Quand accumuler des choses devient pathologique
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Quand accumuler des choses devient pathologique
Quand accumuler des choses devient pathologique
Être attaché à certains objets, c'est normal. Mais avoir du mal à jeter quoi que ce soit peut relever de la maladie mentale.
Est-ce parce qu'elle est emblématique d'une époque qui produit en masse, et vante l'acquisition d'objets tout en ne sachant quoi faire de ses déchets que la syllogomanie - étymologiquement «goût immodéré pour l'accumulation» - est devenue le trouble psychique le plus fascinant du moment? Pour preuves, le succès aux États-Unis de la série de téléréalité Hoarders (traduire les «amasseurs» ou les «engrangeurs») qui montre des thérapies de collectionneurs pathologiques ; la multiplication, sur Internet, des forums et sites spécialisés où s'expriment essentiellement les proches ; enfin, l'intérêt des chercheurs. Il est tel que le DSM-V(1), bible de l'American Psychiatric Association qui sortira en mai prochain, débat actuellement de la nécessité de faire une place entière à cette maladie qui jusque-là était considérée comme une sous-catégorie des troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
C'est que le mal est multiforme. Il concernerait actuellement 2,3 à 4,6 % de la population générale, mais il attaque à des degrés variables et se retrouve autant dans des troubles mentaux comme la schizophrénie que dans des cas d'hyperactivité. Sous ses formes les plus légères, il amuse (le dressing de madame plein à ras bord). Mais il peut aussi devenir menaçant, quand peu à peu l'espace vital d'une famille dans sa maison se réduit. Enfin, il dégoûte et horrifie quand il s'est transformé en «syndrome de Diogène», entraînant celui qui en souffre à se retrouver coincé - parfois jusqu'à la mort - sous ses propres détritus, comme le montre un récent DVD pédagogique à usage des soignants produit par l'Afar.
Incapables de renoncer
La syllogomanie génère aussi, actuellement, des créations d'emplois, les «organizers coachs», qui aident des personnes de tous milieux sociaux se sentant «dépassées par leurs possessions» à ranger, trier… et jeter. Anouk Le Guillou, qui à travers sa société Place Nette offre ce type de service, est quotidiennement en prise directe avec ce trouble, qu'elle a appris à repérer… Et à mesurer. «On m'appelle en me disant “Au secours, j'ai un problème de placards”…, et peu à peu, en visitant l'appartement, je découvre qu'il y a trop d'objets partout.» Des vêtements empilés dans une baignoire dont on ne se sert plus, des piles de livres encombrant les escaliers jusqu'à ne laisser qu'un infime passage… «Seules, ces personnes ne savent plus comment s'en sortir, elles ont besoin d'une aide concrète pour oser jeter.»
Car le volet le plus prégnant de la maladie ne réside pas dans la «collectionnite aiguë» et l'obsession d'accumuler, ce qui la rapproche de l'addiction, mais plutôt dans l'incapacité à renoncer: «Tout mérite d'être gardé, observe Anouk le Guillou. Ce bibelot ébréché offert par une tante qu'on ne voit jamais, ces 12 bouteilles de savon liquide en promo au supermarché… Entre leurs attachements affectifs aux objets et leur peur de manquer, ces personnes se retrouvent incapables de faire des choix, et de jeter.» Une récente étude vient d'ailleurs de montrer que les patients atteints de «hoarding disorder» ont une suractivité cérébrale spécifique lorsqu'on les met en situation de choisir de garder ou non un objet qui leur appartient (même s'il s'agit de vieux journaux).
Un trouble qui se transmet
Et puis, latente ou avérée, la dépression n'est jamais loin. Anouk Le Guillou considère que 60 à 65 % des clients qui font appel à ses services ont traversé de grosses périodes de déprime, ou sont en plein dedans. «Ils me le confient: ils se sont laissé envahir au moment où ils allaient mal, observe-t-elle, et n'en sont pas ressortis.»
Au départ, il peut y avoir un trauma déclencheur. Jessie Sholl, écrivain new-yorkaise et fille d'une accumulatrice compulsive, raconte dans son livre Dirty Secret (témoignage de sa propre survie dans un tel contexte) que sa mère avait certes toujours eu tendance à garder des bibelots, photos ou rubans pour, disait-elle, «donner libre cours un jour à sa créativité». Mais c'est au moment où cette artiste en herbe a perdu son compagnon depuis dix ans qu'elle «plongea» dans l'entassement. Pour sa fille, la maladie commence d'ailleurs quand une pièce de la maison familiale est sacrifiée à l'accumulation d'objets inutiles.
L'entourage des accumulateurs compulsifs s'exprime désormais et c'est une avancée parce que jusque-là ceux-ci étaient contraints au silence par la honte. Or, ce sont presque toujours eux qui peuvent diagnostiquer le trouble chez leur proche et prendre des mesures, en mettant des limites à son comportement, pour l'aider. De plus, on sait désormais que la syllogomanie se transmet dans les familles. De nombreux accumulateurs compulsifs, lorsqu'on le leur demande, peuvent parler d'un oncle ou d'un grand-père «ayant tendance à tout garder»…
Le seul traitement connu à ce jour est un retour régulier au tri. Anouk Le Guillou passe ainsi deux heures par mois chez ces anciens clients qui connaissent désormais le mal dont ils souffrent. Tels Sisyphe, ils se remettent régulièrement à l'épreuve de jeter… Car l'envie d'accumuler, elle, ne les lâche pas.
(1) Diagnostic ans Statistical Manual of Mental Disorders
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/03/21/20096-quand-accumuler-choses-devient-pathologique
Clémentine
Être attaché à certains objets, c'est normal. Mais avoir du mal à jeter quoi que ce soit peut relever de la maladie mentale.
Est-ce parce qu'elle est emblématique d'une époque qui produit en masse, et vante l'acquisition d'objets tout en ne sachant quoi faire de ses déchets que la syllogomanie - étymologiquement «goût immodéré pour l'accumulation» - est devenue le trouble psychique le plus fascinant du moment? Pour preuves, le succès aux États-Unis de la série de téléréalité Hoarders (traduire les «amasseurs» ou les «engrangeurs») qui montre des thérapies de collectionneurs pathologiques ; la multiplication, sur Internet, des forums et sites spécialisés où s'expriment essentiellement les proches ; enfin, l'intérêt des chercheurs. Il est tel que le DSM-V(1), bible de l'American Psychiatric Association qui sortira en mai prochain, débat actuellement de la nécessité de faire une place entière à cette maladie qui jusque-là était considérée comme une sous-catégorie des troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
C'est que le mal est multiforme. Il concernerait actuellement 2,3 à 4,6 % de la population générale, mais il attaque à des degrés variables et se retrouve autant dans des troubles mentaux comme la schizophrénie que dans des cas d'hyperactivité. Sous ses formes les plus légères, il amuse (le dressing de madame plein à ras bord). Mais il peut aussi devenir menaçant, quand peu à peu l'espace vital d'une famille dans sa maison se réduit. Enfin, il dégoûte et horrifie quand il s'est transformé en «syndrome de Diogène», entraînant celui qui en souffre à se retrouver coincé - parfois jusqu'à la mort - sous ses propres détritus, comme le montre un récent DVD pédagogique à usage des soignants produit par l'Afar.
Incapables de renoncer
La syllogomanie génère aussi, actuellement, des créations d'emplois, les «organizers coachs», qui aident des personnes de tous milieux sociaux se sentant «dépassées par leurs possessions» à ranger, trier… et jeter. Anouk Le Guillou, qui à travers sa société Place Nette offre ce type de service, est quotidiennement en prise directe avec ce trouble, qu'elle a appris à repérer… Et à mesurer. «On m'appelle en me disant “Au secours, j'ai un problème de placards”…, et peu à peu, en visitant l'appartement, je découvre qu'il y a trop d'objets partout.» Des vêtements empilés dans une baignoire dont on ne se sert plus, des piles de livres encombrant les escaliers jusqu'à ne laisser qu'un infime passage… «Seules, ces personnes ne savent plus comment s'en sortir, elles ont besoin d'une aide concrète pour oser jeter.»
Car le volet le plus prégnant de la maladie ne réside pas dans la «collectionnite aiguë» et l'obsession d'accumuler, ce qui la rapproche de l'addiction, mais plutôt dans l'incapacité à renoncer: «Tout mérite d'être gardé, observe Anouk le Guillou. Ce bibelot ébréché offert par une tante qu'on ne voit jamais, ces 12 bouteilles de savon liquide en promo au supermarché… Entre leurs attachements affectifs aux objets et leur peur de manquer, ces personnes se retrouvent incapables de faire des choix, et de jeter.» Une récente étude vient d'ailleurs de montrer que les patients atteints de «hoarding disorder» ont une suractivité cérébrale spécifique lorsqu'on les met en situation de choisir de garder ou non un objet qui leur appartient (même s'il s'agit de vieux journaux).
Un trouble qui se transmet
Et puis, latente ou avérée, la dépression n'est jamais loin. Anouk Le Guillou considère que 60 à 65 % des clients qui font appel à ses services ont traversé de grosses périodes de déprime, ou sont en plein dedans. «Ils me le confient: ils se sont laissé envahir au moment où ils allaient mal, observe-t-elle, et n'en sont pas ressortis.»
Au départ, il peut y avoir un trauma déclencheur. Jessie Sholl, écrivain new-yorkaise et fille d'une accumulatrice compulsive, raconte dans son livre Dirty Secret (témoignage de sa propre survie dans un tel contexte) que sa mère avait certes toujours eu tendance à garder des bibelots, photos ou rubans pour, disait-elle, «donner libre cours un jour à sa créativité». Mais c'est au moment où cette artiste en herbe a perdu son compagnon depuis dix ans qu'elle «plongea» dans l'entassement. Pour sa fille, la maladie commence d'ailleurs quand une pièce de la maison familiale est sacrifiée à l'accumulation d'objets inutiles.
L'entourage des accumulateurs compulsifs s'exprime désormais et c'est une avancée parce que jusque-là ceux-ci étaient contraints au silence par la honte. Or, ce sont presque toujours eux qui peuvent diagnostiquer le trouble chez leur proche et prendre des mesures, en mettant des limites à son comportement, pour l'aider. De plus, on sait désormais que la syllogomanie se transmet dans les familles. De nombreux accumulateurs compulsifs, lorsqu'on le leur demande, peuvent parler d'un oncle ou d'un grand-père «ayant tendance à tout garder»…
Le seul traitement connu à ce jour est un retour régulier au tri. Anouk Le Guillou passe ainsi deux heures par mois chez ces anciens clients qui connaissent désormais le mal dont ils souffrent. Tels Sisyphe, ils se remettent régulièrement à l'épreuve de jeter… Car l'envie d'accumuler, elle, ne les lâche pas.
(1) Diagnostic ans Statistical Manual of Mental Disorders
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/03/21/20096-quand-accumuler-choses-devient-pathologique
Clémentine
Invité- Invité
Re: Quand accumuler des choses devient pathologique
C'est un peu mon cas j'ai vraiment du mal à jeter ......
Je crois que Jacques a ouvert un sujet un peu similaire .
Sûr que ce doit être pathologique mais ça va beaucoup mieux car je me soigne .
Bises et bonne journée
«Quand accumuler des choses devient pathologique»
Jacques le Ven 22 Mar 2013 - 8:39
.
Jour bon !
Lu sur
Quand accumuler des choses devient pathologique
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/03/21/20096-quand-accumuler-choses-devient-pathologique
Bonne journée. Bises aux filles . Jacques .
Je crois que Jacques a ouvert un sujet un peu similaire .
Sûr que ce doit être pathologique mais ça va beaucoup mieux car je me soigne .
Bises et bonne journée
«Quand accumuler des choses devient pathologique»
Jacques le Ven 22 Mar 2013 - 8:39
.
Jour bon !
Lu sur
Quand accumuler des choses devient pathologique
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/03/21/20096-quand-accumuler-choses-devient-pathologique
Bonne journée. Bises aux filles . Jacques .
Invité- Invité
Re: Quand accumuler des choses devient pathologique
Bonjour JB,
J'accumule pas mal, mais j'ai le réflexe de donner ou vendre les choses qui ne me servent plus. J'aime bien pouvoir y voir clair sur mes étagères.
Ma pire vision serait d'être envahie par les objets. Mes parents ne savent pas jeter.
Je suis fidèle aux objets qui me plaisent.
Désolée pour Jacques, je n'avais pas fait attention au "bis".
Clémentine
J'accumule pas mal, mais j'ai le réflexe de donner ou vendre les choses qui ne me servent plus. J'aime bien pouvoir y voir clair sur mes étagères.
Ma pire vision serait d'être envahie par les objets. Mes parents ne savent pas jeter.
Je suis fidèle aux objets qui me plaisent.
Désolée pour Jacques, je n'avais pas fait attention au "bis".
Clémentine
Invité- Invité
Petit clin d'œil
Bonjour, Clémentine !
https://bipolairemd2008.forum-actif.eu/t6264-quand-accumuler-des-choses-devient-pathologique?highlight=accumuler
Bonne journée. Bises . Jacques
https://bipolairemd2008.forum-actif.eu/t6264-quand-accumuler-des-choses-devient-pathologique?highlight=accumuler
Bonne journée. Bises . Jacques
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