Comment vivre avec la bipolarité ?

[Andrée]

Comment vivre avec la bipolarité ?
Cette maladie encore assez méconnue touche 1% à 2% de la population.

Alain Sauteraud est psychiatre, spécialiste du deuil et du trouble obsessionnel-compulsif. Il a écrit Comprendre et soigner les troubles obsessionnels compulsifs et Vivre après ta mort, psychologie du deuil, aux éditions Odile Jacob. Il participe au site  aftcc.org : http://www.aftcc.org/bibliographie/le-toc-le-manuel-du-therapeute

La bipolarité est l'un des grands troubles du siècle. Comment reconnaître quelqu'un de bipolaire ? Quels sont les symptômes

Alain Sauteraud
Nommée « la folie circulaire » au XIXème siècle, la bipolarité touche 1 à 2% de la population, c’est donc une forme très minoritaire de dépression.
C’est une maladie complexe : pour être diagnostiquée comme telle il faut avoir fait au moins un épisode d’excitation qui ait eu des conséquences dommageable pour le sujet : soit un simple état d’excitation pendant plusieurs jours -c’est « l’hypomanie »-, soit une « manie », qui dans le sens psychiatrique, est un état de surexcitation pouvant aller jusqu’au délire ou à la rage. Ces états entraînent des troubles du comportement pouvant être graves.
Une personne est bipolaire, dès lors qu’elle a fait une manie et ce même si elle n’a pas eu d’épisode dépressif. Cependant, les personnes bipolaires sont le plus souvent en dépression qu’en manie.
Il faut savoir également, que le trouble bipolaire n’a pas que des inconvénients, elle est la maladie du génie. De nombreuses études ont montré que chez les personnages célèbres et les artistes, on relevait un nombre anormal de troubles bipolaires et de suicides qui est la complication la plus grave de cette maladie.


Ces troubles comme la bipolarité trouvent-ils une explication logique ?

Il n’y a pas d’explication logique.
C’est un trouble de la régulation de l’humeur qui a une forte charge génétique.
Il y a essentiellement des facteurs biologiques qui nous prédisposent à être bipolaires.
Cependant la génétique des troubles mentaux est très complexe, elle va s’exprimer, ou pas, au cours de la vie.
A cela s’ajoutent d’autres facteurs causaux comme le stress.
Il est susceptible de révéler un trouble bipolaire que le stress soit négatif ou positif (comme une excellente nouvelle, telle qu’avoir gagné une forte somme d’argent à un jeu).

Une fois diagnostiquée, comment un patient peut-il vivre avec sa maladie ? Comment la gérer : au travail, dans son environnement social/familial... ?

La psychiatrie est une spécialité médicale comme les autres. Il n’y a pas plus de difficultés à vivre avec un trouble bipolaire qu’avec un diabète par exemple.
Il faut que le patient soit très informé sur sa maladie et ses fonctionnements mais aussi sur son traitement.
Par exemple, les médicaments ont un temps de réaction relativement long : quelques semaines voire quelques mois ; il faut que le patient prenne en compte ce facteur.
De plus, le trouble bipolaire est très influencé par l’hygiène de vie et les éléments extérieurs.
Le patient doit faire attention à ses rythmes biologique comme son sommeil, son l’alimentation… Les produits comme les drogues ou l’alcool pourraient compliquer la maladie et sont à proscrire.
En suivant ces règles et leur traitement, les patients peuvent vivre tout à fait normalement.

Quels sont les types de traitement qui existent actuellement ? Peut-on soigner complètement la bipolarité ?


On peut soigner cette maladie, à l’aide de médicaments : les thymo-régulateurs. Ces derniers sont très efficaces : le taux est de 60% d’efficacité environ.
Le problème, ce sont les 40% restant : on fait alors appel à des traitements de deuxième ou troisième intention.
Ces thymo-régulateurs agissent sur les molécules impliquées dans la régulation des humeurs. La régulation de l’humeur peut se résumer ainsi : quand un patient apprend une mauvaise nouvelle, son humeur s’effondre un peu, c’est le signe qu’il est capable de comprendre la nouvelle.
Mais, l’humeur ne doit pas chuter complètement sinon le sujet n’est plus apte à réagir.
Le Lithium et les sels de lithium sont les médicaments les plus connus pour réguler l’humeur.
Les psychothérapies cognitives et comportementales sont également utiles pour comprendre et contrôler les moments dépressifs et hypomaniaques, mais en association avec les thymorégulateurs.
Cependant, nous sommes au début de la compréhension dans ce domaine.

 
http://www.atlantico.fr/decryptage/comment-vivre-avec-bipolarite-alain-sauteraud-823388.html#iWUIsVXhPTpFuQkA.99

Voir lien :
 
http://www.scoop.it/t/trouble-bipolaire

[Jacques]

Bonjour, Franzie !

Merci pour cette nouvelle contribution, synthétique et très intéressante !

Bonne journée. Bises . Jacques

[Lolita]

Merci franzie pour ce post très intéressant qui répond à certaines de mes interrogations.
Vraiment, tu es extra de poster des sujets comme ça. En tous cas, ça me recadre un peu et je reviendrai le lire à plusieurs reprises car je ne me comprends pas. Est-ce mon jeune âge? Je ne le sais pas mais des articles tels que celui que tu as posté sont instructifs.

[Andrée]

Vivre avec un trouble bipolaire


Publié le 19/09/2013

Par LUCIE VECCHI

Il y a trente ans, on l'appelait psychose maniaco-dépressive. Aujourd'hui, ce sont plusieurs formes de troubles bipolaires qui affectent des sujets souvent jeunes. Et leur famille.


Aujourd'hui, je ne sais plus quoi faire avec mon fils, je ne sais pas comment le gérer. On dirait qu'il est le vilain petit canard de la famille. »
Cette maman, résidant dans l'Ouest de la Somme est désemparée. Et épuisée. Tout comme de nombreuses familles qui vivent avec un malade atteint de troubles bipolaires.

La haute autorité de santé (HAS) décrit le trouble bipolaire comme « un trouble récurrent de l'humeur alternant des phases d'expansion de l'humeur avec une augmentation de l'énergie et des activités, et des baisses de l'humeur (dépression), avec des intervalles plus ou moins longs. »
Il existe deux types de troubles bipolaires, le type 2 étant une forme atténuée.

La particularité de cette pathologie est qu'elle débute la plupart du temps chez l'adulte jeune.
« Les symptômes ont commencé à l'adolescence, poursuit cette mère à propos de son fils de 23 ans. C'est une période où les jeunes sont souvent perturbés. » Et, comme beaucoup, elle est passée à côté de la première phase de la maladie. « À l'entrée dans l'âge adulte, les symptômes ont empiré. »

Une prise en charge difficile pour l'entourage familial

C'est en partie pour cette raison que le trouble bipolaire est difficile à diagnostiquer.
« Je vis encore cette épreuve, reprend cette maman. Je me bats pour que mon fils ait un diagnostic établi une bonne fois pour toutes. Mais les avis des psychiatres diffèrent. »
Pour le centre expert de Créteil (94), son fils souffre d'une « légère bipolarité ». Au pôle psychiatrie de l'hôpital d'Abbeville, le diagnostic est plus sévère : « psychopathe bipolaire à tendance schizophrène. »

Son enfant, inconscient de son état de santé, refuse de prendre un traitement.
Ce qui aggrave la maladie. « Au quotidien c'est très difficile. Il passe par des phases d'une violence extrême. Il casse tout dans la maison, il est incontrôlable. Puis arrive la dépression. » Son fils a déjà fait trois tentatives de suicide, l'un des risques majeurs de la pathologie. Pendant une phase de dépression, et sans traitement approprié, le risque suicidaire est augmenté de 10 à 15 %.

En dehors de l'aspect médical, le rôle de l'entourage est primordial. Mais la famille, mise à rude épreuve pendant des années, est souvent à bout de souffle. Et craint la rechute.
Pour le Dr Frédéric Kochman, psychiatre à Lille, il faut essayer de « sortir du tabou » lié à la maladie, « pour mieux vivre au quotidien avec un trouble bipolaire. L'attitude à adopter par la famille consiste en une écoute attentive, sans jugement. » Car elle joue le rôle de « médiateur constant entre la personne bipolaire et les services de soin. » Une aide précieuse pour suivre le patient.
Après des années de désinsertion sociale, la thérapie peut également aider le malade à reprendre pied. « Nous accompagnons les adhérents à rompre la solitude liée à la maladie, commente Stéphanie Janez, coordinatrice du Groupe d'entraide mutuelle Le passage à Amiens. Le but est qu'ils osent faire de nouvelles choses, qu'ils reprennent confiance en eux. »

Car, avec un traitement adapté, le malade peut reprendre son travail, retrouver ses amis, fonder une famille.

 
http://www.courrier-picard.fr/region/vivre-avec-un-trouble-bipolaire-ia0b0n188857

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