Trouble bipolaire — Maniaco-dépression
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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine

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Message  Invité Lun 4 Avr 2011 - 15:34

http://www.liberation.fr/societe/01012325970-projet-de-loi-psychiatrique-c-est-l-ame-qu-on-assassine

Désolé pour le retard...

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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty Re: Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine

Message  Invité Mar 5 Avr 2011 - 6:18

Bonjour,

Merci trouble pour cet article qui exprime bien ce que je comprends de cette loi 'inique' sur le choix de notre gouvernernent en matière de soins des personnes atteintes de maladie psychique ou mentale.

J'espère que tu as signé la pétition...
Amitié


Arrow https://bipolairemd2008.forum-actif.eu/t3189-nouvelle-loi-regles-hospitalisation-forcee-ou-a-la-demande-d-un-tiers#35362

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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty Collectif des 39 : sa position sur la Fondation Fondamental, les CE et la TCC, entre autres

Message  Invité Mar 3 Mai 2011 - 1:00

Sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c'est l'homme même qui disparaît. - François Tosquelles

>Fondation Fondamental : Aldous Huxley était-il un visionnaire ?

La fondation Fondamental a été créée en juin 2007 par décret du Ministère de l’Enseignement et de la Recherche, dans le cadre des réseaux Thématiques de Recherche et de Soins. Son objet est de « faire reculer » les troubles psychiques, plus particulièrement la schizophrénie, les troubles bipolaires et l’autisme de haut niveau (syndrome d’Asperger). La vision et l’approche de Fondamental méritent réflexion pour mieux comprendre ce que l’avenir est censé réserver en termes de prise en charge des patients de la psychiatrie.

« Fondamental, fondation de coopération scientifique dédiée aux maladies mentales s’est donnée pour rôle de redonner espoir aux patients et à leurs proches », c’est ce que l’on peut lire sur leur site internet. Des scientifiques veulent « redonner espoir », préalable à toute entreprise moderne médicale crédible… L’espoir aurait-il été perdu par les patients et leurs proches ? Lequel ? A quel niveau ? Celui de guérir ? Oui, mais de quoi ?

« Aujourd’hui, les récentes avancées de la recherche permettent une nouvelle lecture des maladies mentales qui révolutionne leur approche… » poursuivent les rédacteurs du site web de Fondamental. « Ces travaux ouvrent non seulement des pistes en matière de diagnostic, de prévention et de traitements, mais peuvent – et doivent – accompagner l’émergence d’un nouveau regard sur ces pathologies. »

La fondation exprime donc que les « récentes avancées de la recherche » vont changer radicalement la donne, c’est à dire ne plus du tout envisager le patient de la même manière, et par conséquence ce qui l’affecte. Mais quelles sont ces avancées dans le domaine de la prise en charge au long cours des patients atteints de schizophrénie, d’autisme ou de troubles bipolaires ? Quel sera ce « nouveau regard » porté, non plus sur les patients, mais sur « ces pathologies » ?

Prenons la schizophrénie : Fondamental nous éclaire de façon précise sur son approche : « les recherches actuelles explorent l’interaction de différents facteurs à la fois génétiques, neurobiochimiques, neuro-développementaux, socio- environnementaux et psychologiques. »

Sur l’état des lieux : « Pourtant, ces pathologies ne sont pas une fatalité : des outils thérapeutiques existent et la recherche est une promesse d’améliorer le diagnostic et les soins. Il est temps que les préjugés laissent enfin place à une approche médicale et thérapeutique. » Ce qui voudrait dire que jusqu’à aujourd’hui il n’y aurait pas eu d’ « approche médicale et thérapeutique » et que celle-ci surviendrait enfin grâce à…Fondamental…et ses « chercheurs ». De façon explicite, le modèle de FondaMental, loin d’être une nouveauté, souhaite repenser la psychiatrie et les maladies de l’existence selon un modèle purement médical.

Par ailleurs, quels sont les préjugés cités si ce n’est l’abord relationnel des soins psychiques ?

Viennent ensuite les « missions soins » avec les « centres experts » : tout est savamment compartimenté puisque les 22 centres sont organisés…par « troubles ». Il y a, par exemple, 8 centres experts dédiés à la schizophrénie. Mais qu’y fait-on dans ces centres experts ? Et bien on y propose, entre autres, des « thérapies spécifiques, telles que la psychoéducation, la remédiation cognitive ou l’entraînement aux compétences sociales ». Difficile d’évaluer de façon précise ces « thérapies spécifiques », mais les méthodes « ABA » ou « Teacch » de plus en plus en vogue en institutions sont éclairantes : le but est de rééduquer l’individu, de le re-programmer pour utiliser le vocabulaire cognitivo-comportementaliste.

Si cette approche est décrite comme scientifique, qu’en est-il de sa scientificité véritable ? A-t-on assez de recul pour penser que : « L’essor de la génétique et la découverte de la séquence complète du génome ont permis de faire naître l’espoir que des progrès énormes dans la compréhension des mécanismes physiologiques, altérés dans les maladies mentales, allaient enfin pouvoir être obtenus. »

C’est effectivement un changement radical dans l’approche psychiatrique que Fondamental propose. L’espoir redonné aux patients et à leurs proches est celui de mettre de côté l’esprit humain (le psychisme) au profit des gènes et des techniques de réadaptation. L’espoir proposé est celui de pouvoir affirmer à une personne subissant des délires : « Non, vous n’êtes pour rien dans ce qu’il vous arrive, vous n’y pouvez rien, c’est une maladie mais nous allons la traiter afin de vous permettre d’essayer de vous insérer. » Vous êtes parents ? : « Ne vous inquiétez pas, vous n’y êtes pour rien, c’est une maladie, nous allons la traiter et appliquer à votre enfant une remédiation cognitive qui lui permettra d’essayer de s’insérer. »

Il n’y a plus l’homme ou la femme délirant, c’est à dire un esprit vaste et complexe, avec son histoire, ses peurs, ses angoisses, sa parole unique, mais une maladie mentale aux facteurs génétiques et des compétences sociales pour lesquelles on entraîne l’individu. La « science de Fondamental » c’est celle qui voit l’homme comme une machine que l’on peut entraîner, reprogrammer, une machine uniquement constituée de gènes, de connexions neuronales, d’hormones et de terminaisons nerveuses. Ce qui ne veut pas dire qu’une telle approche des troubles psychiques doit être écartée, elle l’a été et l’est toujours, mais de quelles sciences parle-t-on ? Pour quels « troubles » ?

Les nouvelles « approches scientifiques » sont toutes identiques, dans tous les domaines : elles cherchent à déterminer de façon massive les individus dans un cadre productif et abolissent les complexités qu’elles ne maîtrisent pas. Pour la psychiatrie, Fondamental brandit des sciences de l’efficacité visible, qui nient l’efficacité des techniques relationnelles ou de psychothérapies institutionnelles, par exemple.

La poésie délirante des schizophrènes ne peut pas être entendue par les chercheurs de Fondamental, elle n’est qu’un symptôme, que traitements, rééducation et nouvelles découvertes que la science fera disparaître.

Et quand la poésie est traitée comme une forme de facteur négatif d’insertion sociale, une expression de maladie génétique qu’il faut diagnostiquer le plus tôt possible pour l’éradiquer, c’est l’âme humaine qu’on nie.

Si la fondation Fondamental veut redonner de l’espoir, ce n’est pas celui d’un monde meilleur, mais son propre espoir de nous faire entrer dans le meilleur des mondes…d’Aldous Huxley.

27 avril 2011 - Par P.H. - http://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=1809

Bonsoir,

Comme je ne retrouve plus le post dans lequel je parlais de la Fondation Fondemental, je poste aussi une opinion différente.

C'est du grain à moudre, non ?


Dernière édition par fractal le Mar 3 Mai 2011 - 9:55, édité 1 fois (Raison : format du texte)

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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty Re: Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine

Message  Invité Mar 17 Mai 2011 - 8:50

Semaine du 13/05/2011 - Actualité France
SANTE - Le projet de loi sur l'hospitalisation d'office adopté au Sénat

Le 13 mai 2011, les sénateurs ont adopté, en première lecture, le projet de loi sur l'hospitalisation d'office pour troubles mentaux (172 voix contre 151). Les députés ont déjà voté ce texte en mars. Au Sénat, le débat a été marqué par plusieurs rebondissements, mais le texte n'a été modifié qu'à la marge. Le projet de loi va repartir pour une 2e lecture devant les députés.
Le texte a d'abord été rejeté en commission après avoir été très largement réécrit sous la houlette de la rapporteure centriste Muguette Dini. Le texte examiné en séance a donc été celui voté par l'Assemblée nationale, et non celui de la commission. Mme Dini a ensuite démissionné de son poste de rapporteur et pour ajouter à la confusion, la gauche s'est retrouvée majoritaire lors de la deuxième réunion de la commission, qui a donc donné un avis favorable à tous les amendements de l'opposition.

Soins ambulatoire sous contrainte
Finalement, après négociation entre l'exécutif et sa majorité, les centristes et les sénateurs UMP réservés sur l'une des mesures phares du texte -la possibilité de soins ambulatoires sans consentement- ont accepté cette disposition en l'encadrant légèrement.
Les sénateurs ont donné la possibilité au juge des libertés de suspendre une hospitalisation d'office en faveur de soins ambulatoires sous contrainte. Ils ont prévu "l'unification du contentieux" pour les hospitalisations d'office, mettant fin à l'éclatement entre juridictions judiciaires et administratives.
La majorité a voté ce texte sans enthousiasme, mais "dans un esprit de responsabilité", selon les termes de Marie-Thérèse Hermange (UMP).

"Le travail des élus locaux ne sera pas allégé"
Muguette Dini, également présidente de la commission des Affaires sociales, s'est abstenue après avoir prononcé une charge sévère. "Ce texte n'améliore en rien la situation parfois dramatique des familles de malades face aux crises de leurs proches, les malades ne trouveront pas d'avantage d'amélioration de leur prise en charge, le travail difficile des élus locaux ne se trouvera pas davantage allégé", a-t-elle lancé.
La gauche a vivement combattu un texte également critiqué par l'ensemble des syndicats de psychiatres. Guy Fischer (CRC-SPG, communistes et parti de gauche) a dénoncé un "texte profondément sécuritaire et de stigmatisation de la maladie mentale" tandis que Jacky Le Menn (PS) le qualifiait de "loi sécuritaire qui vient s'entasser avec d'autres lois sécuritaires".

La gauche et les professionnels très critiques
Il prévoit une période d'observation obligatoire de 72 heures en hospitalisation complète avant le placement en soins sans consentement, mesure qualifiée de "garde à vue psychiatrique" par les opposants au texte.
L'hospitalisation d'office pourra être faite "en cas de péril imminent" sur la base d'un seul certificat médical.
Le texte comporte un contrôle judiciaire demandé par une décision du Conseil constitutionnel. Le juge des libertés se prononcera sur l'hospitalisation au bout de 15 jours, puis tous les six mois. Les conditions de la sortie des soins sans consentement sont durcies.
Ce texte a été voulu par le président Nicolas Sarkozy, fin 2008, après le meurtre d'un étudiant à Grenoble par un malade enfui de l'hôpital.

www.courrierdesmaires.fr avec l'AFP


==>> Lire aussi
Collectif des 39 : protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques - fractal - Aujourd'hui à 8:37
Arrow https://bipolairemd2008.forum-actif.eu/t2714-du-point-de-vue-de-la-psychiatrie-des-psychiatres-et-autres-soignants#42103

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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty Re: Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine

Message  Jacques Mar 17 Mai 2011 - 10:29

Bonjour, Fractal ! Smile

Merci pour les deux articles que tu as publiés ici ce jour.

Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Ramone10 Bonne journée. Bises Very Happy . Jacques Smile
Jacques
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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty Famille | Justice | Patient | Social - Hospitalisation -Soins psychiatriques - prise en charge

Message  Invité Dim 22 Mai 2011 - 9:34

Famille | Justice | Patient | Social - Santé
Hospitalisation


Soins psychiatriques : de nouvelles conditions de prise en charge

Publié le 17.05.2011 Le projet de loi relatif aux droits, à la protection et à la prise en charge des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques auxquels elles ne sont pas à même de consentir du fait de leurs troubles mentaux a été adopté en première lecture par le Sénat le 13 mai 2011.

De quoi s’agit-il ?

Il s’agirait de réformer les conditions de prise en charge des patients souffrant de troubles mentaux hospitalisés sans consentement. Il serait ainsi question d’ouvrir la possibilité de procéder aussi bien à l’hospitalisation du patient considéré comme incapable de donner son consentement qu’à sa prise en charge en soins ambulatoires, y compris par des psychiatres de ville. Le texte prévoit également un renforcement de l’information des patients sur leurs droits et les raisons des soins qui leur sont imposés.

Projet de loi relatif aux droits, à la protection et à la prise en charge des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques auxquels elles ne sont pas à même de consentir du fait de leurs troubles mentaux - Vie-publique.fr Arrow http://www.vie-publique.fr/actualite/panorama/texte-discussion/projet-loi-relatif-aux-droits-protection-personnes-faisant-objet-soins-psychiatriques-aux-modalites-leur-prise-charge.html

exploration La lettre d'actualité de service-public.fr, n°548 du 19 mai 2011

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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty Re: Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine

Message  Invité Dim 22 Mai 2011 - 17:11

Merci et bravo à toi pour la peine que tu te donnes, je t'admire...

Bises.
star

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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty Re: Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine

Message  Invité Dim 22 Mai 2011 - 20:37

Trouble a écrit:Merci et bravo à toi pour la peine que tu te donnes, je t'admire...

Bises.
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+1! ok

Que dire de plus?

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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty "Le plan psychique" - Dossier de l'UNAFAM

Message  Invité Lun 30 Mai 2011 - 16:29

DOCUMENT ET VIDEO
"Le plan psychique" - Dossier de l'Unafam

L'Union nationale des amis et familles de malades psychiques (Unafam) a mis en ligne sur son site internet un dossier, "Le plan psychique", qui explicite les propositions de cette association pour le plan de prévention et d'accompagnement des personnes souffrant de troubles psychiques demandé par le chef de l'Etat le 26 janvier 2011. Arrow http://www.unafam.org/telechargements/dossier-le-plan-psychique-un-autre-regard.pdf

Ces propositions de l'Unafam s'inscrivent également dans l'examen en cours au Parlement du projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge. Arrow http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl10-361.html

A consulter aussi, la vidéo de Jean Canneva, président de l'Unafam , interviewé par Eliane Boucharlat, de la délégation Unafam des Alpes-Maritimes. Arrow https://www.dailymotion.com/video/xht209_plan-psychique-pour-la-sante-mentale-unafam_webcam

La rédaction
exploration http://www.courrierdesmaires.fr - Semaine du 27/05/2011


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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty Re: Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine

Message  Invité Mar 31 Mai 2011 - 8:22

post relié Collectif des 39 : Les mensonges du Gouvernement sont enfin démasqués !
fractal - Aujourd'hui à 8:18
Arrow https://bipolairemd2008.forum-actif.eu/t2714-du-point-de-vue-de-la-psychiatrie-des-psychiatres-et-autres-soignants#42103

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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty Psychiatrie: plus de loi, moins de droits

Message  Invité Mar 31 Mai 2011 - 17:23

Psychiatrie: plus de loi, moins de droits

La réforme des soins psychiatriques doit être définitivement adoptée demain.
Un texte empreint d’une logique sécuritaire, où les malades n’auront plus leur mot à dire.


Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine 1306852051
Une infirmière ferme à clef la porte d'un patient en chambre d'isolement,
le 15 décembre 2006 à l’hôpital psychiatrique Saint-Jean de Dieu à Lyon. (©️ AFP Jean-Philippe Ksiazek)


C’est un bouleversement comme il y en a peu dans l’histoire de la folie, mais voilà, tout le monde s’en fout. Dans la nuit de lundi à mardi, en quelques heures, les députés ont adopté en seconde lecture le texte sur la réforme des soins psychiatriques. L’affaire est pliée, l’adoption définitive prévue par les députés demain. Et à partir du 1er août, comme l’avait exigé le Conseil constitutionnel, cette nouvelle loi sera applicable.

«Loi fourre-tout», «texte bâclé», «millefeuille incompréhensible», «loi de circonstance». Tous les qualificatifs y sont passés pour dénoncer ce projet, y compris par des élus de la majorité. Et c’est vrai que ce texte manque d’abord de cohérence. On ne peut le résumer qu’en égrenant les mesures phares.

«Confiance». D’abord, un changement conceptuel décisif. Jusqu’à présent, seule l’hospitalisation pouvait se faire sans le consentement du patient. Le législateur permet désormais les «soins ambulatoires sans consentement». Une personne peut maintenant être contrainte à prendre un traitement. Si elle ne suit pas les consignes, elle peut être menacée d’hospitalisation. «Où est la confiance, nécessaire à tout lien thérapeutique ?» se sont alarmés tous les syndicats de psychiatres.

Deuxième changement, le directeur de l’hôpital pourra signer une hospitalisation sans consentement «pour péril imminent». Jusqu’à présent, seule l’autorité préfectorale (ou municipale) pouvait le faire. Ou sur la demande d’un proche du patient après avis médical (hospitalisation à la demande d’un tiers). Ensuite ? Pendant soixante-douze heures, le patient sera examiné, médicamenté sans le moindre regard extérieur. «Cela permettra de gérer la crise et de recevoir éventuellement son consentement», nous avait expliqué la secrétaire d’Etat à la Santé, Nora Berra. Certes… Mais il est particulier qu’à l’heure où les avocats peuvent intervenir dans les commissariats de police dès la première heure de garde à vue, les malades en souffrance psychique aient droit à un black-out total de… trois jours.

Confusion. Troisième modification, imposée par le Conseil constitutionnel, l’intervention d’un juge d’application des peines qui doit donner son aval à toute hospitalisation sous contrainte dépassant quinze jours. Pour certains, l’intrusion de la justice dans le monde de la santé mentale est une bonne nouvelle, car elle est garante des libertés. Pour d’autres, c’est une confusion extrême, car c’est faire croire que le malade relève de la justice. En tout cas, l’arrivée du juge met la chancellerie dans tous ses états. Ce sont des centaines de milliers de décisions qui devront être rendues. L’embauche de cinq juges et de quelques greffiers ne devrait pas suffire. Même le garde des Sceaux, Michel Mercier, s’est montré dubitatif : «Le juge n’est ni médecin ni préfet. Ne complexifions pas trop.»

Reste que cette loi n’a guère suscité de remous dans la société. Les murs pour se protéger de la folie ont pris la couleur de l’indifférence.
par Eric Favereau - 30/05/2011 exploration liberation.fr


Bonjour,
J'ai mis en exergue quelques éléments de l'article en rouge.


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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty «Psychiatrie : 10.000 internés d'office fuguent chaque année»

Message  Jacques Mar 31 Mai 2011 - 19:30

Bonsoir ! Smile

Lu sur Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Figaro10

(Clique ici) Arrow Psychiatrie : 10.000 internés d'office fuguent chaque année.

Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Ramone10 Bonne soirée. Bises aux filles Very Happy . Jacques Smile
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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty soin l hospitalisation ! neurosciences !

Message  Invité Mar 2 Aoû 2011 - 8:57

Remarques sur le projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge (21 juin 2011)

Préalable :

En psychiatrie, il arrive que l’on se trouve dans la situation difficile de penser qu’une personne nécessite des soins dans les lieux de l’hôpital alors même qu’elle le refuse, que ce refus d’aller à l’hôpital la met en danger, met en danger aussi, parfois, les personnes qui l’entourent.

Dans ces cas, il peut paraître nécessaire d’assurer la présence physique de cette personne à l’hôpital contre son gré. La loi actuelle (loi de 1990) le permet au moyen des hospitalisations sur demande de tiers (HDT) et les hospitalisations d’office (HO), qui constituent, donc, de réelles privations de liberté : privation de la liberté d’aller ou venir de cette personne ou bon lui semble. La loi n’a pas à se prononcer les types de soins dispensés, ce n’est pas son affaire, mais il peut sembler nécessaire qu’elle fixe les conditions juridiques autorisant à déplacer (voire à enfermer) quelqu’un dans un lieu (l’hôpital) contre sa volonté. Les conditions son strictes : il faut que cette personne « nécessite des soins immédiats assortis d’une surveillance constante en milieu hospitalier », dans le cadre de l’HDT, que « l’état de cette personne compromette la sûreté des personnes ou porte atteinte, de façon grave, à l’ordre public », dans le cadre de l’hospitalisation d’office.

Dans le projet de loi devant remplacer la loi de 1990, le terme « hospitalisation » est remplacé par le mot « soin ». L’enjeu est annoncé : il ne s’agit plus d’une loi qui garantit les conditions précises de la présence physique d’une personne à l’hôpital contre sa volonté mais désormais d’une loi qui prétend traiter du « soin ».

Introduction :

La lecture de l’étude d’impact [1] datée de mai 2011 et consacrée au projet de loi qui nous occupe révèle un postulat idéologique d’entrée de jeu, lequel justifie l’entièreté du projet :

« Les pathologies mentales graves s’inscrivent souvent dans une certaine durée, avec des périodes de crises et de rémissions. Mais les avancées scientifiques tant dans le domaine des neurosciences, de la biologie que des thérapeutiques médicamenteuses ont modifié ces vingt dernières années les pratiques cliniques, confortées en cela par les résultats d’une recherche clinique en plein essor.
Le pronostic des pathologies mentales en a été transformé, ce qui a modifié le recours aux soins en psychiatrie et son organisation. » Etude d’impact, Mai 2011, page 6.

On ne sait sur quels fondements repose cette assertion. Elle ne fait nullement consensus dans la profession puisqu’aucune nouvelle classe médicamenteuse n’a été découverte depuis le premier neuroleptique (Chlorpromazine, 1951) et que les recherches en neurosciences n’ont donné aucun résultat probant.

Aussi, comme l’écrit François Gonon, neurobiologiste à Bordeaux [2] :

« Dans le domaine de la neurobiologie, les informations qui intéressent le grand public concernent en premier lieu la santé mentale. Les déformations du discours renforcent le point de vue selon lequel les neurosciences sont à même de rendre compte de toutes les affections neurologiques et psychiatriques. Or, force est de constater que le traitement des causes des principales maladies neurodégénératives (Alzheimer et Parkinson) n’a pas fait de progrès majeur depuis cinquante ans.
L’apport effectif des neurosciences à la psychiatrie est également mince : aucun marqueur biologique d’un trouble psychiatrique n’a encore été validé et les neurosciences n’ont pour l’instant pas permis de découvrir de nouvelles classes de médicaments. »

[1] Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge, étude d’impact. Mai 2011
[2] Gonon, F. et Konsman, J.-P. (2011) Pour une éthique de la communication en neurosciences, La lettre des neurosciences, bulletin de la Société des Neurosciences, Printemps-été 2011, n°40


Le document complet à télécharger : Remarques actualisées sur le projet de loi
Arrow http://www.collectifpsychiatrie.fr/wp-content/uploads/2011/06/Remarques-actualis%C3%A9es-sur-le-projet-de-loi.pdf


Bonjour,
Je vous invite à vous rendre sur le site, pour lire les commentaires sur cet article car pour ma part, je les ai trouvé très instructifs, http://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=2037

ordicoul

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Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine Empty Re: Projet de loi psychiatrique: c’est l’âme qu’on assassine

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