Génétique et environnement

[chispa]

Extrait du livre Les Etats d'âmes, un apprentissage de la sérénité, de Christophe André (psychiatre) pg 243

Une important vague de travaux a récemment étudié une population de personnes qui portent une discrète particularité génétique : un allèle court du gène codant le transporteur de la sérotonine. Il semble bien que ce soient ces personnes qui forment le gros du bataillon des hypersensibles, soit 10 à 20 % de la population. Elles présentent notamment une réponse des amygdales cérébrales plus intense que la moyenne dans les situations à charge émotionnelle, réagissent aux menaces avec plus d'anxiété et sont plus vulnérables de ce fait à diverses pathologies psychiques notamment dépressives. En cas de confrontation avec un événement traumatisant, les séquelles psychologiques seront plus importantes chez ces personnes.
Mais le plus intéressant de ces données épidémiologiques, c'est que leur fragilité ne se transforme en maladie qu'en cas de confrontation avec des événements de vie adverses. En l'absence de ces événements de vie, leur excès de vulnérabilité émotionnelle ne s'exprimera pas de manière maladive ; elles seront simplement plus sensibles que les autres, ce qui n'est pas un problème en soi.
Cette interaction entre gènes et environnement, c'est ce qu'on appelle l'épigénèse, et cela nous rappelle que la génétique n'est pas, en psychiatrie, un déterminisme strict. Juste une indication de nos forces ou faiblesses éventuelles.
Et d'ailleurs, même s'ils sont confrontés à des difficultés de vie, tous les hypersensibles ne sombreront pas : il restera encore des différences entre les fragiles qui ont domestiqué leur fragilité (grâce à leur passé ou par une discipline et des efforts personnels) et ceux qui n'auront pas appris à le faire, et seront donc démunis lorsque l'adversité les secouera. Sauf si eux aussi se sont entrainés à mieux se connaître et mieux se protéger : des études sur des thérapies préventives dispensées à des personnes fragiles volontaires montent les bénéfices de telles préparations.

Christophe André un des chefs de file des TCC

[Invité]

Merci pour cet extrait, je me suis particulièrement senti concerné. Et cela donne matière à réflexion...

Bises.

[Jacques]

Bonjour, chispa et Trouble !

Lors de la réunion Savoies 2008 — dont il faut que je fasse le reportage, boudiou … — nous avons visité l'abbaye de Hautecombe, et des livres de Christophe André côtoyaient des livres de spiritualité. Ce que j'avais déjà écrit sur le forum devenu celui de Marie-Paule pour répondre à Olivier_62 qui nous cassait les pieds avec son Eckart Tolle !…

Bonne journée. Bises et poignée de main . Jacques

[chispa]

Il est manifestement un praticien des thérapies de pleine conscience, une évolution des Thérapies cognitivo comportementale avec l'apport de la pratique de la méditation. Dans les thérapies de pleine conscience, la dimension "religieuse" de la méditation est supprimée, pour en conserver la dimension thérapeutique (Une meilleure connaissance et gestion de ses états intérieurs, de ses pensées et des stimulis extérieurs;

C'est ce dont traite le livre. Notamment les effets des ruminations, la question des idées suicidaires, le désespoir, la dépression etc..

Je trouve le livre extrêmement sérieux car il s'appuie sur de nombreuses études scientifiques, reprises dans la bibliographie et citées chaque fois.

En fin de livre il ne sépare cependant pas l'évolution de la société avec l'évolution des différentes maladies et mal être mentaux.

[Invité]

Merci de nouveau.

Je ne me sens pas actuellement en capacité de lire cet ouvrage malgré son intérêt.
Pour l'instant, je "navigue à vue".

Cela ira mieux lorsque j'aurai reçu ma notification de la MDPH, je serai tranquillisé.

Bises.

[Jacques]

Bonjour, chispa !

Tous les livres de spiritualité ne sont pas orientés religion. Il en est qui sont de la psychologie pure dénuée de tout caractère religieux. Faudrait que je retrouve le fil sur le forum de Marie-Paule… André Comte-Sponville parle bien de spiritualité sans Dieu.

C'est ce qu'il y a de bien dans ce que nous pouvons faire, nous en tant que malades, c'est un tour d'horizon observateur de ce qui se dit un peu partout et de voir les rapprochements qui se font petit à petit entre certaines traditions.

Bonne journée. Bises . Jacques

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