Re: Clefs de ma stabilisation

[Invité]

Dans le même genre :

"Par contre choisir entre toi et Denise pour le poste de président me dérange beaucoup. Je vous apprécie autant l'une que l'autre. J'apprécie l'investissement de Denise. C'est vrai que ta stabilité joue en ta faveur pour occuper ce poste de président.

Vous pourriez pas vous mettre d'accord d'avance toutes les 2 plutôt que trancher ça lors d'un vote en assemblée générale ?

Jean - Louis (autre membre)"

Clémentine

[Invité]

Membres de l'Etoile Bipolaire,

N'avez vous pas vos e-mails privés pour communiquer, plutot que de nous etaler
ici des choses qui ne nous regardent pas?

Merci

[Invité]

Arc-en-ciel,

Ca déjà été fait.

Mais, il faut croire que le sujet n'avait pas encore été bien clarifié.

Clémentine

[Invité]

[etienne]

Le Président n'a fait que te rappeler les statuts de l'association qui sont totalement démocratiques : les membres élisent en assemblée générale annuelle, un conseil d'administration de 10 personnes. Ce conseil élit en son sein un bureau de 6 personnes.

C'est ce que font toutes les associations. C'est démocratique.

Etienne

[Invité]

Ce qui l'est moins est de demander à un candidat de ne pas se présenter.

Bon, j'arrête de suivre le sujet, car pour moi le sujet est clos.

Je vous souhaite de bien vous amuser entre personnes obtues.

Clémentine

[chispa]

j'ai le droit de rire un peu?..
on est passé par là, dans l'association dans le domaine du droit au logement que j'ai créé avec une (ex) amie.. quelques mois de tourmente ou tout tournait autour de l'organisationnel (même histoire de président, secrétaire ect ect) au détriment, tout m'a échappé.. il y avait des interactions que je ne comprenais plus, plus des réactions excessives de ma part.. Comme pour les crises personnelles, les crises des groupes vont et viennent.. l'important est d'éviter la chronification (je sais pas si ce mot existe?) et aussi mettre des mots sur les crises .

L'association avait été pensée en fonctionnement collégial.. mais la tradition du "président" "secrétaire" ect à pris le dessus à la demande des autres et hops parti pour un tour des conflits de pouvoir.. aujourd'hui s'est tassé, et on se serre les coudes vers les objectifs, l'humour a fait son apparition, la convivialité aussi, mais il a bien fallu un an..

J'avais participé aussi à l'association de parents de l'école de ma fille.. là la présidente du type "reine mère" c'est vite sentie menacée par toutes mes idées novatrices, ou connaissance de la législation qui était assez bien contournée.. J'ai pas insisté.. repli.., je n'étais pas du tout indispensable, là pour une fois, j'ai suivi le conseil du psy... m'encourir dès qu'il y a conflit.

Bon du moment, que le conflit ne s'étale pas plus loin, à mon avis ces quelques mots sur les difficultés d'une association naissante comme Etoile bipolaire ne sont pas un crime..

Culture générale: aucun mouvement ne s'est jamais fait sans conflits d'idées et de personnalités

Clémentine, je me demande si le post de Sweety sur l'orientation professionnelle ne s'adressait pas à moi?

[sweetdy]

hello

c'était un message amical à l'attention de Clémentine.

[Sandrine]

Pour avoir l'estime de soi il faut se confronter aux autres et lorsque cette confrontation est positive alors on se sent mieux dans sa peau. Moi qui suis pris de véritables angoisses, voir des peurs paniques je me force a aller vers les autres malgrè tout et la plupart du temps, les autres ne se rendent compte de rien, et des échanges normaux se font.
Je suis d'accord avec Clémentine, la "stabilisation" - dans mon cas 3 périodes de 2 semains dans l'année environ en dépression -m'a permis de retrouver un goût naturel presqu'ancestral pour la vie. Des petites choses de la nature ou de mon enfant deviennent des trésors d'emerveillement. Je me sens plus en prise avec la réalité et surtout avec les autres ce qui est très important. Je n'ai pas été bien soigné pendant plus de 20 ans et ce n'est qu'à 34 ans que mon état s'est amélioré mais je n'en veux à personne car je profite de cette vie qui a tant de belles choses à nous apporter.
J'aimerai apporter un peu d'optimisme à toutes celles et ceux qui me lisent car rien n'est jamais perdu et comme dirait Souchon"nous sommes ôpiniatres à ne pas mourir"

[etienne]

Bonjour,

Sur le sujet de la stabilité, je m'inspire d'un témoignage canadien très optimiste de Richard Langlois, (collection le dauphin blanc).

Il a subi la maladie qui lui faisait avoir des hallucinations, il a été traité et il vit une stabilité , avec un travail, une vie de famille, et de nombreuses conférences.
Le titre en est : le fragile équilibre. Ce titre résume parfaitement ce qu'est la vie d'un stabilisé.
C'est un équilibre , certes, mais fragile.

Voici le lien : http://www.mens-sana.be/livres/langlois.htm


Bonne lecture

Etienne

[Invité]

Bonjour à tous,

Après avoir déserté plusieurs semaines les bancs des forums, je viens vous apporter les fruits de mes dernières réflexions, ainsi qu’un complément de témoignage.

J’ai vu que récemment le sujet de la stabilisation avait été à nouveau creusé. Alors je viens y mettre mon grain de sel.

J’arrive bientôt à une date anniversaire, celle de mes 1 an de contrat dans mon dernier poste. Emploi à plein temps (environ 40h/semaine) avec un temps trajet quotidien relativement important.

Je pense que si j’ai «duré» dans ce travail, c’est bien grâce à l’intérêt de sa mission.

Cet anniversaire est l’occasion pour moi de faire un point sur mon équilibre et sur le sens que je donne au terme de «stabilisation».

Tout travail est synonyme de stress, plus ou moins grand. Etre stabilisé, c’est pouvoir y faire face sans mettre son équilibre en danger.

Pour ma part, j’ai traversé des événements à fort pouvoir déstabilisant, sans me laisser ébranler et surtout sans y perdre ma santé.

J’attribue ces petites victoires personnelles sur la maladie dans un premier temps à un thymorégulateur parfaitement dosé, puis à mes ressources mentales et à ma capacité à tracer mon chemin. Je ne suis pas timorée dans mes choix et prête aux changements.

Dans cette aventure qu’est la vie, je ne suis pas seule et mes compagnons de route principaux sont mon mari et mon fils. Il sont à la fois mes plus grandes joies et ce pour quoi je construis ma dignité. Pour autant, j’ai aussi une détermination indépendante du regard de mon entourage. J’agis aussi simplement pour moi.

Mon quotidien n’est absolument plus terni par les symptômes de la bipolarité. Je n’ai plus de suivi psychiatrique, seul subsiste le suivi médicamenteux du généraliste pour s’assurer de l’efficacité du lithium tout en contrôlant l’absence de toxicité.

A l’heure actuelle, ce qui me reste de mon expérience de la maladie, c’est un sens de la mesure. La mesure des risques, mon côté raisonnable. Par exemple, j’ai un enfant qui me rend très heureuse, je ne tenterai pas le diable avec une nouvelle grossesse. Je préfère bien veiller sur un.

Je suis consciente du terrain que j’offre en héritage à mon enfant, c’est aussi pour cela qu’il est de mon devoir de lui apporter un environnement équilibré. C’est également pour cela que je souhaite rester à l’écoute de ce qui concerne les troubles bipolaires.

La stabilisation, c’est une porte ouverte sur des projets d’avenir qui n’ont rien d’irréalisables. Je suis dans une démarche d’amélioration régulière qui touche autant ce que je suis que ce que je veux.

Peu à peu, je gagne mes objectifs. Certains sont mis en stand-by, d’autres se concrétisent.

Je suis contente de l’autonomie, de l’indépendance atteintes. La stabilisation permet le libre arbitre.

Ce qu’il ne faut surtout que j’oublie de signaler, c’est la souffrance que l’on laisse derrière soi et qu’il s’agit de maintenir à l’écart.

Pour moi, la stabilisation, ce n’est pas des petits trous dans les nuages, mais un état d’équilibre en continu.

Bien entendu, comme tout individu, vous n’êtes pas protégés des coups durs de l’existence. Vous êtes peut-être pas mal armés, mais sous l’armure, il y a les blessures. Libre à nous d’en faire du positif.

La fin de la sieste de mon fils se profile, alors je vous abandonne là…

Bon dimanche,

Clémentine

[chispa]

Merci Clémentine de tracer le chemin.. biz au bout d'chou

[Invité]

Bonsoir Chispa,

Voici un petit complément à mon message précédent :

En quoi est-ce que cette maladie m’a servie ?

Je dirais que le fait de m’avoir fait franchir des limites, des barrières m’a ôté les peurs que les gens «normaux» ont habituellement.

Je suis par exemple moins craintive que bon nombre de gens face à la perspective de changements.

Le fait également d’avoir souvent dû repartir presque de zéro après mes crises, m’a fait acquérir les moyens de rebondir.

Cette maladie nous amène à développer un trésor d’astuces pour survivre et encore davantage pour gagner notre droit au bonheur.

La stabilisation est une récompense et un mot de passe pour accéder à la vie que l’on souhaite.

Bises,

PS : le petit bout va bien et nous apporte beaucoup de joie

Clémentine

[etienne]

Bonjour clémentine,

je suis ravi de voir que ton va bien coté famille et emploi.

tu dis :

La stabilisation est une récompense

Je suis 100% d'accord, c'est un privilège qu'il faut apprécier.

Amicalement

Etienne

[Sandrine]

Même lorsque la stabilité n'est pas totale, qu'elle n'est que partielle, elle permet véritablement de développer une philosophie de vie non seulement pour soi-même mais aussi pour les autres. Les épreuves passées m'ont rendu beaucoup plus tolérante plus sensibles aux autres et aussi plus à l'écoute. En même temps je me sens détachée en période de stabilité comme si le malheur n'avait pas de prise mais ce n'est pas de l'indifférence et je peux mieux aider les personnes. En plus je me suis rendu compte que ce soit ici ou ailleurs que beaucoup de personnes souffraient de bipolarité. On arrive à vivre malgè tout et malgré parfois l'instabilité de l'humeur du moment qu'il y ait une certaine stabilté autour de soi ( je pense à des personnes: mari, compagnon, enfant, animaux etc.) ou des objets ou même son logement.

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