Etre fou sous la pleine lune: serait-ce bien raisonnable ?
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Etre fou sous la pleine lune: serait-ce bien raisonnable ?
Etre fou sous la pleine lune: serait-ce bien raisonnable ?
© istockphoto.com/Stephen Strathdee
Tous les chats vous le diront: rien de plus romantique que les nuits où la lune est pleine. Mais il peut en aller bien différemment. Beaucoup de psychiatres en connaissent eux aussi bien long sur la question. Ou ils croient le savoir. Ceux de l’Université Laval (Québec) ont voulu aller plus loin pour se faire une raison. Voici leurs conclusions. Plus ou moins rassurantes.
Les fous sont-ils sensibles à la lune, à ses mouvements, à son halo, à ses à ses rondeurs lactées? Une réponse à cette question nous est apportée par une étude menée par des spécialistes de l’Université Laval; une étude dont les résultats viennent d’être publiés dans General Hospital Psychiatry; une étude menée sur «l’impact des cycles saisonniers et lunaires sur les symptômes psychologiques dans les services d’urgence». A quelles fins? Pour faire raisonnablement le point sur les opinions et autres croyances très répandues dans l’opinion.
Enquête raisonnable? Disons pragmatique. Dirigés par Geneviève Belleville et André Marchand, les auteurs de l’étude ont cherché à analyser au plus près les relations statistiques existant entre les cycles lunaires et les flux d’admissions dans les services d’urgence. Ils se sont penchés sur les dossiers des états pathologiques de nature psychologique ou psychiatrique. Soit après diagnostic, sur les phénomènes anxieux, les troubles de l'humeur, les crises de panique et les phases aigues d’idéation suicidaire chez les patients admis en urgence avec plaintes de localisation thoracique sans explication organique raisonnable.
Les diagnostics psychiatriques ont été évalués par les chercheurs à partir du classement tel qu’il est proposé par les échelles du DSM-IV. Cette analyse ne révèle a priori aucun lien entre la fréquence des crises et des admissions aux urgences d’une part et de l’autre les quatre lunes: la nouvelle, la montante, la pleine et la descendante. En réalité il y a bien un lien : les troubles anxieux apparaissent 32% moins fréquents dans le dernier quartier lunaire.
«Mais ceci est probablement dû au hasard ou à des facteurs que nous n'avons pas pris en compte» dit Geneviève Belleville. Certes, mais encore? On peut comprendre que le hasard puisse déjouer les statistiques (même des athées disent que le diable respire dans les détails). Mais comment comprendre que des statisticiens chevronnés travaillant sur des croyances populaires ne prennent pas en compte tous les éléments pouvant raisonnablement être pris?
Et ces même statisticiens et psychologues expliquent avoir observé des effets saisonniers sur les troubles de panique et d'anxiété. Les crises de panique sont ainsi plus fréquemment rencontrées au cours du printemps; les crises anxieuses durant l’été. Les auteurs estiment que leurs conclusions sont de nature à encourager les professionnels de l'urgence (et les médecins en général) à abandonner leurs croyances à propos de l'influence des cycles lunaires sur la santé mentale de leurs patients. Mais en sont-ils si certain? Ne serait-ce pas, précisément l’inverse?
Les auteurs expliquent certes encore que «ces croyances infondées sont susceptibles d'être maintenues par prophéties auto-réalisatrices». Précisément. En laissant la porte entrouverte à de possibles expressions du hasard ou à des failles dans les réponses aux questions soulevées ne font-ils pas eux-mêmes, et de manière paradoxale, le lit des redoutables prophéties auto-réalisatrices?
Etre raisonnable? C’est, ici, rappeler que la pleine lune est la phase lunaire durant laquelle la Lune nous apparaît la plus brillante. Aucune magie ici: depuis notre Terre nous ne voyons toute cette surface lunaire éclairée que parce que cette même surface est éclairée par le Soleil. Et quand bien même on n’en serait pas certains, il suffira, comme le fait notre Lune, de réfléchir. Le raisonnable, aussi, c’est de rappeler que la durée (période synodique) entre deux pleines lunes est d'environ 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,9 secondes. Les plus observateurs remarqueront que cette durée est nettement plus longue que les vingt-sept jours qui suffisent (période orbitale) à la Lune pour faire un tour autour de la Terre. C’est que durant ces vingt-sept jours la Terre s'est aussi déplacée autour du Soleil (et non l’inverse).
La raison, encore, c’est d’expliquer que la Lune n’est en phase pleine que lorsqu'elle se trouve à l'opposé du Soleil par rapport à la Terre. C’est dire que l’on ne peut donc observer une pleine lune que la nuit. «Etant face au Soleil le jour, la Lune se trouve "sous nos pieds", nous explique l’encyclopédie libre Wikipédia. Par conséquent, en période de pleine lune, la Lune se lève approximativement lorsque se couche le Soleil, et inversement, elle se couche quand le Soleil se lève. Pour ces mêmes raisons, en plein été, lorsque le Soleil est haut dans le ciel, la pleine lune y étant diamétralement opposée, elle suivra une trajectoire basse dans le ciel la nuit, et inversement l'hiver.»
Ajoutons encore que la pleine lune étant opposée au Soleil elle ne sera jamais proche d'une de nos deux planètes intérieures que sont Mercure et Vénus. En revanche, elle peut se rapprocher des planètes extérieures, voire les éclipser lorsqu'elle passe devant. Les mêmes spécialistes soutiennent encore que pour des raisons géométriques manque toujours un petit fragment lunaire qui n'est pas éclairé. «Autrement dit, elle n'est jamais totalement pleine, expliquent-ils. Aussi, pour voir la Lune totalement pleine, il faudrait s'intercaler entre le Soleil et elle sans pour autant lui faire de l'ombre, ce qui est impossible; ainsi, on peut énoncer le paradoxe que la Lune n’est vraiment pleine que lorsqu'elle s’éclipse!
Enfin, et du seul fait que la Lune avance en permanence, elle aussi, sur son orbite la phase de pleine lune exacte ne dure qu'un instant. Jamais toute la nuit. Et l’on voudrait – sans même parler des grandes marées sous la lune – que certaines psychés humaines ne soient pas tourneboulées par tous ces mouvements?
De fait la pleine lune est régulièrement invoquée comme facteur jouant diversement sur différents aspects de la croissance du vivant: la fréquence des accouchements, la pousse de nos phanères, la qualité du sommeil, les métamorphoses des loups-garous et la régénération sanguine de nos amis les vampires. La question reste ouverte quant à savoir si la science mathématique et les outils statistiques nous permettront ici un beau jour (ou une belle nuit) d’y voir un peu plus clair.
► http://www.planetesante.ch/Mag-sante/Psycho/Etre-fou-sous-la-pleine-lune-serait-ce-bien-raisonnable
© istockphoto.com/Stephen Strathdee
Tous les chats vous le diront: rien de plus romantique que les nuits où la lune est pleine. Mais il peut en aller bien différemment. Beaucoup de psychiatres en connaissent eux aussi bien long sur la question. Ou ils croient le savoir. Ceux de l’Université Laval (Québec) ont voulu aller plus loin pour se faire une raison. Voici leurs conclusions. Plus ou moins rassurantes.
Les fous sont-ils sensibles à la lune, à ses mouvements, à son halo, à ses à ses rondeurs lactées? Une réponse à cette question nous est apportée par une étude menée par des spécialistes de l’Université Laval; une étude dont les résultats viennent d’être publiés dans General Hospital Psychiatry; une étude menée sur «l’impact des cycles saisonniers et lunaires sur les symptômes psychologiques dans les services d’urgence». A quelles fins? Pour faire raisonnablement le point sur les opinions et autres croyances très répandues dans l’opinion.
Enquête raisonnable? Disons pragmatique. Dirigés par Geneviève Belleville et André Marchand, les auteurs de l’étude ont cherché à analyser au plus près les relations statistiques existant entre les cycles lunaires et les flux d’admissions dans les services d’urgence. Ils se sont penchés sur les dossiers des états pathologiques de nature psychologique ou psychiatrique. Soit après diagnostic, sur les phénomènes anxieux, les troubles de l'humeur, les crises de panique et les phases aigues d’idéation suicidaire chez les patients admis en urgence avec plaintes de localisation thoracique sans explication organique raisonnable.
Les diagnostics psychiatriques ont été évalués par les chercheurs à partir du classement tel qu’il est proposé par les échelles du DSM-IV. Cette analyse ne révèle a priori aucun lien entre la fréquence des crises et des admissions aux urgences d’une part et de l’autre les quatre lunes: la nouvelle, la montante, la pleine et la descendante. En réalité il y a bien un lien : les troubles anxieux apparaissent 32% moins fréquents dans le dernier quartier lunaire.
«Mais ceci est probablement dû au hasard ou à des facteurs que nous n'avons pas pris en compte» dit Geneviève Belleville. Certes, mais encore? On peut comprendre que le hasard puisse déjouer les statistiques (même des athées disent que le diable respire dans les détails). Mais comment comprendre que des statisticiens chevronnés travaillant sur des croyances populaires ne prennent pas en compte tous les éléments pouvant raisonnablement être pris?
Et ces même statisticiens et psychologues expliquent avoir observé des effets saisonniers sur les troubles de panique et d'anxiété. Les crises de panique sont ainsi plus fréquemment rencontrées au cours du printemps; les crises anxieuses durant l’été. Les auteurs estiment que leurs conclusions sont de nature à encourager les professionnels de l'urgence (et les médecins en général) à abandonner leurs croyances à propos de l'influence des cycles lunaires sur la santé mentale de leurs patients. Mais en sont-ils si certain? Ne serait-ce pas, précisément l’inverse?
Les auteurs expliquent certes encore que «ces croyances infondées sont susceptibles d'être maintenues par prophéties auto-réalisatrices». Précisément. En laissant la porte entrouverte à de possibles expressions du hasard ou à des failles dans les réponses aux questions soulevées ne font-ils pas eux-mêmes, et de manière paradoxale, le lit des redoutables prophéties auto-réalisatrices?
Etre raisonnable? C’est, ici, rappeler que la pleine lune est la phase lunaire durant laquelle la Lune nous apparaît la plus brillante. Aucune magie ici: depuis notre Terre nous ne voyons toute cette surface lunaire éclairée que parce que cette même surface est éclairée par le Soleil. Et quand bien même on n’en serait pas certains, il suffira, comme le fait notre Lune, de réfléchir. Le raisonnable, aussi, c’est de rappeler que la durée (période synodique) entre deux pleines lunes est d'environ 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,9 secondes. Les plus observateurs remarqueront que cette durée est nettement plus longue que les vingt-sept jours qui suffisent (période orbitale) à la Lune pour faire un tour autour de la Terre. C’est que durant ces vingt-sept jours la Terre s'est aussi déplacée autour du Soleil (et non l’inverse).
La raison, encore, c’est d’expliquer que la Lune n’est en phase pleine que lorsqu'elle se trouve à l'opposé du Soleil par rapport à la Terre. C’est dire que l’on ne peut donc observer une pleine lune que la nuit. «Etant face au Soleil le jour, la Lune se trouve "sous nos pieds", nous explique l’encyclopédie libre Wikipédia. Par conséquent, en période de pleine lune, la Lune se lève approximativement lorsque se couche le Soleil, et inversement, elle se couche quand le Soleil se lève. Pour ces mêmes raisons, en plein été, lorsque le Soleil est haut dans le ciel, la pleine lune y étant diamétralement opposée, elle suivra une trajectoire basse dans le ciel la nuit, et inversement l'hiver.»
Ajoutons encore que la pleine lune étant opposée au Soleil elle ne sera jamais proche d'une de nos deux planètes intérieures que sont Mercure et Vénus. En revanche, elle peut se rapprocher des planètes extérieures, voire les éclipser lorsqu'elle passe devant. Les mêmes spécialistes soutiennent encore que pour des raisons géométriques manque toujours un petit fragment lunaire qui n'est pas éclairé. «Autrement dit, elle n'est jamais totalement pleine, expliquent-ils. Aussi, pour voir la Lune totalement pleine, il faudrait s'intercaler entre le Soleil et elle sans pour autant lui faire de l'ombre, ce qui est impossible; ainsi, on peut énoncer le paradoxe que la Lune n’est vraiment pleine que lorsqu'elle s’éclipse!
Enfin, et du seul fait que la Lune avance en permanence, elle aussi, sur son orbite la phase de pleine lune exacte ne dure qu'un instant. Jamais toute la nuit. Et l’on voudrait – sans même parler des grandes marées sous la lune – que certaines psychés humaines ne soient pas tourneboulées par tous ces mouvements?
De fait la pleine lune est régulièrement invoquée comme facteur jouant diversement sur différents aspects de la croissance du vivant: la fréquence des accouchements, la pousse de nos phanères, la qualité du sommeil, les métamorphoses des loups-garous et la régénération sanguine de nos amis les vampires. La question reste ouverte quant à savoir si la science mathématique et les outils statistiques nous permettront ici un beau jour (ou une belle nuit) d’y voir un peu plus clair.
► http://www.planetesante.ch/Mag-sante/Psycho/Etre-fou-sous-la-pleine-lune-serait-ce-bien-raisonnable
yoyo- Nombre de messages : 348
Age : 63
Type troubles : TB1-Mixtes
Emploi / Statut : Inv. 2 (ex cadre commercial)
Date d'inscription : 01/10/2013
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