Pourquoi est-il si difficile de changer -schémas Young Beck - traits personnalité inadaptés
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Pourquoi est-il si difficile de changer -schémas Young Beck - traits personnalité inadaptés
La thérapie des schémas de Jeffrey Young TEST
En-tête de fil, je ne posterai que ce questionnaire, puis je continuerai avec des documents.
Instructions
Vous allez trouver ci-dessous des affirmations pouvant être utilisées par une personne pour se décrire elle-même. Nous vous prions de lire chaque affirmation et d’évaluer dans quelle mesure elle constitue une bonne description de vous-même. Lorsque vous hésitez, basez votre réponse sur ce que vous ressentez émotionnellement, et non pas sur ce que
vous pensez rationnellement être vrai pour vous.
Si vous le désirez, reformulez l’affirmation de telle sorte qu’elle vous corresponde encore mieux. Choisissez ensuite entre 1 et 6 la cote la plus élevée vous décrivant le mieux et inscrivez-la dans l’espace précédant chaque affirmation.
Échelle de cotation :
1. Cela est complètement faux pour moi.
2. Le plus souvent faux pour moi.
3. Plutôt vrai que faux pour moi.
4. Assez vrai pour moi.
5. Le plus souvent vrai pour moi.
6. Me décrit parfaitement.
A vos stylos, le test http://www.cheneliere.info/cfiles/complementaire/cognitivo_9782896320219/pdf/Annexes(2941-M-01)TCC_WEB_2_chap_3.pdf
- Spoiler:
- La thérapie des schémas de Jeffrey Young. Pertinente pour les troubles de la personnalité, elle se propose d’identifier les schémas précoces (règles guidant les jugements sur soi-même et le monde), et d’effectuer une réparation des carences affectives. Lors d’une thérapie individuelle de face à face qui se déroule une ou deux fois par semaine, le thérapeute cherche tout d’abord à consolider une bonne alliance thérapeutique. Il va ensuite mettre au jour les schémas cognitifs, et les stratégies inadaptées que le sujet utilise pour leur faire face. SciencesHumaines.com - Grands Dossiers N° 15 - juin-juillet-août 2009 - Les psychothérapies
En-tête de fil, je ne posterai que ce questionnaire, puis je continuerai avec des documents.
Instructions
Vous allez trouver ci-dessous des affirmations pouvant être utilisées par une personne pour se décrire elle-même. Nous vous prions de lire chaque affirmation et d’évaluer dans quelle mesure elle constitue une bonne description de vous-même. Lorsque vous hésitez, basez votre réponse sur ce que vous ressentez émotionnellement, et non pas sur ce que
vous pensez rationnellement être vrai pour vous.
Si vous le désirez, reformulez l’affirmation de telle sorte qu’elle vous corresponde encore mieux. Choisissez ensuite entre 1 et 6 la cote la plus élevée vous décrivant le mieux et inscrivez-la dans l’espace précédant chaque affirmation.
Échelle de cotation :
1. Cela est complètement faux pour moi.
2. Le plus souvent faux pour moi.
3. Plutôt vrai que faux pour moi.
4. Assez vrai pour moi.
5. Le plus souvent vrai pour moi.
6. Me décrit parfaitement.
A vos stylos, le test http://www.cheneliere.info/cfiles/complementaire/cognitivo_9782896320219/pdf/Annexes(2941-M-01)TCC_WEB_2_chap_3.pdf
Dernière édition par kairos le Dim 19 Aoû 2012 - 5:28, édité 3 fois
Invité- Invité
schémas de Young -besoins affectifs - Schémas Précoces Inadaptés (SPI) - psychothérapie
Bonjour,
J'espère qu'avant de lire l'article suivant, vous avez pris/prendrez le temps de faire le test du post précédent daté de mai.
Psychothérapie Centrée sur les Schémas par Josée Jobin et Luc Sévigny
version web http://www.jobinsevigny.ca/articles_t.php?idt=36
PRÉSENTATION DE LA THÉRAPIE CENTRÉE SUR LES SCHÉMAS
Une approche intégrée
C’est Jeffrey E. Young qui, avec le concours de ses collaborateurs, a élaboré et continue d’élaborer cette approche dite Centrée sur les schémas.
Jeffrey E. Young enseigne au département de psychiatrie de l’Université de Columbia. Il est le fondateur et le directeur des Centres de thérapie cognitive de New York et du Connecticut, ainsi que de l’Institut de Schéma Thérapie de New York.
Il publiait en 1993 un livre grand publique qui présentait cette nouvelle approche, Reinventing your life, qui fut traduit en français en 1995 par Pierre Cousineau,PhD-psy, Je réinvente ma vie – Éd. de l’homme.
Il publiait, en 2003, Schema therapy, a practicionner guide, qui fut traduit en français en 2005 par Bernard Pascal, Doc-Md, La thérapie des schémas - Approche cognitive des troubles de la personnalité - Éd. Boeck. Ce deuxième ouvrage s’adresse plus spécifiquement aux intervenants.
1) aide le thérapeute et le patient à clarifier les problèmes et à les organiser de façon compréhensible et
2) aide le patient à envisager ses difficultés et ses façons de fonctionner de façon egodystone.
Pour ce faire, le thérapeute se fait l’allié du patient en utilisant des méthodes cognitives, expérientielles, comportementales et relationnelles, dépendamment des schémas, des modes et des défenses concernés ainsi que des étapes du cheminement de la personne.
Cette approche intégrative combine une théorie de traitements à long terme et des techniques de traitement à court terme.
Elle travaille sur les problématiques dites chroniques et présume que les problèmes originaires de l’enfance et de l’adolescence.
L’approche centrée sur les schémas vise à aider les patients à combler leurs besoins de base, d’une façon adaptée en changeant et/ou en gérant les schémas inadaptés, les stratégies d’adaptation et les modes inadéquats.
Vous pouvez avoir un tableau synthèse en format .pdf http://www.jobinsevigny.ca/documents/20110127205603.pdf.
Les schémas
La définition de Young, des Schémas Précoces Inadaptés (SPI), est la suivante :
En fait, la personne adulte qui fait l’expérience de l’activation d’un de ses schémas, vit cette expérience émotionnelle d’une façon semblable à ce qu’elle a vécu lors de l’élaboration de son schéma.
Il est question ici de continuité cognitive, de vision stable de soi-même et du monde, même si celle-ci est en fait imprécise ou erronée.
Notons que les schémas peuvent être positifs ou négatifs, adaptés ou inadaptés. La psychothérapie centrée sur les schémas s’intéresse aux schémas qui sont inadaptés.
Ces schémas constituent le noyau des troubles de la personnalité, des problèmes caractérologiques et de nombreux troubles de l’Axe I du D.S.M. IV (2005, p.34).
Il est donc question d’interprétation distortionnée de la réalité que la personne a.
Caractéristiques des Schémas précoces inadaptés
Voici les 5 principales caractéristiques des Schémas Précoces Inadaptés :
Les expériences nocives de l’enfance sont à l’origine des SPI. Les schémas qui se développent le plus tôt et qui sont les plus forts trouvent leur origine dans la cellule familiale.
Dans une certaine mesure, la dynamique de la famille d’un enfant correspond, pour lui, à celle du vaste monde. Lorsque les patients se trouvent en tant qu’adultes dans des situations qui activent leurs SPI, ce qu’ils sont en train de vivre, correspond à un drame de leur enfance, mettant habituellement en jeu un parent.
Les schémas développés plus tard dans la vie sont généralement moins envahissants ou moins puissants.
Young donne l’exemple d’un enfant au tempérament dysthymique qui ne va probablement pas internaliser le style optimiste d’un de ses parents. Le comportement du parent étant tellement contraire à la prédisposition de l’enfant, que l’enfant ne pourra l’assimiler.
Les besoins affectifs fondamentaux
Les schémas sont la conséquence de besoins affectifs fondamentaux qui n’ont pas été comblés au cours de l’enfance et/ou de l’adolescence. Voici les cinq besoins affectifs fondamentaux de l’humain qui sont proposés :
Le but de la Thérapie des Schémas est d’aider les personnes à trouver des moyens adaptés pour satisfaire leurs besoins affectifs fondamentaux. C’est la finalité de toutes nos interventions.
Le rôle du tempérament émotionnel
Comme la plupart des parents le réalisent assez vite, chaque enfant a, de façon innée, un tempérament unique et distinctif. Certains enfants sont plus irritables, d’autres sont plus timides, d’autres plus agressifs, etc.
Les recherches sur les traits du tempérament présents au cours de l’enfance ont montré qu’ils étaient remarquablement stables au cours du temps.
Young propose sept dimensions hypothétiques pour le tempérament émotionnel, dimensions innées et relativement non modifiables par la seule psychothérapie :
Émotif ----------------------------Aréactif
Dysthymique ---------------------Optimiste
Anxieux ---------------------------Calme
Obsessionnel ---------------------Distractif
Passif -----------------------------Agressif
Irritable --------------------------Jovial
Timide ----------------------------Social
Le tempérament émotionnel interagit avec les situations difficiles de l’enfance pour former les schémas.
LES DOMAINES DE SCHEMAS ET LES SCHEMAS PRECOCES INADAPTES
Dans ce modèle, 18 schémas sont regroupés en 5 grandes catégories de besoins affectifs non comblés, les cinq « domaines de schémas».
A- Domaine de la séparation et du rejet
Le patient est convaincu que ses attentes concernant les besoins de sécurité, de stabilité, d’empathie, d’expression des émotions, d’acceptation et de respect ne seront pas comblés. La famille d’origine typique de ce genre de schéma est caractérisée par le détachement, la froideur, le rejet, la solitude, les refus, l’explosion des émotions ainsi que par son caractère imprévisible et abusif.
L’autonomie est l’habileté à se séparer de sa famille et de fonctionner indépendamment d’une façon comparable aux gens de son groupe d’âge. Quand ces personnes étaient des enfants, leurs parents faisaient tout pour eux et les surprotégeaient, ou à l’opposé (mais c’est plus rare) s’occupaient à peine d’eux. Les deux extrêmes peuvent mener à des problèmes d’autonomie. Ces personnes n’arrivent pas à devenir des adultes dans la vie.
Les patients avec ces schémas n’ont pas développé des limites internes adéquates au sujet de la réciprocité et de l’autodiscipline. Ils ont de la difficulté à respecter les droits des autres, à coopérer, à remplir leurs engagements ou à rencontrer leurs buts à long terme. Ces patients se présentent souvent comme égoïstes, gâtés, irresponsables ou narcissiques. Ils ont grandi typiquement dans des familles qui étaient très permissives et indulgentes. Comme adulte, ils manquent de capacité à restreindre leurs impulsions et à retarder les gratifications immédiates au nom de bénéfices futurs.
Dans les schémas de ce domaine, les patients mettent une emphase excessive vers la satisfaction des besoins des autres, plutôt que vers leurs propres besoins et préférences.
Ils font ça dans le but d’avoir l’approbation, de maintenir une relation ou pour éviter les représailles. Comme enfants, ils n’étaient pas libres de suivre leurs désirs naturels.
Comme adultes, plutôt que d’être guidés par eux-mêmes, ils se laissent guider par les désirs des autres.
La famille d’origine typique de ces patients est caractérisée par l’acceptation conditionnelle, c’est-à-dire que l’enfant doit restreindre d’importants aspects de lui-même pour obtenir de l’amour et de l’approbation.
Les patients ayant des schémas dans ce domaine suppriment leurs sentiments spontanés et leurs impulsions.
Ils s’efforcent souvent d’instaurer des règles rigides et internes au sujet de l’expression de leur joie, de l’expression de soi, de la relaxation, de leurs relations et de leur bonne santé.
L’origine de ces schémas vient d’une enfance sévère, réprimée, stricte où l’auto-contrôle et l’abnégation prédominaient sur la spontanéité et le plaisir. Dans l’enfance, les parents n’encourageaient pas les jeux et le plaisir.
Les trois styles d’adaptation sont l’équivalent de la réaction de tout organisme devant une menace, soit la bataille, la fuite ou la capitulation (fight or flight or freeze).
En terme de styles d’adaptation, on parle de compensation (la bataille - fight), d’évitement (la fuite - flight) et de soumission (la capitulation - freeze).
Le mode de la soumission se traduit par « l’abdicataire conciliant ». Dans ce mode, la personne se soumet au schéma, se positionne dans la passivité, l’impuissance et la soumission. Elle accepte le schéma et ce qu’il porte comme étant vrai. Par exemple, la personne qui a un schéma de carence affective et qui s’y soumet pourra, une fois adulte, choisir un conjoint qui donne peu d’affection et ne comblera pas ses besoins. Dans cette relation, la personne carencée sera passive et accommodante.
La stratégie de soumission (capitulation) va s’opérationnaliser par des comportements de soumission, de dépendance, de recherche d’affiliation, de passivité, de subordination, d’évitement des conflits et de tentatives incessantes de faire plaisir à l’autre.
Le mode de l’évitement est « le protecteur détaché » (ou le « détachement protecteur »…): la personne qui utilise l’évitement du schéma comme style d’adaptation tente d’arranger sa vie de façon à ne jamais activer le schéma. Elle essaie de vivre sans avoir conscience du schéma, comme si celui-ci n’existait pas. Elle évite d’y penser. Elle évite de le ressentir. Par exemple, la même personne qui a un schéma de carence affective pourra, une fois adulte, éviter les relations intimes : pas de conjoint(e), pas ou peu d’amis. Elle n’a pas de difficultés relationnelles puisqu’elle n’est pas en relation. Elle évite les relations. L’évitement permet de ne pas ressentir le schéma et, par le fait même, en permet le maintien.
Le mode de la contre-attaque se traduit par le « surcompensateur » : la personne qui compense son schéma combat par des pensées, des émotions, des comportements et des styles relationnels qui correspondent à l’opposé du schéma.
Ainsi, la personne se bat contre son schéma, combat son schéma, agit sur son schéma comme pour prouver et se prouver le contraire des croyances et prévisions de son schéma, mais fait cela d’une façon qui peut être inadaptée.
Par exemple, la personne qui a un schéma de carence affective pourra, une fois adulte, avoir un conjoint et deux amants, un grand réseau social, être présidente de sa compagnie, avoir une immense maison, trois automobiles à la porte, etc. Elle pourra être affectivement exigeante avec ses proches et ses partenaires. Cette compensation ou cette contre-attaque permet à la personne de ne pas être en contact avec ses croyances personnelles, avec ses schémas, ce qui permet le maintien de ces croyances et schémas.
Plus spécifiquement, la stratégie d’adaptation de contre-attaque, la surcompensation, pourra s’opérationnaliser par des comportements d’agressivité, d’hostilité, de domination, d’affirmation de soi excessive, par de la recherche de reconnaissance, de la recherche de statut, par de la manipulation, par de l’exploitation des gens, par des comportements passif-agressifs, des attitudes rebelles et par des comportements obsessifs.
LES MODES DE SCHÉMAS
Les modes de schémas sont « les états émotionnels et les réponses d’adaptation instantanés – adaptés ou dysfonctionnels – dont nous faisons tous l’expérience » (Young, 2003). Ils sont l’opération des schémas.
Ces modes sont activés par différentes situations ou événements de la vie auxquels nous sommes particulièrement sensibles et qui « déclenchent » certains de nos schémas.
Young et ses collaborateurs ont identifié dix modes qui sont regroupés en quatre grandes catégories : les modes de l’enfant (quatre modes), les modes du parent dysfonctionnel (deux modes), le mode de l’adulte sain et les modes des styles d’adaptation dysfonctionnels. Comme nous venons de voir ces trois derniers modes dans la section « Les stratégies d’adaptation dysfonctionnelles », nous ne reprendrons donc pas inutilement leur présentation.
Les modes de l’enfant
Les Schémas Précoces Inadaptés (SPI) sont donc des thèmes envahissants qui sont issus du scénario de la personne, de son enfance et/ou de son adolescence.
Ils sont des représentations de soi en relation avec les autres.
Ils n’ont pas à être symbolisés, verbalisés ou conscients.
Les SPI sont souvent très primitifs, préverbaux (catégorisés avant d’être conscientisés).
Ces SPI ont tendance à se perpétuer (besoin de cohérence du soi) et sont très difficiles à modifier. Plus ils seront élaborés tôt et plus ils seront difficiles à modifier.
Les schémas du premier domaine, « séparation et rejet » (enjeux d’attachement) sont aussi généralement plus difficiles à modifier.
Ainsi, on pourra modifier certains SPI et on pourra gérer certains autres.
Lorsqu’ils sont réactivés, les SPI sont déclenchés avec l’univers émotionnel du patient, avec la structure cognitive du stade de développement dans lesquels ils ont été créés.
Le SPI structure et anticipe la situation.
Il est ici question des types d’interprétations de la réalité qu’a la personne et des prévisions que ses schémas l’amèneront à faire des événements de sa vie. À ce jour, J.Young a défini 18 schémas.
Pour travailler sur les SPI, la Thérapie des Schémas a élaboré un protocole d’intervention qui est en deux étapes : une première étape de diagnostic et information et une deuxième étape de changement.
Au cours de ces étapes, le thérapeute utilisera des outils cognitifs, expérientiels, comportementaux et relationnels.
En terminant, nous savons que nous ne pouvons réellement résumer complètement une approche en quelques pages.
Nous espérons quand même avoir pu intéresser quelques-un(e)s d’entre vous et souhaitons que vous continuiez à suivre l’évolution de cette approche en lisant les écrits qui sont maintenant disponibles (bibliographie plus bas) ou en suivant une des formations que Jeff Young (par exemple au New England Educational Institute) ou que Pierre Cousineau (Ph.D.) donnent régulièrement.
Aussi, la Thérapie des Schémas étant une jeune approche qui suscite un très grand intérêt, de plus en plus de recherches sont faites à partir de ces bases théoriques. Plusieurs lectures d’intérêt sont à venir…
n.b. Le présent texte est inspiré des notes de formation de M.Pierre Cousineau (PhD.) et de M.Jeffrey E.Young (PhD.) ainsi que des livres Je réinvente ma vie et La thérapie des schémas de Jeffrey E.Young.
BIBLIOGRAPHIE
Young, J., Klosko, J. (1993, 2003). Je réinvente ma vie. Les éditions de l’homme. La thérapie des schémas - Approche cognitive des troubles de la personnalité - Éd. Boeck.
Young, J., Klosko, J. (1993). Reinventing Your Life: The Breakthough Program to End Negative Behavior...and Feel Great Again. Published by PLUME, a member of penguin Putnam Inc. Previously published in a Dutton edition.
Young, J., , Weishaar, M., Klosko, J. (2003). Schema Therapy: A Practitioner's Guide. The Guilford press.
Young, J., , Weishaar, M., Klosko, J. (2003, 2005). La thérapie des schémas. Traduction de Bernard Pascal. Éditions de boeck.
2004-2012 Luc Sévigny & Josée Jobin. Tous droits réservés
J'espère qu'avant de lire l'article suivant, vous avez pris/prendrez le temps de faire le test du post précédent daté de mai.
Psychothérapie Centrée sur les Schémas par Josée Jobin et Luc Sévigny
version web http://www.jobinsevigny.ca/articles_t.php?idt=36
PRÉSENTATION DE LA THÉRAPIE CENTRÉE SUR LES SCHÉMAS
Une approche intégrée
C’est Jeffrey E. Young qui, avec le concours de ses collaborateurs, a élaboré et continue d’élaborer cette approche dite Centrée sur les schémas.
Jeffrey E. Young enseigne au département de psychiatrie de l’Université de Columbia. Il est le fondateur et le directeur des Centres de thérapie cognitive de New York et du Connecticut, ainsi que de l’Institut de Schéma Thérapie de New York.
Il publiait en 1993 un livre grand publique qui présentait cette nouvelle approche, Reinventing your life, qui fut traduit en français en 1995 par Pierre Cousineau,PhD-psy, Je réinvente ma vie – Éd. de l’homme.
Il publiait, en 2003, Schema therapy, a practicionner guide, qui fut traduit en français en 2005 par Bernard Pascal, Doc-Md, La thérapie des schémas - Approche cognitive des troubles de la personnalité - Éd. Boeck. Ce deuxième ouvrage s’adresse plus spécifiquement aux intervenants.
- Spoiler:
- La thérapie centrée sur les schémas est un modèle intégratif qui est issu des concepts et traitements cognitivo-comportementaux habituels (J.Young a étudié avec A.Beck, qui a signé la préface de la première édition de son premier livre, Je réinvente ma vie).
Son apport majeur a été l’identification des Schémas Précoces Inadaptés (SPI), des modes et des stratégies d’adaptation (processus de perpétuation).
De plus, cette approche intègre des façons de concevoir et de faire, provenant des trois courants théoriques majeurs, soit le courant cognitif-comportemental, le courant psycho-dynamique et le courant existentiel-humaniste.
1) aide le thérapeute et le patient à clarifier les problèmes et à les organiser de façon compréhensible et
2) aide le patient à envisager ses difficultés et ses façons de fonctionner de façon egodystone.
Pour ce faire, le thérapeute se fait l’allié du patient en utilisant des méthodes cognitives, expérientielles, comportementales et relationnelles, dépendamment des schémas, des modes et des défenses concernés ainsi que des étapes du cheminement de la personne.
Cette approche intégrative combine une théorie de traitements à long terme et des techniques de traitement à court terme.
Elle travaille sur les problématiques dites chroniques et présume que les problèmes originaires de l’enfance et de l’adolescence.
L’approche centrée sur les schémas vise à aider les patients à combler leurs besoins de base, d’une façon adaptée en changeant et/ou en gérant les schémas inadaptés, les stratégies d’adaptation et les modes inadéquats.
Vous pouvez avoir un tableau synthèse en format .pdf http://www.jobinsevigny.ca/documents/20110127205603.pdf.
Les schémas
La définition de Young, des Schémas Précoces Inadaptés (SPI), est la suivante :
- . un modèle ou un thème important et envahissant,
- . constitué de souvenirs, d’émotions, de cognitions et de sensations corporelles,
- . concernant soi-même et ses relations avec les autres,
- . constitué au cours de l’enfance ou de l’adolescence,
- . enrichi tout au long de la vie de l’individu, et dysfonctionnel de façon significative. (2005, p.34).
En fait, la personne adulte qui fait l’expérience de l’activation d’un de ses schémas, vit cette expérience émotionnelle d’une façon semblable à ce qu’elle a vécu lors de l’élaboration de son schéma.
Il est question ici de continuité cognitive, de vision stable de soi-même et du monde, même si celle-ci est en fait imprécise ou erronée.
Notons que les schémas peuvent être positifs ou négatifs, adaptés ou inadaptés. La psychothérapie centrée sur les schémas s’intéresse aux schémas qui sont inadaptés.
Ces schémas constituent le noyau des troubles de la personnalité, des problèmes caractérologiques et de nombreux troubles de l’Axe I du D.S.M. IV (2005, p.34).
Il est donc question d’interprétation distortionnée de la réalité que la personne a.
Caractéristiques des Schémas précoces inadaptés
Voici les 5 principales caractéristiques des Schémas Précoces Inadaptés :
- Spoiler:
- 1) Les SPI ne sont pas tous d’origine traumatique (ex. surprotéger l’enfant) mais ils sont tous destructifs et sont principalement causés par des expériences nocives qui se sont répétées régulièrement, au cours de l’enfance et de l’adolescence.
- 2) Les schémas sont élaborés pour se nourrir et perdurer tout au long de la vie de l’individu. On dit que les schémas se battent pour survivre.
- 3) Les schémas apparaissent au cours de l’enfance ou de l’adolescence en tant que représentations de l’environnement de l’enfant et sont basés sur la réalité.
- 4) La nature dysfonctionnelle des schémas se manifeste plus tard au cours de la vie, au moment où les personnes commencent à perpétuer leurs schémas dans leurs interactions avec les autres, avec des perceptions qui ne sont plus exactes, ni adaptées.
- 5) Les schémas sont dimensionnels, ce qui signifie qu’ils peuvent avoir différents niveaux d’envahissement et de gravité (2005, p. 35).
- 1) Les SPI ne sont pas tous d’origine traumatique (ex. surprotéger l’enfant) mais ils sont tous destructifs et sont principalement causés par des expériences nocives qui se sont répétées régulièrement, au cours de l’enfance et de l’adolescence.
Les expériences nocives de l’enfance sont à l’origine des SPI. Les schémas qui se développent le plus tôt et qui sont les plus forts trouvent leur origine dans la cellule familiale.
Dans une certaine mesure, la dynamique de la famille d’un enfant correspond, pour lui, à celle du vaste monde. Lorsque les patients se trouvent en tant qu’adultes dans des situations qui activent leurs SPI, ce qu’ils sont en train de vivre, correspond à un drame de leur enfance, mettant habituellement en jeu un parent.
Les schémas développés plus tard dans la vie sont généralement moins envahissants ou moins puissants.
- Spoiler:
- Young a observé quatre types d’expériences de vie précoces qui concourent à la constitution des schémas inadaptés :
- 1. La frustration de besoins
Par exemple, la frustration des besoins de stabilité, de compréhension ou d’amour contribue à la formation des schémas tels que le manque affectif ou l’abandon-instabilité. - 2. La traumatisation ou la victimisation
L’enfant victimisé ou maltraité pourra développer des schémas de méfiance/abus, d’imperfection/honte ou de peur du danger ou de la maladie. - 3. L’excès de satisfaction des besoins
La formation d’un schéma inadapté ne provient pas nécessairement d’un traumatisme ou de frustration de besoins. Elle peut provenir d’un excès de bonnes choses qu’il serait sain de recevoir de façon plus modérée. Par exemple, l’enfant gâté, choyé, pour qui les parents font tout ne verra pas ses besoins d’autonomie et de limites comblés et pourra développer un SPI de dépendance/incompétence ou de droits personnels exagérés/grandeur. - 4. L’internalisation ou l’identification sélective à des personnes importantes
Par exemple l’enfant violenté par le parent, s’identifie à ce parent, internalise ses pensées, ses émotions et ses comportements et sera lui-même un adulte violent.
- 1. La frustration de besoins
Young donne l’exemple d’un enfant au tempérament dysthymique qui ne va probablement pas internaliser le style optimiste d’un de ses parents. Le comportement du parent étant tellement contraire à la prédisposition de l’enfant, que l’enfant ne pourra l’assimiler.
Les besoins affectifs fondamentaux
Les schémas sont la conséquence de besoins affectifs fondamentaux qui n’ont pas été comblés au cours de l’enfance et/ou de l’adolescence. Voici les cinq besoins affectifs fondamentaux de l’humain qui sont proposés :
- 1. La sécurité liée à l’attachement aux autres (comprend la stabilité, la sécurité, l’éducation attentive et l’acceptation).
- 2. L’autonomie, la compétence et le sens de l’identité.
- 3. La liberté d’exprimer ses besoins et ses émotions.
- 4. La spontanéité et le jeu.
- 5. Les limites et l’autocontrôle.
Le but de la Thérapie des Schémas est d’aider les personnes à trouver des moyens adaptés pour satisfaire leurs besoins affectifs fondamentaux. C’est la finalité de toutes nos interventions.
Le rôle du tempérament émotionnel
Comme la plupart des parents le réalisent assez vite, chaque enfant a, de façon innée, un tempérament unique et distinctif. Certains enfants sont plus irritables, d’autres sont plus timides, d’autres plus agressifs, etc.
Les recherches sur les traits du tempérament présents au cours de l’enfance ont montré qu’ils étaient remarquablement stables au cours du temps.
Young propose sept dimensions hypothétiques pour le tempérament émotionnel, dimensions innées et relativement non modifiables par la seule psychothérapie :
Émotif ----------------------------Aréactif
Dysthymique ---------------------Optimiste
Anxieux ---------------------------Calme
Obsessionnel ---------------------Distractif
Passif -----------------------------Agressif
Irritable --------------------------Jovial
Timide ----------------------------Social
Le tempérament émotionnel interagit avec les situations difficiles de l’enfance pour former les schémas.
LES DOMAINES DE SCHEMAS ET LES SCHEMAS PRECOCES INADAPTES
Dans ce modèle, 18 schémas sont regroupés en 5 grandes catégories de besoins affectifs non comblés, les cinq « domaines de schémas».
A- Domaine de la séparation et du rejet
Le patient est convaincu que ses attentes concernant les besoins de sécurité, de stabilité, d’empathie, d’expression des émotions, d’acceptation et de respect ne seront pas comblés. La famille d’origine typique de ce genre de schéma est caractérisée par le détachement, la froideur, le rejet, la solitude, les refus, l’explosion des émotions ainsi que par son caractère imprévisible et abusif.
- Spoiler:
- 1) Schéma de l’abandon/instabilité
La personne perçoit une instabilité dans la relation aux personnes signifiantes. De plus, elle a l’impression que les gens importants de sa vie ne continueront pas à être là, car ils sont non prévisibles émotionnellement, ils ne sont présents que sporadiquement, ils vont mourir ou ils quitteront la personne pour une autre personne meilleure. Tels sont les a prioris qu’a la personne ayant un tel SPI.
2) Schéma de la méfiance et de l’abus
La personne ayant ce schéma a la conviction, que lorsqu’ils en auront l’occasion, les autres vont les utiliser à leurs fins égoïstes. Par exemple, ils vont abuser, heurter, humilier, tromper ou manipuler le patient.
3) Schéma de la carence affective
La personne anticipe que ses propres désirs, dans une relation affective, ne seront jamais adéquatement comblés.
Il y a trois types de carences :- A) Manque de soin (absence d’affection)
- B) Manque d’empathie (absence d’écoute et de compréhension)
- C) Manque de protection (absence de guidance et de soutient par les autres).
4) Schéma de l’imperfection et de la honte
Le patient a le sentiment qu’il est mauvais, inférieur, sans valeur, imparfait et non aimable. Le schéma augmente habituellement le sentiment de la honte en regard de ses perceptions auto-dépréciatrices. L’imperfection peut être privée (égoïsme, pulsions agressives, désirs sexuels inacceptables, manque de talent, d’intelligence, de créativité etc.), ou publique (non attirant physiquement, maladroit socialement).
5) Schéma d’exclusion
La personne a l’impression d’être différente des autres, ou de ne pas faire partie de la société ou du groupe. Typiquement, le patient ayant ce schéma ne sent pas qu’il peut appartenir à aucun groupe dans la communauté. - A) Manque de soin (absence d’affection)
L’autonomie est l’habileté à se séparer de sa famille et de fonctionner indépendamment d’une façon comparable aux gens de son groupe d’âge. Quand ces personnes étaient des enfants, leurs parents faisaient tout pour eux et les surprotégeaient, ou à l’opposé (mais c’est plus rare) s’occupaient à peine d’eux. Les deux extrêmes peuvent mener à des problèmes d’autonomie. Ces personnes n’arrivent pas à devenir des adultes dans la vie.
- Spoiler:
- 6) Schéma de dépendance/incompétence
Les patients au prise avec ce schéma se sentent incapables d’assumer leurs responsabilités quotidiennes sans une aide substantielle des autres. Par exemple, ils n’arrivent pas à gérer leur argent, à résoudre des problèmes concrets, à user de bon jugement, à entreprendre de nouvelles tâches ou à prendre des décisions adéquates. Il n’est pas ici question de dépendance affective émanant de schémas d’abandon et/ou de carence affective mais plutôt de dépendance fonctionnelle.
7) Schéma de vulnérabilité (peur du danger ou de la maladie)
Ce schéma est caractérisé par une crainte excessive qu’une catastrophe ne survienne à n’importe quel moment et avec laquelle il ne pourrait pas « survivre ».
Il y a trois types de peurs :- 1. Reliée à la santé : crise cardiaque, sida, etc.
- 2. Reliée aux émotions : perdre la raison, perdre le contrôle, etc.
- 3. Reliée aux catastrophes naturelles ou à des phobies (ascenseurs, crimes, avions, tremblements de terre, etc.)
8 ) Schéma de fusion/ soi peu développé
Ces patients étaient souvent surinvestis par leurs parents au détriment de leur individualisation et de leur développement social. Ces patients croient fréquemment que l’une des personnes de la relation fusionnelle ne peut vivre sans l’autre.
9) Schéma d’échec
Ce schéma est caractérisé par la croyance que le patient échouera inévitablement dans des secteurs où il doit performer (études, profession, sport) et qu’il sera fondamentalement inadéquat comparativement à ses pairs.
Nous pouvons faire ici un parallèle entre le schéma d’imperfection et le schéma d’échec : avec le schéma d’imperfection, il est question d’une imperfection de l’être (mauvais, inférieur, sans valeur, imparfait et non aimable), alors qu’avec le schéma d’échec, il est question d’une incompétence du faire (performance : études, travail, sport, etc.). - 1. Reliée à la santé : crise cardiaque, sida, etc.
Les patients avec ces schémas n’ont pas développé des limites internes adéquates au sujet de la réciprocité et de l’autodiscipline. Ils ont de la difficulté à respecter les droits des autres, à coopérer, à remplir leurs engagements ou à rencontrer leurs buts à long terme. Ces patients se présentent souvent comme égoïstes, gâtés, irresponsables ou narcissiques. Ils ont grandi typiquement dans des familles qui étaient très permissives et indulgentes. Comme adulte, ils manquent de capacité à restreindre leurs impulsions et à retarder les gratifications immédiates au nom de bénéfices futurs.
- Spoiler:
- 10) Schémas des droits personnels exagérés / de grandeur (Tout m’est dû)
Schéma caractérisé par la croyance que le patient est supérieur aux autres et qu’il peut avoir des droits ou des privilèges particuliers.
Ces patients ne se sentent pas liés par les règles de réciprocité qui guident les interactions sociales normales. Ils insistent souvent sur le fait qu’ils devraient pouvoir faire ce qu’ils veulent, sans égard au prix que les autres auraient à payer pour leurs privilèges. Ces patients sont souvent exigeants envers les autres, dominants et manquant d’empathie.
Ce schéma pourrait aussi être une forme de surcompensation à un autre schéma, tel carence affective.
11) Schéma de discipline personnelle et maîtrise de soi insuffisantes
Ces patients n’arrivent pas à exercer un auto-contrôle suffisant et une tolérance à la frustration qui leur permettraient d’atteindre leurs buts. Ils n’arrivent pas à réguler l’expression de leurs émotions et de leurs impulsions.
Dans les schémas de ce domaine, les patients mettent une emphase excessive vers la satisfaction des besoins des autres, plutôt que vers leurs propres besoins et préférences.
Ils font ça dans le but d’avoir l’approbation, de maintenir une relation ou pour éviter les représailles. Comme enfants, ils n’étaient pas libres de suivre leurs désirs naturels.
Comme adultes, plutôt que d’être guidés par eux-mêmes, ils se laissent guider par les désirs des autres.
La famille d’origine typique de ces patients est caractérisée par l’acceptation conditionnelle, c’est-à-dire que l’enfant doit restreindre d’importants aspects de lui-même pour obtenir de l’amour et de l’approbation.
- Spoiler:
- 12) Schéma d’assujettissement
Les patients victimes de ce schéma démontrent une excessive capitulation au contrôle des autres, car ils s’y sentent contraints. La fonction de l’assujettissement est habituellement d’éviter la rage, les représailles ou l’abandon. Les deux formes majeures sont l’assujettissement des besoins (suppression des préférences et des désirs personnels) et l’assujettissement des émotions (suppression de ses propres réponses émotives, principalement de la rage). L’assujettissement mène souvent à une accumulation de la rage qui se manifeste par différents symptômes tels que les comportements passifs-agressifs, les crises incontrôlables, les symptômes psychosomatiques et l’évitement de l’affection.
13) Schéma de sacrifice de soi
Les patients ayant se schéma, tentent volontairement de satisfaire les besoins des autres au détriment de leurs propres besoins. Ils agissent ainsi dans le but d’épargner de la douleur aux autres, éviter la culpabilité, gagner de l’estime personnelle ou maintenir une relation émotive avec une personne qu’ils perçoivent significative. Ces patients expriment une sensibilité aiguë aux souffrances de l’autre. Ce schéma augmente la sensation que les besoins personnels ne sont pas rencontrés adéquatement, ce qui mène à l’amertume.
14) Schéma de recherche d’approbation
Ce schéma est caractérisé par une valorisation dans l’obtention de l’approbation et de la reconnaissance des autres, au détriment du développement d’une identité sécure et authentique. L’estime personnelle dépend ici des autres plutôt que de sa propre évaluation. Ce schéma inclus souvent une préoccupation excessive du statut social, de l’apparence, de la richesse, et du succès dans l’optique d’obtenir l’approbation et la reconnaissance.
Les patients ayant des schémas dans ce domaine suppriment leurs sentiments spontanés et leurs impulsions.
Ils s’efforcent souvent d’instaurer des règles rigides et internes au sujet de l’expression de leur joie, de l’expression de soi, de la relaxation, de leurs relations et de leur bonne santé.
L’origine de ces schémas vient d’une enfance sévère, réprimée, stricte où l’auto-contrôle et l’abnégation prédominaient sur la spontanéité et le plaisir. Dans l’enfance, les parents n’encourageaient pas les jeux et le plaisir.
- Spoiler:
- 15) Schéma négativisme / pessimisme
Ce schéma est caractérisé par une vision envahissante et constante des aspects négatifs de la vie (douleur, mort, pertes, désappointements, conflits, trahisons, catastrophes) tout en minimisant les aspects positifs.
Dû au fait que le patient exagère le potentiel négatif des événements, ce dernier est souvent caractérisé comme étant soucieux, inquiet, hypervigilant, plaignard et indécis.
16) Schéma d’inhibition émotionnelle
Le patient exerce ici un contrôle excessif sur ses actions, sentiments et affirmations. Il se restreint dans le but de prévenir la critique ou la perte de contrôle de ses impulsions.
Les quatre secteurs les plus concernés sont :- . l’inhibition de la colère et de l’agressivité,
- . le contrôle des impulsions positives (sentiments affectifs, sexualité, amusement, etc.),
- . la difficulté à reconnaître ses faiblesses et sa vulnérabilité, la difficulté à exprimer ses sentiments ou besoins.
- . l’importance excessive accordée à la raison par rapport aux émotions.
17) Schéma d’exigences élevées
Ce schéma est caractérisé par une préoccupation à correspondre à de hauts standards, habituellement dans le but d’éviter la désapprobation ou la honte.
Ce schéma résulte en une pression constante et une critique continue envers soi-même et les autres.
Pour être considérées comme un schéma, ces caractéristiques doivent créer une détérioration importante au sujet de la santé du patient, de son estime personnelle, de ses relations ou de ses expériences plaisantes.
Ce schéma se manifeste typiquement par,- 1) du perfectionnisme (besoin de bien faire les choses, porter une attention excessive aux détails, sous-estimer son niveau de performance),
- 2) des règles rigides (les « il faut » dans plusieurs secteurs de la vie, incluant des standards non réalistes de morale, de culture ou de religion)
- 3) une préoccupation au sujet du temps et de l’efficacité (il faut toujours faire vite et mieux).
Ce schéma peut aussi être, une stratégie de contre-attaque du schéma d’échec, d’imperfection ou d’exclusion, ou une réponse aux introjections parentales (mode du parent exigeant).
18) Schéma de punition
Ce schéma est caractérisé par une conviction que les gens peuvent être punis s’ils font des erreurs.
Ce schéma augmente la tendance à être exigeant et intolérant avec les gens (ainsi qu’avec soi-même), si les standards ne sont pas rencontrés.
Il inclut habituellement une difficulté à pardonner les erreurs, car le patient est peu enthousiaste à considérer les circonstances atténuantes à tolérer les imperfections humaines ou à considérer les intentions de l’autre. - . l’inhibition de la colère et de l’agressivité,
Les trois styles d’adaptation sont l’équivalent de la réaction de tout organisme devant une menace, soit la bataille, la fuite ou la capitulation (fight or flight or freeze).
En terme de styles d’adaptation, on parle de compensation (la bataille - fight), d’évitement (la fuite - flight) et de soumission (la capitulation - freeze).
Le mode de la soumission se traduit par « l’abdicataire conciliant ». Dans ce mode, la personne se soumet au schéma, se positionne dans la passivité, l’impuissance et la soumission. Elle accepte le schéma et ce qu’il porte comme étant vrai. Par exemple, la personne qui a un schéma de carence affective et qui s’y soumet pourra, une fois adulte, choisir un conjoint qui donne peu d’affection et ne comblera pas ses besoins. Dans cette relation, la personne carencée sera passive et accommodante.
La stratégie de soumission (capitulation) va s’opérationnaliser par des comportements de soumission, de dépendance, de recherche d’affiliation, de passivité, de subordination, d’évitement des conflits et de tentatives incessantes de faire plaisir à l’autre.
Le mode de l’évitement est « le protecteur détaché » (ou le « détachement protecteur »…): la personne qui utilise l’évitement du schéma comme style d’adaptation tente d’arranger sa vie de façon à ne jamais activer le schéma. Elle essaie de vivre sans avoir conscience du schéma, comme si celui-ci n’existait pas. Elle évite d’y penser. Elle évite de le ressentir. Par exemple, la même personne qui a un schéma de carence affective pourra, une fois adulte, éviter les relations intimes : pas de conjoint(e), pas ou peu d’amis. Elle n’a pas de difficultés relationnelles puisqu’elle n’est pas en relation. Elle évite les relations. L’évitement permet de ne pas ressentir le schéma et, par le fait même, en permet le maintien.
Le mode de la contre-attaque se traduit par le « surcompensateur » : la personne qui compense son schéma combat par des pensées, des émotions, des comportements et des styles relationnels qui correspondent à l’opposé du schéma.
Ainsi, la personne se bat contre son schéma, combat son schéma, agit sur son schéma comme pour prouver et se prouver le contraire des croyances et prévisions de son schéma, mais fait cela d’une façon qui peut être inadaptée.
Par exemple, la personne qui a un schéma de carence affective pourra, une fois adulte, avoir un conjoint et deux amants, un grand réseau social, être présidente de sa compagnie, avoir une immense maison, trois automobiles à la porte, etc. Elle pourra être affectivement exigeante avec ses proches et ses partenaires. Cette compensation ou cette contre-attaque permet à la personne de ne pas être en contact avec ses croyances personnelles, avec ses schémas, ce qui permet le maintien de ces croyances et schémas.
Plus spécifiquement, la stratégie d’adaptation de contre-attaque, la surcompensation, pourra s’opérationnaliser par des comportements d’agressivité, d’hostilité, de domination, d’affirmation de soi excessive, par de la recherche de reconnaissance, de la recherche de statut, par de la manipulation, par de l’exploitation des gens, par des comportements passif-agressifs, des attitudes rebelles et par des comportements obsessifs.
- Spoiler:
- Comme nous venons de le voir plus haut, les stratégies inconscientes sont la compensation (la bataille, la contre-attaque), l’évitement (la fuite) et la soumission (la capitulation).
Une personne peut n’utiliser qu’une stratégie pour composer avec ses schémas. Mais, très souvent, la personne développera différentes stratégies pour les différents schémas réactivés dans différentes situations.
L’évitement et la contre-attaque permettent à la personne de ne pas ressentir et de ne pas faire l’expérience de son schéma et en permet ainsi la perpétuation.
Les stratégies font partie des « modes » que nous verrons plus loin, mais elles se personnifieront pour aider le client à s’y identifier plus facilement :- . pour la stratégie de compensation, nous parlerons du mode surcompensateur
- . pour la stratégie d’évitement, du mode protecteur détaché
- . pour la stratégie de soumission, du mode de l’abdicataire conciliant.
- . pour la stratégie de compensation, nous parlerons du mode surcompensateur
LES MODES DE SCHÉMAS
Les modes de schémas sont « les états émotionnels et les réponses d’adaptation instantanés – adaptés ou dysfonctionnels – dont nous faisons tous l’expérience » (Young, 2003). Ils sont l’opération des schémas.
Ces modes sont activés par différentes situations ou événements de la vie auxquels nous sommes particulièrement sensibles et qui « déclenchent » certains de nos schémas.
Young et ses collaborateurs ont identifié dix modes qui sont regroupés en quatre grandes catégories : les modes de l’enfant (quatre modes), les modes du parent dysfonctionnel (deux modes), le mode de l’adulte sain et les modes des styles d’adaptation dysfonctionnels. Comme nous venons de voir ces trois derniers modes dans la section « Les stratégies d’adaptation dysfonctionnelles », nous ne reprendrons donc pas inutilement leur présentation.
Les modes de l’enfant
- Spoiler:
- L’enfant vulnérable
Ce mode est expérimenté dans la plupart des schémas centraux, soit ceux de l’enfant abandonné, de l’enfant abusé, de l’enfant privé d’affection et de l’enfant rejeté.
L’enfant en colère
Ce mode est déclenché lorsque les besoins émotionnels et/ou physiques de base ne sont pas satisfaits : la colère devient alors une réponse aux besoins non comblés.
L’enfant impulsif/indiscipliné
Ce mode est caractérisé par l’expression sans retenue de la tendance naturelle des pulsions et des désirs du moment, sans souci des conséquences pour la personne ou pour les autres.
L’enfant heureux (spontané)
Ce mode est l’expression des besoins affectifs fondamentaux, comblés.
- Spoiler:
- Le parent punitif
Lorsqu’elle est dans ce mode la personne cherche à punir ou à se punir lorsque les choses ne se passent pas comme elles le devraient. Ce mode a été introjecté à partir d’un parent qui a été punitif.
Le parent exigeant
Ce mode pousse (« pushes and pressures ») continuellement la personne pour qu’elle atteigne des normes qui sont excessivement élevées. Il a également été introjecté à partir d'un parent réel qui a été exigeant.
- Spoiler:
- L’objectif de la thérapie est de favoriser la croissance de ce mode, tout en apprenant au patient à modérer, à reconnaître ou à guérir les autres modes.
Les Schémas Précoces Inadaptés (SPI) sont donc des thèmes envahissants qui sont issus du scénario de la personne, de son enfance et/ou de son adolescence.
Ils sont des représentations de soi en relation avec les autres.
Ils n’ont pas à être symbolisés, verbalisés ou conscients.
Les SPI sont souvent très primitifs, préverbaux (catégorisés avant d’être conscientisés).
Ces SPI ont tendance à se perpétuer (besoin de cohérence du soi) et sont très difficiles à modifier. Plus ils seront élaborés tôt et plus ils seront difficiles à modifier.
Les schémas du premier domaine, « séparation et rejet » (enjeux d’attachement) sont aussi généralement plus difficiles à modifier.
Ainsi, on pourra modifier certains SPI et on pourra gérer certains autres.
Lorsqu’ils sont réactivés, les SPI sont déclenchés avec l’univers émotionnel du patient, avec la structure cognitive du stade de développement dans lesquels ils ont été créés.
Le SPI structure et anticipe la situation.
Il est ici question des types d’interprétations de la réalité qu’a la personne et des prévisions que ses schémas l’amèneront à faire des événements de sa vie. À ce jour, J.Young a défini 18 schémas.
Pour travailler sur les SPI, la Thérapie des Schémas a élaboré un protocole d’intervention qui est en deux étapes : une première étape de diagnostic et information et une deuxième étape de changement.
Au cours de ces étapes, le thérapeute utilisera des outils cognitifs, expérientiels, comportementaux et relationnels.
- Spoiler:
- Généralement, les outils cognitifs, travaillant au niveau symbolique (verbal), amèneront une compréhension et permettront à la personne de gérer son schéma.
Les outils expérientiels (visualisation, chaise vide, etc.) quant à eux, travaillant au niveau sub-symbolique (émotionnel), permettront davantage à la personne de modifier son schéma.
Les outils comportementaux permettent à la personne d’expérimenter une expansion de sa zone de confort dans la réalité. Ils permettent à l’Adulte sain d’enseigner à l’Enfant vulnérable de nouveau apprentissages lui permettant d’élaborer une autre perception de soi, des autres et de la vie.
Les outils relationnels permettent, principalement par le reparentage partiel et la confrontation empathique, de redonner l’accueil et le support qui a manqué au patient (par ex. avec le schéma de carence affective) ou de lui apprendre à se mettre des limites (par ex. avec le schéma de Contrôle de soi & autodiscipline insuffisants) ou de confronter les schémas (outils cognitifs) tout en maintenant un haut niveau d’empathie. Globalement, nous pourrions dire que les outils relationnels permettent au patient de recevoir du thérapeute ce qu’il n’a pas pu recevoir de ses parents, le thérapeute jouant ici le rôle d’un parent sain et aimant qui met des limites claires.
En terminant, nous savons que nous ne pouvons réellement résumer complètement une approche en quelques pages.
Nous espérons quand même avoir pu intéresser quelques-un(e)s d’entre vous et souhaitons que vous continuiez à suivre l’évolution de cette approche en lisant les écrits qui sont maintenant disponibles (bibliographie plus bas) ou en suivant une des formations que Jeff Young (par exemple au New England Educational Institute) ou que Pierre Cousineau (Ph.D.) donnent régulièrement.
Aussi, la Thérapie des Schémas étant une jeune approche qui suscite un très grand intérêt, de plus en plus de recherches sont faites à partir de ces bases théoriques. Plusieurs lectures d’intérêt sont à venir…
n.b. Le présent texte est inspiré des notes de formation de M.Pierre Cousineau (PhD.) et de M.Jeffrey E.Young (PhD.) ainsi que des livres Je réinvente ma vie et La thérapie des schémas de Jeffrey E.Young.
BIBLIOGRAPHIE
Young, J., Klosko, J. (1993, 2003). Je réinvente ma vie. Les éditions de l’homme. La thérapie des schémas - Approche cognitive des troubles de la personnalité - Éd. Boeck.
Young, J., Klosko, J. (1993). Reinventing Your Life: The Breakthough Program to End Negative Behavior...and Feel Great Again. Published by PLUME, a member of penguin Putnam Inc. Previously published in a Dutton edition.
Young, J., , Weishaar, M., Klosko, J. (2003). Schema Therapy: A Practitioner's Guide. The Guilford press.
Young, J., , Weishaar, M., Klosko, J. (2003, 2005). La thérapie des schémas. Traduction de Bernard Pascal. Éditions de boeck.
2004-2012 Luc Sévigny & Josée Jobin. Tous droits réservés
Dernière édition par kairos le Jeu 2 Aoû 2012 - 22:37, édité 9 fois (Raison : format)
Invité- Invité
livre La thérapie des schémas : Approche cognitive des troubles de la personnalité - young
La thérapie des schémas : Approche cognitive des troubles de la personnalité
Jeffrey-E Young (Auteur), Janet-S Klosko (Auteur), Marjorie-E Weishaar (Auteur),
Jean Cottraux (Préface), Bernard Pascal (Traduction)
Présentation de l'éditeur
Les troubles de la personnalité représentent des pathologies mentales difficiles à traiter, que la thérapie cognitive a mis dans ses objectifs thérapeutiques depuis une vingtaine d'années. Dans le présent ouvrage, Jeffrey E. Young, l'un des principaux représentants de ce courant aux États-Unis, présente de manière détaillée les schémas de pensée qui sous-tendent ces troubles de la personnalité. Il propose, avec de nombreux extraits d'entretiens psychothérapeutiques, de nouvelles méthodes de traitement susceptibles d'intéresser l'ensemble des professionnels. Si la thérapie des schémas est à la base, une thérapie fondée sur les méthodes cognitives et comportementales, elle intègre aussi des techniques issues de la psychodynamique (relation thérapeutique, re-maternage partiel), de la Gestalt-thérapie (techniques émotionnelles) et de la théorie de l'attachement (Bowlby).
Son modèle théorique est également fort bien adapté aux avancées actuelles en neurosciences. Par son approche intégrative, ce livre représente un guide thérapeutique innovant à l'usage des praticiens qui s'intéressent au traitement des troubles de la personnalité. Cet ouvrage est donc principalement destiné à un public professionnel : non seulement les psychothérapeutes d'inspiration cognitivo-comportementale, mais aussi les psychanalystes et, de manière plus générale, tous les thérapeutes, tant médecins que psychologues, cliniciens et chercheurs. Changer de vie : changer les schémas de pensée
Biographie de l'auteur
Jeffrey E. YOUNG enseigne et travaille dans le Département de Psychiatrie de l'Université de Columbia. Il est le fondateur et le directeur des Centres de thérapie cognitive de New York et du
Connecticut ainsi que de l'Institut de Schéma Thérapie de New York.
Janet S. KLOSKO est codirectrice du Centre de thérapie cognitive de Long Island, elle est également psychologue à l'Institut de Schéma thérapie et au Woodstock Women's Health.
Marjorie E. WEISHAAR enseigne la psychiatrie des comportements humains à la Brown University Medical school, elle donne également des consultations à titre privé.
Bernard PASCAL est Docteur en Médecine et psychothérapeute cognitivo-comportementaliste formé à l'Université de Lyon. Il a effectué de nombreux séjours en Grande-Bretagne.
Détails sur le produit
Prix: EUR 46,55 (outche !)
Broché: 564 pages
Editeur : De Boeck (1 mai 2005)
Collection : Carrefour des Psychothérapies
Langue : Français
ISBN-10: 2804148815
ISBN-13: 978-2804148812
Dernière édition par kairos le Lun 9 Juil 2012 - 3:29, édité 1 fois
Invité- Invité
livre Je réinvente ma vie : Vous valez mieux que vous ne pensez - young
Je réinvente ma vie : Vous valez mieux que vous ne pensez
Jeffrey-E Young (Auteur), Janet-S Klosko (Auteur)
Présentation de l'éditeur
Avez-vous parfois l'impression que vos proches n'aiment pas suffisamment ou ne vous comprennent pas autant que vous le souhaiteriez ? Eprouvez-vous un sentiment d'imperfection ? Croyez-vous qu'on ne peut vous aimer et vous accepter tel que vous êtes si on vous connaissait vraiment ?
Dans ce cas, vous êtes sous l'emprise d'un schéma qui vous fait adopter des condition d'échec.
Un schéma a son origine dans votre enfance influence toute votre vie.
Dans cet ouvrage, les auteurs font appel aux ressources innovatrices de la thérapie cognitive dans le but d'aider à identifier et à modifier vos pensées, vos sentiments et vos comportements inefficaces. Ils décrivent onze schémas fondamentaux, élaborent pour chacun un test diagnostic et proposent des méthodes progressives pour vous aider à surmonter vos anciennes blessures, vos croyances nocives et vos comportements négatifs. Grâce aux précieux outils proposés dans ce livre, vous obtiendrez des résultats inspirants et vous apprendrez à mieux vous connaître.
Détails sur le produit
Prix: EUR 23,75
Broché: 361 pages
Editeur : Les Editions de l'Homme (6 février 2003)
Langue : Français
ISBN-10: 2761917987
ISBN-13: 978-2761917988
Jeffrey-E Young (Auteur), Janet-S Klosko (Auteur)
Présentation de l'éditeur
Avez-vous parfois l'impression que vos proches n'aiment pas suffisamment ou ne vous comprennent pas autant que vous le souhaiteriez ? Eprouvez-vous un sentiment d'imperfection ? Croyez-vous qu'on ne peut vous aimer et vous accepter tel que vous êtes si on vous connaissait vraiment ?
Dans ce cas, vous êtes sous l'emprise d'un schéma qui vous fait adopter des condition d'échec.
Un schéma a son origine dans votre enfance influence toute votre vie.
Dans cet ouvrage, les auteurs font appel aux ressources innovatrices de la thérapie cognitive dans le but d'aider à identifier et à modifier vos pensées, vos sentiments et vos comportements inefficaces. Ils décrivent onze schémas fondamentaux, élaborent pour chacun un test diagnostic et proposent des méthodes progressives pour vous aider à surmonter vos anciennes blessures, vos croyances nocives et vos comportements négatifs. Grâce aux précieux outils proposés dans ce livre, vous obtiendrez des résultats inspirants et vous apprendrez à mieux vous connaître.
Détails sur le produit
Prix: EUR 23,75
Broché: 361 pages
Editeur : Les Editions de l'Homme (6 février 2003)
Langue : Français
ISBN-10: 2761917987
ISBN-13: 978-2761917988
Invité- Invité
livre La répétition des scénarios de vie. Demain est une autre histoire - young
La répétition des scénarios de vie. Demain est une autre histoire
Jean Cottraux (Auteur)
Présentation de l'éditeur
Pourquoi recommence-t-on toujours les mêmes erreurs ? Qu'est-ce qui nous pousse à reproduire une histoire qui, fondamentalement, ne nous convient pas ? Et comment faire pour en changer ?
Jean Cottraux montre ici comment, par fidélité à certains schémas mentaux, nous faisons et entretenons notre propre malheur - par exemple, en tombant systématiquement amoureux de la mauvaise personne ou en nous obstinant dans une voie professionnelle qui n'est pas la nôtre.
Biographie de l'auteur
Psychiatre, ancien président de l'Association européenne de thérapie comportementale et cognitive, Jean Cottraux dirige l'unité de traitement de l'anxiété du CHU de Lyon. Il est notamment l'auteur des Ennemis intérieurs.
Détails sur le produit
Prix: EUR 8,45
Poche: 288 pages
Editeur : Odile Jacob (25 janvier 2003)
Collection : POCH ODIL JACOB
Langue : Français
ISBN-10: 2738112307
ISBN-13: 978-2738112309
Jean Cottraux (Auteur)
Présentation de l'éditeur
Pourquoi recommence-t-on toujours les mêmes erreurs ? Qu'est-ce qui nous pousse à reproduire une histoire qui, fondamentalement, ne nous convient pas ? Et comment faire pour en changer ?
Jean Cottraux montre ici comment, par fidélité à certains schémas mentaux, nous faisons et entretenons notre propre malheur - par exemple, en tombant systématiquement amoureux de la mauvaise personne ou en nous obstinant dans une voie professionnelle qui n'est pas la nôtre.
Biographie de l'auteur
Psychiatre, ancien président de l'Association européenne de thérapie comportementale et cognitive, Jean Cottraux dirige l'unité de traitement de l'anxiété du CHU de Lyon. Il est notamment l'auteur des Ennemis intérieurs.
Détails sur le produit
Prix: EUR 8,45
Poche: 288 pages
Editeur : Odile Jacob (25 janvier 2003)
Collection : POCH ODIL JACOB
Langue : Français
ISBN-10: 2738112307
ISBN-13: 978-2738112309
Invité- Invité
Re: Pourquoi est-il si difficile de changer -schémas Young Beck - traits personnalité inadaptés
Bonsoir,
J'ai parcouru le début du test. Mais les 225 questions , l'analyse et la présentation du livre de Jean Cottraux m'ont semblé longue. Du coup, j'ai lu en diagonale.
Sorry
Etienne
J'ai parcouru le début du test. Mais les 225 questions , l'analyse et la présentation du livre de Jean Cottraux m'ont semblé longue. Du coup, j'ai lu en diagonale.
Sorry
Etienne
Re: Pourquoi est-il si difficile de changer -schémas Young Beck - traits personnalité inadaptés
Bonsoir,
étienne, je compte bien faire le test... demain, enfin mañana
Même en diagonale, la présentation de l'approche de Young, divulguée en français par le psychiatre Dr Cottraux de Lyon, est instructive, n'est-ce pas ?
Moi je la lis bouts par bouts, mais les concepts me sont congéniaux.
Les livres de Cottraux ont l'air beaucoup plus accessibles, n'est-ce pas ?
étienne, je compte bien faire le test... demain, enfin mañana
Même en diagonale, la présentation de l'approche de Young, divulguée en français par le psychiatre Dr Cottraux de Lyon, est instructive, n'est-ce pas ?
Moi je la lis bouts par bouts, mais les concepts me sont congéniaux.
Les livres de Cottraux ont l'air beaucoup plus accessibles, n'est-ce pas ?
Invité- Invité
Re: Pourquoi est-il si difficile de changer -schémas Young Beck - traits personnalité inadaptés
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
ESSAI DE 3E CYCLE PRÉSENTÉ À L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES
COMME EXIGENCE PARTIELLE DU DOCTORAT EN PSYCHOLOGIE (PROFIL INTERVENTION)
PAR JULIE ROUSSIN
PSYCHOTHÉRAPIE SELON L'APPROCHE DES SCHÉMAS DE YOUNG ET
ANALYSE CRITIQUE D'UN PROCESSUS THÉRAPEUTIQUE
http://depot-e.uqtr.ca/2709/1/030295511.pdf
Bonjour,
Une thèse à feuilleter, entre autres, pour les exemples.
ESSAI DE 3E CYCLE PRÉSENTÉ À L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES
COMME EXIGENCE PARTIELLE DU DOCTORAT EN PSYCHOLOGIE (PROFIL INTERVENTION)
PAR JULIE ROUSSIN
PSYCHOTHÉRAPIE SELON L'APPROCHE DES SCHÉMAS DE YOUNG ET
ANALYSE CRITIQUE D'UN PROCESSUS THÉRAPEUTIQUE
http://depot-e.uqtr.ca/2709/1/030295511.pdf
Bonjour,
Une thèse à feuilleter, entre autres, pour les exemples.
Invité- Invité
Re: Pourquoi est-il si difficile de changer -schémas Young Beck - traits personnalité inadaptés
Bonsoir Kairos,
je n'ai hélas pas la capacité de lire tout ce qui est apres le test et je me pose la question : que faire une fois le test fait ? (si ce n'est continuer à prendre conscience de "quelques" déréglements de schémas).
Le bouquin de Cottreaux, pour l'avoir lu il y a de nombreuses années, est tres bien quoi qu'un peu rigide. Las, il faut croire que j'ai perdu tout le bénéfice de ma lecture, à moins qu'il ne s'agisse d'une phase de destructuration en vue d'une autre structuration. Avec Mao c'était la politique du "grand bond en avant", avec les résultats de mon test (pour les questions faites) c'est plutot le sentiment du "grand pas en arrière"...
Bises
Primo
je n'ai hélas pas la capacité de lire tout ce qui est apres le test et je me pose la question : que faire une fois le test fait ? (si ce n'est continuer à prendre conscience de "quelques" déréglements de schémas).
Le bouquin de Cottreaux, pour l'avoir lu il y a de nombreuses années, est tres bien quoi qu'un peu rigide. Las, il faut croire que j'ai perdu tout le bénéfice de ma lecture, à moins qu'il ne s'agisse d'une phase de destructuration en vue d'une autre structuration. Avec Mao c'était la politique du "grand bond en avant", avec les résultats de mon test (pour les questions faites) c'est plutot le sentiment du "grand pas en arrière"...
Bises
Primo
primomania- Nombre de messages : 1156
Age : 57
Type troubles : BP II ou mixte
Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Pourquoi est-il si difficile de changer -schémas Young Beck - traits personnalité inadaptés
Bonjour,
J'ai allégé l'article sur Young en introduisant des spoilers dans le texte pour en réduire la longueur et la densité.
Pour consulter le contenu d'un spoiler qui vous intéresse, cliquer sur ce mot dans l'article ; cliquer de nouveau le referme.
Je cherche toujours un test interactif en ligne qui compilerait les réponses pour nous. A suivre...
J'ai allégé l'article sur Young en introduisant des spoilers dans le texte pour en réduire la longueur et la densité.
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Invité- Invité
Re: Pourquoi est-il si difficile de changer -schémas Young Beck - traits personnalité inadaptés
cc kairos!
J'ai arrèté le test à la 100e question...et encore je suis en vacances,donc j'ai le temps
Beaucoup de questions qui se recoupent comme dans tous les tests de ce genre,dommage...
J'ai conscience que j'ai reproduit certains schémas,et que cela m'a souvent empèchée d'avancer...parce que vivre tourné vers son passé,c'est refuser de vivre(c'est mon opinion bien sur).Mais on ne peut pas oublier qu'on a aussi un vécu,quel que soit l'age que l'on a...
L'Homme est un ètre qui doit sans cesse évoluer sans se renier,et ça,c'est pas fastoche du tout! (ton étoile,kairos )
J'ai arrèté le test à la 100e question...et encore je suis en vacances,donc j'ai le temps
Beaucoup de questions qui se recoupent comme dans tous les tests de ce genre,dommage...
J'ai conscience que j'ai reproduit certains schémas,et que cela m'a souvent empèchée d'avancer...parce que vivre tourné vers son passé,c'est refuser de vivre(c'est mon opinion bien sur).Mais on ne peut pas oublier qu'on a aussi un vécu,quel que soit l'age que l'on a...
L'Homme est un ètre qui doit sans cesse évoluer sans se renier,et ça,c'est pas fastoche du tout! (ton étoile,kairos )
Invité- Invité
modèles cognitifs - traits de personnalité inadaptés - Beck et Young
http://www.psychomedia.qc.ca/articles-psychologiques/modele-cognitif-du-developpement-de-traits-de-personnalite-inadaptes
Modèle cognitif du développement de traits de personnalité inadaptés
STRATÉGIES SUR-UTILISÉES
Pour Beck, les troubles de la personnalité résultent d'une sur-utilisation de stratégies ou de comportements adaptatifs et utiles pour la survie de l'espèce tels que: la compétition, la dépendance, l'évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l'agression, l'isolement et la grandiosité.
Alors que la personne qui n'a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques, la personne présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide et compulsive même lorsqu'elles sont clairement désavantageuses.
Par exemple, il est adapté d'être méfiant et sur ses gardes dans un coin très criminalisé d'une ville. Par contre, la personne paranoïaque peut réagir de façon méfiante envers des gens même si les faits objectifs et sa propre expérience lui indiquent qu'ils sont probablement dignes de confiance. Cette rigidité dans les comportements ou les stratégies est sous-tendue par une rigidité dans les façons de comprendre et de percevoir les situations.
LES SCHÉMAS (CROYANCES)
Le concept de "schéma", surtout introduit par Beck, est central aux modèles cognitifs. Les schémas sont les croyances (connaissances) de base qui constituent la compréhension qu'a un individu de lui-même, du monde et des autres. Ces croyances s'élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie. Les expériences de l'enfance sont particulièrement marquantes pour l'élaboration des schémas.
La personne "en santé" a des croyances de base adaptées et relatives (je suis une personne raisonnablement compétente; le monde présente des dangers mais est relativement sécure; les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants envers moi, etc.). La personne qui présente un trouble de la personnalité, au contraire, détient des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (je suis incompétent, mon univers est hors de mon contrôle, les gens sont indignes de confiance, etc.).
A un moment particulier, selon le contexte et les événements, un schéma peut être activé ou il peut être "dormant" ou à quelque part entre les deux. Une fois activé, un schéma (ou un ensemble de schémas) constitue la base à partir de laquelle un individu interprète et réagit à la réalité qu'il vit. Chez une personne présentant un trouble de la personnalité, certains schémas sont activés, à tort, dans un très large éventail de situation. Une personne présentant un trouble de la personnalité évitante, par exemple, peut avoir un schéma de danger et de menace activé même lorsqu'elle se trouve avec des gens supportants, ce qui influence alors l'interprétation des agissements de ces gens (ils ne me trouvent pas intéressant). Cette interprétation détermine ses réactions émotives (anxiété) et ses comportements (retrait). Une personne narcissique peut se conduire de façon compétitive alors qu'elle travaille dans un contexte égalitaire. La personne histrionique peut se conduire de façon théâtrale dans une entrevue pour un emploi.
Chaque trouble de la personnalité repose sur un ensemble spécifique de croyances et de comportements qui les accompagnent. Par exemple, la personne dépendante croit qu'elle est incompétente et incapable de se débrouiller seule. Alors, elle a tendance à surdévelopper des stratégies pour compter sur les autres et éviter les décisions et les défis importants. Elle ne développe pas suffisamment l'autonomie et la capacité de prendre des décisions. La personne évitante croit qu'elle n'est pas digne d'amour ou de considération et qu'elle est vulnérable. Elle a tendance à éviter l'intimité, les critiques et les émotions désagréables. Elle manque d'ouverture, d'affirmation et de tolérance émotionnelle. La personne obsessionnelle-compulsive croit que son monde peut se désorganiser et met donc beaucoup d'emphase sur les règles, la responsabilité et le contrôle. Elle manque de spontanéité, d'insouciance et de flexibilité. La personne borderline partage plusieurs croyances rigides et négatives avec d'autres troubles de personnalité (je suis inadéquat, je suis fautif, je suis vulnérable, je suis impuissant, je vais être abandonné), ce qui conduit à des comportements extrêmes.
LES SCHÉMAS INADAPTÉS DE YOUNG
Young identifie 18 schémas inadaptés, qu'il appelle des schémas précoces d'inadaptation, qui sont sous-jacents à un ou plusieurs troubles de la personnalité. Remarquez que quelqu'un peut toutefois posséder un ou quelques uns de ces schémas à différents degrés (plus ou moins rigides et activés facilement) sans rencontrer tous les critères pour qu'un trouble de la personnalité puisse être diagnostiqué. Ces schémas se développent tôt dans l'enfance selon l'expérience vécue et continuent à s'élaborer tout au long de la vie en servant de base pour l'interprétation de la réalité. Ils sont pris pour acquis et considérés comme irréfutables par la personne. Nous décrivons plus loin (voir Rigidité des schémas) les mécanismes qui contribuent au maintien des schémas de telle sorte que certaines problématiques qui ont leur origine dans l'enfance peuvent se maintenir longtemps dans la vie adulte.
Voici une brève description des 18 schémas de Young tels que présentés par Cottraux et Blackburn.
Schémas précoces de séparation et de rejet
La certitude que ses besoins de sécurité, de stabilité, d'affection, d'empathie, de compréhension, d'approbation et de respect ne seront pas satisfaits. Cette certitude a une origine familiale typique : il s'agit de familles où règnent un climat de séparation, avec explosion, changement, rejet, punitions. Les parents sont stricts, froids ou bien maltraitent l'enfant.
Abandon/instabilité
Le manque de stabilité ou de fiabilité, perçu, de ceux qui offrent soutien et sens de l'appartenance à un groupe. Il s'accompagne du sentiment que les personnes "importantes" ne continueront pas à donner appui, force ou protection parce qu'elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère), peu fiables, ou ne sont pas toujours présentes; parce qu'elles mourront bientôt ou parce qu'elles abandonneront le patient pour quelqu'un de "mieux " que lui.
Méfiance/abus
Le patient s'attend à ce que les autres le fassent souffrir, le maltraitent, l'humilient, mentent, trichent et profitent de lui. En général la souffrance infligée est perçue comme intentionnelle ou résultant de négligence extrême et injustifiable. Ceci peut aussi inclure le sentiment d'être constamment défavorisé par rapport aux autres ou de toujours " tirer la courte paille ".
Manque affectif
Le patient a la certitude que les autres ne donneront pas le soutient affectif dont il a besoin. On peut distinguer trois catégories principales :
- Manque d'apports affectifs : absence d'attention, d'affection, de chaleur, ou d'une présence amicale.
- Manque d'empathie : absence de quelqu'un de compréhensif qui vous écoute et de quelqu'un à qui parler de soi-même.
- Manque de protection : absence de quelqu'un de fort qui guide et conseille.
Imperfection/honte
Le patient se juge imparfait, " mauvais ", inférieur ou incapable; le révéler entraînerait la perte de l'affection des autres. Ceci peut inclure : l'hypersensibilité aux critiques, à l'abandon et au blâme. Il peut exister une gêne, avec des comparaisons avec les autres et un manque de confiance en soi. Le patient peut ressentir la honte des imperfections perçues, celles-ci peuvent être internes (par exemple : égoïsme, colère, désirs sexuels inacceptables) ou externes (par exemple : défaut physique, gêne sociale).
Isolement/aliénation
Le sentiment d'être isolé, coupé du reste du monde, différent des autres et/ou de ne faire partie d'aucun groupe ou communauté.
Schémas précoces de manque d'autonomie et performance
Les exigences vis-à-vis de soi-même et du monde externe ne correspondent pas à la capacité (perçue) de survivre, d'agir indépendamment et d'arriver à une réussite suffisante. Ceci peut être lié à une origine familiale typique : famille " étouffante " où l'enfant est surprotégé, la confiance en soi est sapée et les relations en dehors de la famille ne sont pas encouragées : il en résulte un déficit d'apprentissage des compétences sociales.
Dépendance/incompétence
Croire à sa propre incapacité de faire face seul aux responsabilités journalières (par exemple, prendre soin de soi-même, résoudre les problèmes de tous les jours, faire preuve de bon sens, aborder de nouvelles tâches, prendre des décisions). Dit souvent, " je suis incapable de... "
Peur des événements inévitables/incontrôlables
Peur exagérée d'une catastrophe que l'on ne pourra pas éviter. Ces craintes se portent sur une ou plusieurs possibilités:
- Santé : crise cardiaque, sida
- Émotions : par exemple perde la raison
- Catastrophe naturelle ou phobie : ascenseurs, crime, avions, tremblement de terre.
Surprotection/personnalité atrophiée
Attachement émotionnel excessif à une ou plusieurs personnes, souvent les parents, au détriment d'une adaptation sociale normale. Très souvent, croyance qu'au moins l'un des individus ne peut pas survivre à l'autre, ou être heureux sans lui. Peut avoir le sentiment d'être étouffé par les autres, ou doute de lui-même, de sa propre identité. Sentiment d'être vide, sans but; ou, dans des cas extrêmes, questionne sa propre existence.
Échec
Croyance que l'on a échoué, que l'on échouera, que l'on est incapable de réussir aussi bien que les autres (études, carrière, sports, etc.). Souvent, le patient se juge stupide, inepte, sans talent, ignorant, inférieur aux autres, etc.
Schémas précoces de manque de limites
Il peut s'agir de manque de limites internes, de manque de responsabilité envers les autres, ou de l'incapacité à soutenir des buts à long terme. Ceci peut mener à des problèmes concernant les droits des autres, ou concernant ses propres objectifs. L'origine familiale typique est à rechercher du côté de parents faibles, trop indulgents, qui ne peuvent faire appliquer la discipline. L'enfant n'est pas encouragé à prendre des responsabilités, à tolérer un certain manque de confort, ou n'est pas suffisamment surveillé et guidé.
Droits personnels/dominance
Ceci correspond au besoin de faire, ou d'obtenir, exactement ce que l'on veut sans considérer ce qu'il en coûte aux autres; ou à une tendance excessive à affirmer sa force, son point de vue et à contrôler les autres à son propre avantage sans considérer leur désir d'autonomie. Le sujet est caractérisé par des exigences excessives et un manque général d'empathie.
Manque de contrôle de soi/discipline personnelle
Le problème central est l'incapacité ou le refus de contrôle de soi. Le patient ne peut supporter d'être frustré dans ses désirs et est incapable de modérer l'expression de ses émotions et impulsions. Sous une forme atténuée: le patient essaie à tout prix d'éviter ce qui est pénible tels que les conflits, les confrontations, les responsabilités et l'effort, au détriment d'un sens de la satisfaction personnelle ou de son intégrité.
Schémas précoces de dépendance aux autres
Ils correspondent globalement à une importance excessive attachée aux besoins, désirs, réactions des autres, aux dépens de ses propres besoins afin d'obtenir leur affection ou leur approbation, par peur d'être abandonné ou pour éviter les représailles. Fréquemment, il existe une colère refoulée dont le patient n'est pas conscient. Il n'a pas un accès conscient, manque à ses propres sentiments et tendances. L'origine familiale de ce schéma doit être recherchée du côté d'une affection qui relève du conditionnel : pour se sentir aimé de ses parents, pour obtenir leur approbation, l'enfant réprime ses tendances naturelles. Les besoins des parents (affectifs, sociaux, leur style de vie) passent avant les besoins et réactions de l'enfant.
Assujettissement
Le comportement, l'expression des émotions, les décisions, sont totalement soumis aux autres parce ce qu'on se sent forcé d'agir ainsi, en général pour éviter colère, représailles ou abandon. Selon le patient, ses propres désirs, opinions et sentiments ne comptent pas pour les autres. En général, il montre une docilité excessive mais réagit vivement s'il se sent pris au piège. Il existe presque toujours, une colère refoulée contre ceux à qui il se soumet, provoquant des troubles de personnalité (par exemple : comportement passif/agressif, explosion de colère, symptômes psychosomatiques, troubles affectifs, drogues).
Abnégation
Un souci exagéré de toujours considérer les autres avant soi-même; cette considération est volontaire. Les raisons sont en général : peur de faire de la peine aux autres; pour éviter de se sentir coupable d'égoïsme; ou pour maintenir un contact perçu comme nécessaire aux autres. Mène souvent à une hypersensibilité aux souffrances des autres. Le patient peut éprouver le sentiment que ses propres besoins ne sont jamais satisfaits, d'où un ressentiment envers les autres.
Besoin d'approbation
Le problème central est un besoin excessif de l'attention, de l'estime et de l'approbation des autres; ou faire ce que les autres demandent, que cela corresponde ou non à ce que l'on veut de soi-même. L'estime de soi est formée à partir des réactions des autres et non à partir d'opinions et de valeurs personnelles. Parfois, une importance exagérée est accordée au style de vie, aux apparences, à l'argent, à la concurrence ou à la réussite - être le meilleur, le plus populaire - afin d'obtenir estime ou approbation. Fréquemment, les choix importants de la vie sont faits sans rapport avec le sujet; ou sont des choix qui n'apporteront pas de satisfaction; hypersensibilité au rejet; ou envie de ceux qui ont mieux réussi.
Schémas précoces de survigilance et inhibition
Le problème principal est le contrôle exagéré des réactions, des sentiments et des choix pour éviter les erreurs ou pour maintenir des règles personnelles rigides dans sa conduite et dans sa performance, souvent aux dépens d'autres aspects de la vie: plaisirs, loisirs, amis; ou au détriment de sa santé. Origine familiale typique : sans joie; travail, devoir, perfectionnisme, obéissance, éviter les erreurs, sont des considérations beaucoup plus importantes que bonheur, joie, détente. Souvent, pessimisme et anxiété sont apparents : tout pourrait se désagréger si l'on ne se montre pas toujours vigilant.
Peur d'événements évitables/négativité
Est au premier plan la crainte exagérée que, dans des contextes divers (travail, situation pécuniaire, relations interpersonnelles), tout va tourner au pire; ou bien on retrouve une prise en considération fréquente et persistante de tous les aspects négatifs de la vie : souffrance, mort, conflit, culpabilité, ressentiment, problèmes non-résolus, erreurs possibles, etc., qui s'accompagne d'une minimisation ou d'un déni des aspects positifs et optimistes. Souvent, il existe une peur exagérée de commettre des erreurs et la crainte de leurs conséquences : ruine, humiliation, situation intolérable. Ces patients sont fréquemment anxieux, pessimistes, mécontents, et souvent indécis.
Surcontrôle
Le contrôle excessif des réactions spontanées (actions, sentiments, paroles) est là généralement pour éviter les erreurs, la désapprobation d'autrui, les catastrophes, le chaos ou par peur de ne pouvoir maîtriser ses impulsions. On peut distinguer :
- La répression de la colère et de l'agressivité.
- Le besoin compulsif d'ordre et de précision.
- La répression d'impulsions positives (joie, affection, excitation sexuelle, jeux).
- L'adhérence excessive à la routine et au rituel.
- La difficulté à reconnaître ses propres faiblesses, ou à exprimer facilement ses propres sentiments ou besoins. Souvent ces attitudes sont appliquées aux proches.
Idéaux exigeants
La conviction que l'on doit s'efforcer d'atteindre et de maintenir un niveau de perfection dans son comportement ou sa performance représente un idéal destiné à éviter les critiques. Ces exigences amènent à une tension constante; s'arrêter dans ses efforts ou se détendre devient impossible. Une critique constante de soi-même et des autres est effectuée. Par conséquent le patient souffre des déficits de plaisirs, détente, santé, estime de soi, satisfaction personnelle et relations interpersonnelles. On peut distinguer :
- Le perfectionnisme, importance excessive attachée aux détails et sous-estimation de sa propre performance.
- Des règles rigides; l'importance du devoir. Ces règles s'appliquent à de nombreux aspects de la vie : morale, culture, religion.
- Préoccupation constante de temps et d'efficacité : toujours faire plus et mieux.
Punition
La tendance à se montrer intolérant, très critique, impatient et à " punir " les autres, et soi-même, s'ils n'atteignent pas le niveau de perfection que l'on exige. Ceci entraîne : la difficulté à pardonner les erreurs ou les imperfections - en soi ou chez les autres - l'incapacité de considérer les circonstances atténuantes; et un manque d'empathie, de flexibilité, ou l'incapacité d'admettre un autre point de vue.
LA RIGIDITÉ DES SCHÉMAS
La personne "en santé" ajuste ses schémas (ses croyances) à mesure qu'elle expérimente de nouvelles situations, ce qui lui permet de développer des comportements variés, adaptés aux différentes situations. Les schémas inadaptés présents dans les troubles de la personnalité ont cependant tendance à se maintenir. Young décrit trois types de processus ou de stratégies qui contribuent à ce maintien. Selon qu'une personne met davantage en oeuvre l'un ou l'autre de ces types de processus, elle vit différemment un schéma: elle capitule, fuit ou contre-attaque. La plupart des gens ont recours à un mélange de ces stratégies.
Le maintien des schémas (capitulation):
La personne pense, ressent et réagit selon son schéma. Elle juge incorrectement les gens et les circonstances de façon qui renforce les croyances reliées à son schéma. Elle crée des situations et choisit des relations qui entretiennent son schéma. Diverses distorsions cognitives maintiennent les jugements erronés. Par exemple, l'attention sélective consiste à ne voir que les faits qui confirment le schéma. Ainsi la personne histrionique peut ne pas remarquer qu'elle est souvent plus appréciée lorsqu'elle est plus discrète. Nous présentons dans le Dossier Dépression (section Processus cognitifs) les différents types de distorsions cognitives par lesquelles l'interprétation de la réalité peut être biaisée de façon à se conformer aux schémas. Il est fréquent de recréer et de rechercher les contextes familiers dans lesquels nous avons grandi. Par exemple, la personne qui a le schéma d'imperfection trouve naturel de tolérer des gens qui la critiquent, ce qui maintient son schéma. Elle se comporte de telle sorte qu'on continue à la critiquer et à la déprécier. De même, l'apparente froideur de la personne qui a un schéma d'exclusion influe sur l'accueil que lui font les gens. La personne qui a un schéma d'abandon (croyance qu'elle est toujours susceptible d'être abandonnée) trouve souvent naturel d'investir dans la relation avec un partenaire qui craint de s'engager.
L'évitement des schémas (fuite):
La personne évite de penser à des questions reliées au schéma et évite les situations qui peuvent activer le schéma et faire vivre des sentiments négatifs de tristesse, de honte, d'anxiété ou de colère. Elle est souvent inconsciente de l'existence de son schéma. Elle le nie. La personne avec un sentiment d'imperfection peut fuir l'intimité. La personne avec un schéma d'exclusion peut fuir les rassemblements, les réunions de travail, les congrès, les partys. La personne ayant le schéma d'échec peut fuir le travail, les études et les nouveaux projets. La personne avec un schéma de dépendance peut fuir les situations où elle doit faire preuve d'autonomie. Ces évitements empêchent de tester ses schémas et de les modifier graduellement.
La compensation (contre-attaque):
La personne pense et réagit de façon opposée à son schéma. Cependant ses comportements sont souvent trop extrêmes et contribuent à maintenir son schéma. Par exemple, la personne avec un schéma de carence affective peut tellement réclamer d'attention qu'elle éloigne les autres et se retrouve encore plus privée d'affection. Une personne peut développer un sentiment de supériorité qui est à l'opposé du sentiment d'imperfection vécu dans l'enfance. Elle peut consacrer beaucoup d'énergie à son prestige et à sa situation sociale et choisir ses relations de façon à se sentir supérieur. Cette contre-attaque empêche toutefois, entre autres, l'intimité.
LA CONSCIENTISATION DES SCHÉMAS
La personne pour qui un ou des schémas représentent un problème n'en a souvent pas conscience. Soit parce que les croyances associées à ces schémas lui semblent tellement naturelles et évidentes qu'elles ne sont pas remarquées, soit parce qu'elle évite ou contre-attaque (voir La rigidité des schémas). Toutefois, ces schémas déterminent l'interprétation des situations que la personne vit, c'est-à-dire ce qu'elle se dit au sujet de ces situations. Ces interprétations sont des pensées observables donc plus facilement accessibles à la conscience. Elles sont communément appelées "pensées automatiques". Par exemples: qu'est-ce que les gens vont dire?; il faut que tout soit fait à temps; comment osent-ils me traiter ainsi?; il se désintéresse de moi; je ne suis pas capable de rester seule, etc.. Les pensées automatiques manquent souvent d'objectivité. Elles sont logiques par rapport aux croyances sous-jacentes mais elles sont souvent inexactes dans la situation vécue. Dans le Dossier Dépression, section Processus cognitifs, nous décrivons les distorsions cognitives par lesquelles la réalité peut être déformée.
Ces interprétations de la réalité déterminent les émotions et les comportements. Par exemple, la personne obsessionnelle-compulsive peut être anxieuse dans une situation où elle craint de ne pas performer assez bien. Ce qui peut l'amener à prendre trop de temps et d'énergie, à dépasser ses limites et à négliger d'autres besoins pour que tout soit parfait dans les moindres détails, etc.. La personne narcissique peut devenir agressive si elle n'obtient pas un traitement de faveur. C'est l'observation des pensées automatiques, des réactions émotives et des comportements qui peuvent mettre la puce à l'oreille concernant les croyances qui les sous-tendent.
TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ ET SANTÉ MENTALE
Lorsqu'activés, les schémas inadaptés provoquent des émotions intenses qui mènent fréquemment, directement ou indirectement, à divers problèmes psychologiques souvent associés aux troubles de la personnalité, tels la dépression, l'anxiété, la panique, la solitude, les relations destructrices, l'abus d'alcool, de drogues, de nourriture et des désordres psychosomatiques. Le plus souvent c'est au sujet de l'un de ces problèmes que la personne souffrant d'un trouble de la personnalité consulte un psychologue ou un médecin.
Références:
- Beck, J.S., Cognitive Therapy of personnality Disorders in P. M. Salkovskis, Frontiers of Cognitive Therapy, Guilford Press, 1996
- Cottraux, J. et Blackburn, I.M.. Thérapies cognitives des troubles de la personnalité. Masson, 1995.
- Young, J.E. et Klosko, J.S., Je réinvente ma vie, Les Éditions de l'Homme, 1995.
Voyez également:
Quels sont les troubles de la personnalité?
DOSSIER : Troubles de la personnalité
DOSSIER : Personnalité
DOSSIER : Émotions
http://www.psychomedia.qc.ca/articles-psychologiques/modele-cognitif-du-developpement-de-traits-de-personnalite-inadaptes
Modèle cognitif du développement de traits de personnalité inadaptés
Soumis par Gestion le 20 janvier 2006
Voici les modèles cognitifs du développement des traits de personnalité de A.T. Beck et J.E. Young qui sont très influents autant dans les milieux de la recherche que de la pratique clinique. STRATÉGIES SUR-UTILISÉES
Pour Beck, les troubles de la personnalité résultent d'une sur-utilisation de stratégies ou de comportements adaptatifs et utiles pour la survie de l'espèce tels que: la compétition, la dépendance, l'évitement, la résistance, la méfiance, la dramatisation, le contrôle, l'agression, l'isolement et la grandiosité.
Alors que la personne qui n'a pas de trouble de la personnalité utilise certaines de ces stratégies dans des circonstances spécifiques, la personne présentant un trouble de la personnalité les sur-utilise de façon rigide et compulsive même lorsqu'elles sont clairement désavantageuses.
Par exemple, il est adapté d'être méfiant et sur ses gardes dans un coin très criminalisé d'une ville. Par contre, la personne paranoïaque peut réagir de façon méfiante envers des gens même si les faits objectifs et sa propre expérience lui indiquent qu'ils sont probablement dignes de confiance. Cette rigidité dans les comportements ou les stratégies est sous-tendue par une rigidité dans les façons de comprendre et de percevoir les situations.
LES SCHÉMAS (CROYANCES)
Le concept de "schéma", surtout introduit par Beck, est central aux modèles cognitifs. Les schémas sont les croyances (connaissances) de base qui constituent la compréhension qu'a un individu de lui-même, du monde et des autres. Ces croyances s'élaborent à partir des expériences vécues au cours de la vie. Les expériences de l'enfance sont particulièrement marquantes pour l'élaboration des schémas.
La personne "en santé" a des croyances de base adaptées et relatives (je suis une personne raisonnablement compétente; le monde présente des dangers mais est relativement sécure; les gens peuvent être bienveillants, neutres ou malveillants envers moi, etc.). La personne qui présente un trouble de la personnalité, au contraire, détient des croyances extrêmes, négatives, globales et rigides (je suis incompétent, mon univers est hors de mon contrôle, les gens sont indignes de confiance, etc.).
A un moment particulier, selon le contexte et les événements, un schéma peut être activé ou il peut être "dormant" ou à quelque part entre les deux. Une fois activé, un schéma (ou un ensemble de schémas) constitue la base à partir de laquelle un individu interprète et réagit à la réalité qu'il vit. Chez une personne présentant un trouble de la personnalité, certains schémas sont activés, à tort, dans un très large éventail de situation. Une personne présentant un trouble de la personnalité évitante, par exemple, peut avoir un schéma de danger et de menace activé même lorsqu'elle se trouve avec des gens supportants, ce qui influence alors l'interprétation des agissements de ces gens (ils ne me trouvent pas intéressant). Cette interprétation détermine ses réactions émotives (anxiété) et ses comportements (retrait). Une personne narcissique peut se conduire de façon compétitive alors qu'elle travaille dans un contexte égalitaire. La personne histrionique peut se conduire de façon théâtrale dans une entrevue pour un emploi.
Chaque trouble de la personnalité repose sur un ensemble spécifique de croyances et de comportements qui les accompagnent. Par exemple, la personne dépendante croit qu'elle est incompétente et incapable de se débrouiller seule. Alors, elle a tendance à surdévelopper des stratégies pour compter sur les autres et éviter les décisions et les défis importants. Elle ne développe pas suffisamment l'autonomie et la capacité de prendre des décisions. La personne évitante croit qu'elle n'est pas digne d'amour ou de considération et qu'elle est vulnérable. Elle a tendance à éviter l'intimité, les critiques et les émotions désagréables. Elle manque d'ouverture, d'affirmation et de tolérance émotionnelle. La personne obsessionnelle-compulsive croit que son monde peut se désorganiser et met donc beaucoup d'emphase sur les règles, la responsabilité et le contrôle. Elle manque de spontanéité, d'insouciance et de flexibilité. La personne borderline partage plusieurs croyances rigides et négatives avec d'autres troubles de personnalité (je suis inadéquat, je suis fautif, je suis vulnérable, je suis impuissant, je vais être abandonné), ce qui conduit à des comportements extrêmes.
LES SCHÉMAS INADAPTÉS DE YOUNG
Young identifie 18 schémas inadaptés, qu'il appelle des schémas précoces d'inadaptation, qui sont sous-jacents à un ou plusieurs troubles de la personnalité. Remarquez que quelqu'un peut toutefois posséder un ou quelques uns de ces schémas à différents degrés (plus ou moins rigides et activés facilement) sans rencontrer tous les critères pour qu'un trouble de la personnalité puisse être diagnostiqué. Ces schémas se développent tôt dans l'enfance selon l'expérience vécue et continuent à s'élaborer tout au long de la vie en servant de base pour l'interprétation de la réalité. Ils sont pris pour acquis et considérés comme irréfutables par la personne. Nous décrivons plus loin (voir Rigidité des schémas) les mécanismes qui contribuent au maintien des schémas de telle sorte que certaines problématiques qui ont leur origine dans l'enfance peuvent se maintenir longtemps dans la vie adulte.
Voici une brève description des 18 schémas de Young tels que présentés par Cottraux et Blackburn.
Schémas précoces de séparation et de rejet
La certitude que ses besoins de sécurité, de stabilité, d'affection, d'empathie, de compréhension, d'approbation et de respect ne seront pas satisfaits. Cette certitude a une origine familiale typique : il s'agit de familles où règnent un climat de séparation, avec explosion, changement, rejet, punitions. Les parents sont stricts, froids ou bien maltraitent l'enfant.
Abandon/instabilité
Le manque de stabilité ou de fiabilité, perçu, de ceux qui offrent soutien et sens de l'appartenance à un groupe. Il s'accompagne du sentiment que les personnes "importantes" ne continueront pas à donner appui, force ou protection parce qu'elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère), peu fiables, ou ne sont pas toujours présentes; parce qu'elles mourront bientôt ou parce qu'elles abandonneront le patient pour quelqu'un de "mieux " que lui.
Méfiance/abus
Le patient s'attend à ce que les autres le fassent souffrir, le maltraitent, l'humilient, mentent, trichent et profitent de lui. En général la souffrance infligée est perçue comme intentionnelle ou résultant de négligence extrême et injustifiable. Ceci peut aussi inclure le sentiment d'être constamment défavorisé par rapport aux autres ou de toujours " tirer la courte paille ".
Manque affectif
Le patient a la certitude que les autres ne donneront pas le soutient affectif dont il a besoin. On peut distinguer trois catégories principales :
- Manque d'apports affectifs : absence d'attention, d'affection, de chaleur, ou d'une présence amicale.
- Manque d'empathie : absence de quelqu'un de compréhensif qui vous écoute et de quelqu'un à qui parler de soi-même.
- Manque de protection : absence de quelqu'un de fort qui guide et conseille.
Imperfection/honte
Le patient se juge imparfait, " mauvais ", inférieur ou incapable; le révéler entraînerait la perte de l'affection des autres. Ceci peut inclure : l'hypersensibilité aux critiques, à l'abandon et au blâme. Il peut exister une gêne, avec des comparaisons avec les autres et un manque de confiance en soi. Le patient peut ressentir la honte des imperfections perçues, celles-ci peuvent être internes (par exemple : égoïsme, colère, désirs sexuels inacceptables) ou externes (par exemple : défaut physique, gêne sociale).
Isolement/aliénation
Le sentiment d'être isolé, coupé du reste du monde, différent des autres et/ou de ne faire partie d'aucun groupe ou communauté.
Schémas précoces de manque d'autonomie et performance
Les exigences vis-à-vis de soi-même et du monde externe ne correspondent pas à la capacité (perçue) de survivre, d'agir indépendamment et d'arriver à une réussite suffisante. Ceci peut être lié à une origine familiale typique : famille " étouffante " où l'enfant est surprotégé, la confiance en soi est sapée et les relations en dehors de la famille ne sont pas encouragées : il en résulte un déficit d'apprentissage des compétences sociales.
Dépendance/incompétence
Croire à sa propre incapacité de faire face seul aux responsabilités journalières (par exemple, prendre soin de soi-même, résoudre les problèmes de tous les jours, faire preuve de bon sens, aborder de nouvelles tâches, prendre des décisions). Dit souvent, " je suis incapable de... "
Peur des événements inévitables/incontrôlables
Peur exagérée d'une catastrophe que l'on ne pourra pas éviter. Ces craintes se portent sur une ou plusieurs possibilités:
- Santé : crise cardiaque, sida
- Émotions : par exemple perde la raison
- Catastrophe naturelle ou phobie : ascenseurs, crime, avions, tremblement de terre.
Surprotection/personnalité atrophiée
Attachement émotionnel excessif à une ou plusieurs personnes, souvent les parents, au détriment d'une adaptation sociale normale. Très souvent, croyance qu'au moins l'un des individus ne peut pas survivre à l'autre, ou être heureux sans lui. Peut avoir le sentiment d'être étouffé par les autres, ou doute de lui-même, de sa propre identité. Sentiment d'être vide, sans but; ou, dans des cas extrêmes, questionne sa propre existence.
Échec
Croyance que l'on a échoué, que l'on échouera, que l'on est incapable de réussir aussi bien que les autres (études, carrière, sports, etc.). Souvent, le patient se juge stupide, inepte, sans talent, ignorant, inférieur aux autres, etc.
Schémas précoces de manque de limites
Il peut s'agir de manque de limites internes, de manque de responsabilité envers les autres, ou de l'incapacité à soutenir des buts à long terme. Ceci peut mener à des problèmes concernant les droits des autres, ou concernant ses propres objectifs. L'origine familiale typique est à rechercher du côté de parents faibles, trop indulgents, qui ne peuvent faire appliquer la discipline. L'enfant n'est pas encouragé à prendre des responsabilités, à tolérer un certain manque de confort, ou n'est pas suffisamment surveillé et guidé.
Droits personnels/dominance
Ceci correspond au besoin de faire, ou d'obtenir, exactement ce que l'on veut sans considérer ce qu'il en coûte aux autres; ou à une tendance excessive à affirmer sa force, son point de vue et à contrôler les autres à son propre avantage sans considérer leur désir d'autonomie. Le sujet est caractérisé par des exigences excessives et un manque général d'empathie.
Manque de contrôle de soi/discipline personnelle
Le problème central est l'incapacité ou le refus de contrôle de soi. Le patient ne peut supporter d'être frustré dans ses désirs et est incapable de modérer l'expression de ses émotions et impulsions. Sous une forme atténuée: le patient essaie à tout prix d'éviter ce qui est pénible tels que les conflits, les confrontations, les responsabilités et l'effort, au détriment d'un sens de la satisfaction personnelle ou de son intégrité.
Schémas précoces de dépendance aux autres
Ils correspondent globalement à une importance excessive attachée aux besoins, désirs, réactions des autres, aux dépens de ses propres besoins afin d'obtenir leur affection ou leur approbation, par peur d'être abandonné ou pour éviter les représailles. Fréquemment, il existe une colère refoulée dont le patient n'est pas conscient. Il n'a pas un accès conscient, manque à ses propres sentiments et tendances. L'origine familiale de ce schéma doit être recherchée du côté d'une affection qui relève du conditionnel : pour se sentir aimé de ses parents, pour obtenir leur approbation, l'enfant réprime ses tendances naturelles. Les besoins des parents (affectifs, sociaux, leur style de vie) passent avant les besoins et réactions de l'enfant.
Assujettissement
Le comportement, l'expression des émotions, les décisions, sont totalement soumis aux autres parce ce qu'on se sent forcé d'agir ainsi, en général pour éviter colère, représailles ou abandon. Selon le patient, ses propres désirs, opinions et sentiments ne comptent pas pour les autres. En général, il montre une docilité excessive mais réagit vivement s'il se sent pris au piège. Il existe presque toujours, une colère refoulée contre ceux à qui il se soumet, provoquant des troubles de personnalité (par exemple : comportement passif/agressif, explosion de colère, symptômes psychosomatiques, troubles affectifs, drogues).
Abnégation
Un souci exagéré de toujours considérer les autres avant soi-même; cette considération est volontaire. Les raisons sont en général : peur de faire de la peine aux autres; pour éviter de se sentir coupable d'égoïsme; ou pour maintenir un contact perçu comme nécessaire aux autres. Mène souvent à une hypersensibilité aux souffrances des autres. Le patient peut éprouver le sentiment que ses propres besoins ne sont jamais satisfaits, d'où un ressentiment envers les autres.
Besoin d'approbation
Le problème central est un besoin excessif de l'attention, de l'estime et de l'approbation des autres; ou faire ce que les autres demandent, que cela corresponde ou non à ce que l'on veut de soi-même. L'estime de soi est formée à partir des réactions des autres et non à partir d'opinions et de valeurs personnelles. Parfois, une importance exagérée est accordée au style de vie, aux apparences, à l'argent, à la concurrence ou à la réussite - être le meilleur, le plus populaire - afin d'obtenir estime ou approbation. Fréquemment, les choix importants de la vie sont faits sans rapport avec le sujet; ou sont des choix qui n'apporteront pas de satisfaction; hypersensibilité au rejet; ou envie de ceux qui ont mieux réussi.
Schémas précoces de survigilance et inhibition
Le problème principal est le contrôle exagéré des réactions, des sentiments et des choix pour éviter les erreurs ou pour maintenir des règles personnelles rigides dans sa conduite et dans sa performance, souvent aux dépens d'autres aspects de la vie: plaisirs, loisirs, amis; ou au détriment de sa santé. Origine familiale typique : sans joie; travail, devoir, perfectionnisme, obéissance, éviter les erreurs, sont des considérations beaucoup plus importantes que bonheur, joie, détente. Souvent, pessimisme et anxiété sont apparents : tout pourrait se désagréger si l'on ne se montre pas toujours vigilant.
Peur d'événements évitables/négativité
Est au premier plan la crainte exagérée que, dans des contextes divers (travail, situation pécuniaire, relations interpersonnelles), tout va tourner au pire; ou bien on retrouve une prise en considération fréquente et persistante de tous les aspects négatifs de la vie : souffrance, mort, conflit, culpabilité, ressentiment, problèmes non-résolus, erreurs possibles, etc., qui s'accompagne d'une minimisation ou d'un déni des aspects positifs et optimistes. Souvent, il existe une peur exagérée de commettre des erreurs et la crainte de leurs conséquences : ruine, humiliation, situation intolérable. Ces patients sont fréquemment anxieux, pessimistes, mécontents, et souvent indécis.
Surcontrôle
Le contrôle excessif des réactions spontanées (actions, sentiments, paroles) est là généralement pour éviter les erreurs, la désapprobation d'autrui, les catastrophes, le chaos ou par peur de ne pouvoir maîtriser ses impulsions. On peut distinguer :
- La répression de la colère et de l'agressivité.
- Le besoin compulsif d'ordre et de précision.
- La répression d'impulsions positives (joie, affection, excitation sexuelle, jeux).
- L'adhérence excessive à la routine et au rituel.
- La difficulté à reconnaître ses propres faiblesses, ou à exprimer facilement ses propres sentiments ou besoins. Souvent ces attitudes sont appliquées aux proches.
Idéaux exigeants
La conviction que l'on doit s'efforcer d'atteindre et de maintenir un niveau de perfection dans son comportement ou sa performance représente un idéal destiné à éviter les critiques. Ces exigences amènent à une tension constante; s'arrêter dans ses efforts ou se détendre devient impossible. Une critique constante de soi-même et des autres est effectuée. Par conséquent le patient souffre des déficits de plaisirs, détente, santé, estime de soi, satisfaction personnelle et relations interpersonnelles. On peut distinguer :
- Le perfectionnisme, importance excessive attachée aux détails et sous-estimation de sa propre performance.
- Des règles rigides; l'importance du devoir. Ces règles s'appliquent à de nombreux aspects de la vie : morale, culture, religion.
- Préoccupation constante de temps et d'efficacité : toujours faire plus et mieux.
Punition
La tendance à se montrer intolérant, très critique, impatient et à " punir " les autres, et soi-même, s'ils n'atteignent pas le niveau de perfection que l'on exige. Ceci entraîne : la difficulté à pardonner les erreurs ou les imperfections - en soi ou chez les autres - l'incapacité de considérer les circonstances atténuantes; et un manque d'empathie, de flexibilité, ou l'incapacité d'admettre un autre point de vue.
LA RIGIDITÉ DES SCHÉMAS
La personne "en santé" ajuste ses schémas (ses croyances) à mesure qu'elle expérimente de nouvelles situations, ce qui lui permet de développer des comportements variés, adaptés aux différentes situations. Les schémas inadaptés présents dans les troubles de la personnalité ont cependant tendance à se maintenir. Young décrit trois types de processus ou de stratégies qui contribuent à ce maintien. Selon qu'une personne met davantage en oeuvre l'un ou l'autre de ces types de processus, elle vit différemment un schéma: elle capitule, fuit ou contre-attaque. La plupart des gens ont recours à un mélange de ces stratégies.
Le maintien des schémas (capitulation):
La personne pense, ressent et réagit selon son schéma. Elle juge incorrectement les gens et les circonstances de façon qui renforce les croyances reliées à son schéma. Elle crée des situations et choisit des relations qui entretiennent son schéma. Diverses distorsions cognitives maintiennent les jugements erronés. Par exemple, l'attention sélective consiste à ne voir que les faits qui confirment le schéma. Ainsi la personne histrionique peut ne pas remarquer qu'elle est souvent plus appréciée lorsqu'elle est plus discrète. Nous présentons dans le Dossier Dépression (section Processus cognitifs) les différents types de distorsions cognitives par lesquelles l'interprétation de la réalité peut être biaisée de façon à se conformer aux schémas. Il est fréquent de recréer et de rechercher les contextes familiers dans lesquels nous avons grandi. Par exemple, la personne qui a le schéma d'imperfection trouve naturel de tolérer des gens qui la critiquent, ce qui maintient son schéma. Elle se comporte de telle sorte qu'on continue à la critiquer et à la déprécier. De même, l'apparente froideur de la personne qui a un schéma d'exclusion influe sur l'accueil que lui font les gens. La personne qui a un schéma d'abandon (croyance qu'elle est toujours susceptible d'être abandonnée) trouve souvent naturel d'investir dans la relation avec un partenaire qui craint de s'engager.
L'évitement des schémas (fuite):
La personne évite de penser à des questions reliées au schéma et évite les situations qui peuvent activer le schéma et faire vivre des sentiments négatifs de tristesse, de honte, d'anxiété ou de colère. Elle est souvent inconsciente de l'existence de son schéma. Elle le nie. La personne avec un sentiment d'imperfection peut fuir l'intimité. La personne avec un schéma d'exclusion peut fuir les rassemblements, les réunions de travail, les congrès, les partys. La personne ayant le schéma d'échec peut fuir le travail, les études et les nouveaux projets. La personne avec un schéma de dépendance peut fuir les situations où elle doit faire preuve d'autonomie. Ces évitements empêchent de tester ses schémas et de les modifier graduellement.
La compensation (contre-attaque):
La personne pense et réagit de façon opposée à son schéma. Cependant ses comportements sont souvent trop extrêmes et contribuent à maintenir son schéma. Par exemple, la personne avec un schéma de carence affective peut tellement réclamer d'attention qu'elle éloigne les autres et se retrouve encore plus privée d'affection. Une personne peut développer un sentiment de supériorité qui est à l'opposé du sentiment d'imperfection vécu dans l'enfance. Elle peut consacrer beaucoup d'énergie à son prestige et à sa situation sociale et choisir ses relations de façon à se sentir supérieur. Cette contre-attaque empêche toutefois, entre autres, l'intimité.
LA CONSCIENTISATION DES SCHÉMAS
La personne pour qui un ou des schémas représentent un problème n'en a souvent pas conscience. Soit parce que les croyances associées à ces schémas lui semblent tellement naturelles et évidentes qu'elles ne sont pas remarquées, soit parce qu'elle évite ou contre-attaque (voir La rigidité des schémas). Toutefois, ces schémas déterminent l'interprétation des situations que la personne vit, c'est-à-dire ce qu'elle se dit au sujet de ces situations. Ces interprétations sont des pensées observables donc plus facilement accessibles à la conscience. Elles sont communément appelées "pensées automatiques". Par exemples: qu'est-ce que les gens vont dire?; il faut que tout soit fait à temps; comment osent-ils me traiter ainsi?; il se désintéresse de moi; je ne suis pas capable de rester seule, etc.. Les pensées automatiques manquent souvent d'objectivité. Elles sont logiques par rapport aux croyances sous-jacentes mais elles sont souvent inexactes dans la situation vécue. Dans le Dossier Dépression, section Processus cognitifs, nous décrivons les distorsions cognitives par lesquelles la réalité peut être déformée.
Ces interprétations de la réalité déterminent les émotions et les comportements. Par exemple, la personne obsessionnelle-compulsive peut être anxieuse dans une situation où elle craint de ne pas performer assez bien. Ce qui peut l'amener à prendre trop de temps et d'énergie, à dépasser ses limites et à négliger d'autres besoins pour que tout soit parfait dans les moindres détails, etc.. La personne narcissique peut devenir agressive si elle n'obtient pas un traitement de faveur. C'est l'observation des pensées automatiques, des réactions émotives et des comportements qui peuvent mettre la puce à l'oreille concernant les croyances qui les sous-tendent.
TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ ET SANTÉ MENTALE
Lorsqu'activés, les schémas inadaptés provoquent des émotions intenses qui mènent fréquemment, directement ou indirectement, à divers problèmes psychologiques souvent associés aux troubles de la personnalité, tels la dépression, l'anxiété, la panique, la solitude, les relations destructrices, l'abus d'alcool, de drogues, de nourriture et des désordres psychosomatiques. Le plus souvent c'est au sujet de l'un de ces problèmes que la personne souffrant d'un trouble de la personnalité consulte un psychologue ou un médecin.
Références:
- Beck, J.S., Cognitive Therapy of personnality Disorders in P. M. Salkovskis, Frontiers of Cognitive Therapy, Guilford Press, 1996
- Cottraux, J. et Blackburn, I.M.. Thérapies cognitives des troubles de la personnalité. Masson, 1995.
- Young, J.E. et Klosko, J.S., Je réinvente ma vie, Les Éditions de l'Homme, 1995.
Voyez également:
Quels sont les troubles de la personnalité?
DOSSIER : Troubles de la personnalité
DOSSIER : Personnalité
DOSSIER : Émotions
http://www.psychomedia.qc.ca/articles-psychologiques/modele-cognitif-du-developpement-de-traits-de-personnalite-inadaptes
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