ton écoute autant que fois que tu le souhaiteras, pas pour t'inciter à faire des choses que tu ne veux pas faire mais juste pour te parler comme je parlerais à une petite soeur. Je te dis juste mon ressenti ne m'en veux pas. Et n'oublie pas qu'il y a toujours le forum pour ouvrir ton coeur.
Je t'embrasse très tendrement.
Carolina
Comment vas-tu aujourd'hui ? j'espère que tu parviens de temps à temps à apercevoir un rayon de soleil...
Je reviens sur ton post. Je ne comprend réellement pas ta psychiatre, tu sais. Je ne dis pas que j'ai la science infuse mais moi, qui suit conjointe de BP, je parle seulement avec mon coeur. Et quel que soit le degré d'études d'une personne, soit-elle la plus intelligente et la plus diplômée au monde, rien jamais n'arrivera à rivaliser avec l'amour, la tendresse, la présence, l'écoute de ceux qu'on aime.
Je suis bien sûr certaine que tu as du être aidée dans ta vie car tu me sembles une très jolie personne, pleine d'humanité et de bon sens. Je pense seulement que les personnes qui t'ont soutenue n'étaient peut-être pas totalement au courant des côtés négatifs de la maladie et qu'ils se sont trouvés face à face avec elle sans les armes pour se battre. Et c'est pour cela que peut-être elles n'ont pas tenu le coup, car lorsqu'on ne sait pas, il est très difficile de mettre un pont entre le vrai et le faux dans cette maladie, entre la comédie et la réalité.
Ton compagnon est humain (comme dit ta psychiatre) ????? et bien, aucun humain digne de ce nom n'a le droit de porter la main sur quelqu'un d'autre, d'autant plus une personne malade.
Je ne te jeterai jamais la pierre si tu suis les conseils de ta psychiatre ma petite najia car il n'y a que ton coeur qui puisse te faire décider de tes choix, et la vie est loin d'être blanche ou noire, il ne faut jamais oublier les nuances de gris qu'elle possède... je sais qu'il est parfois difficile d'être seule, je sais que dans cette maladie vous culpabilisez beaucoup (ça me met hors de moi d'écrire ça !!!), que vous pensez parfois mériter que l'on vous traite mal car vous aussi vous traitez mal les autres, mais il y a un MONDE entre les BP et les autres, ne l'oublie pas, et ce monde est la pathologie que vous subissez jour après jour, cette souffrance, cette douleur, ce désespoir qui est entré dans vos entrailles et qui semble ne jamais vouloir vous lâcher..
Ma petite najia, je reste à ton écoute autant que fois que tu le souhaiteras, pas pour t'inciter à faire des choses que tu ne veux pas faire mais juste pour te parler comme je parlerais à une petite soeur. Je te dis juste mon ressenti ne m'en veux pas. Et n'oublie pas qu'il y a toujours le forum pour ouvrir ton coeur.
Je t'embrasse très tendrement.
Carolina
carolina- Nombre de messages : 61
Age : 62
Type troubles : conjoint de bipolaire
Emploi / Statut : Secrétaire
Date d'inscription : 12/02/2009
Re: mon compagnon me quitte...
Je suis perplexe... J'entends ton message pleins d'amour et de compassion.
Tu sais, ma mère souffre également de ce trouble. Cependant, quand nous étions jeunes, aucun médecin, ni personne n'est venu nous expliquer. Mais à 17 ans, j'étais assez grande, mûre et intelligente pour m'intéresser à la question et me dire que quelque chose n'allait pas bien.
Cette maladie est insidieuse, dans le sens où l'on voit l'autre dans des moments de stabilité alors on se dit que tout est rentré dans l'ordre. C'est comme ça que je vivais les hauts et les bas de ma mère. Dans ces moments-là, je retrouvais une mère quasi normale avec qui je pouvais parler, qui me regardait comme sa fille.
Ces moments étaient si rares et je me disais: " enfin ! tout va bien !"
Mais dès qu'elle basculait dans une phase où elle devenait agressive, paranoïaque, et là, je lui en voulais à mort. Je regrettais même de ne pas être orpheline.
Mes parents ont divorcés et mon père a refait sa vie avec une autre femme, comme s'il divorçait aussi de ses premiers enfants... Alors, je cherchais de l'aide chez mes soeurs mais elles ne pouvaient pas assumer une telle charge. Elles-mêmes étaient en mode survie...
Je n'avais qu'un seul espoir: me casser dès ma majorité de chez ma mère.
Les fois où je comprenais qu'elle était malade, c'est lorsqu'elle tombait dans une phase dépressive. Et encore... à force de l'avoir vu dans ces phases, certains se demandaient si elle ne jouait pas la comédie. Je me retrouvais seule, à 17 ans, à m'occuper de la maison tandis que mes camarades d'école vivaient une vie des plus normales. Quand j'ai réalisé, en classe, que ce que je vivais n'était pas dans la norme (ben oui, une fille au lycée qui paie les factures et s'occupe de la maison, des courses etc... avec un frère qui passait juste de temps en temps et des soeurs absentes).
Je ressentais de l'injustice. Pour moi, le pire était ses fausses amies qui profitaient. Comme un mois où ma mère fut encore hospitalisée pour dépression nerveuse, des amies sont venues avec la seule idée en tête de profiter de l'absence de ma mère pour organiser un mariage dans la maison où nous habitions. Pour faire des économies notamment car la maison était grande. Sauf que j'étais seule et donc elles ont été voir ma mère à l'hôpital et ont profité de son état de faiblesse pour obtenir l'accord.
J'ai eu tellement de colère mais je ne comprenais pas que ces femmes profitaient de l'état de faiblesse de ma mère. Maintenant que je suis passée moi-même par là, je sais combien il est difficile même de s'occuper de soi quand on est dans une phase dépressive.
Cependant, j'ai frappé un soir ma mère car elle m'avait mise à bout. Tout comme mon compagnon s'était fixé la limite avec moi de ne jamais me frapper, je m'étais fixée cette limite adolescente envers ma mère. Pourtant, j'aurai pu réagir autrement mais je ne l'ai pas fait.
Est-ce qu'on doit tout de suite mettre quelqu'un en prison parce qu'il a été hors de lui, incapable de se contrôler tellement il a prit sur lui-même pendant des mois et des mois ? Est-ce qu'on doit le rejeter et le blâmer à tout jamais ou parler, faire le point sur ce dérapage et voir ce qu'on peut mettre en œuvre pour que cela ne se reproduise plus ?
Actuellement, c'est le statut quo. Je sais que je vais vivre seule, on a besoin chacun de son propre espace car il n'est pas encore prêt et quant à moi, je ne prends pas encore totalement en charge ma maladie.
Moi aussi, j'ai dérapé. Moi aussi, je ne me montre pas responsable envers ma propre personne. J'ai consommé des substances qui aggravent mon trouble, c'est un autre problème que je tente de gérer.
Dans mon cas, même un verre de vin est nocif. Allez faire comprendre ça à
à ceux qui vous invitent pour des soirées bien arrosées. Et pourtant, "par sociabilité", j'ai souvent franchi cette limite.
J'ai encore bien du mal à accepter de porter ce trouble en moi, je me revois comme ma mère et ça m'a toujours terrifiée même si je ne suis pas ma mère.
J'ai aussi levé la main sur ma mère quand elle pétait un câble. Cela m'est arrivé une fois, j'avais franchi la limite. On en a parlé, c'est du passé mais je crois que ce serait dommage qu'elle coupe les ponts définitivement avec moi pour cela.
C'est la même situation pour mon compagnon. Cela fait trois ans que nous ensembles, c'est la première fois qu'il n'a pas pu se contrôler.
Il n'a jamais levé la main sur moi, m'a souvent conduite à l'hôpital, s'est occupé de moi quand j'étais totalement down... Alors j'en ai assez de voir le monde tout en noir ou tout en blanc.
Je pense que c'est nuancé, tout ce que j'aimerais est que cette violence cesse et je sais aussi ce que je dois faire de mon côté, cesser de me faire aussi violence.
Accepter ma maladie. Je ne suis pas responsable de cette maladie mais je reste néanmoins responsable de mon rétablissement.
C'est vrai que par le passé, les autres ne comprenaient pas et le diagnostic n'était pas posé. J'ai encore beaucoup de chemin à faire de mon côté, même si c'est difficile par moment.
Merci pour votre soutien, c'est si rare de pouvoir parler librement.
Tu sais, ma mère souffre également de ce trouble. Cependant, quand nous étions jeunes, aucun médecin, ni personne n'est venu nous expliquer. Mais à 17 ans, j'étais assez grande, mûre et intelligente pour m'intéresser à la question et me dire que quelque chose n'allait pas bien.
Cette maladie est insidieuse, dans le sens où l'on voit l'autre dans des moments de stabilité alors on se dit que tout est rentré dans l'ordre. C'est comme ça que je vivais les hauts et les bas de ma mère. Dans ces moments-là, je retrouvais une mère quasi normale avec qui je pouvais parler, qui me regardait comme sa fille.
Ces moments étaient si rares et je me disais: " enfin ! tout va bien !"
Mais dès qu'elle basculait dans une phase où elle devenait agressive, paranoïaque, et là, je lui en voulais à mort. Je regrettais même de ne pas être orpheline.
Mes parents ont divorcés et mon père a refait sa vie avec une autre femme, comme s'il divorçait aussi de ses premiers enfants... Alors, je cherchais de l'aide chez mes soeurs mais elles ne pouvaient pas assumer une telle charge. Elles-mêmes étaient en mode survie...
Je n'avais qu'un seul espoir: me casser dès ma majorité de chez ma mère.
Les fois où je comprenais qu'elle était malade, c'est lorsqu'elle tombait dans une phase dépressive. Et encore... à force de l'avoir vu dans ces phases, certains se demandaient si elle ne jouait pas la comédie. Je me retrouvais seule, à 17 ans, à m'occuper de la maison tandis que mes camarades d'école vivaient une vie des plus normales. Quand j'ai réalisé, en classe, que ce que je vivais n'était pas dans la norme (ben oui, une fille au lycée qui paie les factures et s'occupe de la maison, des courses etc... avec un frère qui passait juste de temps en temps et des soeurs absentes).
Je ressentais de l'injustice. Pour moi, le pire était ses fausses amies qui profitaient. Comme un mois où ma mère fut encore hospitalisée pour dépression nerveuse, des amies sont venues avec la seule idée en tête de profiter de l'absence de ma mère pour organiser un mariage dans la maison où nous habitions. Pour faire des économies notamment car la maison était grande. Sauf que j'étais seule et donc elles ont été voir ma mère à l'hôpital et ont profité de son état de faiblesse pour obtenir l'accord.
J'ai eu tellement de colère mais je ne comprenais pas que ces femmes profitaient de l'état de faiblesse de ma mère. Maintenant que je suis passée moi-même par là, je sais combien il est difficile même de s'occuper de soi quand on est dans une phase dépressive.
Cependant, j'ai frappé un soir ma mère car elle m'avait mise à bout. Tout comme mon compagnon s'était fixé la limite avec moi de ne jamais me frapper, je m'étais fixée cette limite adolescente envers ma mère. Pourtant, j'aurai pu réagir autrement mais je ne l'ai pas fait.
Est-ce qu'on doit tout de suite mettre quelqu'un en prison parce qu'il a été hors de lui, incapable de se contrôler tellement il a prit sur lui-même pendant des mois et des mois ? Est-ce qu'on doit le rejeter et le blâmer à tout jamais ou parler, faire le point sur ce dérapage et voir ce qu'on peut mettre en œuvre pour que cela ne se reproduise plus ?
Actuellement, c'est le statut quo. Je sais que je vais vivre seule, on a besoin chacun de son propre espace car il n'est pas encore prêt et quant à moi, je ne prends pas encore totalement en charge ma maladie.
Moi aussi, j'ai dérapé. Moi aussi, je ne me montre pas responsable envers ma propre personne. J'ai consommé des substances qui aggravent mon trouble, c'est un autre problème que je tente de gérer.
Dans mon cas, même un verre de vin est nocif. Allez faire comprendre ça à
à ceux qui vous invitent pour des soirées bien arrosées. Et pourtant, "par sociabilité", j'ai souvent franchi cette limite.
J'ai encore bien du mal à accepter de porter ce trouble en moi, je me revois comme ma mère et ça m'a toujours terrifiée même si je ne suis pas ma mère.
J'ai aussi levé la main sur ma mère quand elle pétait un câble. Cela m'est arrivé une fois, j'avais franchi la limite. On en a parlé, c'est du passé mais je crois que ce serait dommage qu'elle coupe les ponts définitivement avec moi pour cela.
C'est la même situation pour mon compagnon. Cela fait trois ans que nous ensembles, c'est la première fois qu'il n'a pas pu se contrôler.
Il n'a jamais levé la main sur moi, m'a souvent conduite à l'hôpital, s'est occupé de moi quand j'étais totalement down... Alors j'en ai assez de voir le monde tout en noir ou tout en blanc.
Je pense que c'est nuancé, tout ce que j'aimerais est que cette violence cesse et je sais aussi ce que je dois faire de mon côté, cesser de me faire aussi violence.
Accepter ma maladie. Je ne suis pas responsable de cette maladie mais je reste néanmoins responsable de mon rétablissement.
C'est vrai que par le passé, les autres ne comprenaient pas et le diagnostic n'était pas posé. J'ai encore beaucoup de chemin à faire de mon côté, même si c'est difficile par moment.
Merci pour votre soutien, c'est si rare de pouvoir parler librement.
petitenajia- Nombre de messages : 135
Age : 44
Type troubles : trouble bipolaire de type II
Emploi / Statut : travaille sur mes projets persos et profs... En ALD et invalidité
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