tout est relatif

[etienne]

Bonjour,

Je travaille dans un bureau avec 4 femmes.

Quelles pipelettes!

Je m'en mèle parfois.

Elles sont perturbées car il faudrait une ligne directe pour éviter l'attente au standard!




Ce n'est pas leur seul grief. la charge de travail risque d'être modifiée du fait du non-renouvellement d'un retraité sur deux et de restructurations

Tout ceci me semble futile. Elles sont fonctionnaires, avec un travail léger, un bon chef, une bonne cantine, des RTT, 45 jours de congés par an. Le salaire n'est pas mirobolant, mais permet de vivre.

Alors, je me dis : si elle savaient ce que vit un bipolaire, les doutes, les fractures affectives, professionnelles, familiales, la santé précaire, la dépendance médicale.

Comme quoi, tout est relatif.

Je n'y arrive pas toujours, mais je m'efforce de comparer et relativiser quand je peux.

Qu'en pensez-vous?

Amicalement

Etienne

[Mika]

Bonjour Etienne,

Comme tu dis tout est relatif. J'ai remarqué que pour beaucoup de personnes il est difficile de se mettre dans la peau d'autrui et d'imaginer ce qu'il vit. D'ailleurs, je vois plus souvent des gens qui se plaignent de leurs problèmes que des gens qui rayonnent de joie de vivre. C'est dommage mais la vie a l'air d'être ainsi faite... :|

Je crois qu'on ne peut en vouloir à personne car on a tous sa manière de réagir en fonction de ce qu'on est et de ce que l'on a vécu. Peut-être que tu ne veux pas parler de tes troubles sur ton lieu de travail mais il est bon d'avoir quelqu'un à qui parler quand la pression monte... (comme ce forum par exemple )

[etienne]

Bonjour Mika,

Je suis bien stabilisé donc je n'ai pas de dificultés sur le lieu de travail.
Je n'ai pas de pression non plus. Vive la vie de fonctionnaire.
C'est aussi que mes compétences dépassent celles de mon job, donc, je m'y sens à l'aise.

Une fois, j'ai du me mettre en arrêt une semaine pour me mettre au vert, car la cocotte minute bouillait et risquait d'exploser.

Bonne journée à tpi

Amicalement

[freedom]

Hello Etienne,



Ce qui me gêne, c'est que tu assimilies le boulot de fonctionnaire à travail cool,
et tout ce que tu décris.........
Ce n'est absolument pas vrai dans toutes les branches !!!

Il y a ceux qui commencent à 5 heures du mat,..............6 heures du mat...
et se tapent énormément de boulot,

Il y ceux qui subissent le stress, et pas que les bipos,
parce que charge importante de boulot, urgences à règler et impossibilité.........

Il y a ceux qui ont plein de problèmes, il n'y a pas que des bipos,
mais il y a ceux qui ont d'autres maladies,
d'énormes soucis personnels sur tous les plans,
nous ne sommes pas les seuls à souffrir,

Alors, OUI,..JE RELATIVISE ....

Il y a ceux et celles qui perdent un mari, une épouse, un enfant,
qui subissent un divorce, qui se retrouvent dans la m.... financière,
qui sont seuls,

Il y a tous ceux et toutes celles qui prennent leur travail à coeur,
des employés, des cadres,

Ils existent

Alors, OUI, JE RELATIVISE ...

Nous ne sommes pas les seuls à détenir la souffrance...



Bises



FREEDOM ou..................KATE

et il y a tous ceux et toutes celles que j'ai oubliés !!!

[Jacques]

Bonjour, Étienne.

Je suis bien d'accord avec toi, lorsque tu dis que tout est relatif… Le terme «relatif» peut avoir plusieurs sens :

I Qui constitue, concerne ou implique une relation

1¨ Qui présente une relation (avec une chose du même genre), qui a un rapport (avec autre chose); au plur. Qui ont une relation mutuelle.
2¨ Qui n'est tel que par rapport à une autre chose, et par ext. Qui ne suffit pas à soi-même, n'est ni absolu, ni indépendant.
3¨ Cour. Incomplet, imparfait.

II¨ Gramm. Qui est rapporté à un autre élément pris comme point de comparaison ou comme point de départ.

Ce qui me chagrine, c'est lorsque l'on en vient à vouloir comparer, comme dans le sens grammatical (II). La première phrase de mon livre est «Il vaut mieux parer les cons que comparer», parer au sens d'éviter. Qui voudra arrêter de le lire là pourra le faire.

Mais se lancer dans des comparaisons, c'est se lancer dans des quantifications, numérations et autres radicelles de systèmes de valeurs personnels qui ne sont parfois pas suffisamment édifiés ni autonomes. D'où parfois ce besoin de relativiser, comme ce je que j'appelle une «opération bon pour le moral» dès lors qu'il s'agit d'établir des comparaisons à partir de visions excessivement parcellaires de systèmes de valeurs.

Ici, la deuxième définition (2) est intéressante dans le sens, le poids qu'elle donne au lien : «Qui ne suffit pas à soi-même, n'est ni absolu, ni indépendant.»

On rejoint alors le (3) : 3¨ Cour. Incomplet, imparfait. Et ce peut-être le sens d'une vie que de combler cette incomplétude, ou à l'inverse d'y renoncer en devenant un sage vide comme une écorce, ou un saint qui peut être le comble de l'orgueil.

C'est Cioran in Précis de décomposition : «Immunité contre le renoncement. La vision de la nullité du Temps a fait naître les saints et les poètes, et les désespoirs de quelques isolés, épris d'anathème… Nul ne pourrait vivre après avoir décimé ses superstitions… Se promener sans convictions et seul parmi les vérités n'est pas d'un homme, ni même d'un saint ; quelquefois cependant d'un poète… Le saint, dont l'orgueil excède toute dimension terrestre… Du point de vue du sage, il ne saurait y avoir d'être plus impur que le saint ; du point de vue de ce dernier, d'être plus vide que le sage. C'est là toute la différence entre l'homme qui comprend et l'homme qui aspire."

Relatif : Incomplet, imparfait. Bipolarité : de passage avide en passage à vide…

Bonne journée. Salut . Jacques

[etienne]

Bonjour Jacques,

J'avoue que j'ai du mal à te suivre.

Ce que je voulis dire avant était qu'il faut profiter du temps présent et apprécier ce que l'on a.

Ce qu' il y a derrière les propos un peu excessifs de mon premier message , c'est que j'ai , par moments, tendance à être insatisfait de ce que j'ai, de ce que je suis.

Et il a fallu l'intervention de ma fille de 22 ans pour me faire apprecier mon parcours, mes acquis, pour prendre conscience de mon insatisfaction afin de relativiser et me mettre à positiver.

Cette fois ci, je pense m'être mieux exprimé que dans mon premier message sans contexte qui a géné Freedom que je prie de m'excuser


Boinne journée

Etienne

[Jacques]

Rebonjour, Étienne.

(clique ici) Rolling Stones — Satisfaction.

C'est exactement ce à quoi je voulais en venir : l'insatisfaction. Le Dr Gay, quant à lui, parle beaucoup de frustration.

Si l'on tient compte du «Je est un autre» de Rimbaud, on se rend compte que l'on est quelque part «double» et qu'il peut se produire une variation/glissement d'échelle entre soi et ce Je : en quelque sorte, cela revient à «prendre du Je»…

Ce décalage peut être plus ou moins conscient et de temps en temps on a besoin d'un «miroir» pour nous ramener en toute humilité à notre réalité.
C'est un des rôles des thérapies que de comprendre et apprendre à domestiquer le fauve — Nietzsche ! es-tu là ?!… — qui est en chacun de nous, à devenir ici et maintenant notre propre miroir… C'est déjà cela le chemin vers l'autonomie : savoir au début entendre des voies, puis choisir, donner un sens, gérer les forces.

Vrai que l'instant présent peut aider en cela en faisant abstraction du projet/projection, du futur et, par la même occasion, du passé.
Mais l'instant présent reste à mes yeux un enfermement, une mise à l'abri. Je reste sur ce point fidèle à Christian Bobin in Ressusciter : «Il n'y a rien de caché, tout est là sous nos yeux, la vie passée, la vie présente et la vie future, comme trois petites filles échangeant en riant des confidences sur une route de campagne» .



Bon après-midi. Salut . Jacques

[freedom]

Merci à vous, les hommes,

Et je te prie de bien vouloir accepter mes excuses, Etienne, j'ai réagi au 1/4 de tour,
Serais-je impulsive ?.............Etonnant !

Je comprends tout à fait ce que tu voulais dire !

Je te souhaite une bonne journée, et à Jacques aussi,



Bises



FREEDOM ou......................KATE



pour toi Etienne.........et nous tous !





« Faut rien regretter ...
Revendique tes conneries, elles sont à toi.
Et surtout, vis à fond.
On vieillit bien trop vite.
La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou. »

Jacques Brel – 1971

[Paona]

Je travaille dans un bureau avec 4 femmes.

Quelles pipelettes!

Ha! Ha! C'est bien connu : "Les femmes papotent et les hommes discutent!!!"

Sans que tu l'ai spécialement voulu Etienne, tu m'as bien fais rire , si, si, j'ai trouvé le début du message tout plein d'humour avec la photo, c'est trop rigolo: Tiens j't'renvoie une du même style: Hum, hum, tu remarqueras la différence notable de la "particule de l'écoute" , apparemment pour le téléphone , c'est "prouvé!" (jetons un voile pudique sur "le sexe" )

Tout ceci me semble futile. Elles sont fonctionnaires, avec un travail léger, un bon chef, une bonne cantine, des RTT, 45 jours de congés par an. Le salaire n'est pas mirobolant, mais permet de vivre.

C'est qui le "chef" ???

Une

bonne cantine

Tu n'sais pas ce qui les "attend" à la maison!!!

Ha, ha, quand on lit au second degré,( hum, hum, des procès dans le milieu professionnel ont été fait pour moins que ça ) j'adore, Etienne!!!)



Tu as bien raison Etienne de relativiser! Toi qui a connu d'autres conditions de travail, savoure !!!

Bonne journée Etienne et bonne journée à tous les forumeurs!!!

Paona

[etienne]

Bonjour ,

Je suis touché par ton message Freedom.

J'ai bien apprécié ton humour, Paona.
Dans le cerveau masculin, je n'ai pas vu la grosse cellule "je suis mourant" quand j'ai un bobo. On me le dis assez à la maison.
Il faut ajouter que la cellule sexe chez les hommes se réduit comme une peau de chagrin avec l'age, mais ça ne se dit pas trop. C'est d'ailleurs , compensé par la cellule "je me vante de mes exploits", surtout s'ils sont rares.

Merci à Jacques pour cette plongée dans le monde des Rolling Stones. Je suis allé voir le musée des Beatles à Liverpool en avril, et j'étais plein de nostalgie.
Dans la dernière salle blanche, il y a la statue de John Lennon en costume blanc, au piano blanc, égrenant les notes de Imagine dont les paroles sont inscrites au mur.
Les gens s'arrêtent, et chantent. J'avais les larmes aux yeux. Même plus, car des larmes ont coulé.
C'était le temps où on imaginait un monde merveilleux, de paix, sans possession, sans pays ni religion, sans faim, sans guerre et avec une fraternité. Le rêve quoi!

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