Un témoignage sur la bipolarité
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Un témoignage sur la bipolarité
Bipolaire de longue date, je viens d'écrire un témoignage sur ma vie, clown-blanc-nez-rouge aux éditions edkiro.
je peux en débattre.
je peux en débattre.
clown blanc nez rouge-
Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 05/07/2012
Re: Un témoignage sur la bipolarité

Dernière édition par jbdc le Ven 6 Juil 2012 - 7:18, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Un témoignage sur la bipolarité
Bonsoir clown blanc nez rouge et bienvenue sur Angie !
Merci de nous informer de la parution de ton livre. Tu ne nous posterais pas la 4ème de couverture ?
J'espère que tu nous parleras de l'écriture de ton livre dans Pas à Pas, par exemple ; je te trouve très courageux de l'avoir fait, ce coming-out, j'en serais incapable.
Ici des Angiens ont également publié sur leur bipo ou d'autres choses (poésie, thèses, témoignages, le dernier en date dont je me rappelle est celui-ci
https://bipolairemd2008.forum-actif.eu/t4022-le-fil-de-la-vierge?highlight=le+fil+de+la+vierge ; il y a un vidéo sur les auteurs
https://bipolairemd2008.forum-actif.eu/t4023p15-troubles-bipolaires-interviews-et-temoignages#73101)
As-tu remarqué le tchat au bas de la page d'Accueil ?
edit à 20h18
https://bipolairemd2008.forum-actif.eu/t8-bibliographie#78114
Merci de nous informer de la parution de ton livre. Tu ne nous posterais pas la 4ème de couverture ?
J'espère que tu nous parleras de l'écriture de ton livre dans Pas à Pas, par exemple ; je te trouve très courageux de l'avoir fait, ce coming-out, j'en serais incapable.
Ici des Angiens ont également publié sur leur bipo ou d'autres choses (poésie, thèses, témoignages, le dernier en date dont je me rappelle est celui-ci


As-tu remarqué le tchat au bas de la page d'Accueil ?

edit à 20h18

Dernière édition par kairos le Jeu 5 Juil 2012 - 20:17, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Un témoignage sur la bipolarité
bonjour Clown et bienvenu chez Angie
je suis allée voir chez ton editeur pour lire un peu la presentation de ton livre ..
si j'ai bien compris toi et ton fils vous etes bipolaires ...quel age a t il ???
etes vous stabilisés tous les deux ...
parle nous un peu de toi dans un premier temps et dans la rubrique temoignage si tu le veux bien
mireille
je suis allée voir chez ton editeur pour lire un peu la presentation de ton livre ..
si j'ai bien compris toi et ton fils vous etes bipolaires ...quel age a t il ???
etes vous stabilisés tous les deux ...
parle nous un peu de toi dans un premier temps et dans la rubrique temoignage si tu le veux bien

mireille
mireille-
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Age : 76
Date d'inscription : 02/08/2008
Re: Un témoignage sur la bipolarité
Bonsoir clown blanc nez rouge,
je te souhaite la bienvenue sur Angie.
Au plaisir de te lire.
Soizic.
je te souhaite la bienvenue sur Angie.

Au plaisir de te lire.
Soizic.
Invité- Invité
Réponse
Un peu sur ma vie de bipolaire :
ma première crise (haut) à 29 ans, la deuxième à 40 ans (haut + bas) plus une série d'autres crises moindres depuis que je suis sous lithium
j'ai été très marqué par les variations d'humeur de mon fils entre 20 et 26 ans. Il en a 30.
c'est ce calvaire qui m'a inspiré un roman qui n'est pas une biographie.
je peux en dire plus mais j'attends d'éventuelles questions
clown blanc nez rouge-
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Date d'inscription : 05/07/2012
Re: Un témoignage sur la bipolarité
une question qui me vient a l'esprit ..
pourquoi ne pas avoir ecrit un temoignage plutot qu'un roman??
..
j'ai personnellement ecrit un temoignage a 4 mains avec ma fille ...qui a été nommé "roman " par certains journalistes alors que tout est vraiment biographique !!!
serait ce pour garder l'anonymat ...ou pour ajouter une part d'imagination ...ça m'interesse de savoir ....
merci
mireille
pourquoi ne pas avoir ecrit un temoignage plutot qu'un roman??
..
j'ai personnellement ecrit un temoignage a 4 mains avec ma fille ...qui a été nommé "roman " par certains journalistes alors que tout est vraiment biographique !!!
serait ce pour garder l'anonymat ...ou pour ajouter une part d'imagination ...ça m'interesse de savoir ....
merci
mireille
mireille-
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Date d'inscription : 02/08/2008
témoignage ou roman?
J'ai écrit en fait un roman, parce que ce n'est que très librement inspiré des faits de ma vie. Mais c'est en même temps un témoignage car ce pourrait être auto-biographique, car tous les sentiments, et notamment ceux qui touchent à la bipolarité sont réels.
clown blanc nez rouge-
Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 05/07/2012
suite
L'autobiographie peut être ennuyeuse, le roman, s'il est bien écrit, permet d'exciter plus l'intéret du lecteur;
Exemple : dans mon roman je chasse violemment la femme que j'aime au milieu d'une crise maniaque. Cela ne m'est pas arrivé. Du point de vue romanesque, cela a du sens
clown blanc nez rouge-
Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 05/07/2012
Re: Un témoignage sur la bipolarité
oui peut etre mais personnellement j'attache plus d'importance aux faits réels ...
la vie d'un bipolaire me semble suffisamment riche sans qu'il y ait besoin de broder autour ...
mais bon je souhaite une belle vie a votre livre et j'espere que je ne serai pas la seule a vous poser des questions a son sujet ...
avez vous lu le livre de Kay Redfield Jamison ??? "de l'exaltation a la depression"
pour moi le plus interessant des livres sur la bipolarité..............
mireille
la vie d'un bipolaire me semble suffisamment riche sans qu'il y ait besoin de broder autour ...
mais bon je souhaite une belle vie a votre livre et j'espere que je ne serai pas la seule a vous poser des questions a son sujet ...
avez vous lu le livre de Kay Redfield Jamison ??? "de l'exaltation a la depression"
pour moi le plus interessant des livres sur la bipolarité..............
mireille
mireille-
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Date d'inscription : 02/08/2008
Un extrait de "Clown blanc, nez rouge"
Ce que je venais d’écrire était époustouflant. Je comprenais que seule mon intelligence supérieure m’avait amené à dépasser les connaissances actuelles. Je réalisais que mes capacités intellectuelles étaient extraordinaires, que je faisais, sans doute partie des êtres humains les plus doués, en vie à cette époque, mais cela ne m’effrayait pas. Il fallait bien que des individus viennent transcender les connaissances pour faire progresser l’humanité, et je pensais à Einstein.
J’avais fait part à François, mon adjoint, de résonances bizarres sur la paroi nord du tombeau qu’ils étaient en train de déblayer. Il n’y avait prêté aucune attention. Ce soir-là, je ne parvenais toujours pas à dormir. J’avais beau contempler, depuis le balcon de mon hôtel, la nonchalance du Nil qui s’écoulait sous le croissant de lune, je me sentais de plus en plus excité. Excité aussi, parce que je devais mettre à profit ce voyage pour décider définitivement de quitter Mary et de divorcer. Jusqu’à présent, mes atermoiements m’avaient permis de rester le plus longtemps possible avec Julien, mais cela ne pouvait plus durer. La situation était devenue intenable. Nous ne nous entendions plus sur rien, et tout devenait prétexte à des querelles interminables. A plusieurs reprises, nous en avions longuement parlé, puis nous étions tombés d’accord sur le principe de la séparation. J’avais une soif irréfragable de passer à l’action, de prendre des décisions. C’était d’ailleurs, quelque part la conséquence de ma supériorité. Je ne pouvais que bien faire, puisque j’étais au dessus des autres.
La rencontre avec Giulietta avait tout précipité. Je n’arrêtais pas de penser à Giulietta.
Il fallait que je fasse part de ma décision à Mary. J’y étais résolu, bien que déchiré par la souffrance prévisible de Julien. Pour penser à autre chose, j’avais passé toute la nuit à relire une partie des travaux complexes que j’avais effectués quant à la position possible des tombes dans la zone de recherche. Tout était clair dans mon esprit, mais les idées jaillissaient tellement vite qu’elles s’entrechoquaient.
Et puis, j’étais comme attiré par une voix mystérieuse qui me susurrait dans l’oreille « viens, je t’attends ». Je ne résistai pas et pris une torche assez puissante pour aller explorer les fouilles en cours. C’était interdit, mais c’était moi le patron, j’avais le droit de tout faire.
A une heure du matin, je pénétrai dans la tombe et me dirigeai vers la salle principale du tombeau, puis vers l’endroit où j’avais détecté les résonances. Cette salle, qui n’était pas encore entièrement dégagée, ressemblait à un vaste chantier. Au passage, j’avais pris une petite pioche dans le coin où les ouvriers les rangeaient tous les soirs. Je commençai par ausculter le mur, morceau par morceau, donnant à chaque fois un petit coup et écoutant minutieusement l’écho. Au bout d’une heure, j’avais identifié l’endroit où creuser. Je parvins à retirer le minimum de pierres pour me frayer un passage de l’autre côté. Et là, le choc esthétique. Ma torche me révéla ce que je n’avais jamais cru pouvoir découvrir de toute ma vie d’archéologue : la déesse, les musiciens, les murs, oui l’ensemble des murs. Tout cela était empreint d’amour comme le confirmaient les quelques hiéroglyphes que je pouvais décoder. Je restai là un long moment, fasciné par cette femme, presque hypnotisé. Cette femme qui avait gardé intact, pendant plus de 4000 ans, son pouvoir de séduction.
- C’est cette femme qui m’appelle, elle m’a senti proche d’elle et a voulu que je vienne la voir.
Dans ma précipitation, j’avais enfreint toutes les consignes de sécurité : je n’avais pas étayé le passage. Quelque temps après ma traversée, le passage s’était écroulé.
- Elle veut me garder définitivement avec elle.
Je m’étais retrouvé seul dans le noir avec quelques minutes de torche à venir. Seul avec la déesse d’amour.
Très vite, il me parut évident que je ne pourrais pas déblayer le passage. Il faudrait attendre et éventuellement taper pour se faire entendre. De temps à autre, j’utilisais quelques secondes de lumière pour regarder les murs, les murs pleins d’amour. Bien qu’elle fût à mes yeux la cause de mes infortunes, la beauté fascinante de la déesse me permettait de tenir. Je n’arrivais pas à la haïr. Puis vint le noir absolu, une sensation proche de celle que je pensais avoir ressentie à quatre ans lors de mon opération des végétations.
« Etait-elle toujours là à me regarder ? Etait-elle vraiment la plus belle des femmes ? Pouvait-on continuer à vivre privé d’amour ? »
Ces questions me taraudaient. Au bout du troisième jour, je me mis à parler à la déesse comme si elle était vivante. J’entrepris de lui faire des déclarations, de longs poèmes dont personne n’aurait pu percevoir le sens. Ces poèmes se transformaient parfois en chansons sur des mélodies que j’inventais. Dans mon délire, je finis par penser que la déesse s’adressait à moi. Je croyais entendre une sœur jumelle dont les paroles tendres auraient été enfouies au plus profond de mon cœur. Une sœur, une déesse éternelle qui ne serait venue que quelques années auprès de moi, et qui me rappellerait maintenant à ses côtés.
J’étais persuadé qu’elle s’était noyée dans le chenal, au bout de la plage du Minihic, mais je n’aurais jamais osé poser la question à mes parents.
Comme je l’appris plus tard, François avait d’abord supposé que j’étais parti seul pour m’isoler quelques jours et réfléchir sur ma vie. Cela m’était déjà arrivé et il savait que je traversais une passe difficile dans mon couple. Il ne s’était pas inquiété outre mesure. J’étais tellement absorbé par mes recherches, tellement avide de succès. Les explications à mon absence ne manquaient pas.
Puis on finit par entendre le bruit sourd de mon martèlement sur la paroi de la salle.
J’étais sorti très diminué de mon passage dans la tombe. Mon excitation s’était rapidement inversée. Dès la sortie, j’avais eu le sentiment d’un plongeon continu dans le vide, s’étalant sur plusieurs jours. J’étais tout, je devenais rien. Mon être s’évanouissait, s’annihilait. Là où j’étais préoccupé de rebâtir l’univers avec mon omniscience, je me souciais maintenant de pouvoir vivre la minute qui allait suivre. Mon seul désir était le noir et le sommeil. Ayant délaissé Râ, j’en appelais à Isis, la déesse mère. Je voulais retourner au sein du liquide amniotique, pour me ressourcer et renaître. Démarrer une nouvelle vie, une vie où je serais un être ordinaire, par exemple un cordonnier, fils de cordonnier, avec seul génie, la façon dont je travaillais le cuir. J’étais trop intelligent, et c’est ce surcroit d’intelligence qui m’avait amené là où j’étais, dans l’état où j’étais. Je n’aspirais plus qu’à la médiocrité, la médiocrité assortie de la tranquillité.
Rapatrié d’urgence, je dus séjourner plus d’un mois dans une clinique psychiatrique de la région parisienne. Je compris que l’épisode qui venait de m’arriver était de même nature que celui qui m’était arrivé il y a une dizaine d’années aux Etats-Unis. Les mécanismes de régulation de la pensée, ne jouaient, tout-à-coup, plus leur rôle. Le cerveau s’accélérait, progressivement, mais sûrement. Je me souvenais de tout ce que j’avais pu penser ou dire, mon discours avait gardé une cohérence globale, mais dans un référentiel qui s’était déplacé. Progressivement, j’étais devenu le centre du monde. Aux temps des grecs le mathématicien Ptolémée avait fait un modèle du monde où la terre était au centre de tout. Ce modèle était cohérent, mais entièrement faux. J’avais développé progressivement un mode de raisonnement qui me paraissait cohérent, et qui me projetait comme épicentre de l’univers. Tout passait par moi. Je n’avais plus de distance ni avec les autres, ni avec les choses, j’étais devenu progressivement omnipuissant. Personne ne pouvait me contredire, ma raison dominait.
J’avais fait part à François, mon adjoint, de résonances bizarres sur la paroi nord du tombeau qu’ils étaient en train de déblayer. Il n’y avait prêté aucune attention. Ce soir-là, je ne parvenais toujours pas à dormir. J’avais beau contempler, depuis le balcon de mon hôtel, la nonchalance du Nil qui s’écoulait sous le croissant de lune, je me sentais de plus en plus excité. Excité aussi, parce que je devais mettre à profit ce voyage pour décider définitivement de quitter Mary et de divorcer. Jusqu’à présent, mes atermoiements m’avaient permis de rester le plus longtemps possible avec Julien, mais cela ne pouvait plus durer. La situation était devenue intenable. Nous ne nous entendions plus sur rien, et tout devenait prétexte à des querelles interminables. A plusieurs reprises, nous en avions longuement parlé, puis nous étions tombés d’accord sur le principe de la séparation. J’avais une soif irréfragable de passer à l’action, de prendre des décisions. C’était d’ailleurs, quelque part la conséquence de ma supériorité. Je ne pouvais que bien faire, puisque j’étais au dessus des autres.
La rencontre avec Giulietta avait tout précipité. Je n’arrêtais pas de penser à Giulietta.
Il fallait que je fasse part de ma décision à Mary. J’y étais résolu, bien que déchiré par la souffrance prévisible de Julien. Pour penser à autre chose, j’avais passé toute la nuit à relire une partie des travaux complexes que j’avais effectués quant à la position possible des tombes dans la zone de recherche. Tout était clair dans mon esprit, mais les idées jaillissaient tellement vite qu’elles s’entrechoquaient.
Et puis, j’étais comme attiré par une voix mystérieuse qui me susurrait dans l’oreille « viens, je t’attends ». Je ne résistai pas et pris une torche assez puissante pour aller explorer les fouilles en cours. C’était interdit, mais c’était moi le patron, j’avais le droit de tout faire.
A une heure du matin, je pénétrai dans la tombe et me dirigeai vers la salle principale du tombeau, puis vers l’endroit où j’avais détecté les résonances. Cette salle, qui n’était pas encore entièrement dégagée, ressemblait à un vaste chantier. Au passage, j’avais pris une petite pioche dans le coin où les ouvriers les rangeaient tous les soirs. Je commençai par ausculter le mur, morceau par morceau, donnant à chaque fois un petit coup et écoutant minutieusement l’écho. Au bout d’une heure, j’avais identifié l’endroit où creuser. Je parvins à retirer le minimum de pierres pour me frayer un passage de l’autre côté. Et là, le choc esthétique. Ma torche me révéla ce que je n’avais jamais cru pouvoir découvrir de toute ma vie d’archéologue : la déesse, les musiciens, les murs, oui l’ensemble des murs. Tout cela était empreint d’amour comme le confirmaient les quelques hiéroglyphes que je pouvais décoder. Je restai là un long moment, fasciné par cette femme, presque hypnotisé. Cette femme qui avait gardé intact, pendant plus de 4000 ans, son pouvoir de séduction.
- C’est cette femme qui m’appelle, elle m’a senti proche d’elle et a voulu que je vienne la voir.
Dans ma précipitation, j’avais enfreint toutes les consignes de sécurité : je n’avais pas étayé le passage. Quelque temps après ma traversée, le passage s’était écroulé.
- Elle veut me garder définitivement avec elle.
Je m’étais retrouvé seul dans le noir avec quelques minutes de torche à venir. Seul avec la déesse d’amour.
Très vite, il me parut évident que je ne pourrais pas déblayer le passage. Il faudrait attendre et éventuellement taper pour se faire entendre. De temps à autre, j’utilisais quelques secondes de lumière pour regarder les murs, les murs pleins d’amour. Bien qu’elle fût à mes yeux la cause de mes infortunes, la beauté fascinante de la déesse me permettait de tenir. Je n’arrivais pas à la haïr. Puis vint le noir absolu, une sensation proche de celle que je pensais avoir ressentie à quatre ans lors de mon opération des végétations.
« Etait-elle toujours là à me regarder ? Etait-elle vraiment la plus belle des femmes ? Pouvait-on continuer à vivre privé d’amour ? »
Ces questions me taraudaient. Au bout du troisième jour, je me mis à parler à la déesse comme si elle était vivante. J’entrepris de lui faire des déclarations, de longs poèmes dont personne n’aurait pu percevoir le sens. Ces poèmes se transformaient parfois en chansons sur des mélodies que j’inventais. Dans mon délire, je finis par penser que la déesse s’adressait à moi. Je croyais entendre une sœur jumelle dont les paroles tendres auraient été enfouies au plus profond de mon cœur. Une sœur, une déesse éternelle qui ne serait venue que quelques années auprès de moi, et qui me rappellerait maintenant à ses côtés.
J’étais persuadé qu’elle s’était noyée dans le chenal, au bout de la plage du Minihic, mais je n’aurais jamais osé poser la question à mes parents.
Comme je l’appris plus tard, François avait d’abord supposé que j’étais parti seul pour m’isoler quelques jours et réfléchir sur ma vie. Cela m’était déjà arrivé et il savait que je traversais une passe difficile dans mon couple. Il ne s’était pas inquiété outre mesure. J’étais tellement absorbé par mes recherches, tellement avide de succès. Les explications à mon absence ne manquaient pas.
Puis on finit par entendre le bruit sourd de mon martèlement sur la paroi de la salle.
J’étais sorti très diminué de mon passage dans la tombe. Mon excitation s’était rapidement inversée. Dès la sortie, j’avais eu le sentiment d’un plongeon continu dans le vide, s’étalant sur plusieurs jours. J’étais tout, je devenais rien. Mon être s’évanouissait, s’annihilait. Là où j’étais préoccupé de rebâtir l’univers avec mon omniscience, je me souciais maintenant de pouvoir vivre la minute qui allait suivre. Mon seul désir était le noir et le sommeil. Ayant délaissé Râ, j’en appelais à Isis, la déesse mère. Je voulais retourner au sein du liquide amniotique, pour me ressourcer et renaître. Démarrer une nouvelle vie, une vie où je serais un être ordinaire, par exemple un cordonnier, fils de cordonnier, avec seul génie, la façon dont je travaillais le cuir. J’étais trop intelligent, et c’est ce surcroit d’intelligence qui m’avait amené là où j’étais, dans l’état où j’étais. Je n’aspirais plus qu’à la médiocrité, la médiocrité assortie de la tranquillité.
Rapatrié d’urgence, je dus séjourner plus d’un mois dans une clinique psychiatrique de la région parisienne. Je compris que l’épisode qui venait de m’arriver était de même nature que celui qui m’était arrivé il y a une dizaine d’années aux Etats-Unis. Les mécanismes de régulation de la pensée, ne jouaient, tout-à-coup, plus leur rôle. Le cerveau s’accélérait, progressivement, mais sûrement. Je me souvenais de tout ce que j’avais pu penser ou dire, mon discours avait gardé une cohérence globale, mais dans un référentiel qui s’était déplacé. Progressivement, j’étais devenu le centre du monde. Aux temps des grecs le mathématicien Ptolémée avait fait un modèle du monde où la terre était au centre de tout. Ce modèle était cohérent, mais entièrement faux. J’avais développé progressivement un mode de raisonnement qui me paraissait cohérent, et qui me projetait comme épicentre de l’univers. Tout passait par moi. Je n’avais plus de distance ni avec les autres, ni avec les choses, j’étais devenu progressivement omnipuissant. Personne ne pouvait me contredire, ma raison dominait.
clown blanc nez rouge-
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Date d'inscription : 05/07/2012
Roman ou autobiographie?
On peut avoir une vie très riche et modérément intéressante pour le lecteur!
J'ai considéré que j'avais besoin d'"adapter" ma vie pour la rendre plus attrayante. Et je ne suis pas sûr de vendre plus de trente livres!!!!
clown blanc nez rouge-
Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 05/07/2012
Re: Un témoignage sur la bipolarité
il ne faut pas partir perdant !!!!
merci d'avoir posté un extrait de votre livre ....
j'avoue que perso le coté "Romancé " me gêne un peu ....
j'aimerais que les Angiens viennent un peu s'exprimer a ce sujet !!!!
en tous cas bravo pour le travail accompli ...je sais de quoi je parle !!!!
mireille
merci d'avoir posté un extrait de votre livre ....
j'avoue que perso le coté "Romancé " me gêne un peu ....
j'aimerais que les Angiens viennent un peu s'exprimer a ce sujet !!!!
en tous cas bravo pour le travail accompli ...je sais de quoi je parle !!!!
mireille
mireille-
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Age : 76
Date d'inscription : 02/08/2008
Re: Un témoignage sur la bipolarité
Bonsoir Clown blanc nez rouge,
Bienvenue sur ce forum!
J'ai tout simplement une proposition à te faire au sujet de ton dernier livre: et si tu mettais en circulation 1 exemplaire de ton roman pour les membres de ce forum? Je m'explique: tu envoies un exemplaire du livre à une personne de ce forum qui te donne ses coordonnées en MP. Quand cette personne a lu le livre, elle en parle sur le forum et autour d'elle; elle l'envoie à la personne suivante membre du forum qui veut lire le livre. Et ainsi de suite...
Si j'ai pensé à cette idée, c’est tout simplement parce que c'est ce qui a été mis en place pour le livre dont Mireille te parle plus haut.
Nous pourrions être une bon moyen de faire connaître ton travail...
A réfléchir, je te bouscule peut-être un peu...
Pour être tout à fait honnête, l'extrait publié ici me convainc sur la forme, mais pas totalement sur le fond. Certainement le côté romancé, mais l'extrait est trop court pour me prononcer.
Tu sais, j'ai tout simplement adoré le témoignage écrit à 4 mains dont te parle Mireille, à tous points de vue, alors je ne suis pas un public facile!
Saurais-tu me donner l'envie de lire ton livre?
A suivre...
Bonne soirée,
Vanoise.
Bienvenue sur ce forum!
J'ai tout simplement une proposition à te faire au sujet de ton dernier livre: et si tu mettais en circulation 1 exemplaire de ton roman pour les membres de ce forum? Je m'explique: tu envoies un exemplaire du livre à une personne de ce forum qui te donne ses coordonnées en MP. Quand cette personne a lu le livre, elle en parle sur le forum et autour d'elle; elle l'envoie à la personne suivante membre du forum qui veut lire le livre. Et ainsi de suite...
Si j'ai pensé à cette idée, c’est tout simplement parce que c'est ce qui a été mis en place pour le livre dont Mireille te parle plus haut.
Nous pourrions être une bon moyen de faire connaître ton travail...
A réfléchir, je te bouscule peut-être un peu...
Pour être tout à fait honnête, l'extrait publié ici me convainc sur la forme, mais pas totalement sur le fond. Certainement le côté romancé, mais l'extrait est trop court pour me prononcer.
Tu sais, j'ai tout simplement adoré le témoignage écrit à 4 mains dont te parle Mireille, à tous points de vue, alors je ne suis pas un public facile!
Saurais-tu me donner l'envie de lire ton livre?
A suivre...
Bonne soirée,
Vanoise.
vanoise- Nombre de messages : 204
Age : 54
Type troubles : Accompagnante
Date d'inscription : 18/01/2012
je ne pas pas perdant!
Je n'ai jamais été égyptologue, je suis claustrophobe, et pourtant ce délire maniaque, m'appartient, bien que je ne l'ai jamais vécu comme cela!
Je n'envie pas mon personnage, c'est un autre moi, imaginaire.
la vraie barrière à franchir est celle de faire vivre ses personnages, hors de soi, remploi de soi!
Je n'envie pas mon personnage, c'est un autre moi, imaginaire.
la vraie barrière à franchir est celle de faire vivre ses personnages, hors de soi, remploi de soi!
clown blanc nez rouge-
Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 05/07/2012
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» Témoignage : Varda Étienne parle de sa maladie l vidéo bipolarité
» Vous est -il arrivé d'arrêter votre traitement et que se passe t-il dans ce cas ?
» ECT - implants - stimulation magnétique transcrânienne SMT ( TMS )- sysmothérapie - électrocs
» un temoignage positif !!!!!!
» cherche temoignage
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